Test express DJI Mini 5 Pro

Lancée dès 2019, la gamme Mini de DJI se caractérise par des drones de dimension compacte, reposant notamment sur leur concept de bras et hélices pliables, habituel à DJI, qui permet de ranger la machine volante dans une grande poche ou un sac de dimension raisonnable. Le Mini 5 Pro, même dans sa version avec 3 batteries et radiocommande avec écran, tient d'ailleurs dans un petit sac photo standard à porter en bandoulière. Le Mini 5 Pro mesure 157x95x68 mm, à peine plus gros que son prédécesseur, le Mini 4 Pro, et ses 145×90×62 mm.

Pesant moins de 250 grammes, les Mini Pro profitent de la réglementation plus souple sur les aéronefs de cette catégorie (catégorie certifiée C0) (*).

En matière de gamme DJI, on se situe au-dessus du DJI Neo et dans un registre différent et au capteur plus performant que celui du DJI Flip (qui possède une belle résistance au vent et pas mal d'IA). Bien sûr, on est au-dessous des Mavic en termes de poids et de performances.

La gamme Mini Pro a vécu un saut qualitatif en 2023 grâce à une version Mini 4 Pro déjà très évoluée.

Le Mini 5 Pro emprunte aux gammes Air et Mavic des caractéristiques évoluées comme le 4K/60 ips, l'enregistrement au ralenti en 4K/120 ips, le D-log M et le HLG, l'ActiveTrack, la bonne plage dynamique (14 Stops), et la détection d'obstacles multidirectionnelle notamment.

Le drone enregistre sur carte micro-SD ou sur un espace de stockage interne très généreux de 42 Go pour un drone de si petite taille.

On recense aussi la prise de vue verticale réelle, ainsi que la rotation flexible de la nacelle à 225° et un ActiveTrack 360° amélioré.

(*) C0 : réglementation plus souple concernant les drones de - de 250 grammes, à savoir : aucune formation (en ligne) n'est nécessaire et vous pouvez évoluer à proximité d'individus filmés isolément, du moment que vous évitez de voler au-dessus d'un groupe de personnes. Par contre, vous être limité à une hauteur de 120 mètres (sauf si vous décidez d'accéder à la catégorie C1) et vous ne pouvez théoriquement pas voler au-dessus de zones urbanisées (signalées en rouge sur le site Geoportail). Par ailleurs, les zones interdites aux drones restent interdites et vous devez respecter la vie privée des personnes. J'ajouterais qu'entendre un bourdonnement au-dessus de sa tête sera très peu apprécié des personnes au-dessus desquelles vous volerez. Donc évitez de le faire.

Passons au test.

Seconde bonne nouvelle, les performances de vols s'accroissent, notamment en termes de réactivité et de "nervosité". Le Mini 5 pro est un petit nerveux. Mais rassurez-vous, le mode lent Cinema est toujours de la partie si vous voulez faire des plans "tous doux" très lents.

On retrouve aussi la détection d’obstacles omnidirectionnelle, un point crucial de la force de DJI, qui toutefois ne concerne pas tous les modèles puisque le DJI Neo, par exemple, n'en dispose pas... Sur ce plan, le Mini 5 pro fait légèrement mieux que le Mini 4 Pro. L'un comme l'autre sont "protégés" par plusieurs capteurs grand-angle et une paire de capteurs vers le bas.

Mais sur ce modèle, la technologie LIDAR s'y ajoute, technique de mesure de distance (ici frontale avec 2 capteurs supplémentaires), qui permet d'éviter les obstacles se trouvant devant le drone, même par faible sensibilité. DJI promet ainsi une meilleure efficacité... de nuit (!) et affirme qu'avec un éclairage suffisant, son drone peut mémoriser les itinéraires de vol, et permettre ainsi un décollage et un retour en toute sécurité même sans signal satellite. Faire voler son drone de nuit pose quand même un sacré problème de législation en France puisque... c'est tout simplement interdit (sauf dérogation préfectorale) ! Ce qui est autorisé est de faire voler son drone 30 minutes après le lever du soleil ou 30 minutes avant le coucher.

Mes tests à la tombée du soir n'ont pas été très loin, mais je dois reconnaître que les images nocturnes restent relativement exploitables, avec une sensibilité qui tient la route, qualité à mettre au crédit du Mini 5 pro en regard des précédents Mini Pro.

Autre point important : l'autonomie. Grâce à une batterie de vol dite "intelligente", le Mini 5 pro peut voler durant 36 minutes de temps de vol (soit 2 minutes de plus que sur le Mini 4 Pro) ; en pratique, un peu moins, car les signaux d'alerte se déclenchent 5 minutes avant la fin pour permettre au drone de revenir à son point de départ sans atterrir loin du pilote. Mais c'est déjà une autonomie appréciable. Bien sûr, si on utilise le mode Sport, ou des accélérations fréquentes, l'autonomie diminue.

Notez que le pack Bundle comprend 3 batteries. Franchement que ce soit en pack ou séparément, 2 ou 3 batteries, c'est indispensable pour partir sur un lieu de tournage.

Le temps de charge avec 3 batteries est de 115 minutes. Vous pouvez recharger via une prise USB-C avec adaptateur mural, ou via le chargeur 3 batteries ou encore via votre ordinateur.

