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Test Sony PXW-Z150

La haute définition à haute vitesse

 

21 juin 2016 par Antoine Désir

 

En bon dominateur du marché du caméscope, Sony tient à occuper toutes les cases du marché des caméscopes pros, ce dernier modèle en est l'illustration. Récupérons les composants du PXW-X70, insérons-les dans le boîtier du HXR-NX100, ajoutons une évolution du célèbre capteur 1", et voici le PXW-Z150. Au final, l'appareil n'a pas trop de mal à faire oublier son prédécesseur, le PXW-Z100. Il faut dire que ce dernier, précurseur des caméscopes Ultra HD, a fait une carrière discrète pendant deux ans.


En juillet 2016, ce nouveau caméscope est proposé à environ 3400 € HT par la distribution, alors qu'il vient de sortir. Sa sortie a d'ailleurs été retardée, avec une disponibilité réelle en juin 2016 alors qu'il avait été annoncé pour mars 2016. Avec son gabarit et son tarif, le Z150 arrive dans un segment tarifaire très fourni, il a de la concurrence car les volumes de vente sont globalement conséquents. Quels sont les arguments qui permettraient à ce nouveau modèle de remporter la décision d'achat ?


A noter que les tests ont été menés avec la version 1.00 du firmware, la version initiale, à jour en juin 2016.


Sony PXW-Z150

> LIRE LA SUITE : Concept du PXW-Z150

Concept du PXW-Z150

Le Sony PXW-Z150 est un caméscope "broadcast" de poing, c'est à dire qu'il est capable de ramener des images de qualité professionnelle (sous-échantillonnage 4:2:2) du terrain. Ce type d'appareil permet d'enregistrer des images de qualité TV dans des endroits peu accessibles ou la mobilité est importante. Si vous avez l'habitude des caméscopes 3x1/3" de la marque, vous ne serez pas dépaysés par ce format d'appareil. Le Z150 est plus compact que le Z100 qui a précédé, mais bien moins compact que le PXW-X70 avec qui il partage de nombreux points. Le zoom 12X n'est pas interchangeable, la poignée non détachable, le capteur est assez large, de type 1".


Lorsque vous regardez ce caméscope ou lisez les arguments de Sony, le Z150 est vendu comme un caméscope 4K. Mais, comme souvent chez Sony, ce n'est pas vrai : le Z150 ne fait que de l'Ultra HD (désigné comme QFHD dans le menu), mais pas de 4K au sens strict. Il n'est pas possible d'avoir les 4000 points de large à l'image, "juste" 3860 points.


Z150

Le Z150 argue des caractéristiques des caméscopes professionnels :


-commande de zoom à bascule,
-vitesse de zoom variable, de 2,5 à 21 secondes pour balayer la page du zoom 12X,
-vitesse de zoom réglable et fixe sur la poignée,
-double déclencheur d'enregistrement,
-bague de zoom,
-bague de focus,
-bague d'iris,
-6 boutons personnalisables,
-menus complets,
-personnalisation de la colorimétrie, dont le gamma,
-peaking, zebra réglable,
-boutons directs pour les fonctions principales,
-batterie de haute capacité,
-2 entrées XLR avec alimentation 48V,
-réglage niveaux audio par molette,
-griffe standard et porte micro,
-sortie HDMI et SDI,
-viseur relevable et œilleton,
-double emplacement pour carte mémoire,


Avec ses 2,3 kg en ordre de marche sans accessoire, le caméscope se situe dans la catégorie "léger" pour un pro. Pas un poids plume comme le PXW-X70, mais pas non plus un lourd comme les caméscopes à trois capteurs. Le Z150 est aussi de taille modeste, toujours entre les compacts comme le X70 et les gros caméscopes de poing comme le X180 et ses concurrents. C'est un compromis taille/poids/qualités agréable qui pourra intéresser plus d'un vidéaste. En particulier si vous êtes gêné par l'ergonomie du X70 due à sa compacité ou au poids du X180 dû à son objectif.



(Test Sony PXW-Z150)

Capteur, objectif-zoom

Le capteur CMOS Exmor 1" (13,2 x 8,8 mm) est connu. On le classe en vidéo dans la catégorie des gros capteurs, car il est sensiblement plus large que les classiques 1/3", 1/2,8" ou 1/2,33". Avec 20 millions de photosites, il y en a largement assez pour la HD. D'ailleurs, Sony n'utilise pas toute la surface du capteur en vidéo, mais uniquement 14 Mp en HD (le capteur est de type photo, donc 3/2 et non de type vidéo en 16/9). Comme nous l'avons vu dans l'article sur les capteurs, c'est insuffisant pour de la vraie Ultra HD, mais un peu trop pour de la HD.


