tout l'art de rendre ses films sur DVD plus beaux que jamais !
08 septembre 2008 par Thierry Philippon
Aujourd'hui, l'habillage de son DVD - « étiquette » et jaquette - joue un rôle de tout premier ordre. Que le film soit destiné à vos amis, vos parents ou à une entreprise, voici comment tirer parti des outils existants pour que l'apparence de votre DVD fasse la différence !
Photoshop (ou certains logiciels libres comme Gimp) reste le roi pour créer des graphismes personnalisés. Rien ne remplacera le talent personnel d'une composition ex nihilo. En dehors de cela, des petits programmes de création sont livrés avec les imprimantes (comme Easy-PhotoPrint chez Canon, Print CD chez Epson) mais leurs possibilités sont souvent limitées.
Entre les solutions complexes ou trop basiques, on peut choisir un juste milieu. Il existe des applications externes qui concilient à la fois la création graphique d'étiquettes ou de jaquettes et la capacité de choisir une disposition adéquate pour que l'impression de ces éléments soit calée au millimètre près. Nous avons choisi Discus 3 (version 3.15B). Discus est inclus en mouture allégée dans certaines anciennes versions du logiciel Toast. A défaut, ou pour obtenir la version complète, il s'acquiert séparément (moins de 40$). Discus est compatible Mac et PC.
L'objet de cet article est de présenter succinctement les possibilités en manière de création d'étiquettes et de jaquettes de DVD et non de se lancer dans un comparatif de logiciels graphiques pour habillages de DVD. Précisons toutefois que Discus a des concurrents parmi lesquels Disclabel qu'on peut se procurer pour 30$. Il permet notamment, ce dont Discus 3 est privé, d'importer des images et diaporamas depuis iPhoto, ou d'utiliser des scripts AppleScript pour automatiser la création d'étiquettes. Il offre également le téléchargement de modèles, avec la possibilité de partager ses propres modèles par Internet.
Mais même si l'interface de Discus n'est pas au sommet du fait de petites erreurs de conception graphique et ergonomique à la base, c'est un logiciel efficace, rapide et complet. On peut tout concevoir, du CD/DVD à la jaquette en passant par le livret de pliage ou la carte de visite ! A moins de 40$, son prix reste raisonnable. L'application est fournie avec quatre éléments importants :
-d'une part, une palette suffisamment riche de dessins, « peintures » et d'outils.
-ensuite, des possibilités d'agencement des textes et photos sans grande limite.
-d'autre part, de très nombreuses listes de dispositions préétablies (qui se sont actualisées au fil des versions) , permettant d'imprimer le dessin du DVD en fonction de la marque précise du support choisi.
-enfin, la possibilité d'affiner, au millimètre près, le réglage du diamètre extérieur du DVD et surtout intérieur, point qui nous le verrons, peut s'avérer décisif.
Se procurer Discus
Version actuelle : 3.10 pour Mac (OSX 10.3 ou 10.4 et OS9) ou Windows (98, 2000, ME et XP).
Une version 4 est en cours.
Une version d'évaluation limitée à 30 jours (en français pour la 3, en anglais pour l'instant pour la 4), vous donne la possibilité, moyennant un nombre très restreint de dessins, d'apprécier le potentiel du logiciel.
Web : http://www.magicmouse.com/
Prix version 3 : 39$ (20 euros si mise à jour depuis Toast).
Prix version 4 : 45$ (25$ si mise à jour).
+ 3$ de frais d'expédition
Remarque : possibilité au choix d'obtenir un CD ou de télécharger l'application complète.
L'application graphique Discus offre 5 onglets. Le premier (Dessin) sert à choisir un modèle parmi les très nombreux motifs prédéfinis à piocher dans la bibliothèque proposée (1090 fonds !).
Le second (Peindre), peut garnir le fond du DVD d'une couleur, d'un dégradé, d'une bordure ou d'un « tampon » éventuel (une figurine). Au total, 14 outils sont disponibles dont certains rappelleront ceux de tout logiciel graphique.
