12 octobre 2010 par Thierry Philippon - Mis à jour le 19 octobre 2010
SONY NEX-VG10E
AVCHD
Le NEX-VG10 est le genre de produit qui titille la curiosité car ce modèle ne ressemble à rien de connu : c'est un vrai camescope mais il est à la croisée de trois chemins : vidéo, photo, et pro.
Vidéo car il s'agit d'un vrai camescope (hormis le zoom absent) à carte mémoire SDHC ou SDXC (voire Memory Stick PRO Duo ou PRO-HG Duo) sans limitation de durée (autre que celle de la carte) avec enregistrement en AVCHD. On trouve aussi 3 modes dont le plus performant atteint un débit de 24 Mbit/s, une visée directe d'extrême qualité, un écran 3 pouces, un stabilisateur optique (actif) aussi performant que sur le CX550 de la marque, deux griffes porte-accessoires, une balance des blancs multi-positions, 4 capsules audio (de type omnidrectionnelles), des prises casque et micro...
Photo ensuite car on a adapté ici le concept des APN NEX Sony (NEX-3 et NEX-5) avec le même capteur CMOS APS-C Exmor de 14 Mp (23,4 x 15,6 mm), soit 20 fois la taille d'un capteur vidéo courant 1/3 pouce ! Cela permet principalement de faire ressortir un sujet idéalement en jouant sur le dosage du flou en arrière-plan. Ajoutez la faculté de fixer des objectifs à monture E, ou à monture A (moyennant adaptateur) permettant d'exploiter les objectifs de la gamme Alpha (Minolta, Sony ou Carl Zeiss). Toutefois, on perdrait avec les objectifs à monture A le bénéfice de l'Autofocus. Le conditionnel est toutefois de rigueur car Sony propose désormais une mise à jour du firmware pour ses APN Sony NEX-5 et NEX-3 autorisant l'Autofocus avec les objectifs à monture A, ainsi que l'accès direct à certaines fonctions. Renseignement pris, ce firmware n'est pas adapté au NEX-VG10 mais un autre firmware spécifique au NEX-VG10 devrait être disponible courant novembre 2010.
D'origine, le NEX-VG10 est fourni avec un superbe objectif 11x 18-200 mm f/3,5-6,3 (rapport de conversion x1,8) qui suffira dans la plupart des situations mais rien ne vous empêche d'adapter un autre caillou à monture E comme le VCLECF1 (fish-eye, 150 euros) ou le SEL16F28 (250 euros) ou encore le SEL1855 (environ 300 euros) avec bague d'adaptation LA-EA1 (attention, elle est chère : 200 euros). Il résulte de ces situations que le vidéaste peut "jouer" facilement (manuellement) avec les modes Priorité à l'ouverture ou Priorité à la vitesse comme en photo. Un régal. Et qui peut le plus peut le moins, le VG10 est évidemment capable d'enregistrer des vues fixes en 14 Mp. En jpg, pas en Raw, c'est tout de même un camescope… :-)
Priorité à l'ouverture - f/40 avec zoom 18-200 mm
Priorité à l'ouverture - f/6,3 avec zoom 18-200 mm
Enfin, bien que grand-public, le NEX-VG10 adopte une allure plutôt pro avec sa coque noire en magnésium, son viseur avec oeilleton dont la qualité de visée (1,152 Mp !) est supérieure à bien des écrans LCD, sa large bague de mise au point (quoique sans butée) sur le 18-200 mm fourni, son semi-grand-angle 32 mm en vidéo (27 mm en photo), sa batterie longue durée (d'origine), son aspect non-boutonneux, son vrai pare-soleil, sa bonnette anti-vent, son chargeur séparé, ou sa très pratique poignée de transport. Et bien sûr, le concept même d'objectif interchangeable.
Précisons qu'à 2000 euros, on peut considérer qu'on reste en grand-public. Ceux qui ont pris le train en route de la vidéo apprendront qu'il y a 8-10 ans, on recensait encore des modèles grands-publics entre 2500 et 3000 euros ! Plus proche de nous, le HC1, premier modèle de poing HD apparu en 2005, avoisinait les 1800 euros. sans être équipé d'un objectif (le 18-200 mm du VG10) valant à lui seul plus de 800 euros !