Ce capteur 1", est-ce encore celui que Sony met à toutes les sauces, aussi bien dans ses appareils photos que dans ses caméscopes grand public ? Oui, sauf qu'il bénéficie d'une évolution technologique intéressante : l'empilement des connexions électroniques internes au capteur. En anglais, on dit Stacked. Et comme c'est aussi un capteur rétro-éclairé (R), nous avons le droit au sigle RS. Rien à voir avec Renault Sport si ce n'est la notion de vitesse. Car cet empilement rapproche nettement les pistes du capteur et permet un plus gros débit de données. Pour nous, cela donne une plus grande fréquence d'image. Comme les moteurs essence qui montent dans les tours pour aller chercher la puissance. On retrouve ce même capteur dans le bridge DSC-RX10 III de la marque. A noter que le balayage plus rapide des photosites a aussi pour effet de diminuer le phénomène du rolling shutter.


Le zoom 12X est à première vue identique à celui du X70, donc à celui des AX100 et CX900 : même amplitude, mêmes ouvertures minimales et maximale, même filetage. Il est probablement très proche, sinon identique. Le marquage commercial passe de Zeiss à Sony Lens G, Sony parle de lentilles asphériques, mais il faudrait l'étudier en laboratoire pour connaître la différence réelle...


Insistons : Sony a écrit 18X sur le fût du zoom, c'est faux. C'est un zoom 12X, pas un 18X. Pour qui Sony prend les professionnels qui vont acheter ce caméscope ?


La focale mini est équivalente à du 29 mm (angle de vue de 74°), ce qui est une bonne valeur sans convertisseur. Cette focale est parmi les plus courtes existant sur les caméscopes professionnels. On trouve certes des focales encore plus courtes sur des caméscopes grands publics, mais ces derniers n'ont pas la même exigence en qualité. Avec le stabilisateur actif en route, cette focale minimale passe à plus de 31 mm (angle de vue de 69°).


La plage du zoom est de 12X pour une focale maximale équivalente de 348 mm (angle de vue de 7°). Cette plage de zoom est correcte, mais ne peut pas lutter contre les 20X des concurrents. Pour atténuer cette faiblesse, Sony propose deux extensions : un zoom électronique (Clear Image Zoom) qui prétend ne pas dégrader l'image en recadrant au centre du capteur (dans la limite de 8 Mp) et un doubleur de focale plus classique par extrapolation.


Dans les deux cas, la logique impose que l'image est forcément dégradée car moins précise, et que ce sera surtout en basse lumière que cette dégradation sera visible. Le zoom "Clear Image" est visuellement bien moins dégradant que le simple zoom par extrapolation. La plupart des utilisateurs désactiveront probablement le zoom numérique et les adeptes de la meilleure qualité d'image désactiveront aussi le "Clear Image Zoom" dans le menu. N'empêche que ces deux extensions peuvent dépanner dans les cas exceptionnels où la qualité d'image n'est pas prioritaire par rapport à un bon cadrage serré. Si vous souhaitez enregistrer à haute vitesse (100 ips), pas de Clear Image Zoom possible, on en revient à la formule optique réelle : 12X. Ah oui, parce que c'est un ... 12X !


L'objectif ouvre à f/2,8 au grand angle et à f/4 au télé. Cela peut sembler faible par rapport à d'autres objectifs qui ouvrent à f/1,6- f/3,2, mais le capteur est nettement plus gros, une grande ouverture demanderait un zoom qui ne serait plus du tout compact. On retrouve en fait des valeurs honorables d'un zoom photo "à grande ouverture".


Z150

La commande de zoom à bascule est agréable d'utilisation, mais peu large et moins confortable que les concurrents plus gros. Bien située, elle permet des zooms dont la vitesse varie et sans à coup. Nous avons balayé la plage de zoom (12X) en 2,5 secondes au plus vite (à peu près le même temps que sur un X70), ce qui est moyennement rapide. Le zoom est silencieux, c'est un progrès par rapport à son frère équipant le X70.


