A en juger par ce modèle JVC, l'inventeur du VHS
semble vouloir rappeler qu'il est capable d'innover ! Voici le 1er "Digital Media Cam". Cet extraterrestre,
qui se porte au poignet comme un Instamatic, mais qui est à la pointe du high-tech, enregistre en MPEG-2
et audio Dolby AC-3 sur "disque dur amovible". Entendez par là une carte Microdrive. Il s'agit là d'un
type de carte Compact Flash. Ici celle fournie est de... 4 Go (environ 300 euros au détail, l'économie
n'est pas négligeable), soit 1 heure de vidéo dans le mode le meilleur (Ultra Fine).
Le MC200 appartient à une gamme composée également
d'un appareil vertical, le GZ-MC100. Allure mise à part, il présente à peu de choses près, des caractéristiques
identiques. A savoir, il tient dans la poche de votre blouson, voire de pantalon, sans problème !
Argument mis en avant par JVC en faveur de son
nouveau concept, l'enregistrement en MPEG-2 permet d'assurer une compatibilité directe avec les DVD,
évitant ainsi l'encodage auquel on doit recourir habituellement si l'on tourne en DV. Traduisez : un
gros gain de temps. Le MPEG-2 permet de traiter les fichiers sous différents logiciels comme Premiere
Pro 1.5.
On pourrait citer un second argument : l'absence
de bobinage et le système d'imagettes qui permettent de visualiser (et de corriger) immédiatement ses
images.
JVC a consacré un mini-site à cette nouvelle gamme
: site JVC Everio
Le GZ-MC200 peut aussi stocker sur carte SD qui
est un support très répandu. On connaît un peu mieux cette technologie déjà rencontrée sur le Panasonic
SV-AV100, dont le succès a été toutefois mitigé. Il faut dire que la capacité se cantonnait en haute
qualité à 10 minutes, ce qui n'est pas le cas du JVC. Par ailleurs, la SD Card reste de toutes façons
plus limitée que la MicroDrive.
Les dimensions de cette MicroDrive sont de 42,8
x 36,4 x 5 mm. Elle est évidemment plus volumineuse qu'une SD Card (32 x 24 x 2,1 mm) à la capacité
toutefois plus limitée (1 Go). La MicroDrive reste nettement plus petite qu'une K7 mini-DV (66 x 48
x 12,2 mm). Mais la mini-DV a une plus forte capacité : 11 Go. Enfin, le disque DVD-Ram, même en mini
de 8 cm, a une capacité réduite (1,4 Go) et demeure bien sûr un "objet" de grande taille.
Notez que JVC propose un disque Memup de 30 Go
permettant de stocker 7 heures et demi de vidéo en qualité MPEG-2 optimale (8.5 mbps). Il existe même
un modèle de 80 Go pour stocker jusqu'à 20 heures d'enregistrement.
L'appareil est agréable à manipuler. Il trompe
l'ennemi ! Lors de notre tournage, nombre de personnes ont pris ce camescope pour un APN, sidérés d'apprendre
qu'il capturait aussi des vidéos ! La prise en main, déroutante au départ, finit par être plaisante.
L'éjection du MicroDrive et de la batterie, ne posent aucun souci, quoique déroutante au début. On
aperçoit ci-dessous un imposant commutateur via lequel on change e mode : vidéo, photo ou Dictaphone (nommé aussi
"mode voix", "enreg. vocal"...) et de sélection : Off, Caméra ou Lecture.
Pour la vidéo, 4 qualités d’enregistrement sont
disponibles, laissant le choix à l’utilisateur entre un mode d’enregistrement plus long et standard
ou meilleur et moins long. Mais en soi, la carte Microdrive Compact Flash de 4 Giga permet d’enregistrer
jusqu’à 5 heures de film. Véritable petit disque dur amovible de la taille d’une boîte d’allumettes,
cette "carte" est capable d’enregistrer plus d’une heure de film en qualité MPEG 2, norme du DVD. Le
débit est dans ce cas de 8,5 Mbs, ce qui est un bon débit. Voici le détail :
Mode Ultra Fine
(8,5 Mbits/s) = 60 min. Fine (5,5 Mbits/s) = 90 min. Standard
(4,2 Mbits/s) = 120 min. Eco (1,5 Mbits/s en 352x288 pixels) = 300 min.
