Canon HFS10 / Canon HFS100
Un camescope qui a de la mémoire !
08 avril 2009 par Thierry Philippon
Canon HF S10 |
Format : AVCHD |
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Le Canon Legria HF S10 déboule avec de nombreuses caractéristiques pointues qui raviront même les plus blasés. Afin que vous puissiez déterminer si cet appareil est fait pour vous, sachez que ses points forts sont sa "mémoire Flash" (mémoire embarquée) de 32 Go, son débit maxi de 24 Mbps, son gros capteur et de multiples fonctions manuelles accessibles depuis une "bague" (un bouton rotatif en fait) située à l'avant. Ses deux points faibles principaux sont l'absence de viseur et de position grand-angulaire et dans une moindre mesure, son zoom limité à x10. Le HF S10 est un appareil compact de 450 grammes, décliné aussi en version HF S100. Sa mémoire embarquée de 32 Go est ce qui le différencie principalement du HF S100 qui en est dépourvu. Par contre, les deux modèles de cette gamme 2009 ont pour point commun d'autoriser l'enregistrement sur carte SDHC/SD de classe 4 ou supérieures (condition pour exploiter la qualité la plus haute). La carte est non fournie. A noter que la marque Legria est l'appellation européenne Canon (Vixia aux Etats-Unis/Japon), exception faite des gammes DVD et HDV. C'est la seconde année que Canon adopte la mémoire embarquée mais la capacité interne a doublé par rapport au HF10 de 2008 (32 Go au lieu de 16 Go). Rappelons les avantages de ce "nouveau" support : pas de pièce mécanique, résistance accrue aux chocs ou aux mouvements brusques, consommation moindre et réduction de l'encombrement de l'appareil. Quand on compare HF10 et HFS10, l'inconvénient de la faible durée d'enregistrement de la mémoire embarquée qui avait été reprochée au HF10, est moindre avec le HF S10. En effet, à qualité comparable (à 17 Mbps), on passe de 2H05 à 4H10 et même la "nouvelle" qualité la plus haute (MXP) gagne 50 minutes de plus. Cette qualité en MXP correspond au débit maxi de 24 Mbps que l'on rencontre déjà sur les Canon HG20/HG21 et HF11 sortis en 2008. Le mode FXP reste toutefois notre préféré puisqu'il procure 4H10 d'autonomie, sans nuire véritablement à la qualité. C'est une durée plus confortable mais toutefois insuffisante en voyage pour ceux qui filment beaucoup. Aussi Canon parie propose un complément d'enregistrement grâce au logement pour carte SDHC qui peut offrir jusqu'à plusieurs heures d'enregistrement supplémentaires. Mais le prix d'une telle carte (de classe 4 ou 6) pousse l'addition finale : une bonne carte de 16 Go classe 6 vaut entre 50 et 100 euros. Au total, le HF S10 enregistre le signal vidéo dans 5 modes au choix. Les autres modes sont moins gourmands : 12 Mbps (XP+), 7 Mbps (SP), 5 Mbps (LP). Ces modes peuvent être utilisés pour des séquences plus statiques, sur pied, pour des paysages ou des interviews. Notez qu'on peut enregistrer aussi bien la vidéo sur mémoire intégrée que sur carte mémoire, et qu'il en est de même pour les prises de vues photo. C'est très facile à régler dans le menu. Bravo au concepteur ! Les autres avancées marquantes du HF-S 10 sont le capteur CMOS impressionnant de 8 Mp (pour la photo) servi élégamment par le nouveau processeur Digic DV III. Le Digic est notamment très impliqué dans le phénomène de détection de visages qui n'est pas totalement un gadget comme on pourrait le penser de prime abord. Le signal de sortie ne change pas, il est toujours bien entendu en 1920x1080. En revanche, un tel capteur correspond à 2 mégapixels "entiers" (4 photosites par pixel x 2 = 8). On obtient donc du "vrai Full HD" en 1920x1080. Conséquence indirecte, l'objectif s'élargit, le diamètre passant de 37 mm à 58 mm ! Cela promet des compléments optiques alourdis et une recherche ardue de grands-angles à ce diamètre ! Car la focale minimale est toujours aussi limitée : 43,5 mm. Notez que le zoom descend