Ce zoom ne sait pas être vraiment lent. Il ne faut que 22 secondes pour balayer toute la plage du zoom en essayant d'être au plus lent. Tiens, encore le même temps que le X70... Pas moyen de faire des zooms vraiment lents, quasi imperceptibles. Sur ce point, le Z150 n'atteint pas les performances des concurrents. Le zoom du XF200 de Canon varie par exemple de 2 à 60 secondes pour un 20X. Avec si peu de possibilité de faire varier la vitesse, il n'est pas trop difficile pour cette commande d'être progressive, et c'est bien le cas ici.


Z150
Pour mieux maîtriser la vitesse de zoom, il faut utiliser le bouton de zoom sur la poignée associé au réglage dans le menu. Mais attention, et c'est une belle régression par rapport aux derniers caméscopes comparables, que ce soit le PXW-X70 ou le Z100 : plus de vitesse variable avec cette commande de zoom. Une seule vitesse, fixe, réglable sur 8 niveaux dans le menu. Plus de blocage non plus pour éviter les coups de zoom intempestifs. Simplification ou régression, ce sera selon les habitudes du cadreur.
Z150

La bague de zoom sans butée est précédée d'une bague de mise au point, sans butée non plus. Elle est suivie d'une classique bague d'iris. La bague d'iris est inopérante lorsque le mode auto iris est activé, même chose pour celle du focus. La bague de zoom reste active en permanence. Ces bagues ne sont pas directes : elles ne font que contrôler électriquement les moteurs de l'objectif. Avec une telle compacité, nous n’attendions pas de zoom mécanique ou de bague à butée !


La bague de focus est large, silencieuse et pas trop rapide : la mise au point fine est plutôt facile. La touche "agrandissement" (Focus Assist dans d'autres marques) est toujours utile, la définition de l'écran et du viseur ne permettant pas une mise au point précise sans cette loupe.


Une fine bague d'iris (diaphragme pour les photographes) complète utilement les deux autres bagues. Le contrôle de la profondeur de champ en est facilité. Pas de bouton dédié au "Push Iris", mais il est possible d'affecter une des six touches personnalisables à cette fonction.


La commande des filtres neutre est très classique, même si je l'ai trouvée un peu petite à l'usage. Elle est quand même bien plus grosse et classique que sur un X70, c'est l'avantage des boîtiers moins compacts.


Le zoom est bon, mais sans mode macro. La distance minimale de mise au point est de 100 cm à fond de zoom et de 1 cm en grand angle (le sujet touche presque la lentille et se trouve dans le pare-soleil). C'est correct au grand angle, mais trop long au zoom. On touche ici les défauts d'un capteur large sans objectif macro.


Le stabilisateur du Z150 est aussi performant que celui du X70, du AX100 et du CX900, c'est le même. Pas aussi stabilisant que le système BOSS du fabricant sur les caméscopes grand public à petit capteur, mais il rend de bons services aux piétons et aux automobilistes. Le mode standard gomme bien les tremblements et le mode actif stabilise mieux les mouvements amples, au prix d'une diminution de la focale minimum.



(Test Sony PXW-Z150)

Micro, audio

Z150

Contrairement au PXW-X70, Le Z150 intègre un micro stéréo en bout de poignée, comme il est d'usage dans les caméscopes de poing. Par contre, pas d'entrée audio jack, comme chez Canon ou JVC. C'est bien dommage. Le porte-micro est juste au-dessus des deux prises XLR. Un placement encore très classique.


Z150

Les réglages audio se trouvent sur le flanc gauche du caméscope et non sur la poignée. Encore un design classique chez Sony lorsqu'il y a de place sur le corps du caméscope. Pas de dispersion des commandes audio, cette mauvaise habitude semble perdue maintenant.


Z150


(Test Sony PXW-Z150)

Viseur, écran

L'écran est classique, encore trop classique. D'une diagonale de 88 mm (3,5"), il affiche quand même 960 x 540 pixels, c'est à dire un quart de HD. C'est presque le même que celui du X70, à peine suffisant pour la HD (quatre fois moins de points que l'image) et nettement insuffisant pour l'Ultra HD (seize fois moins de points que l'image). A défaut d'une bonne définition, la vision est de qualité. Monsieur Sony, vos téléphones mobiles Xperia, même ceux qui ne sont pas hauts de gamme, intègrent un écran Full HD d'au moins 4". C'est vraiment impossible d'en monter un sur un caméscope dix fois plus cher ?


