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Test complet Canon XF200 / XF205

La richesse sans embonpoint

 

08 décembre 2014 par Antoine Desir

 

Canon XF205

La gamme XF de Canon vit encore ! Après un XF300 qui avait convaincu et un XF100 un peu décevant, Canon continue à développer sa gamme professionnelle de caméscopes conventionnels. Le XF300 n'étant pas remplacé, et Canon ayant porté ses efforts sur la gamme EOS C, nous avions des doutes sur l'avenir de la série XF. Mais l'arrivée des XF200 et XF205, inspirées des Canon XA20 / XA25, montre que ce n'est pas fini, même si cela met encore plus en lumière l'absence de renouvellement du XF300.


Autour de 2800 € HT pour le XF200, et quelques centaines d'euros de plus (3500 HT) pour le XF205, ce caméscope se positionne dans un segment tarifaire très fourni, avec des volumes de vente conséquents. Il remplace les XF100 / XF105 sorties il y a 3 ans et qui servent maintenant d'entrée de gamme dans la série XF après une sérieuse baisse de prix. Il ne peut cependant prétendre remplacer le XF300 avec ses trois capteurs. Le XF205 pourrait être un complément presque idéal à un reflex vidéo, mais que vaut-il à l'usage ?


A noter que les tests ont été menés avec la version 1.0.0.0 du firmware, la version initiale, à jour en novembre 2014.



> LIRE LA SUITE : Concept du Canon XF205

Concept du Canon XF205

Le Canon XF205 est un caméscope "broadcast" de poing, c'est à dire qu'il est capable de ramener des images de qualité professionnelle (sous-échantillonnage 4:2:2) du terrain. Ce type d'appareil permet d'enregistrer des images de qualité TV dans des endroits peu accessibles ou la mobilité est importante. Depuis le XF100, Canon a sérieusement amélioré son offre, notamment côté zoom, formats d'images et communication. Le gabarit est par contre très proche, l'utilisation aussi.


Le X205 est un caméscope de poing de taille plutôt modeste, doté d'un objectif non interchangeable et de nombreux contrôles manuels directement accessibles, enregistrant sur carte CF pour le MPEG-2 ou carte SD pour le MPEG-4. A la lecture de la fiche technique, on se doute bien que la base est celle du HF G30, partagée avec les XA20 et XA25 : capteur identique, zoom de même étendue, format MPEG-4 identique, etc.


Canon XF200 XF205

On y retrouve les caractéristiques des caméscopes professionnels :


  • commande de zoom à bascule,
  • vitesse de zoom variable, de 2 à 60 secondes pour balayer la page du zoom 20X,
  • vitesse de zoom réglable et fixe sur la poignée,
  • triple déclencheur d'enregistrement,
  • bague de zoom,
  • bague de focus,
  • bague d'iris,
  • 13 boutons personnalisables,
  • menus complets,
  • personnalisation de la colorimétrie, dont le gamma,
  • peaking, zébra réglable,
  • boutons directs pour les fonctions principales,
  • batterie de haute capacité,
  • 2 entrées XLR avec alimentation 48V,
  • réglage niveaux audio par molette,
  • griffe standard et porte micro
  • sortie HDMI et SDI (pour le XF205)
  • connexion TC et GenLock in/out (pour le XF205)
  • viseur relevable et oeilleton,
  • triple emplacement pour carte mémoire.

 


Avec ses 2 kilos en ordre de marche sans accessoire, le caméscope est dans la catégorie "léger" pour un pro. Pas un poids plume comme le XA25, mais pas non plus un lourd comme les caméscopes à trois capteurs. Le XF205 est aussi de taille modeste, toujours entre les compacts comme le XA25 et les gros caméscopes de poing comme le XF300 et ses concurrents. C'est un compromis taille / poids / fonctions qui pourra intéresser plus d'un vidéaste.