à x10 au lieu de x12 pour l'ancien HF10. Dommage. Dernière nouveauté importante immédiatement visible, le HF S10 dispose d'un "bouton" de réglage (nommée par Canon "bague de réglages" ou "bague perso" selon les cas) qui n'est pas sans rappeler celle du fameux Sony HDR-SR11, située comme lui à l'avant, même si le mode de réglage n'est pas strictement identique. Plus anecdotique, quoique très présent puisqu'il occupe une position du sélecteur, le mode Double enregistrement correspond en fait au mode Easy : il automatise tout et inhibe certaines fonctions comme la torche ou les réglages manuels. A noter aussi, le Menu dont le lifting est celui des HG20/HG21. On aime toujours. De nouvelles fonctions annexes sont présentes telles que la Couleur de relèvement. Celle-ci, associée à la fonction Peak, accentue les contours de la mise au point au moyen d'une couleur de son choix (rouge, bleu, jaune). On a essayé, c'est un peu gadget quand même ! Plus utile sans doute, la possibilité de changer la taille des caractères (2 tailles). On apprécie l'intention. Coté colorimétrie, l'image est belle et piquée (merci l'optique Canon). Pas de Smear. Canon joue aussi la carte du mode 25p (voir notre article complet), couplé ou non au mode Cinéma, qui procure ce rendu si recherché par certains amateurs. Comme sur les précédents modèle Canon, on retrouve la fameuse mini-torche intégrée et les 2 modes Autofocus (AF classique et AIAF). La torche est mieux placée, masquant probablement moins (voire pas du tout) la scène, même avec un grand-angle. En effet, elle est de type pop-up (rétractable), et se déploie en même temps que le Flash avec lequel elle forme un bloc d'un seul tenant. On l'actionne facilement depuis le Joystick situé sur l'écran. |
Le test
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Le HF S10 tient presque aussi facilement dans une grande poche que son prédécesseur malgré son gros objectif, mais ses dimensions restent très modestes. L'écran propose toujours un angle de vision très satisfaisant, même s'il est un peu petit. En revanche, pourquoi avoir persisté à supprimer le viseur comme sur le HF10 ! Si un viseur est inutile, pourquoi l'avoir conservé sur le HG21 ? Ceux qui seraient tentés par un camescope à mémoire embarquée et carte mémoire mais que l'absence de viseur rebute, en sont donc pour leurs frais. Rageant. Grâce au gros capteur, le stabilisateur optique est d'une bonne efficacité en toutes circonstances. On n'est pas déçu, d'autant que le zoom x10, d'une amplitude faible, limite les tremblements. Côté réglages, la molette à l'avant semble vouloir imiter le dispositif rencontré sur le Sony SR11 . Nommée "bague de réglages" par Canon, cette molette de réglages est un peu plus sophistiquée que celle du Sony car on peut lui assigner de nombreuses fonctions telles que le réglage du Gain ("Limite AGC"), le réglage audio, sans compter l'expo, les fonctions d'Aide et bien sûr la mise au point. Et comme il s'agit d'une molette, le réglage est à la fois doux et très rapide ! Avantage toutefois du système Sony, en pressant en continu la molette durant 2 secondes, on peut directement appeler une autre fonction sans passer par le Menu, ce qui évite des manipulations compliquées. C'est pratique par exemple pour passer de la mise au point manuelle à l'expo. A l'inverse, avec le Canon, le retour au menu est obligatoire. On peut aussi accéder directement - via le Joystick cette fois - à certaines fonctions comme la torche Intégrée, la touche Contrejour (directement), l'exposition, ou le niveau du Micro à condition que l'on soit positionné sur ladite fonction. Autrement dit, si vous êtes en position Torche et que vous souhaitez juste actionner le Contre-jour, il faudra passer par une manipulation plus longue. Plus directe en revanche, l'existence d'un second déclencheur et d'un report de zoom en bas de l'écran. Parmi les