Notez que la mise en route du GZ-MC200 entre la
position d'Arrêt total et de Pause à l'enregistrement est assez longue : 10 secondes exactement (une
animation s'affiche pendant ce temps) quand la moyenne des camescope mini-DV mettent entre 6 et 8 secondes.
Du coup, le camescope n'est pas très rapide "à dégainer". En
revanche, entre le Pause/Record et l'enregistrement proprement dit, le démarrage est quasi instantané.
Le JVC GZ-MC200 est un bimégapixel, doté d’un capteur
de 1/3.6 pouces de 2,12 Mégapixels (1,23 effectifs pour la vidéo), ouvrant à f/1,8 (2,2 en Télé). L'objectif,
est muni d'un zoom X10. Un couvre-objectif amovible protège la lentille frontale. Ici ni objectif Carl
Zeiss ni Leica mais une constitution de l'optique en 9 groupes de 11 éléments. noter l'absence de mode
16:9.
C'est rare sur les camescopes, retenez que le JVC
GZ-MC200 est dénué de tout viseur. En échange, un "petit" écran 1,8 pouce (4,5 cm) totalement fixe de
130 000 pixels de résolution. Suffisamment contrasté pour résister à une exposition en plein soleil,
nous avons pu le vérifier. Ici pas d'ouverture d'écran évidemment, la forme de l'appareil étant ce qu'elle
est.
Avec la batterie fournie (BN-VM200U), ici à droite,
l'autonomie est de 65 minutes en continu. Il n'est pas spécifié la durée en conditions normales de prise
de vues, mais nous l'estimons à 45 minutes maxi compte tenu de l'utilisation permanente de l'écran (pas
de viseur). C'est assez peu. Vous pouvez bien sûr acquérir une batterie supplémentaire.
Contrairement à d'autres fabricants, on ne peut
pas visualiser précisément le temps d'autonomie restant ou de charge en cours. La batterie s'arrête
assez brutalement. A noter : la charge nécessite 95 minutes environ.
Evidemment, le chargeur est intégré, il monopolise
donc le camescope durant la charge. Mais c'est le cas de 95% des modèles aujourd'hui !
A noter l'éjection de la batterie (et du MicroDrive)
situés tous deux dans une trappe à 2 compartiments.
Une rotation à + ou -45° du bloc de visée . Il
fallait y penser ! Ce dispositif original de pivotement à 90° qui ne se rencontre que sur ce modèle
JVC, permet d'avoir toujours une prise en main adaptée à la situation de prise de vues sans tordre son
poignet. Contreplongée ou plongée, il permet presque d'inventer de nouvelles façons de filmer !
On peut enregistrer les vues fixes sur carte MicroDrive ou carte SD. Le logement pour carte SD est totalement dissimulé puisqu'il faut basculer le bloc de visée vers le haut pour le découvrir.
Grâce au capteur bimégapixel (2,2 millions de pixels), on peut enregistrer des photos de qualité U-XGA en 1600 x 1200 pixels. Le JVC possède par ailleurs une fonction de prise de vue en rafale (mode "continuous shooting" : 3 photos en 1,5 seconde) et peut enregistrer des milliers de photos : très exactement 5595 (en 1600x1200/mode Fine) ou 9999 (en 640x480/mode Fine) sur une 4 Go. L'utilisateur peut aussi opter pour le retardateur, et peut transférer le contenu de la carte CF vers la SD et vice versa. Fin du fin, il peut modifier la sensibilité (80 ou 160 Iso).
Les vues sont immédiatement reconnues en liaison USB, sur PC comme sur Mac, sans la moindre difficulté.
Le GZ-MC200 dispose d'un flash d'origine dont la portée est de 2 mètres (maxi). Il est doté d'un anti-yeux rouges dosable et peut naturellement être débrayé si on n'en souhaite pas l'usage. Il possède même une synchro avec les vitesses lentes d'obturation.
