Test DJI Mavic 4 Pro

Le célèbre Mavic, né en 2017 (déjà !) des entrailles de la firme de Shenzen, revient sur le devant de la scène avec le Mavic 4 Pro, tout juste 2 ans après le Mavic 3 Pro.

J'ai testé ce modèle en version bundle Creator Combo. Ce bundle comprend le DJI Mavic 4 Pro avec un disque SSD intégré de 512 Go, un câble de données grande vitesse DJI 10 Gb/s et une (nouvelle) radiocommande RC Pro 2 (voir plus bas) dont la caractéristique principale est qu'elle dispose d'un grand écran inclinable.

On retrouve bien évidemment la nacelle à 3 axes qui stabilise la caméra, la détection d'obstacles (améliorée également), les modes créatifs Mastershots, Focustrack, ActiveTrack, etc.

La nacelle de la caméra a été repensée pour offrir un débattement plus important d'environ 10%, offrant ainsi des prises de vues à 70° vers le haut (-90° vers le bas) et 360° (!) en rotation complète, avec au passage la faculté de réaliser des angles "hollandais" (obliques).

Le disque SSD est d'une capacité de 512 Go De plus, vous disposez d'un logement pour carte SD, donc pas d'inquiétude côté capacités d'enregistrement. De plus, comme nous allons le voir, tous les codecs peuvent être enregistrés indistinctement par le SSD ou la carte mémoire.

Télécaméra moyenne 70mm

Télécaméra 168mm

Côté caméras, le Mavic 4 Pro fait donc évoluer substantiellement les éléments capteur et optiques du Mavic 3 Pro. Globalement les capteurs sont plus sensibles, convenant mieux à des images réalisées en situation de basse luminosité. Les trois caméras bénéficient d'ailleurs de la technologie de fusion ISO double native, combinant les avantages des réglages ISO élevés et bas. Maintenant, voyons les changements dans le détail :

Tout d'abord, le capteur grand-angle de la caméra principale passe d'une résolution de 20 Mpx sur le Mavic 3 Pro à 25 Mpx sur le Mavic 4 Pro ! Il s'agit de nouveau d'une Hasselblad au CMOS 4/3, la qualité extrême est toujours au rendez-vous.

Cette concentration plus importante de pixels permet de pousser la résolution à 100 Mpx effectifs (par la technologie du binning déjà rencontrée sur les Air 3 et Air 3 S), soit un facteur x4. Cependant le capteur réel reste en 25 Mpx.

La qualité de la caméra Hasselblad est ostensiblement supérieure même si les deux autres caméras ne déméritent pas, loin s'en faut. Les ciels nuageux sont de toute beauté, la gestion de la dynamique est époustouflante. Rien d'étonnant puisque la dynamique atteint 16 stops avec le grand-angle (contre 12 stops sur le Mavic 3 pro) et 14 et 13 stops pour les 2 optiques Télé. Les tournages en 4K et 6K sont les plus valorisés même si je n'ai pas eu l'occasion de comparer point par point le rendu d'un Mavic 3 pro et Mavic 4 Pro. Une certitude : les images du Mavic 4 pro détonnent.

Par ailleurs, l'équivalent grand-angle passe de 24 à 28mm, tandis que l'ouverture au grand-angle ouvre à f/2-f/11 (au lieu de f/2.8/f/11) ce qui concoure un peu plus à la luminosité de l'image, même dans des environnements plus sombres (cf forêt) sans faire du drone un nyctalope bien sûr.

Le grand-angle 28mm ne déforme plus du tout, l'optique est de grande qualité.

Le fait d'être "limité" à 28 mm n'est absolument pas dérangeant de mon point de vue étant donné le point de vue "naturellement large" que peut produire un drone dans les airs.

Le Mavic 4 Pro est aussi équipé, comme son prédécesseur, d'une télécaméra moyenne (x3, 70mm, CMOS 1/1,3 pouce de 48 Mpx). Cette télécaméra de puissance optique moyenne est très bonne, elle procurait déjà une grande satisfaction sur le Mavic 3 pro. Elle conserve ici sa qualité indéniable, vous pourrez donc l'utiliser fréquemment de nouveau si tel est votre choix.