(Test complet Canon XF200 / XF205)

Capteur, objectif-zoom

Le capteur CMOS 1/2.84" est classique, on le retrouve chez Canon sur le HF G30, le XA20 et XA25. Ce capteur intègre moins de 3 millions de photosites, ce qui est insuffisant pour une image HD complète qui en demande 8 millions sur un seul capteur, ou 3 fois 2 millions comme sur les caméscopes plus gros. Pourtant l'image est correcte, comme nous avons pu le constater sur les caméscopes partageant la même base optique. Ce faible nombre de photosites permet toutefois de ne pas trop sacrifier la sensibilité sur un capteur de petite taille.


Le zoom 20X est a première vue identique à celui des HF G30 et XA20 : même amplitude, même commande. Mais la vitesse la plus lente n'est pas aussi faible que sur un HF G30 : ce dernier met plus de 4 minutes pour parcourir la plage du zoom alors que le XF205 ne dépasse pas une minute.


Les petits capteurs CMOS sont peu sensibles au rolling shutter (il faut vraiment le vouloir pour le détecter) et sont indifférents au smear.


La focale mini est équivalente à du 29 mm (angle de vue de 74°), ce qui est une bonne valeur sans convertisseur. Pour retrouver la focale de 27 mm du HF G30, il faut forcer une option dans le menu, ce qui donne alors un angle de 78°, au détriment du stabilisateur dynamique. Cette focale est une des plus courtes en caméscope professionnel, même si elle est supérieure à celle de certains caméscopes grand public. La plage du zoom est de 20X pour une focale maximale équivalente de 576 mm (angle de vue de 4°). Cette plage de zoom est très agréable, bien supérieure à celle du XF105 (10X).


L'objectif ouvre à f/1,8 au grand angle et à f/2,8 au télé - toujours comme sur le HF G30 et ses grand frères - ce qui est très convenable pour bien capter la lumière. Certains zooms ouvrent plus au grand angle (f/1,6), ce qui favorise la faible profondeur de champ, mais ouvrent moins en longue focale (f/3,2) ce qui la pénalise. C'est donc un bon compromis que nous propose Canon.


XF200 XF205

La commande de zoom à bascule est agréable d'utilisation, mais peu large et moins confortable que les concurrents pros. Bien située, elle permet des zooms dont la vitesse varie beaucoup et sans à coup. Nous avons balayé la plage de zoom (20X) en 1,8 secondes au plus vite, ce qui est rapide. Le zoom est peu bruyant, sa petite taille lui donne cet avantage.


Ce zoom sait aussi être lent. Il fallu patienter 1 minutes (60 secondes) pour arriver au bout de la plage de zoom à la vitesse la plus lente avec la commande électrique. Ce n'est pas exceptionnel, mais encore correct. Par contre, la vitesse la plus lente est difficile à tenir, l'appui sur la commande doit être très précis, sous peine de voir le zoom accélérer ou s'arrêter. Cette commande manque singulièrement de progressivité.


XF200 XF205

Pour mieux maîtriser la vitesse de zoom, il faut utiliser le bouton de zoom sur la poignée associé au réglage dans le menu. Un commutateur sur le bord de la poignée permet de spécifier deux vitesses de zoom : une fixe, réglable sur 16 niveaux dans le menu, une variable et une nulle (pour éviter les zooms intempestifs).


XF200 XF205

La bague de zoom sans butée est précédée d'une bague de mise au point, sans butée non plus. Elle est suivie d'une classique bague d'iris. La bague d'iris est inopérante lorsque le mode auto iris est activée, mais celle du focus reste active même en mode autofocus, même si l'autofocus reprend logiquement la main dès la fin de l'action sur la bague. La bague de zoom reste active en permanence. Ces bagues ne sont pas directes : elles ne font que contrôler électriquement les moteurs de l'objectif. Avec une telle compacité, nous n’attendions pas de zoom mécanique ou de bague à butée !


