Si les caméscopes professionnels sont moins nombreux que les modèles grand publics et moins souvent renouvelés, les références ne manquent pourtant pas, à tel point qu'il n'est pas toujours simple d'avoir une vue d'ensemble des gammes des quatre grands fabricants que sont Canon, JVC, Panasonic et Sony.
Définir un caméscope professionnel n'est pas si évident. Certains se basent sur le nombre des capteurs, d'autres sur le diamètre de l'objectif, d'autres sur les contrôles manuels ou sur le prix qui doit éloigner les amateurs. On pourrait confondre les caméscopes professionnels avec les appareils broadcast et exiger un sous-échantillonnage 4:2:2 ou, au contraire, intégrer tous ceux qui peuvent ramener des images commercialisables.
En étudiant les gammes, nous avons retenu une limite technique peu contestée : la présence d'au moins une prise XLR pour brancher un micro externe professionnel, ce qui - sauf exception - vient avec une poignée de portage. Nous avons limité la liste aux appareils dont le prix est inférieur à 10 000 € HT au tarif donné par le fabricant. Les prix indiqués dans l'article sont constatés en septembre 2013 chez des revendeurs professionnels, arrondis et indiqués hors taxes, puisque ce sont des caméscopes professionnels.
Enfin, nous n'avons pas intégré les reflex qui font de la vidéo, considérant que ce sont avant tout des appareils photo qui font de la vidéo. Leur prix est par ailleurs difficile à aligner avec celui des camescopes, car les appareils photo nécessitent l'achat d'optiques dédiées souvent fort chères et d'accessoires spécifiques pour bénéficier d'une ergonomie comparable. Enfin, en professionnel particulièrement, on note des camescopes hybrides, épousant le concept des appareils photo.
Tous les fabricants proposent au moins un modèle dans cette gamme, ce qui était inimaginable il y a encore quelques années. Ces appareils intéressent les professionnels qui parient sur une grande mobilité, en particulier dans les phases de repérage ou en reportage léger. Mais ces caméscopes, du fait de leur prix encore abordables pour les particuliers, intéressent aussi grandement les amateurs exigeants qui trouvent que les caméscopes grand public sont trop miniaturisés pour offrir une ergonomie valable. D'ailleurs, ces appareils partagent habituellement de nombreuses pièces et caractéristiques des caméscopes grand public haut de gamme.
On trouve dans cette catégorie le JVC GY-HM150 (1500 €), le Sony HXR-NX30 (1500 €), le Sony HXR-NX70 (2300 €), mais surtout les deux ténors de la catégorie, le Canon XA20/XA25 (1600 €/2000 €) et le Panasonic AG-AC90 (1600 €). Ce dernier est le seul à proposer trois capteurs et trois bagues comme les plus grands, mais le XA20 réplique par un zoom bien plus ample malgré sa compacité et une connexion par WiFi qui peut s'avérer fort pratique.
Plus chers mais proposant d'enregistrer en XDCAM HD, on peut aussi être tenté par le Canon XF100 / XF105 (1800 €/2500 €) et le Sony PMW-100 (2600 €). Mais il reste que ces derniers ne sont dotés que d'un seul capteur, ce qui rend discutable l'intérêt du sous-échantillonnage 4:2:2. En effet, pourquoi stocker des informations vidéos riches alors que les capteurs ne fournissent pas suffisamment de richesse colorimétrique ?
A noter que la prise SDI, parfois utile, est déjà accessible avec ces petits appareils, sur les Canon XA25 et XF105 (qui sinon sont identiques aux XA20 et XF100) ou le Sony PMW-100, livré d'origine avec cette connectique, comme pour justifier son prix supérieur ou l'insuffisance de son zoom.
Dans cette gamme, une surprise : le seul caméscope 3D professionnel abordable (à moins de 10 000) euros : le HDC-Z10000 (2500 €) de Panasonic. Loin d'être ridicule en 2D, le surcoût (environ 1000 €) par rapport au AC90 du même fabricant ne se justifie que pour capter en 3D, ce qu'il fait bien. C'est en fait l'appareil idéal pour alimenter les écrans plats qui trônent dans plus en plus de salons.
Les camescopes de poing standards, de 3000 à 6000 euros
Pour à peine plus cher que certains compacts, vous pouvez avoir un "vrai" caméscope : trois capteurs 1/3", trois bagues, double carte, poignée avec micro intégré, zoom 22x à butée, etc. C'est Panasonic qui bouscule les gammes avec son AG-AC130 qui dépasse à peine 3000 € chez les marchands. Pour avoir plus de possibilités, notamment le 50p en Full HD, la sortie SDI, il faudra rajouter quelques centaines d'euros et atteindre son frère le AG-AC160 (3300 €), ou passer chez JVC avec le GY-HM600 (3500 €) plus mobile, car plus petit et léger, avec une ergonomie enviable.
Sur ce marché où la concurrence est féroce, Sony se distingue avec le PMW-150 (3500 €) en proposant le XDCAM HD (HD 4:2:2 mais pas de 50p en Full HD) pour à peine plus cher, avec une prise SDI en standard, mais au prix de l'utilisation de coûteuses cartes SXS et d'un zoom moins qualitatif. Canon arrive à peine à descendre sous les 4000 € avec son XF300, mais compense en coût d'usage (cartes, batteries) et par son écran inégalé, tout en gardant un zoom de grande qualité, doté de bagues à butée. Dommage qu'il n'ait pas encore subi une cure d’amaigrissement.
Panasonic décline aussi son AG-AC160 dans une version "broadcast" avec le HPX250 (3800 €), qui cumule de nombreux avantages, capteurs et optique avec enregistrement en HD 4:2:2 sur carte P2.
