Nous avons donc de nombreux conteneurs possibles, ce qui pourrait suffire à assurer de nombreux malentendus. Mais à l'intérieur de ceux-ci, les possibilités de contenus sont encore plus nombreuses !

Comme une boite, un conteneur peut contenir plusieurs objets. En vidéo, ce sont souvent des pistes, plus ou moins liées entre elles : le conteneur peut déterminer le multiplexage entre les pistes internes. C'est d'ailleurs le principal objectif du conteneur : organiser la coexistence entre l'image, le son, éventuellement du texte (sous-titres) et d'autres données liées.
Chaque piste est encodée selon une méthode, avec un programme appelé codeur/décodeur, abrégé en "codec" . Cette appellation est un abus, car on ne trouve souvent dans un "codec" qu'un décodeur. On devrait donc l'appeler simplement "dec" ! Ce programme (codec) sert à traduire la suite d'octets enregistrés dans un fichier en données lisibles (ou plutôt audibles ou visibles). Nous voyons donc donc que le conteneur ne peut rien pour nos données, sans ces fameux codecs.
Attention : le conteneur ne contient pas le codec lui-même (le programme), mais juste les données enregistrées par ce codec et une étiquette ( FourCC) qui indique quel codec a été utilisé.
Si vous avez créé un fichier vidéo, vous devriez savoir avec quel codec (options d'encodage) il a été généré. Lorsque on se retrouve avec un fichier venant de l'extérieur, comment retrouver cette information ? QuickTime Player est souvent peu bavard sur le détail des codecs dans les fichiers. Cependant, l'inspecteur (Commande - I) donne quelques informations (ligne Format) :

Mais c'est quand même mieux que Windows Media Player qui reste énigmatique sur ce clip en H.264 :

Pour en savoir plus, il faut utiliser des outils tiers, dont deux sont particulièrement utiles :
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MPEG Streamclip et sa fenêtre Informations sur le flux (Commande - I), très utile pour les fichiers MPEG

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Le spécialiste VideoSpec, outil pour Mac dédié à cette tâche :

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L'intéressant VideoInspector pour Windows (attention à désactiver le spyware à l'installation)

Les codecs sont extrêmement nombreux, pour pouvoir couvrir tous les usages multimédia. Beaucoup sont propriétaires, d'autres sont standards, certains sont libres. Quand on sait qu'un même codec peut se retrouver dans plusieurs conteneurs différents, que plusieurs codecs peuvent se côtoyer dans un même conteneur, on peut mesurer l'étendue des combinaisons, jusqu'à l'incompréhension.
Des codecs propriétaires (liste très partielle qui ne sera jamais terminée) :
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Sorenson (multiples variantes),
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VP6 (pour le web),
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WMV (Windows Media Video),
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DivX (DivX Networks),
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VC-1 (HD Microsoft),
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DVCPRO (Panasonic, avec ses multiples variantes),
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XDCAM (Sony, avec ses multiples variantes),
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AIC, ProRes (Apple)

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le DV,
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le MPEG-1, obsolète,
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le MPEG-2, rendu célèbre par le DVD puis la TNT (DBV-T),
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le MPEG-4 et ses nombreuses déclinaisons (dont le H.264 qui devient universel, le AVCHD), très actuel.
On retrouve aussi ces standards en audio :
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le MP3, issu du MPEG-1 (MPEG-1 Layer 3),
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le AAC, issu du MPEG-4.
Les codecs libres sont très nombreux, mais finalement moins répandus, dont :
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x264 (implémentation libre du H.264),
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Xvid (implémentation libre du DivX),
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Vorbis (audio),
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FLAC (audio).
Les combinaisons entre conteneurs et codecs sont nombreuses. Par exemple, on pourra trouver des vidéos DV dans des fichiers .dv (iMovie), dans des fichiers .mov (Final Cut) ou dans des fichiers AVI (les DV-AVI venant de Windows). Pour le MPEG-2, c'est bien pire, puisque on en trouve dans des fichiers VOB, M2V, MOD, MP4, MPG, MPEG, MTS, M2TS, MOV, AVI, MKV, etc. Le standard MPEG est tellement souple que l'ont trouve du MPEG-4 dans un conteneur MPEG-2 Transport Stream (le AVCHD) ou du MPEG-2 dans un conteneur MPEG-4 (XDCam EX). Allez comprendre...
Il existe cependant quelques combinaisons logiques, comme des codecs Apple (AIC, ProRes) que l'on ne trouve que dans des fichiers QuickTime, ou des conteneurs précis comme le .dv de iMovie qui ne contient que du DV brut.
 Exemples générés à partir du même fichier DV de 2 secondes :
Si vous essayez d'ouvrir ces fichiers, vous allez probablement rencontrer des difficultés de lecture, voire ne pas pouvoir les ouvrir du tout. Cela dépend étroitement de votre configuration informatique. Car pour ouvrir un fichier vidéo, plusieurs conditions doivent être remplies :
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avoir une application capable d'ouvrir le conteneur. QuickTime pour les fichier MOV, Windows Media Player pour les WMV, un lecteur Flash pour les FLV (généralement via le plugin Adobe pour votre navigateur),
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avoir le codec capable de décrypter les données contenues. Dans les exemples, il faut avoir un codec DivX 5 ou compatible, ou le codec DVCPRO50, pas souvent présent (sauf pour ceux qui ont Final Cut). Même le codec MPEG-2 peut poser des problèmes, il n'est pas toujours livré avec les ordinateurs.
Les conteneurs et les codecs standards (MPEG) sont devenus les plus universels, malgré les tentatives des éditeurs (Microsoft, Real, DivX, Apple, Adobe) de verrouiller les lecteurs vidéo.
Il existe cependant des logiciels presque universels, qui permettent d'accéder à plus de vidéos, sans trop galérer. Le plus célèbre est VLC (alias VideoLan Client), qui sait ouvrir de nombreux conteneurs et décrypter de nombreuses vidéos. Vous pourrez ainsi lire la plupart des exemples avec la dernière version.
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