La bague de focus est large, silencieuse et pas trop rapide : la mise au point fine est plutôt facile. La touche "agrandissement" (Focus Assist dans d'autres marques) est toujours utile, la définition de l'écran et du viseur ne permettant pas une mise au point précise sans cette loupe. La zone d'agrandissement est modifiable avec le joystick, si l'on préfère faire le point en dehors du centre du cadre.


Une fine bague d'iris (diaphragme pour les photographes) complète utilement les deux autres bagues. Le contrôle de la profondeur de champ en est facilité. Pas de bouton dédié au "Push Iris" (même en touche personnalisable), mais le passage en mode Auto Iris est rapide.


Comme pour ses cousins, il n'y a pas de filtre neutre manuel sur ce caméscope. Un filtre automatique permet de diviser par deux, quatre ou huit la quantité de lumière entrante. Il est possible de désactiver ce filtre automatique dans le menu, c'est une option bien utile si vous envisagez d'utiliser un filtre neutre externe.


Le zoom est bon, mais sans mode macro. La distance minimale de mise au point est de 70 cm à fond de zoom et de 1 cm en grand angle (le sujet touche presque la lentille), ce qui est correct pour certains plans rapprochés. On retrouve des valeurs classiques, c'est par exemple identique au Panasonic PX270.


Le stabilisateur du XF205 est performant et propose plusieurs modes : standard, assisté (powered) et dynamique (dynamic). Les deux derniers sont impressionnants, chacun à sa manière. Le stabilisateur dynamique est par exemple adapté aux séquences tournées en marchant ou en roulant.



(Test complet Canon XF200 / XF205)

Micro, audio

XF200 XF205

Cela fait maintenant quelques années que Canon regroupe bien toutes les fonctions audio. Toutes les entrées sont à droite de la poignée, sous le porte-micro, tous les réglages sur la gauche. Comme pour le XA25, Canon a laissé l'entrée jack stéréo issue du HFG30, en plus des deux prises XLR habituelles. C'est une excellente habitude qu'il faudra garder !


Seul le déverrouillage des prises XLR m'a gêné : il faut relever un petit levier en même temps que la traction sur la prise, ce qui complique le débranchement. Comme sur le XA25.


XF200 XF205

La prise casque, en haut de la colonne de connectique, est bien placée, assez proche de la poignée.



(Test complet Canon XF200 / XF205)

Viseur, écran

XF200 XF205

Depuis le Canon XF300, les caméscopes testés sont toujours décevants du côté de l'écran et du viseur. Et ça continue ! L'écran et le viseur partagent la même définition très basique de 853 x 480 pixels. Pour un caméscope Full HD (1920 x 1080), c'est peu.


Le viseur, s'il est peu défini, est plutôt grand (0,45") et confortable. L'œilleton est amovible et peut se retourner pour ceux qui veulent viser de l'oeil gauche.


XF200 XF205

L'écran est d'une taille moyenne (3,5") et profite d'une dalle OLED de qualité, à défaut d'une bonne définition. Nous aurions apprécié que le XF300 fasse des émules, quatre ans après. L'écran est brillant, ce qui augmente le contraste mais ne combat pas assez les reflets parasites. On aurait pu espérer que cette brillance signale une couche tactile, mais ce n'est malheureusement pas le cas. Donc pas de mise au point sur une zone de l'image touchée, pas de sélection de vignette au doigt, pas de raccourci personnalisable sur l'écran, etc. Cette partie est identique au HF G30 et aux XA20/XA25.



(Test complet Canon XF200 / XF205)

Connectique & Batterie

C'est en particulier sur la connectique et la batterie que l'on peut distinguer le XF205 de ses cousins. La connectique est plutôt complète pour un caméscope de cette taille :


sortie HDMI,
sortie 3G/HD-SDI,
sortie moniteur,
sortie composite (AV out),
connexions TC et Genlock ou Sync out
port USB 2 bien caché dans le montant de la poignée,
connecteur réseau RJ-45 1000base-T,
sortie casque (jack stéréo 3,5 mm),
entrées télécommande
entrées micro XLR,
entrée micro jack stéréo


Le XF200 perd un certain nombre de connecteurs orientés studio, en fait toute la colonne de prises BNC.