autres fonctionnalités, il faut noter chez Canon, l'existence d'un réglage du Gain (par la bague de réglages donc), selon une échelle de 0 à +18 dB. Pratique aussi, la fonction pré-enregistrement de 3 secondes vous permet de ne pas louper le début d'une scène à condition que vous soyez en attente d'enregistrement. Ainsi le chat qui s'apprête à sauter sur une pelote de laine, sera filmé dès le début de son saut, même si vous ne déclenchez qu'à la fin de l'action. On retrouve aussi des repères d'horizontalité qui peuvent être affichés à même l'écran. Une aide bien utile car un modèle aussi petit penche facilement. Canon propose aussi l'option Quick Start (1 seconde), grâce à laquelle la mise en route est excessivement rapide (à défaut, elle nécessite 5 secondes). Cette mise en route s'effectue simplement en ouvrant l'écran en position de Veille (témoin vert), à la façon des modèles JVC. De même, si on rabat l'écran, le HF S10 se replace en Veille (témoin rouge). Côté sensibilité, nous avons obtenu un léger renforcement des couleurs sur le HF S10 par rapport au HF10 mais une sensibilité à peu près comparable. En revanche, le HF S10 semble plus sensible que le SR11 : l'élévateur de gain du Canon booste le signal à + 18 dB dès que le manque de lumière se fait sentir, là où le Sony pousse moins le Gain. Notez que le Canon peut en partie s'appuyer sur sa mini-lampe d'appoint. Il peut donc s'avérer malin de jouer soit sur le gain réglable, soit sur l'activation de la mini-lampe d'appoint. |
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Les vues fixes peuvent être stockées sur les deux supports. La résolution atteinte est vertigineuse : 3264 x 2456 pixels ! Mieux : même le mode Dual Record capture des vues dans cette résolution (ou en 1920x1080) mais le résultat est différemment apprécié (voir photos plus bas). Le HF S10 est aussi équipé d'un Flash d'une portée de 1 à 2 mètres à 4 positions. Retardateur, mode Rafale, et Bracketing sont présents. Le logement pour carte mémoire est bien accessible, excepté sur pied. le HF S10 est silencieux, excepté le zoom qui génère un très léger bruit au moment du changement de sens de la bascule. Un atténuateur Micro est prévu ainsi qu'un filtre anti-vent à utiliser avec modération car il coupe une partie des fréquences graves. La prise Micro (mini-jack 3,5 mm) est toujours là ainsi qu'une prise casque (switch avec la sortie AV). Le HF S10 bénéficie aussi d'un niveau d'enregistrement audio réglable, valable pour le micro intégré ou externe. Un micro additionnel peut être inséré dans la griffe porte-accessoires, présente sur les deux modèles. Seul hic, la mini-griffe Canon est propriétaire, contraignant à l'utilisation d'un micro comme le Canon DM-100. A noter un haut-parleur honnête, sans plus. Le zoom est moyennement véloce chez Canon : à la vitesse la plus rapide (en mode Variable), il balaye les focales en 2'' malgré un facteur x10 seulement. En revanche, la progressivité la plus lente (en mode zoom Variable) correspond à 19''. Les trois autres vitesses précalibrées dans le menu sont toutes assez lentes mais sont à vitesse constante, évitant tout à coup du zooming. L'autonomie du HF S10 est d'environ 60 minutes avec la BP-807 selon le mode utilisé. En option, la batterie Canon BP-819 multiplie ce temps par ?? . La batterie peut afficher à tout moment l'autonomie restante, exprimée en minutes. Par contre, il est à noter qu'elle n'est pas très pratique à retirer, l'écran devant rester ouvert pour accéder au bouton d'éjection. De plus, les deux mains sont nécessaires. Côté connectique, on retrouve la panoplie complète : sortie mini-HDMI, USB 2.0, sortie composantes et composite, entrée Micro et sortie casque ! Les câbles composantes, composite et USB sont fournis, pas les autres. Quoique non-tactile, l'ergonomie en "navigation" (en lecture) est agréable, les sections (mémoire