Le troisième onglet (Photo) vous invite à insérer vos propres photos (dans la quasi totalité des formats courants) avec des possibilités de jongler entre l'avant-plan et l'arrière-plan ou de régler l'opacité.
Le suivant (Texte) sert à composer vos textes sans réelle limite. Chaque texte a son autonomie de couleur, de forme de police, de contour, d'ombre ou de taille. Enfin, le dernier (Imprimer) accède aux paramètres d'impression. Retenez qu'il importe de déterminer dès le départ le diamètre du rond intérieur en fonction du média choisi car tous n'ont pas le même diamètre (voir plus loin). Or ces différences peuvent affecter légèrement l'agencement d'une photo ou d'un texte.
On peut placer à l'essai un certain nombre de photos et voir quelle est celle qui convient le mieux. Pour cela, Discus offre une fonction bien pratique qui consiste à permettre de visualiser tour à tour chacune des vues sans les réimporter à chaque fois. Un petit oeil active l'image. On peut aussi tenter un composite de plusieurs vues. Par rapport au rond du DVD, songez à arrondir les angles (un curseur le permet) si vous placez une petite photo.
Comme nous l'avons fait, il faut bien sûr veiller à ce qu'une vue remplissant toute la surface du DVD s'harmonise avec le cercle du support. Un gros plan s'avère payant mais doit être resserré (avec Discus) pour qu'un rectangle entre dans un rond ! On voit là tout l'intérêt de photographier dans une résolution suffisante pour que les vues puissent être zoomées.
Parmi les regrets, l'absence totale de guides pour aligner des textes ou des images. On ne peut pas non plus glisser-déposer une vue depuis le Finder ni récupérer un gabarit personnalisé existant.
à gauche, étiquette à imprimer puis à coller ; à droite, DVD imprimable.Les DVD imprimables supplantent désormais les étiquettes.
Deux technologies principales s'affrontaient jusqu'en 2005-2006, celle de l'étiquette (auto-collante) et celle du DVD imprimable qui prenait son essor. On peut dire que le "Print" prend progressivement et définitivement le dessus car les DVD imprimables ne valent pas chers (entre 0,50 et 0,80 € l'unité) et la technique s'est bien améliorée (*). L'impression sur DVD ne pose pas de problèmes liés à d'éventuelles particules de colle qui en chauffant, peuvent compromettre la bonne lecture des informations du DVD (le problème peut s'observer après quelques mois). Sans compter le gondolage éventuel de l'étiquette et les problèmes liés à son centrage sur le DVD, toujours un peu difficile à optimiser. La pose de l'étiquette prend aussi "un certain temps". Seul vrai avantage de cette dernière, sa compatibilité avec toute imprimante, ce qui n'est pas le cas du DVD imprimable qui requiert une machine conçue à cet usage, de type imprimante à jet d'encre.
(*) pour les questions relatives au choix des bons DVD (imprimables ou pas), on peut se référer à cette très longue et riche discussion parue sur le forum de nos amis du Repaire.
En matière d'imprimantes (pour DVD dans le cas présent), des fabricants comme Epson, ou Canon, se taillent la part du lion en proposant des modèles "multifonctions" assez sophistiqués, compatibles "impression CD/DVD", pour un tarif pourtant modeste. En premier prix, on trouve des imprimantes de ce type pour à peine plus d'une centaine d'euros. C'est en réalité le coût des cartouches qu'il faut étudier de près. Certains fabricants adoptent la solution de 5 ou 6 réservoirs distincts de cartouches, permettant de prévoir des recharges en fonction des besoins réels. Mais l'argument est surtout rudement bien marketé...
avant…
Les DVD imprimables ont une surface blanche sur laquelle on peut imprimer. La qualité obtenue est remarquable même si l'éclat de l'image est plus « mat » qu'avec une étiquette (l'ajout d'un brillant est éventuellement possible, voir ci-dessous)). Le diamètre du rond intérieur varie beaucoup d'une marque à l'autre, influant sur la surface réellement imprimable. Il peut aller jusqu'à 42 mm ( !). C'est pourquoi les DVD « Full printable » de diamètre intérieur de 22 mm (norme en France) ou moins, sont très recherchés. Vous devrez ajuster celui-ci sur Discus. A défaut, le centre affichera une section blanche plus ou moins disgracieuse. Il en est de même du diamètre extérieur qui peut nécessiter un léger réglage. Enfin, malgré les dispositions très précises que propose Discus, un agencement manuel peut s'avérer nécessaire pour que l'impression du DVD soit parfaitement droite par rapport aux axes X et Y. Une fois encore, Discus permet de corriger le tir par pas de 1/10e de mm.