Pour les batteries, le XF205 reste compatible avec les habituelles batteries Canon de la gamme XF, c'est à dire les BP-9xx. Le XF205 est livré avec une BP-955 de 37 Wh, mais il est possible de l'alimenter avec des BP-950G, BP-970G et BP-975 pour une autonomie augmentée de 50%.


Le XF205 est un caméscope qui consomme assez peu (environ 8W en captation basique) et peut donc tenir plus de deux heures sur la batterie d'origine (4 heures en théorie). Cette bonne autonomie est un atout indéniable en mobilité. Pour partir la journée, prévoyez tout de même plusieurs batteries.


XF200 XF205

Pas de gêne pour manipuler la batterie, sur trépied ou non : l'accès est bien dégagé. On peut facilement passer de l'alimentation secteur à la batterie et inversement sans arrêter l'enregistrement, c'est une bonne chose.


XF200 XF205

La prise HMDI est standard, ainsi que la prise USB 2. Aucun câble n'est livré par Canon, mais le respect du standard évite la jungle des câbles propriétaires inutiles, c'est un bon point. On pourra outrepasser la compression MPEG-2 ou MPEG-4 via la sortie HDMI ou la sortie SDI.


XF200 XF205

Le XF205 n'intègre pas de récepteur GPS. En cas de besoin de géolocalisation des images, il faudra greffer le récepteur GP-E2.


Le XF205 est un caméscope réseau, comme le XA25. En série, on a droit à une prise RJ-45 pour réseau Ethernet à 1000 Mbps et une antenne WiFi. Pas de connexion 3G ou 4G en option, mais de nombreux téléphones évolués se feront un plaisir de faire le pont entre la 3G/4G et le WiFi du caméscope.


XF200 XF205
Les fonctions réseau du XF205 sont sont plutôt nombreuses : un client FTP pour transférer les rushs, un serveur Web pour contrôler le caméscope, gérer les metadata et visualiser les rushs et le transfert en temps réel (sur téléphone façon webcam).
XF200 XF205
XF200 XF205
L'exploitation des fonctions réseau passe par l'utilisation d'un clavier virtuel peu pratique comme tous ces claviers. Tous les signes semblent présents et il est de type alphabétique, mais on n'y trouve pas les accents. Canon semble en avance sur Panasonic pour les fonctions réseau, et au niveau de JVC.


(Test complet Canon XF200 / XF205)

Prise en main

XF200 XF205

La navigation dans le menu avec le joystick à l'arrière est plutôt pratique, même si on regrette l'absence d'écran tactile. Le XF205 se distingue de ce côté des ses cousins HF G30 et XA25. Les menus sont mieux organisés et plus faciles à parcourir. On a même droit à des favoris pour les choix souvent utilisés !


XF200 XF205


XF200 XF205


Le bouton d'enregistrement principal réalise un sans faute : gros, visible, avec un bon retour pour ne pas faire d'erreur de déclenchement. Le bouton sur la poignée est tout aussi bon, avec le verrou habituel. Comme certains caméscopes concurrents, Canon a ajouté un troisième bouton sous l'objectif, facilement accessible depuis l'avant du caméscope. Dans certaines situations (par exemple lorsque le caméscope est à 2 mètres du sol), ce troisième bouton est le bienvenu.


XF200 XF205

Le bouton "Rec check" dédié pour relire instantanément les dernières secondes enregistrées est placé sous les touches "magnéto", ce qui est peu courant mais pas pénalisant. Ce bouton n'est pas personnalisable, dommage pour ceux qui ne l'utilisent pas.