flash, carte) sont bien différenciées. De plus, il est facile de copier les séquences vidéo depuis la mémoire Flash sur la carte SDHC (rappel, l'inverse est impossible sans doute parce que son intérêt est moindre). On affiche au choix, en jouant sur la commande de zoom, 15 vignettes ou 6 ou 1 seule. Comme pour un camescope HDD, la mémoire Flash et l'enregistrement sur carte mémoire permettent de supprimer autant de séquences que voulues. Une procédure de double validation minimise tout risque d'erreur. Via un bouton dédié, on est renseigné à tout moment sur la capacité utilisée et restante du disque. Indispensable. Lorsqu'on connecte le camescope au PC ou au Mac via l'USB 2.0, Canon, comme Panasonic, impose de brancher l'alimentation secteur même si la batterie est chargée à bloc et que vous n'avez que 2 minutes de rush à transférer. C'est une protection assez crispante que nous avons déjà fustigée. Pour preuve que les constructeurs peuvent faire autrement, Sony n'impose pas cette contrainte. Côté navigation, on accède instantanément au mode Lecture via le bouton de commutation situé à droite, en bas de l'écran. Mais au début, on a tendance à enclencher le mode Enregistrement. Pourquoi ? Parce qu'une autre touche, à gauche, actionne à la fois le Start/Stop et la Lecture (une fois en mode Lecture). La lecture (de gauche à droite) a pour incidence qu'on aperçoit le symbole Lecture… et on appuie ! Question d'habitude sans doute. En option, Canon propose son graveur DW-100 (environ 200€) compatible AVCHD et MPEG-2. En outre, une possibilité de gravure directe sur PC permet d'imprimer les photos sur une imprimante compatible PictBridge. Côté montage, deux méthodes sont possibles. Soit on décide de monter ses séquences avec son logiciel habituel, ce qui s'avère assez simple si le codec AVCHD est implémenté. En effet, une fois l'USB branché en position Lecture, et le choix "PC-Imprim" validé, le transfert des fichiers s'opère aisément. La liste des fichiers s'affiche et la capture peut s'opérer, sélectivement ou entièrement. Cette solution marche sous Windows comme sur Mac. Une seconde méthode consiste à exploiter le logiciel Pixela ImageMixer3 SE Ver.5 (pour la vidéo) et si besoin, Digital Vidéo Solution Disk (logiciel de sauvegarde et d'organisation pour les photos). Pixela ImageMixer3 permet de lire les fichiers vidéo AVCHD, d'importer et d'organiser les fichiers vidéo, de les éditer (ajouter des effets ou enregistrer plusieurs fichiers vidéo sous un seul fichier), stocker ses fichiers vidéo, et même recopier sur le camescope ses fichiers AVCHD. Pixela ImageMixer 3 SE fonctionne sous Windows XP SP2 ou Vista (toutes éditions), En revanche, la suite logicielle est incompatible Mac, provoquant un Kernel Panic. On trouve aussi un utilitaire intégré au camescope pour transférer des morceaux de musique sur le camescope dans le but d'offrir une lecture d'instantanés vidéo. En clair, on peut lire des séquences à l'aide de 5 morceaux de musique préenregistrés. Nous les avons écoutés, ils sont assez longs et plaisants. |
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HF S10
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HF S100
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Différences HF S10 et HF S100 Le HF S10 se décline aussi en version HF S100 pour 210 euros de moins. Principale différence sur ce dernier, pas de mémoire Flash de 32 Go, l'enregistrement sur carte SDHC étant le support d'enregistrement exclusif. Conséquence logique, la fonction d'enregistrement photo simultané n'est plus possible. Pour être complet, signalons qu'on trouve aussi les modèles Canon HF20 et HF200. Ils exploitent un capteur plus modeste à 3,89 millions de pixels, arborent un zoom x15 et concèdent un processeur d'image plus ancien (DIGIC DV II). Enfin, on recense le Canon HV40, 3e déclinaison sur bande des précédents HDV Canon HV20 et HV30. |