Le Mini 5 pro bénéficie des profils de couleur D-Log M et HLG, procurant un choix intéressant. Dans ces modes, la sensibilité ISO maximale est portée à 3200Iso. Et dès qu'on passe en mode Pro, on peut faire varier les paramètres de prises de vues à sa guise.

On recense aussi une technologie d’optimisation des portraits qui améliore la luminosité, le contraste et les tons de peau des portraits. Je n'ai pas eu l'occasion de "juger sur pièces" l'efficience de cette optimisation logicielle. 

En vidéo, grâce à son superbe capteur 50 Mpx et son optique de qualité, le Mini 5 pro sait enregistrer en 4K ou en 1080p en 8 bits (H264) ou 10 bits (H265) à 30 ou 60 fps en H264 ou H265. Seul manque à l'appel le 2,7K, dont dispose pourtant l'Air 3S en FullHD.

L'échantillonnage correspond à du 4:2:0 partout. Le débit en H265 / HEVC tourne autour de 80-90 Mbps, alors qu'en H264, il grimpe jusqu'à 130 Mbps. On a donc plutôt intérêt, à qualité égale, à filmer en H265 pour économiser son espace de stockage car les séquences en drone sont souvent longues. A titre d'exemple, une séquence de 22 secondes, qui n'est pas très longue en soi, pèse déjà 252 Mo en H265.

Côté Ralenti, le Mini 5 Pro, avec ses 120fps, s'améliore un peu par rapport au Mini 4 pro qui plafonnait à 100 fps. 

La photo profite évidemment idéalement du capteur 50 Mpx avec des vues 16:9 en 8192 x 4608 pixels ou - mieux - en 4:3 en 8192 x 6144 pixels (ci-dessus) ! Par ailleurs, les format photo offrent le choix entre du JPEG, mais aussi du DNG RAW (ça n'a pas toujours été le cas chez DJI) ou le double enregistrement JPEG / RAW. Rien n'interdit également de délaisser la résolution en 50 Mp et d'enregistrer des photos en 12 Mpx.

Bref, on peut enfin réaliser de très belles vues fixes, en 4:3 ou 16:9, en JPEG ou RAW. Il manque juste le ratio 3:2, dommage.

Grand-angle 24mm

Zoom x2 Med-Télé 48mm

Zoom x3 numérique

Côté niveau sonore, le Mini 5 pro ne passe pas inaperçu ! Il fait a priori autant de bruit, que son prédécesseur et en tout cas plus que le Mini 3 pro, mais comme il est plus puissant, DJI a sans doute eu du mal à concilier les deux exigences. Tout dépend en réalité des conditions de vol mais le bruit des hélices, plus aigu, s'entend nettement, à tel point que toutes les personnes que j'ai pu survoler de loin ont été attirées par le bruit. Par exemple, les accélérations génèrent bien plus de bruit. Mais même en vol stationnaire, le bruit est bien présent ! Bref pas terrible, dommage. La rançon de la meilleure puissance du drone ?

(capture d'écran comparable du DJI Neo)

La résistance au vent, talon d'Achille des "petits drones" comme sur le DJI Neo, est plutôt très bonne avec le Mini 5 pro, et spectaculaire de stabilité. Les chiffres le confirment. En théorie, le Mini 5 pro, comme l'Air 3S, supporte des rafales jusqu'à 12 m/s, soit un vent de 43 km/h, ce qui est mieux que le Mini 4 pro qui était limité à 10 m/s, soit 36 km/h.

En pratique, les 12 m/s ne sont pas si rares, près des côtes notamment, et des lieux ventés en général. Par ailleurs, des vents à 20-25 km/h s'accompagnent parfois de rafales plus fortes. Bref, en conclusion, le vent reste l'ennemi du Mini 5 pro même s'il résiste remarquablement bien à des vents semi-légers.

Attention, si vous vous obstinez alors que vous avez un message d'alerte ("vent fort"), la stabilité s'en ressentira car le drone sera balayé un peu dans tous les sens.

A noter au passage qu'on peut étalonner la nacelle.

Depuis l'application DJI Fly, on peut visualiser les "Fly Spots" très localement, c'est à dire les zones autorisées et interdites de vols du lieu où vous vous situez, avec leurs restrictions variables (ne pas dépasser une altitude de 30 ou 60 mètres par exemple). C'est très agréable de pouvoir visualiser ces indications alors qu'on est déjà sur le terrain (même si on peut le faire avant de partir sur le terrain).

La distance maxi de transmission, sans obstacles ni interférences, est de 20 kms (en norme FCC), 10 km autrement (en norme européenne), distances qui restent théoriques puisqu'en France en tout cas, on ne doit voler qu'à vue. Une certitude : la transmission est impeccable grâce au système O4+ (anciennement O4 sur le Mini 4 Pro), un des systèmes de transmission les plus avancés qui se caractérise par sa stabilité et sa portée.

Côté altitude, d'après DJI, le Neo peut voler à une altitude de 6000 mètres (!) et monter à la verticale jusqu'à 120 mètres.

Une mention est revenue souvent, celle de "Zone GEO à proximité", et une case de validation à cocher, avertissement signifiant qu'entrer dans cette zone peut interrompre le retour auto et activer le vol stationnaire. Il faut alors piloter avec précaution. Ce système utilise en fait le GPS et autres signaux satellites pour empêcher les drones DJI de voler autour de lieux sensibles tels que les aéroports, ou les stades par exemple.