XF200 XF205

Les caméscopes récents ne sont souvent pas rapides au démarrage mais le XF205 étant un des derniers arrivés, l'espoir était permis. Raté : il lui faut 8 secondes pour démarrer, ce qui est vraiment long. Canon a d'ailleurs prévu une option PowerSave pour mettre en veille le caméscope et réduire son redémarrage à 4s. Ce dernier temps est proche du temps de démarrage normal d'un caméscope, pas d'une sortie de veille. Canon a vraiment un progrès à faire sur ce point. Espérons que les ingénieurs sortiront un firmware optimisant ce temps de démarrage et d’extinction.


Dans le genre "vieille habitude difficile à perdre", il y a le changement entre le mode enregistrement et visualisation, issu des caméscopes à bande. Comme pour le HF G30 et les XA20 et XA25, revoilà cette distinction archaïque fin 2014 ! Et si le passage d'un mode à l'autre était immédiat, ce ne serait pas trop grave, mais c'est loin d'être le cas.


XF200 XF205

Le XF205 profite de sa taille et de son poids modestes pour prendre soin de son utilisateur en ne le fatiguant pas trop. Même ceux qui ont l'habitude de tenir le caméscope uniquement avec le main droite seront satisfaits. Pour répondre au problème de la position cassée du poignet lors de la tenue "classique" d'un caméscope, Canon a rendu le grip rotatif. On se souvient que le Sony EX1R avait une poignée similaire. Et comme pour le EX1R, le mécanisme de rotation du grip soulage bien le poignet dans un sens mais engendre un porte à faux supérieur vers la gauche, ce qui oblige le même poignet à forcer un peu pour compenser... Heureusement que le caméscope ne pèse que deux kilos !


Cette rotation jusqu'à 120° (par pas de 15°) permet de tenir et contrôler le caméscope par le grip même s'il est tenu bas, jusqu'au niveau de la hanche. De plus, la facilité de déverrouillage de la rotation incite à utiliser à fond cette possibilité pour améliorer le confort.


Le XF205 a tendance à pencher vers l'arrière avec l'équipement de base. En cas d'ajout d'un micro, cette tendance sera corrigée. Mais l'utilisation d'une batterie de forte capacité comme la BP-975 renforcera ce déséquilibre.


XF200 XF205

La plupart des réglages sont directement accessibles, facilement avec le pouce gauche. Les boutons sont francs et plutôt faciles à mémoriser sans les regarder, après quelques heures d'exercice. Seul défaut relevé, dû à la compacité du caméscope : les touches Push AF et la bascule du focus de manuel en auto sont inaccessibles lorsque l'écran est ouvert et penché.


Le XF205 a 13 boutons personnalisables , ce qui est important. L'astuce de Canon a été de rendre personnalisable les touches "magnéto" qui ne sont pas utilisées en mode enregistrement. 44 fonctions peuvent être attribuées au premier abord. Mais on peut attribuer toute option du menu à une touche. Et oui, s'il vous faut la modification du fuseau horaire sur une touche directe, c'est possible ! Et pour faire encore plus fort, une touche peut renvoyer sur le menu des favoris. Ces excellentes possibilités de personnalisations deviennent donc la référence dans cette gamme de prix. On se croirait chez Nikon !


Les menus sont disponibles en onze langues, dont bien sûr le français. Voilà qui devrait satisfaire ceux qui ne veulent pas naviguer des menus en anglais.



(Test complet Canon XF200 / XF205)

Qualité d'image et réglages, sensibilité

Peu de surprise du côté de la qualité d'image : on retrouve celle qui nous avait satisfait sur le XA25 (et le HF G30). Le capteur simple de 3 Mp ne peut prétendre égaler un tri-capteur (3 x 2 Mp), mais la base est bonne.