(en 1600 x 1200 pixels)
(en 1600 x 1200 pixels)
(en 1600 x 1200 pixels)
Pour voir le rendu originel des images en 1600 x1200, directement extraites du JVC, cliquez dessus. En photo, le capteur bimégapixel du JVC joue plutôt bien son rôle.
Le menu ci-contre donne accès aux réglages manuels.
Ils sont disponibles en mode d'attente (Stby) ou même en mode Record, ce qui est à souligner.
Il est tout à l'honneur de JVC d'avoir prévu la
quasi-totalité des débrayage manuels : même la vitesse d'obturation lente est modifiable. Et ces débrayages
s'avèrent plutôt faciles d'accès directement depuis le bouton-Joystick situé à l'arrière. L'accès au
Menu général n'est donc pas obligatoire. Cela dit, sur un camescope de ce type, on s'attend à faire confiance
aux automatismes. Or ils sont souvent pris en défaut. C'est le cas de l'autofocus qui défaille dans
de nombreuses situations avec effets de pompage et d'affolement prononcés (voir notre vidéo). L'exposition
est aussi sujette à critique, le GZ-MC200 a une propension indiscutable à mal ajuster les valeurs de
blancs. Concrètement, des zones claires (ciel, mur...) vont avoir tendance à devenir "cramées". Là aussi,
on peut débrayer l'exposition (paliers de -6 à +6). Heureusement, la balance des blancs, disposant de
4 modes dont un mode Manuel, reste correcte. A noter, les réglages peuvent être mémorisés. Le gain n'est pas à proprement parler modifiable
mais il peut être placé en Off ou On. En mode Photo, le mode Gain est paramétrable à 80 ou 160 Iso.
Le micro stéréo est situé au-dessus de l'objectif.
En atmosphère bruyante, pas de problème et le son est plutôt bien restitué dans les graves ou les aigus.
En revanche, le zoom et l'autofocus sont légèrement entendus en atmosphère silencieuse. Cela dit, le
camescope capte globalement peu les bruits de fonctionnement (écoutez notre vidéo pour vous en convaincre),
dépourvu de mécanique d'enregistrement, à condition bien sûr de ne pas poser ses doigts (majeur et annulaire)
sur le micro : c'est vite fait vu l'emplacement ! Nous nous sommes faits piéger une bonne dizaine de
fois ! A noter l'existence d'un filtre coupe-vent disponible dans le Menu. L'audio est enregistré en
AC3.
Pas de prise micro ni réglage audio, excepté dans
le mode "Dictaphone". Dommage car la prise casque, elle, ne fait curieusement pas défaut. A noter :
la fonction Dictaphone, déclinée en 3 modes - Fine, Standard ou Economy - et 3 niveaux : High/Middle/Low
En position grand-angle, l'équivalent photo 24X36
est celui d'un 48,7 mm. Donc évidemment un peu insuffisant pour embrasser complètement les immeubles
de cette rue. Pour obtenir un effet grand-angle, on peut exploiter le mode D-Wide, ce qui fournit un
équivalent 38 mm environ (x0,8). Le chiffre s'inscrit d'ailleurs en basculant le zoom au-dessous de
sa vitesse X1. Ce dispositif, déjà rencontré sur certains modèles JVC comme le GR-DV4000, présente le
seul inconvénient de saccader légèrement les prises de vues en mouvement. Mais c'est éventuellement
exploitable si on se prive du zoom numérique, inutilisable dans ce mode.
Le même point de vue au zoom x10 (zoom extensible
à x40 et x200...). L'équivalent focale obtenu est de 487 mm. La focale est raisonnable - et tant mieux
- compte tenu que le stabilisateur numérique n'est pas le meilleur de sa catégorie. Le zoom est par
ailleurs assez fluide et agréable à manipuler en dépit de sa petite taille. En revanche, il ne montre
pas une célérité hors pair à sa vitesse la plus rapide.