Mais ce modèle, précisément parce qu'il est à la croisée des chemins et fait perdre ses repères, risque de faire couler beaucoup d'encre et d'avoir autant de détracteurs que d'aficionados. De leur côté, les vidéastes à la recherche d'un camescope haut de gamme peuvent rétorquer que l'absence de zoom est un handicap ou que la suppression de l'écran tactile, si ergonomique et "direct utilisateur", est un recul; ils peuvent aussi trouver le poids un peu élevé. Les photographes déjà équipés (ou désireux de s'équiper) d'un reflex pro avec fonction vidéo (type Eos 5D mark II), pourront estimer qu'ils obtiennent des images au rendu photographique encore plus convaincant, avec un mode Progressif en prime. Car le VG10 en est dépourvu bien que - paradoxe - son capteur le permette. Enfin les amateurs qui ne peuvent investir 2000 euros dans un camescope, trouveront tout simplement que l'étiquette est un peu élevée.
Mais tous les autres imagiers, notamment dans le domaine fictionnel (où l'on se dispense souvent de manipuler le zoom), pourraient bien se laisser tenter par l'immense capteur APS-C du VG10 qui procure entre autres joies des facultés de jouer avec la profondeur de champ. De plus, même s'il est vrai que l'enregistrement ne s'effectue pas en Progressif, les conséquences à l'image ne sont pas très dévastatrices...
Les fichiers du Sony NEX-VG10 peuvent être enregistrés dans trois résolutions AVCHD, c'est une de moins que sur d'autres modèles comme le CX550 de la marque (on a supprimé le LP). Les deux premières résolutions sont en 1920 x 1080 en 24 Mbit/s (maxi de l'AVCHD) et 16 Mbit/s (en moyenne), la dernière, correspondant à la résolution du HDV, en 1440 x 1080 (en moyenne), qui peut convenir mieux à certains ordinateurs "paresseux" et qui reste exploitable, comme d'anciens tests l'avaient démontré. Attention, il n'y a ni MPEG-2 en SD ni possibilité de convertir en sortie un signal HD en SD. Mais cela ne devrait pas gêner la majorité des utilisateurs.
Dans la qualité la plus haute (FX, 24 Mbit/s), vous pouvez enregistrer sur une simple petite carte de 8 Go un total de 40 minutes alors qu'en FH (16 Mbit/s), la durée est portée à 55 minutes. Le dernier mode, HQ (9 Mbit/s), offre 115 minutes. A noter que l'utilisation du débit de 24 Mbit/s n'apporte pas de qualité supplémentaire d'après nos essais. En revanche, sur des images très mobiles, on peut avoir intérêt à l'utiliser. A défaut, le mode intermédiaire FH vous donnera pleine satisfaction.
L'autonomie restante d'enregistrement en minutes s'affiche clairement dans le viseur ou sur l'écran en haut à gauche. C'est assez pratique de ne pas devoir plonger dans le menu pour vérifier !
Une carte SDHC ou SDXC (64 Go et plus) Class 4 ou MS Pro Duo, enregistrera vos précieuses données. Une Class 6 n'est pas indispensable, nous avons d'ailleurs réalisé tous nos tests avec une Class 4.
Avec son capteur CMOS APS-C Exmor de 14 Mp (23,4 x 15,6 mm, c'est 20 fois la taille d'un capteur normal !), la surface photosensible du NEX-VG10 offre des capacités de gestion de la profondeur de champ qu'on ne rencontre qu'avec les APN reflex dotés d'un mode vidéo. Ce gros capteur bénéficie par ailleurs d’une meilleure sensibilité théorique, même si nous verrons plus loin que les résultats sont nuancés. A noter : le VG10 dispose d'un mode interne de nettoyage anti-poussières.
L'objectif fourni coûte à lui seul environ 800 euros : c'est un beau caillou quoique un peu lourd. Le principe d'interchangeabilité des objectifs permet de fixer 2 autres objectifs à monture E : un 16 mm "Pancake" à f/2,8, équivalent 28 mm, et un 18-55 mm à f/3,5-5.6) : avec ces 3 objectifs au total, on couvre quasiment tout le champ nécessaire à un usage non-professionnel. De plus, moyennant l'adaptateur Sony LA-EA1, on peut adapter un des nombreux objectifs à monture A (Alpha), soit environ une trentaine d'objectifs !
A noter : un bouton de déblocage de la baïonnette est placé discrètement sur le côté gauche de l'objectif, le déblocage/blocage est facile mais il vaut mieux s'y prendre avec les deux mains.