XF200 XF205

Les réglages d'image sont assez nombreux : niveau de noir, détail, gamma, colorimétrie, etc. En fait, on retrouve les possibilités des plus gros caméscopes, comme le XF300 ou les EOS C. Le X205 permet d'enregistrer 9 fichiers d'image personnalisée dans la mémoire du caméscope et 20 sur une carte SD, ce sera largement suffisant pour la plupart des usages. Et comme le nombre de cartes SD n'est pas limité, le nombre de fichiers d'image personnalisée ne dépend que de votre organisation.


Les fréquences d'image sont peu nombreuses : 25 et 50. Les possibilités de ralenti et d'accéléré sont limitées puisqu'elles consistent à faire varier l'enregistrement de 12 à 50 ips en mode 25p. Comme d'habitude, Canon est à la traîne sur le choix en fréquences d'image.


L'autofocus parvient difficilement à ses fins à fond de zoom en basse luminosité et pompe dans ces conditions difficiles. Cependant, il est d'une efficacité rare dans la plupart des cas, grâce à la fonction iAF qui utilise un capteur secondaire (visible sous l'objectif) comme c'est souvent le cas chez Canon.


Toujours pas de presets rapides de balance des blancs de type "photo" dans ce caméscope, c'est dommage. Il y a possibilité d'affecter une des trois positions du levier de balance des blancs à l'automatisme, c'est assez souple. Et les réglages prédéfinis sont précis dans le menu.


XF200 XF205

Les automatismes d'exposition nous ont semblé corrects. Pour bien contrôler, le XF205 peut afficher la forme d'onde ou un vectorscope ou un contour : c'est toujours plus précis qu'un réglage "à l'oeil" et très évolué pour un caméscope de cette gamme.


Bénéficiant d'un classique capteur monoCMOS 1/3", le XF205 ne peut faire de miracle. Mais si le faible nombre de photosites est un inconvénient pour la résolution de l'image, c'est un avantage en terme de sensibilité. Et comme ses cousins, le XF205 ne s'en sort pas si mal. Merci le traitement du bruit ! On peut forcer le gain jusqu'à 33 dB par pas de 3 dB, ou, plus original par pas de 0,5 dB.


XF200 XF205

Gain à 0 dB


 


XF200 XF205

Gain à 9 dB


 


XF200 XF205

Gain à 18 dB


 


A noter que le XF205 possède un fichier d'image personnalisée "Wide DR" pour augmenter la dynamique.


(Test complet Canon XF200 / XF205)

Support d'enregistrement

Le XF205 fait bien partie de la gamme XF : il enregistre en MPEG-2 (4:2:2 à 50 Mbps) encapsulé dans des fichiers MXF sur des cartes CompactFlash (CF). Comme le font le XF100 et le XF300. Mais il a aussi gardé la base du HF G30 avec l’enregistrement en H.264 dans des fichiers MPEG-4 sur carte SDHC. Et c'est bien pratique d'avoir ces deux modes, cela rend le caméscope plus polyvalent. Surtout que seul le mode MPEG-4 à 35 Mbps permet de tourner en 50p, les autres se contentant de 50i ou 25p. Cependant, il n'y plus qu'un slot SDHC, l'enregistrement en MPEG-4 ne bénéficie donc pas de la souplesse permise par un double slot.


Dans tous les cas, Canon utilise des supports standards et peu coûteux, au bénéfice de l'utilisateur. Partir avec de nombreuses et grosses cartes ne demande pas un gros investissement.


Les deux emplacements de carte CF permettent un vrai relais entre les cartes, de A vers B puis B vers A, avec la possibilité d'enlever la carte non utilisée. On peut donc envisager un enregistrement continu pendant de nombreuses heures sur carte. Voilà qui est bien adaptée aux conférences et aux longs spectacles. Par contre, pas de possibilité de ce genre en MPEG-4 car ce format ne s'enregistre que sur l'unique carte SDHC. Nous aurions apprécié l'enregistrement du MPEG-4 sur les cartes CF avec possibilité de relais, mais Canon n'a pas effectué ce développement. La simple ouverture de la trappe bloque la possibilité d'enregistrement sur une carte, on ne peut donc pas tourner "trappe ouverte", que ce soit pour les cartes CF ou SD.