L'écran est assez brillant, mais pas autant que ceux de Canon, ce qui augmente le contraste mais ne combat pas assez les reflets parasites. On aurait pu espérer que cette brillance signale une couche tactile (comme que le X70), mais ce n'est malheureusement pas le cas. Donc pas de mise au point sur une zone de l'image touchée, pas de sélection de vignette au doigt, pas de raccourci personnalisable sur l'écran, etc.


Z150

Le viseur est encore moins défini que l'écran (800 x 600, dont 800 x 450 pour l'image) et plutôt petit (0,4"). C'est presque le même que celui du X70. L'oeilleton fourni est amovible et peut se retourner pour ceux qui veulent viser de l'oeil gauche. Par contre, le viseur est peu adapté aux porteurs de lunettes qui ne verront pas forcément la totalité du viseur, même en touchant celui-ci avec le verre de lunettes !


Il bénéficie d'un détecteur oculaire qui allume le viseur dès que l'oeil (ou autre chose, souvent autre chose) passe devant, éteignant au passage l'écran. Ce comportement peut être perturbant, on se demande parfois pourquoi l'écran s'éteint. Un bouton sur la gauche du viseur permet de bloquer ce comportement, contrairement au X70. Mais pas de viseur et d'écran en simultané. La bascule est soit automatique, soit manuelle, mais il faut choisir !


viseur


(Test Sony PXW-Z150)

Connectique, Wi-Fi et batterie

Z150

Contrairement au PXW-X70, le Z150 hérite d'une batterie de la gamme professionnelle, une NP-F770. Cette batterie de 32 Wh lui donne une belle autonomie. Même si le Z150 consomme un peu plus que le X70, la batterie ayant une capacité de plus du double et un poids en proportion, l'autonomie est doublée. On passe à plus de 4 heures en théorie. L'utilisation du WiFi, l'alimentation d'un micro ou l'utilisation fréquente des moteurs de zoom et de mise au point vont diviser par deux cette autonomie en usage "complet". On aboutit à un autonomie réelle d'environ 2 heures, ce qui est correct. S'il en faut plus, le Z150, comme ses frères pros, peut aussi accueillir une NP-F970 qui remplira bien la cavité, avec 50% d'autonomie et de poids en plus.


Le caméscope est livré avec un chargeur de batterie externe et un adaptateur secteur (qui sert aussi au chargeur). Il n'est pas possible d'alimenter le caméscope tout en chargeant une batterie avec les accessoires fournis, mais le passage de l'alimentation externe à la batterie est très simple : il suffit de débrancher. De ce ôoté, c'est conforme aux attentes des professionnels qui captent en continu.


La connectique est assez fournie, conformément à cette gamme de caméscope qui n'est pas exactement compacte :


  • sortie HDMI,
  • sortie 3G-SDI,
  • sortie composite CINCH,
  • sortie audio CINCH
  • port USB 2 (sur la prise multi),
  • sortie casque (jack stéréo 3,5 mm),
  • entrées micro XLR,
  • entrée télécommande

 


La présence d'une prise SDI est une bonne chose pour ceux qui ont déjà un enregistreur SDI. Le Z150 n'est pas destiné au studio ou aux tournages multi-caméra, les autres connectiques Broadcast sont absentes. Si sur le X70, il n'y a pas d'entrée pour une télécommande filaire, c'est bien le cas ici, ouf ! Par contre, on perd l'entrée jack stéréo, issue du grand public mais qui peut être si pratique pour brancher des petits transmetteurs audio.


Z150

Pas de gêne pour manipuler la batterie, sur trépied ou non : l'accès est bien dégagé. On peut facilement passer de l'alimentation secteur à la batterie et inversement sans arrêter l'enregistrement, c'est une bonne chose.


Z150

La prise HMDI est standard, ainsi que la prise USB 2. Seul le câble USB 2 est livré par Sony, mais aucun autre. Le respect du standard évite la jungle des câbles propriétaires inutiles, mais celui qui connecte la prise multi (micro USB) aux prises analogiques aurait dû être fourni. On pourra outrepasser la compression MPEG-4 du AVCHD ou du XAVC L via la sortie HDMI ou la sortie SDI. La sortie HDMI est capable de sortir de l'Ultra HD en 24p, 25p ou 30p, mais pas la sortie SDI, limitée au Full HD.


