Test Canon XA10

De même, le mode manuel donne accès au réglage des filtres ND, qui ne sont plus automatiques dans ce cas. Mais ils restent automatiques dans les autres modes, contrairement à un "gros" caméscope. Le mode manuel est d'ailleurs un point fort, car le réglage à l'écran donne un accès aisé et complet aux paramètres d'exposition, dont le gain. Cependant, comme sur le HG10, le gain n'est pas accessible directement (avec un bouton dédié), alors que c'est la cas sur les caméscopes pros plus gros. Il est possible de limiter la valeur du gain, mais il faut passer par les menus.

Le XA10 fait cependant une exception à la gamme professionnelle de Canon sur deux aspects importants : les supports sont des cartes SDHC et le format est en AVCHD. Ces deux attributs sont propres au grand public et il faut aller vers le XF100 pour retrouver le XDCAM HD sur carte Compact Flash de la "vraie" gamme pro Canon. Le double emplacement pour les cartes est toutefois caractéristique des caméscopes pros, même si le HF G10 en bénéficie au passage.  

Les caméscopes sont habituellement équipés d'un filtre pour filtrer les rayons infrarouges qui peuvent dégrader l'image. Sur le XA10, Canon a choisi de rendre ce filtre amovible et d'offrir un mode infrarouge. Il est ainsi possible de capter des images sans lumière visible. Gadget ? Pas forcément, surtout que la poignée contient une torche infrarouge qu'il est possible de désactiver. Le tournage de nuit est un domaine peu exploré par manque de matériel, ce mode pourra donner de nombreuses idées, même si la couleur est bien sûr absente de ce mode.

La position tarifaire du XA10 (environ 2000 euros) le libère de toute concurrence. Les caméscopes grand public haut de gamme sont sensiblement moins chers, et les premiers pros sont 50% plus chers. Le seul dans la même gamme est le NEX-VG10 de Sony, bientôt, remplacé par le NEX-VG20 mais il occupe une place à part, avec son gros capteur et son objectif interchangeable. Le véritable concurrent de Sony serait le HXR-NX70, mais il est bien plus coûteux. C'est pour cela que ce caméscope va intéresser beaucoup de vidéastes, et pas seulement les professionnels.

Le XA10 mérite a minima d'être brièvement comparé au Canon XF100, modèle commercialisé quasiment en même temps, et par ailleurs décliné en version XF105. Le XA10 n'est pas dans la gamme XF et ne bénéficie donc pas de ses caractéristiques professionnelles mais les 2 modèles se caractérisent à la fois par des points communs et des différences.

Points communs : le XA10 et les XF100 partagent une même partie optique (capteur, zoom) et un même processeur et stabilisateur. Aucun des deux modèles n'enregistre en 1080 / 50p. La qualité d'image du XF100 est forcément plus proche du XA10 que du XF300 et son tri-CMOS.

Côté différences, elles sont très nombreuses :

-le XF100 enregistre dans de multiples codecs et résolutions :

En 50 Mbps 1920 x 1080/50i, 25p ou 1280 x 720/50p, 25p.

En 35 Mbps : 1920 x 1080/50i, 25p. 1280 x 720/50p, 25p.

Ou en 25 Mbps : 1440 x 1080/50i, 25p.

Enregistrement 4:2:2 (MPEG-2 Long Gop dont le 4:2:2 50 Mbps) sur carte mémoire (2 logements). La carte mémoire est une Compact Flash type 1, plus résistante que la SD et autorisant des débits plus élevés ou réguliers.

Le camescope délivre des fichiers MXF.

-le XF100 propose aussi un mode Ralenti en 720p.

-le XF100 est plus lourd et plus gros : le double du poids du XA10, et ses mensurations sont de 139 x 191 x 268 mm (à comparer avec les 77 x 77 x 161 mm du XA10). La stabilité naturelle du XF100 est donc nécessairement meilleure que celle du XA10.

-le XF100 est aussi plus pratique en usage intensif : boutons directs (Gain, Shutter...), commande de zoom, viseur relevable, chargeur séparé, Picture Profile) et ne nécessite pas un ordinateur dernier cri avec la toute dernière version de votre logiciel de montage préféré. Ajoutez d'autrs avantages : le son enregistre en PCM, la vitesse d'obturation monte au 1/16000s, les batteries ont une meilleure autonomie, etc.

Le XA10 a bien sûr l'avantage du prix, mais aussi de la "mobilité", étant plus léger et plus petit. Il sera plus à son aise comme caméscope de repérage toujours prêt à partir. Il peut aussi se faire passer pour un caméscope grand public pour une discrétion optimale. Le XF100, bien que compact, ne peut prétendre à cette discrétion. Finalement, le prix comme l'usage sont assez différents et le tarif du XA10 décidera probablement ceux qui hésitent. Mais ceux qui souhaite rejoindre la gamme XF pour ses caractéristiques uniques sans investir dans un XF300 ne seront pas tentés par un XA10.

A 3000-3500 euros TTC (selon fournisseur), le XF100 nécessite de débourser 1000 à 1500 euros de plus que le XA10.