XF200 XF205
Le XF205 permet d'enregistrer simultanément sur carte CF et SD, avec le format MXF (MPEG-2) sur carte CF et le format MPEG-4 sur carte SDHC. Cette possibilité est intéressante, même si elle fait chauffer le processeur et qu'elle reste limitée dans le format MPEG-4. C'est soit le même type de vidéo que sur les cartes CF, soit une définition très basse de type "proxy". On est loin de la souplesse proposée par les caméscopes HM de JVC.


(Test complet Canon XF200 / XF205)

Montage

Le MXF de Canon tout comme le MPEG-4 sont des formats standards, maîtrisés depuis des années par les éditeurs de logiciels. Pas de souci à prévoir de ce côté. Les fichiers MXF exigent l'utilisation d'un logiciel pro (FCP, Premiere, MediaComposer), c'est un format pro. Mais le MPEG-4 pourra être traité par tout logiciel grand public, c'est un format grand public.


XF200 XF205
Les débits vidéo et la charge sur les ordinateurs restent peu élevés. Que ce soit en MPEG-2 à 50 Mbps ou en MPEG-4 à 35 Mbps, aucun format issu du XF205 ne va faire peiner une configuration informatique récente.


(Test complet Canon XF200 / XF205)

Spécifications mesurées du XF205

Hauteur : 200 mm
Largeur : 151 mm
Longueur : 310 mm au complet avec le pare-soleil et l’œilleton
Diamètre du filetage : 58 mm
Diagonale de l'écran : 88 mm (3,5"), soit 77 x 44 mm
Diagonale du viseur : 12 mm (0,45"), soit 9 x 7 mm
Poids du caméscope nu (sans batterie, carte, pare-soleil, oeilleton) : 1610 g
Poids de la batterie BP-955 : 215 g (pour une taille de 71 x 38 x 43 mm)
Poids du pare-soleil : 97 g (117 x 99 x 54 mm)
2 cartes CF : 21 g
Oeilleton souple : 25 g
Poids de l'appareil en ordre de marche (avec la batterie standard, le pare-soleil, deux cartes CF 32 Go) : 1970 g
Démarrage mode caméra : environ 8 s en normal, 4 s en PowerSave


Démarrage en mode visualisation des clips : environ 4 s


XF200 XF205


(Test complet Canon XF200 / XF205)

La concurrence

Quels sont les caméscope de poing professionnels de moins de 2 Kg ? Chez Canon même, on va trouver les cousins XA20/XA25 et l'ancien XF100. Chez JVC, il reste le HM150. Chez Panasonic, c'est le AC90 et le futur X1000 qui s'y collent. Chez Sony, c'est le PXW-X70 qui entre en lice.


En regardant les concurrents, on s'aperçoit que les XF200 et XF205 se distinguent par leur zoom, soit par son amplitude (par rapport au AC90, X1000, HM150 ou X70) soit par le pilotage à trois bagues (par rapport au XA25, HM150 ou X70). Le format pro de type broadcast (MXF 4:2:2 à 50 Mpbs) n'est pas non plus proposé par ses concurrents, mais le fait que l'image vienne d'un monocapteur à 3 Mp atténue fortement cet avantage.


AG-AC90
SOny PXW-X70
Si on veut retrouver le même richesse fonctionnelle chez les concurrents, il faut monter en prix, en poids et en taille. Au passage, on y gagnera tout de même une meilleure qualité d'image avec un tricapteur et un zoom plus direct. Il faudra bien décider de l'utilité du 4:2:2 et du faible poids, car un AC160 de Panasonic est vendu moins cher qu'un XF205 !


(Test complet Canon XF200 / XF205)

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