Enfin, le Mavic 4 pro est équipé d'une télécaméra à longue portée x7 (soit 168 mm, capteur CMOS 1/1,5 pouce de 50 Mpx) ou x6 selon la résolution choisie, avec une large ouverture de f/2,8. C'était le talon d'Achille du Mavic 3 pro, l'image souffrait d'une assez forte disparité avec les autres optiques. A présent, tout a changé. Son zoom - équivalent 168 mm - tient désormais la dragée haute aux deux autres optiques, produisant des images assez bluffantes.

Pour rappel, l'intérêt extrême de disposer de focales "Télé" est de filmer / photographier une zone ou un sujet (animal, humain, élément naturel...) qu'on ne pourrait pas approcher autrement. C'est par exemple le cas si vous voulez shooter des animaux à une distance qui ne les dérange pas.

Mais aussi et surtout, le fait d'utiliser des focales moyennes, 70mm à 168mm, créent toute une série de plans à vocation essentiellement esthétiques... Par exemple montrer une madone, patronne des vignes, en avant-plan et les vignes en arrière-plan qu'elle surplombe, sera porteur de sens.

Le Mavic 4 Pro conserve des dimensions respectables (Plié (sans hélices) : 257,6 × 124,8 × 103,4 mm contre 231,1 x 98 x 95,4 mm sur le Mavic 3), et un poids légèrement plus important (1063 grammes contre 958 à 963 grammes) qui s'explique probablement par le volume plus important des batteries. Comme sur le Mavic 3 pro, le 4 Pro est donc catégorisé en Classs 2 qui désigne les drones de plus de 900 grammes et de moins de 4 kilos. Pour rappel, les pilotes doivent avoir une formation plus poussée et démontrer des compétences avancées pour opérer un drone C2.

La vitesse maxi en mode Sports a été encore améliorée, passant de 76,6 km/h à 90 Km/h (!)

Côté niveau sonore général, le Mavic 4 Pro réduit le bruit d'environ 25 %. En vol stationnaire, le Mavic 4 pro fait un peu mieux que le Mavic 3 pro puisque le niveau sonore mesuré en laboratoire est de 80 dB contre 81,4 dB avec le Mavic 3 Pro. DJI précise aussi que les performances sonores du Mavic 4 Pro ont été optimisées, améliorant ainsi le profil acoustique du drone.

Le drone est fourni dans la version Bundle Fly More et Bundle Créateur avec une sacoche grise de moyenne taille, qui se porte en bandoulière mais qu'on peut convertir en sac à dos, et dans laquelle on peut loger aussi la radiocommande et 3 batteries. Pas mal...

Enfin, notez que DJI fournit plusieurs jeux d'hélices de rechange (A et B selon leur position). Des hélices qui sont plus faciles à démonter et qui seraient plus silencieuses (pour être honnête, ça ne m'a pas frappé) et moins gourmandes en énergie, ce qui expliquerait en partie le gain en autonomie de vol (voir plus loin).

Côté enregistrement vidéo, des changements significatifs sont à noter : DJI supprime le codec ProRes (peut-être jugé trop restrictif car réservé au SSD et trop propriétaire) au profit du All-I 4:2:2. Rappelons que le All-I est un excellent codec qui permet une meilleure gestion des vidéos au montage au profit de l'étalonnage et de la précision. Inconvénient du All-I : comme toujours, ce type de codec est très gourmand en espace disque !

Par ailleurs, le Mavic 4 Pro ne conserve que le MP4 sur le MOV.

Seule constante : on retrouve intacts les Profils Couleur Normal D-Log, D-log M et HLG.

La carte mémoire micro-SD (compatibilité jusqu'à 1 To) est l'un des deux modes de stockage du Mavic 4 pro. Elle permet des contenances très étendues et non limitatives et sa compatibilité s'étend jusqu'à 1 To avec la carte Lexar Silver plus 1TB A2 V30. Toutefois avec le Mavic 4 pro standard, on dispose également d'une capacité de stockage interne de 64 Go (42 Go réels), soit 5 à 8 fois plus que celle du Mavic 3 pro (!) qui était limitée à 8 Go. Et ça peut éventuellement suffire à un seul tournage si on décharge après le filmage.

De plus, on retrouve dans le bundle Creator un SSD qui totalise 512 Go (2 To en version Ciné) et accroît encore un peu plus les capacités de stockage.