Z150

Le Z150 n'intègre pas de récepteur GPS, et Sony ne liste pas d'option pour ajouter cette fonction. Encore dommage, il faut passer au PXW-X180 pour ça. Drôle d'idée de réserver le positionnement GPS aux caméscopes les moins mobiles de la gamme...


Le Z150 peut aussi communiquer via WiFi. Les fonctions sont peu évoluées, exigent une application iOS ou Android spécifique (Content Browser Mobile) et quelques manipulations fastidieuses. On est loin des fonctions réseau vues chez Canon ou JVC, et cela pourrait suffire à préférer des caméscopes concurrents, même si on note quelques progrès dans l'interface.


Z150
Z150


(Test Sony PXW-Z150)

Prise en mains

Après avoir testé quelques caméscopes plus modestes, mais plus innovants, le retour au classique est difficile ! Pas d'écran tactile, pas de joystick, juste les boutons de navigation sur la poignée. La navigation se fait donc comme au siècle dernier sur le Z150, pourtant sur un caméscope sorti en 2016. L'ergonomie de navigation est d'un autre temps, alors que les menus, eux, sont plutôt actuels. J'ai vraiment cru que je n'avais pas vu des touches, une roulette ou une autre possibilité de commande, j'ai vainement touché l'écran pour qu'il réponde. Mais rien ! Toujours les 5 boutons durs, qui se cachent sous l'écran lorsque celui-ci est replié. Pfff ! Ceux qui ont utilisé un Canon XF200 ou un JVC HM200 vont être frustrés.


Z150

Le bouton d'enregistrement principal est correct : gros, visible, avec un bon retour pour ne pas faire d'erreur de déclenchement. Le bouton sur la poignée est tout aussi bon, mais sans le verrou habituel. Seul le délai entre l'appui et la réponse du caméscope (en tout cas en XAVC L) est perturbant. Il faut anticiper ce délai au début et à la fin de chaque clip. Comme sur le X70, tiens tiens...


Dommage que Sony ne suive pas la concurrence avec un troisième bouton, c'est quand même pratique et il y avait de la place sous l'objectif pour faire comme Canon.


Z150

Le bouton "Last scene" dédié pour relire instantanément le dernier clip se situe juste à côté de la bascule de zoom, c'est habituel et efficace. Il faut juste ne pas le confondre avec l'agrandissement pour faciliter la mise au point, juste à côté. Ils n'ont pas la même forme, il suffira donc d'un peu d'habitude pour ne plus faire la confusion.


Le premier démarrage après changement de batterie est long, très long : presque 10 secondes. Puis les redémarrages suivants sont plus rapides, environ 3 secondes. Le Z150 possède donc une sorte de mode "veille", non réglable. Pour ne pas être pénalisé par ce démarrage interminable au moment de capter un plan imprévu, il faudra bien penser à démarrer juste après avoir changer la batterie pour passer en "veille".


Pas de mode "media", tant mieux. D'autant qu'il faut moins de 2 secondes après l'appui sur la touche Thumbnail pour afficher les clips enregistrés. Et ensuite, on attend la navigation tactile, comme sur le X70. Perdu, retour aux boutons dur ! Dommage que l'écran ne soit pas mieux défini pour afficher des vignettes plus détaillées. Même en visualisation, on aurait aimé un écran HD.


Le PXW-Z150 n'est pas aussi compact et léger que le PXW-X70. Entre la coque "pro", la grosse batterie et les 3 bagues sur l'objectif, il est un peu moins mobile. Il est bien équilibré, ses poignées permettent une tenue prolongée. La position de l'écran, sur le côté de la poignée - haut et vers l'avant - permet de bloquer l'arrière du caméscope dans le creux de l'épaule et le stabiliser de manière efficace. On retrouve la tenue d'un JVC GY-HM600, par exemple, ou de certains caméscopes de Panasonic.


Z150

La plupart des réglages sont directement accessibles, facilement avec le pouce gauche. Les boutons sont francs et plutôt faciles à mémoriser sans les regarder, après quelques heures d'exercice. L'écran placé au-dessus ne gêne pas la manipulation. Comme sur le NX100 (c'est le même boîtier), Sony a changé les réglages de balance des blancs et de gain. Au lieu des leviers directs, il faut appuyer sur le bouton de la fonction puis actionner le petit levier qui se trouve au début de la rangée du bas. C'est moins rapide et Sony n'en a même pas profité pour multiplier les réglages. Car, tant qu'à faire, il devenait possible de proposer plus de 3 réglages par ce biais, que ce soit pour la balance des blancs ou le gain. Ce type bouton est moins cher, mais le bénéfice n'est que pour Sony, pas pour l'utilisateur.