après…
Il est recommandé de graver son DVD avant d'imprimer mais une fois l'encre sèche, il ne semble pas totalement prohibé de graver après impression. C'est toutefois déconseillé par les fabricants.
Pour que les teintes soient plus vives, les imprimantes proposent parfois un système d'amplification qui renforce le contraste des couleurs et les rendent effectivement moins pâles. Nous avons pu le vérifier avec le système Vivid Photo des Canon Pixma par exemple.
On peut aussi utiliser un vernis de protection - ceux de Sanotech sont parmi les plus connus, prix environ 13 euros - à même de produire un rendu mat ou brillant, voire, mais l'argument tient-il réellement (?) , permettre une protection plus efficace contre le soleil et l'eau (on se demande bien pourquoi on laisserait ses DVD au soleil ou pourquoi on les arroserait comme une belle plante !).
Un visiteur de magazinevideo prévient que l'odeur est assez nauséabonde et qu'il faut impérativement éviter le recouvrement de la surface à graver du DVD. Aussi, place-t-il son DVD dans un boîtier qu'il tient à l'horizontal et applique son vernis à l'abri de toutes poussières.
Discus intervient à partir d'un gabarit prédéfini. On retrouve sensiblement les mêmes outils que pour la création d'une étiquette, hormis le panel de dessins qui diffère totalement pour s'adapter à l'esprit et aux dimensions d'une jaquette. 153 modèles sont proposés.
Si vous placez vos propres images, réfléchissez : soit vous privilégiez un visuel qui présente un intérêt sur le recto et le verso de la jaquette (comme dans notre exemple ci-dessus), soit vous axez toute la force sur le recto. Procédez à des essais : une vue splendide peut mal se positionner sur une jaquette ou s'avérer trop brouillonne pour la lisibilité du texte. A l'inverse, une photo quelconque, éventuellement recadrée, peut flasher. L'intérêt de photographier à de grandes résolutions est de pouvoir ensuite agrandir l'image à volonté.
Il existe plusieurs qualités de jaquettes disponibles dans le commerce. Celles de Micro-Application (qu'on ne trouve pas partout) semblent incontournables, quoique un peu chères. Elles sont proposées en 2 qualités : Photo (14 jaquettes, 140 g/m2) ou Standard (18 jaquettes, 160 g/m2, donc plus épais). Le prix de revient varie de 0,68 à 0,85€ la jaquette environ. La qualité n'est pas la même selon l'option choisie (2880 dpi en Standard, 4800 dpi en qualité Photo) mais la version standard peut convenir parfaitement pour un usage courant. En effet, les boîtiers DVD ayant un plastique brillant de protection, les imperfections sont en partie gommées. En revanche, la qualité Photo affirme sa supériorité si vous souhaitez une meilleure qualité de reproduction des couleurs et un rendu au toucher plus agréable.
Le prix d'une jaquette n'est pas négligeable, c'est autant, voire plus cher qu'un DVD vierge ! On peut trouver des jaquettes moins onéreuses (10 euros les 20) dans des marques concurrentes comme DECAdry (160 g/m2) mais Discus ne référence pas cette marque (dans sa version 3 en tout cas) et la qualité de reproduction nous a moins convaincus. A essayer éventuellement. Pour des usages familiaux, cela peut s'avérer toutefois pleinement suffisant.
Ultime solution évidente : vous adresser à un imprimeur. Tout dépend de la quantité demandée. Au-dessus de 50 ou 100 jaquettes à produire, commencez sérieusement à réfléchir à cette solution !
(Imprimer ses DVD, et créer sa jaquette)
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