Il ressort de ce beau capteur et de cette belle optique des images assez bluffantes qui contrastent avec celles qu'on obtient habituellement avec un camescope grand-public classique. Il n'y a pas photo si l'on peut dire : l'image est piquée, précise, et contrastée. Trop peut-être. Selon le sujet, l'image peut paraître parfois "dure".
Le capteur se joue assez bien des lumières difficiles comme ce contre-jour sur un ciel voilé et brumeux.
Au maximum du Téléobjectif, les oiseaux sur la branche se distinguent nettement grâce à un arrière-plan suffisamment flou.
Quelques effets de moirage (sur le toit de la partie haute du château, à droite).
Côté stabilisateur, celui-ci bénéficie comme il se doit du mode "Active" déjà rencontré sur les gammes précédentes (CX520, CX550) et qui donne toujours autant satisfaction. Pour rappel, possibilité de filmer en marchant (travelling) sans tressautements, ou de descendre un escalier. Hormis cela, le stabilisateur s'avère très efficace au téléobjectif, comme c'est souvent le cas chez Sony, d'autant que le ratio raisonnable du zoom (11x) et la bonne assise du camescope (en raison de sa relative lourdeur et du maintien possible avec la poignée) favorisent une stabilité générale à focale moyenne ou longue.
On est gâtés pour une fois (à une réserve près que nous verrons plus loin). Gâtés car les ingénieurs Sony ont en effet repris ce qu'ils savent faire de mieux en matière de visée.
Le viseur est large (0,43 pouces, soit plus de 1 cm), relevable, avec oeilleton confortable, et surtout une résolution à tomber par terre de 1.152.000 points. Autant dire que le confort de visée est tel que l'on est tenté d'utiliser le viseur constamment.
Si on ouvre l'écran, le viseur s'éteint et vice versa. Mais on peut forcer l'allumage du viseur, même écran ouvert, en appuyant sur la petite pastille Finder/LCD et si besoin, faire l'opération inverse. Premier petit regret néanmoins, à l'inverse de certains modèles de la gamme pro, impossible d'afficher écran et viseur simultanément; dans certaines circonstances, ce serait pourtant pratique.
Pour sa part, l'écran de 3 pouces (7,5 cm) affiche une respectable image de résolution 921.000 pixels et reste assez lisible dans la plupart des circonstances, sauf en plein soleil bien sûr. Ce qui frappe, c'est que l'accoutumance probable aux écrans grand-publics Sony donne l'impression que celui du NEX-VG10 n'est pas achevé, un peu comme si on détenait un prototype entre les mains ! Explication : il n'existe aucun bouton ni report de commande, autrement dit ni double déclencheur, ni bouton, ni évidemment zoom sur écran puisque le VG10 en est dépourvu. Nu en somme : on n'a plus l'habitude !
Et de surcroît, lorsqu'on réalise que l'écran est non-tactile (!), on éprouve un vrai regret. On connaît l'argument des détracteurs des écrans tactiles qui objectent que le toucher laisse des traces de doigts ou de sueur, celles-ci affectant la lisibilité de l'écran. Mais la convivialité de l'écran tactile, l'interface directe homme-machine, surtout en Lecture, est telle, que l'avantage nous semble bien supérieur à l'inconvénient. D'ailleurs, de nombreux constructeurs ont troqué leur écran classique contre une interface tactile, pour tous leurs types de produits. L'iPhone aurait sans doute fait un flop sans écran tactile ! Et côté doigts gras, on peut probablement s'abstenir de filmer juste après avoir mangé des sardines à l'huile ou des frites ! :-)
D'autre part, habitude sans doute prise avec les modèles grand-publics, impossible d'allumer l'appareil instantanément en ouvrant l'écran. De même, et c'est assez curieux et décevant, on ne peut pas retourner l'écran en mode Miroir, fonction classique des écrans ni le plaquer dans son logement, côté affichage de l'écran alors que des camescopes Sony à 500 euros savent le faire très bien !
Contre les reflets du soleil, si ceux-ci vous gênent vraiment, on peut tenter de fixer la visière pour écran (parasoleil) Hoodman H-400 destiné normalement aux écrans 2,5 à 3 pouces. La luminosité de l'écran peut être réglée selon plusieurs paliers mais habituez-vous bien au rendu réel de l'image enregistrée, sinon vous risquez des surprises (par exemple une image plus sombre si vous avez éclairci l'écran). Le viseur bénéficie aussi d'un réglage de la luminosité, auquel il faut ajouter l'ajustement de la dioptrie. On peut aussi désactiver toute info dans le viseur ou sur écran grâce à la touche externe Display. Bien vu !