Attention aussi au bouton Full Auto. L'existence de ce bouton est une bonne chose, mais nous avons appuyé dessus par erreur pendant un tournage, ce qui a modifié pas mal de paramètres. Il aurait fallu un interrupteur ne ressemblant pas aux autres boutons pour éviter les erreurs. J'en connais qui ne tarderont pas à mettre un bout de gaffer dessus pour inhiber ce bouton... Sony aurait pu le rendre personnalisable pour transformer cet écueil en qualité.


Z150

Le Z150 a 6 boutons personnalisables, ce qui est trop peu. Surtout qu'il est possible d'affecter 35 fonctions à ces 6 boutons. Comme sur le X70, qui est pourtant bien plus compact. Canon et JVC en offrent bien plus de ce point de vue. Quand on vient du XF200, on a l'impression d'être au régime sec!


Les menus sont disponibles en vingt langues, dont bien sûr le français. Voilà qui devrait satisfaire ceux qui ne veulent pas naviguer dans des menus en anglais. Peu d'erreurs de traduction ont été relevées, mais les options sont parfois peu compréhensibles avec un mélange de français et d'anglais.



(Test Sony PXW-Z150)

Qualité d'image et réglages, sensibilité

Peu de surprise du côté de la qualité d'image : on retrouve celle qui nous avait satisfait sur le AX100 et le X70. Le capteur a la même définition, le même nombre de photosites. Avec autant de photosites (14 Mp) à disposition, le capteur simple n'a pas à rougir face aux tri-capteurs. D'autant plus que le capteur empilé ("Stacked") permet d'utiliser plus de photosites pour constituer l'image que dans les caméscopes précédents. Eh oui, avec le Z150 et son capteur plus rapide, Sony avoue que le précédent était trop lent pour bien profiter de tous les photosites. Pas facile d'utiliser un capteur photo en vidéo...


Les réglages d'image sont assez nombreux : niveau de noir, détail, gamma, colorimétrie, etc. En fait, on retrouve les possibilités des caméscopes pros plus gros, comme le Z100, le AX1 ou le NX3. Le Z150 permet d'enregistrer 6 profils d'image dans la mémoire du caméscope, ce sera suffisant pour la plupart des usages. Et comme il est possible d'enregistrer 99 réglages de caméscopes (incluant les profils d'image) sur carte SD, le nombre total de profils d'image ne dépend que de votre organisation. Durant les tests, nous avons surtout utilisé le profil n°4, standard. Mais toujours pas de courbe Log, juste l'ITU-709.


Z150

Les fréquences d'image sont assez nombreuses, et bien plus intéressantes qu'avec le X70. En Ultra HD, on retrouve le 24, 25 et 30 ips. En Full HD, on retrouve le 50 et le 60 ips, mais on gagne le 100 et 120 ips. Le capteur est certes rapide, mais il y a encore une limitation qui ne permet pas d'atteindre le 50p en Ultra HD, pourtant attendu. Il faut dire que le débit d'enregistrement plafonne à 100 Mbps. C'est correct sans plus pour du Ultra HD à 25 ips ou du Full HD à 100 ips, mais ce serait vraiment trop faible pour de l'Ultra HD à 50 ips. Sony n'ayant pas souhaité augmenter la capacité de traitement et d'enregistrement, nous voilà privés du Ultra HD à 50 ips qui aurait pu être un argument très fort pour préférer ce modèle.


N'empêche, en Full HD, Sony propose une fréquence élevée, 100 ou 120 ips, sans trop de compromis sur la qualité d'image. Pas de Clear Image Zoom ou de stabilisation active, le processeur Bionz X ne peut pas assumer ses fonctions évoluées à cette vitesse la, mais pas de diminution flagrante de la résolution.


L'autofocus nous a semblé lent, mais c'est par comparaison avec Canon et son iAF. L'autofocus a éprouvé pas mal de difficulté dans nombre de situations. C'est là qu'il est rageant de ne pas pouvoir l'aider avec le bague de focus pour rattraper le point plus vite. Et le temps de basculer la mise au point en manuel, c'est parfois trop tard, le sujet est passé !