On transfère toujours les données du SSD avec le câble fourni grande vitesse 10 Gb/s (même s'il fonctionne aussi avec tout câble USB-C). Cependant on peut aussi actionner simplement le Mavic 4 Pro à distance via l'application DJI Fly, et transférer les fichiers à des vitesses allant jusqu'à 80 Mo/s via Wi-Fi 6... Pas mal. Mieux : même en changeant d'application, l'application DJI Fly continue de télécharger en arrière-plan sans interruption.

La radiocommande proposée dans le pack Creator Combo est la nouvelle RC Pro 2. Elle s'allume dès qu'elle est déployée. Pratique ! Il s'agit d'une radiocommande plus imposante dont le grand écran confortable tactile mini-LED de 7 pouces se déplie et s'incline grâce à une rotule articulée, au lieu d'être fixe à l'horizontale. L'écran peut par ailleurs s'orienter à 90° si l'on veut opter pour un monitoring vertical en cas de prises de vues en 9/16. La visualisation s'effectue dans uen très bonne qualité en 1080p/30 ips, et 1080p/60 ips.

Rappelons que la radiocommande communique (très) facilement avec le drone via l’interface de l'application DJI Fly.

La RC Pro 2 offre une autonomie de 4 heures, un stockage intégré de 128 Go, et elle dispose d'un son de haute qualité qui peut être enregistré avec le micro intégré ou lorsqu'elle est associée à la série DJI Mic.

Elle embarque par ailleurs un système amélioré de transmission OcuSync O4+ qui permet d'opérer à une distance pouvant aller jusqu’à 41km ! Ce système permet par ailleurs une transmission d'image HDR 10 bits à très longue portée jusqu'à 30 km.

La latence est très faible, pour ne pas dire imperceptible (mesurée pour environ 130 ms). On est donc quasiment en temps réel, ce qui est évidemment vital pour anticiper les obstacles par exemple (même s'il existe une détection d'obstacles).

Les batteries (au côté du chargeur triple) se sont elles aussi améliorées. Elles avaient déjà fait le succès du Mavic 3 pro et leur autonomie plus confortable qu’auparavant. Mais leur ampérage augmente encore passant de 5000 mAh à 6654 mAh pour une capacité de 95 Wh.

Il en résulte une augmentation nette de l'autonomie. DJI annonce 51 (!) minutes théoriques contre 43 minutes sur le Mavic 3 pro. Certes, ces chiffres sont obtenus dans des conditions idéales (1080p/24 ips, sans vent...). Dans la réalité et des conditions normales d'utilisation, tablez en tout cas sur 35 à 40 minutes réelles environ, ce qui est déjà remarquable ! On revient de loin quand les premiers Mavic ne tenaient que 15 à 20 minutes. A présent l'utilisateur est vraiment plus serein dans son vol, y compris pour le RTH qu'il peut davantage anticiper.

Les batteries se rechargent plus rapidement puisque la recharge complète des 3 batteries ne nécessite que 90 minutes avec l'adaptateur secteur 240 W DJI Mavic contre 70 minutes chaque batterie auparavant ! Le gain est donc très net. A défaut d'utiliser l'adaptateur, la charge d'une batterie prend 51 minutes.

Notez qu'on peut aussi recharger via le port USB-C intégré du drone, mais cela prend plus de temps.

Pour sa part, la batterie de la radiocommande revendique 4 heures d'autonomie (soit 30 % de plus qu'avant comparé aux RC Pro et RC 2) grâce à sa batterie interne longue durée. Le temps de recharge est de 2 heures.

Prix

DJI Mavic 4 Pro (avec DJI RC 2 + 1 batterie) : 2099 euros.

DJI Mavic 4 Pro Fly More Combo (avec DJI RC 2 + + 2 batteries de vol intelligentes supplémentaires + Adaptateur secteur USB-C 100 W DJI + Station de recharge de batterie + sac en bandoulière) : 2699 euros.

DJI Mavic 4 Pro 512 Go Creator Combo (avec DJI RC Pro 2 + SSD intégré de 512 Go à haute vitesse + Adaptateur secteur 240 W + Câble de données haute vitesse USB-C vers USB-C) : 3539 euros.

Version application : 8.3.3

Firmware : 01.00.0030

Firmware de la RC : 01.00.0022