En caméscope de poing plus haut de gamme, on trouve le Sony PMW-200 (5300 €) et ses capteurs 1/2" qui font la différence en qualité d'image. Bien que son zoom soit limité en longue focale, il délivre de belles images et se commande par de "vraies" bagues à butée.
C'est aussi dans cette catégorie de prix que l'on trouve les premiers caméscopes UltraHD. Attention, à ce prix ce ne sont pas de vrais 4K, comme le marketing essaie de nous le faire croire. Le pionnier de JVC, plutôt compact, le GY-HMQ10 (4600 €) a devancé le FDR-AX1 de Sony (environ 4000 €), plus traditionnel et abouti mais dont le capteur n'est pas vraiment pro. La version 4K du Sony, le PXW-Z100 (environ 6000 €) partage la même base.
Les reflex avec leurs gros capteurs ont débarqué il y a quelques années en vidéo, et ce fut la révolution des caméscopes "cinéma" abordables. Mais les reflex n'ont pas toujours l'ergonomie appropriée pour des tournages, tout orientés qu'ils sont pour la photo.
Les fabricants de caméscopes ont répliqué avec des engins hybrides, pensés comme des caméscopes mais dotés de capteurs de belle taille, même s'ils ne sont pas plein format 24x36, taille parfois jugée trop grosse pour un rendu cinéma optimal. En pro, c'est Sony et son système NEX qui mène la danse avec trois appareils : le NEX-EA50 (2800 €), frère professionnel du NEX-VG30 grand public avec une ergonomie de "semi-épaulière", le FS100EK (3800 € le kit), plus pointu et le FS700EK (6500 € le kit) et ses possibilités 4K.
Panasonic a fait évoluer son AF100 vers un AF101A mature (4100 € sans objectif) mais coûteux, à l'ergonomie déroutante. Canon, qui dispose des ses reflex en premier prix, place son premier caméscope, l'EOS C100 au même prix (4100 €), les autres (C300, C500) étant hors du budget surtout si on y ajoute les indispensables objectifs.
Certains peuvent s'étonner de ne pas s'étonner de trouver dans notre sélection de caméscope BlackMagic Design pourtant spécialiste du grand capteur avec son Cinema Camera (2400 € sans objectif) et son petit Pocket Cinema Camera (800 € sans objectif) dans cette catégorie. Deux raisons nous en empêchent : aucun caméscope BlackMagic Design ne possède de prise XLR et la marque ne nous a pas confié de produit pour test, malgré nos nombreuses sollicitations. Le Cinema Camera et son capteur Super35 se démarque pourtant par son enregistrement directement en format de montage, même en Ultra HD, et ses connexions standards dont les concurrents feraient bien de s'inspirer.
Difficile de catégoriser les caméscopes qui se portent sur l'épaule ou ceux qui peuvent s'y appuyer (semi-épaulière). On y trouve le caméscope pro le moins cher (le GY-HM70 de JVC à 1400 €) comme le plus coûteux de la sélection (Le PMW-300 de Sony à 8200 €). A part l'emplacement par rapport au corps du cadreur, ils n'ont pas grand chose de commun.
Pour être franc, les épaulières premier prix sont des caméscopes grand public recarrossés, destinés aux écoles et à une clientèle aux exigences moins élevées, pas vraiment en France. C'est le marché du JVC GY-HM70 (1400 €) et du Panasonic HMC81 (2200 €).
Après, on passe directement au GY-HM750 (4500 €), au FS700EK (6500 €) et au PMW-300 (8200 €) qui sont des semi-épaulières à objectifs interchangeables. Les "vraies" épaulières pros sont hors de notre sélection budgétaire.
Les caméscopes de poing standards, de 3000 à 6000 €
Panasonic AC130
triCMOS 1/3"
AVCHD/SDHC
Zoom 22X
Panasonic AC160
triCMOS 1/3"
AVCHD/SDHC
Zoom 22X
JVC HM600
triCMOS 1/3"
ProHD/SDHC
Zoom 23X
Sony PMW-150
triCMOS 1/3"
XDCAM HD/SxS
Zoom 20X
Canon XF300
triCMOS 1/3"
XDCAM HD/CF
Zoom 18X
Panasonic HPX250
triCMOS 1/3"
DVCPRO HD/P2
Zoom 22X
Canon XF305
triCMOS 1/3"
XDCAM HD/CF
Zoom 18X
JVC HM650
triCMOS 1/3"
ProHD/SDHC
Zoom 23X
Sony FDR-AX1
monoCMOS 1/2,3"
XAVC S/QXD
Zoom 20X
JVC HMQ10
monoCMOS 1/2,3"
H.264/SDHC
Zoom 10X
Sony PMW-200
triCMOS 1/2"
XDCAM HD/SxS
Zoom 14X
Sony PXW-Z100
monoCMOS 1/2,3"
XAVC S/QXD
Zoom 20X
Les grands capteurs, de 3000 à 7000 €
Sony EA50
APS-C
AVCHD/SDHC
Zoom 11X
Sony FS100EK
Super35
AVCHD/SDHC
Zoom 11X
Canon C100
Super35
AVCHD/SDHC
Panasonic AF101
Micro 4/3
AVCHD/SDHC
Les épaulières ou presque, de 1500 à 8000 €
JVC HM750
triCCD 1/3"
ProHD/SDHC
Zoom 14X
Sony FS700EK
Super35
AVCHD/SDHC
Zoom 11X
JVC HM70
monoCMOS 1/2,3"
AVCHD/SDHC
Zoom 10X
Panasonic HMC81
riCMOS 1/4,1"
AVCHD/SDHC
Zoom 12X
Sony PMW-300
triCMOS 1/2"
XDCAM HD/SxS
Zoom 14X
(Caméscopes professionnels - panorama complet)
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