Toujours pas de presets rapides de balance des blancs de type "photo" dans ce caméscope, c'est dommage. Pas non plus de levier "pro" pour les balances de blancs prédéterminées, nous en avons déjà parlé. Les réglages peuvent être fins, mais il faut s'enfoncer dans le menu, c'est long ! Gros progrès quand même pour la balance des blancs manuelle qui bénéficie d'une bouton dédié, alors que son absence est un gros défaut du X70.


Les automatismes d'exposition ont semblé corrects. Pour bien contrôler, le Z150 peut afficher un histogramme, c'est déjà bien. Pas de forme d'onde ou de vectorscope. Sony ne propose pas autant que Canon.


Bénéficiant d'un capteur CMOS Exmor 1", le Z150 aurait pu prétendre, comme le X70 ou le AX100, à une belle sensibilité. Mais la pléthore de photosites a limité la taille de chacun d'eux. Comme pour le AX100, on voit bien que le "grand" capteur n'est pas aussi sensible qu'attendu. On se dit qu'il n'est finalement pas si grand. Vous ne choisirez pas le Z150 pour sa sensibilité, il est très loin d'un EOS C100 dans ce domaine. On peut forcer le gain jusqu'à 33 dB par pas de 3 dB avec la molette. En contrepartie de photosites plutôt petits, il y en a beaucoup. Et cela permet d'affiner le traitement du bruit. Ce dernier est donc peu visible même en poussant le gain. Heureusement d'ailleurs, car comme pour les caméscopes partageant le même capteur, un temps gris à l’extérieur enclenche déjà le gain... La version RS du capteur est plus rapide mais pas plus sensible que la version R.


9 db

Gain à 9 dB


 


21 dB

Gain à 21 dB


 


dB
Gain à 33 dB


(Test Sony PXW-Z150)

Support d'enregistrement

Comme le HXR-NX100 et le PXW-X70, le PXW-Z150 est un caméscope enregistrant sur carte SDXC, seul le premier emplacement accepte une carte MemoryStick. Les cartes SDHC sont acceptées, mais le Z150 ne peut pas y enregistrer du XAVC, seulement du AVCHD. Comme il fait partie de la gamme PXW, il encode en XAVC (H.264), mais il n'accepte pas les cartes SxS, donc pas le XAVC "pro".


On retrouve les formats inaugurés sur le X70. C'est du XAVC L, variante du XAVC toujours basé sur le H.264, encapsulé dans des fichiers MXF type Sony, avec une compression par longs groupes d'image. En Full HD, le sous-échantillonnage est du 4:2:2 (qualité broadcast) et la fréquence d'image peut monter à 100 ips, le tout dans un débit de 50 Mbps. En Ultra HD, le sous-échantillonnage tombe à 4:2:0 et la fréquence d'image est cantonnée à 25 ou 30 ips, le tout dans un débit de 100 Mbps.


Vive le H.264 qui permet toutes ces variations ! Mais tant qu'à exiger des cartes SDXC U3, on aurait aimé un débit poussé à plus de 100 Mbps, par exemple pour gagner le sous-échantillonnage en 4:2:2 en Ultra HD. Si vous utilisez des cartes Class 4 ou 6, seul l'AVCHD sera possible. Avec des cartes SDXC U1, tous les modes sont accessibles, sauf le plus qualitatif, à 100 Mbps, ainsi que les hautes fréquences d'image (100 ou 120 ips) qui nécessite des cartes U3.


Les deux emplacements de carte SD permettent un vrai relais entre les cartes, de A vers B puis B vers A, sauf dans certains modes (haute vitesse). En mode relais, il faut impérativement deux cartes présentes sous peine de voir clignoter en rouge l'absence de carte, ce qui perturbe le tournage.


On aurait aimé que Sony profite de son capteur rapide pour augmenter le débit maximum pour une compression moindre. Mais plusieurs limitations listées dans le manuel, par exemple sur l'enregistrement en proxy simultané, montrent que le processeur de traitement vidéo (Bionz X) n'arrive pas à suivre la cadence du capteur. Sony pourra sortir dans quelques mois un nouveau caméscope avec un nouveau processeur Bionz, libérant le capteur de son carcan. Et un nouveau modèle, un !