La lecture des images est totalement souple puisqu'elle
s'effectue via un menu composé d'imagettes (9 par page, nombre "illimité" de pages). Il y a autant de
séquences que d'imagettes. On clique et on accède directement à la séquence ! Comme avec un camescope
DVD ! La déambulation est simple et intuitive. Si vous ne souhaitez pas que des informations s'affichent
à l'écran, masquant un peu la vue, il faudra impérativement désactiver le menu Info qui s'affiche par
défaut (dommage, celui-ci ne semble pas désactivable à la prise de vues, seulement à la Lecture).
Pour lire les images, il suffit d'un câble classique
fourni (multiprise à un bout, Cinch vidéo/s-vidéo/cinch audio, à l'autre extrémité).
Il faut élever le gain du JVC (1
seul palier, dommage) pour discerner les meubles de ce salon. Mais la dominante de couleurs qui en résulte n'est pas des plus esthétiques. En contrepartie, il n'y
a pas de stroboscopie, c'est une simple élévation du gain qui ne fait pas appel à une vitesse d'obturation
lente. JVC n'a pas fait ce choix, bien qu'il ait doté son appareil de telles vitesses jusqu'au 1/2
seconde. Globalement, la sensibilité reste mauvaise, les noirs sont très bouchés si on n'élève pas
le gain. Et le rapport signal/bruit est très mauvais.
La connectique du GZ-MC200 se compose d'une prise
USB2, sortie analogique audio/vidéo et prise casque. Pas
de prise DV puisque la vocation du camescope est de transférer les fichiers via sa prise USB2. Cette
prise, à la norme USB2, permet de transférer le contenu du MicroDrive sur son PC à une vitesse de transfert
remarquable. On peut ensuite exploiter les fichiers enregistrés par le GZ-MC200 pour créer directement
son DVD sans passer par un logiciel tiers. Ainsi, l’enregistrement sur DVD qui nécessitait jusqu’à aujourd’hui
entre 3 et 7 heures (1 heure pour la capture des données sur PC, 2 à 6 heures pour convertir le format
DV en MPEG 2, puis 25 minutes pour enregistrer sur DVD) se réalise en seulement 25 minutes…
Si l'on désire malgré tout exploiter un logiciel
de montage, le MPEG-2 et l'extension des fichiers du GZ-MC200 (.MOD) restent compatibles avec Premiere
Pro 1.5, Premiere Element, Liquid Edition, MediaStudio, et même Magix Video Deluxe 2005, ou Vegas Video
5 (moyennant conversion de l'audio). A noter que Canopus Procoder 2.0 convertit par lot les fichiers
MOD de l'Everio en AVI DV. Se montrer patient...
Pour les possesseurs Mac, pourtant friands de nouvelles
technologies, les choses sont un peu compliquées. En théorie, aucune récupération
des fichiers MOD des JVC Everio ne semble possible sur Mac, QuickTime n'acceptant pas directement cette
extension ! Mais en pratique, c'est assez simple. Il suffit de recopier le fichier .MOD sur votre DD
puis de le convertir en .dv ou en .mov avec l'aide de MPEG Streamclip.
La compatibilité avec FinalCut Express/Pro ou iMovie ne pose alors plus de problème. MPEG
Streamclip est un freeware qu'on peut télécharger depuis le site Apple à cette
adresse : http://www.apple.com/downloads/macosx/video/mpegstreamclip.html
Signalons enfin que le JVC est fourni avec une
suite logicielle Cyberlink compatible Windows XP, 2000 et Millennium exclusivement. Elle se compose
de :
PowerProducer2Gold NE (pour créer des disques
DVD, éditer les séquences vidéo importées...),
PowerDirectorExpress NE (pour éditer des séquences
MPEG, AVI afin de créer un film),
Digital Photo Navigator 1.0 (pour organiser ses
photos et les convertir en une multitude de forma
Si vous exploitez ces logiciels, vous pourrez organiser
vos fichiers directement depuis le camescope pour les graver ou leur ajouter quelques effets spéciaux.
Mais la suite Cyberlink semble avoir des restrictions de compatibilités. Pour en savoir plus,
consultez régulièrement le site approprié de Cyberlink pour d'éventuelles
mises à jour : http://www2.cli.co.jp/products/ne/update_eng.htm
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