Z150 solt


(Test Sony PXW-Z150)

Montage

Si vous enregistrez en AVCHD, aucun souci n'est à prévoir pour le montage. Ce format maintenant éprouvé est géré par tous les logiciels de montage récents, qu'ils soient professionnels ou grand public.


Si vous enregistrez en XAVC L, ça peut être un peu plus compliqué. A la sortie du X70, c'était un vrai problème. Mais entre les mises à jour des grands logiciels de montage professionnels (Edius 8, Premiere Pro, FCP X) et l'amélioration de Catalyst Browse de Sony, les difficultés se sont aplanies. Au mieux, votre logiciel importe les fichiers MXF XAVC L sans souci (c'est le cas de la version 10.2.3 de FCP X, que ce soit en Ultra HD à 100 Mbps ou en Full HD 50 Mbps à 100 ips), au pire, Catalyst Browse convertira les rushs dans un format adéquat, et par paquet maintenant.


FCPX

D'ailleurs, si votre ordinateur supporte difficilement l'Ultra HD et que vous avez capté en Ultra HD par précaution, cette conversion peut être une bonne solution. Si l'ordinateur est suffisamment puissant pour le format à 60 Mbps du X70, il n'aura pas plus de difficulté à ingérer le 100 Mbps.


Z150


(Test Sony PXW-Z150)

Spécifications mesurées

Hauteur : 186 mm
Largeur : 175 mm
Longueur : 340 mm au complet avec le pare-soleil et l’œilleton
Diamètre du filetage : 62 mm
Diagonale de l'écran : 88 mm (3,5"), soit 77 x 44 mm
Diagonale du viseur : 12 mm (0,45"), soit 9 x 7 mm
Poids du caméscope nu (sans batterie, carte, pare-soleil, oeilleton) : 1928 g
Poids de la batterie NP-F770 : 207 g (pour une taille de 71 x 38 x 40 mm)
Poids du pare-soleil : 156 g (117 x 99 x 54 mm)
1 carte SDXC : 2 g
Oeilleton souple : 15 g
Poids de l'appareil en ordre de marche (avec la batterie standard, le pare-soleil, une carte SDXC) : 2308 g
Démarrage mode caméra : environ 9 s en normal, 3 s en redémarrage


Passage en mode visualisation des clips : environ 2 s


Z150



(Test Sony PXW-Z150)

La concurrence

XF205

En face du PXW-Z150, qu'avons-nous sur le marché ? Comme d'habitude sur le marché des caméscopes professionnels, pas de strict équivalent. Mais on peut hésiter avec d'autres modèles. Si l'Ultra HD n'est pas nécessaire, on trouve le même modèle chez Sony, bien moins cher : le HXR-NX100. Équivalent en HD, sauf qu'il ne propose pas le 100/120 ips en haute définition. Chez Canon, on pense à l'inévitable XF205, qui se démarque par son zoom, ses connexions réseau, sa connectique et son ergonomie plus riche. Mais son "petit" capteur ne donne pas le même rendu.


AG-DVX200

Chez Panasonic, on regardera l'inévitable DVX200. Plus gros et lourd et plus cher, il donne accès à un capteur plus gros, un zoom équivalent, mais au 50p en Ultra HD et même au vrai 4K en 24p et au V-Log.


NDLR : Le produit ne nous a jamais été prêté, malgré plusieurs demandes répétées.


Panasonic HC-X1000
Plus proche du Z150 et bien moins cher, le HC-X1000 de Panasonic est aussi capable de faire hésiter. Dommage que son petit capteur ne puisse proposer le même rendu d'image.
HM200
Chez JVC, on arrive directement sur le GY-HM200. Plus compact, plus léger, moins cher et pourtant plus fonctionnel et ergonomique que le Z150, il souffre aussi de la taille de son capteur. On pourra faire le saut vers le GY-LS300 de JVC en le dotant d'un objectif motorisé pour retrouver les automatismes équivalents. Sauf qu'un zoom 12X apte à la vidéo de terrain en monture 4/3, ça ne se trouve pas facilement.
PXW-X70
Et si, finalement, le principal concurrent du PXW-Z150, ce n'était pas le PXW-X70 du même fabricant ? Car dans la plupart des cas, les images seront difficiles à distinguer entre ces deux caméscopes. A force de faire des modèles très proches, Sony engendre une difficulté de choix. Ce n'est pas forcément la meilleure idée pour décider l'acheteur.

 



(Test Sony PXW-Z150)

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