La batterie est très encastrée, à tel point qu'il n'est pas si évident de l'insérer et de l'extraire du logement. Néanmoins, avec un peu d'habitude, vous vous y ferez.
La batterie des camescopes grands-publics hauts de gamme classiques tient généralement 55 à 65 minutes réelles au maximum. Celle du NEX-VG10 - la NP-FV70 (1960 mAh) - dure 95 minutes et la batterie optionnelle Sony NP-FV100 (3900 mAh) : 205 minutes ! La NP-FV100 (ici à droite) vaut malheureusement quelques cacahuètes très salées : 125 euros; une seconde NP-FV70, un peu moins : 85 euros.
Bon point en revanche pour le chargeur fourni : il est séparé et s'ajoute à la solution de l'adaptateur secteur. Attention au temps de charge pour une charge "complète" (la charge "normale" est un peu moins longue, mais guère moins), il est très long : 550 minutes avec la batterie NP-FV70 et 960 minutes (16 heures !!) avec la NP-FV100 !
La mauvaise nouvelle, déjà constatée sur le CX550, est que "l'ancienne" génération de batteries (NP-FH100, NP-FH70) est incompatible avec la nouvelle gamme 2010, l'encastrement n'est pas le même ! De même, les batteries de série V NP-FV30 et NP-FV50 sont incompatibles. Le constructeur pousse un peu loin le bouchon vis-à-vis de ses clients fidèles à la marque qui ne peuvent même plus réutiliser leurs batteries "vieilles" de 2 ans seulement. Les fabricants de batteries génériques vont probablement se frotter les mains et ils auraient tort de ne pas en profiter...
Autre grief, l'autonomie de la batterie n'est pas exprimée en minutes restantes comme c'est le cas sur le camescopes Sony grands-publics habituellement. Ici, un symbole basique s'affiche sur écran ou dans le viseur, montrant une batterie qui se vide approximativement (4 paliers). On peut pas faire pire...
Deux pour le prix d'une ! Ainsi pourrait-on résumer la surprise qui se cache derrière la trappe supérieure de la poignée. En effet, Sony a choisi de proposer deux griffes, la première de type Active permettant de communiquer avec un accessoire... Sony, alors que la seconde, de type Passive, autorise la fixation de tout accessoire non Sony.
Comme on pouvait l'escompter, le NEX-VG10 profite de son concept photo et du grand capteur pour proposer des réglages manuels et des modes Programme tout à fait à la hauteur des attentes. Point important à signaler d'emblée : les réglages sont mémorisés après extinction du camescope, c'est essentiel ! Le mode sans doute le plus intéressant est le mode Priorité à l'Ouverture qui permet de jouer sur la profondeur de champ. Comme en atteste notre vidéo (à venir), on peut véritablement s'amuser avec le flou-net et détacher plus ou moins un sujet de l'arrière-plan, voire effectuer un rack Focus (passer du flou au net entre l'avant-plan et l'arrière-plan, et vice versa). Le résultat avant enregistrement est contrôlable au viseur (ou sur l'écran) directement.
L'accès est relativement simple via une petite molette positionnée sur le flanc gauche et qui fait aussi office de bouton-poussoir. On accède rapidement au programme désiré et une fois celui-ci validé, il suffit de jouer avec la molette. Inutile de dire que les effets obtenus - grande ou petite profondeur de champ (de f/6,3 à f/40) - n'ont strictement rien à voir avec ce qu'on obtient avec un camescope lambda. Si le rendu ne peut être qualifié de rendu photographique (l'Eos 5D Mark II fait mieux dans ce registre), la gestion de l'ouverture permet de faire un peu "comme au cinéma"... Bien entendu, on retrouve les paramètres classiques de la photo : plus vous bénéficierez d'une belle lumière, plus il vous sera aisé de jouer avec la profondeur de champ, sans que l'image ne soit trop sombre.
Sur le même principe, on trouve aussi un second mode de Priorité à la vitesse qui est moins déterminant. Egalement, un mode d'exposition manuelle qui combine les paramètres vitesse et ouverture. Si de tels réglages vous effraient un peu, ou si vous souhaitez faire confiance aux automatismes dans un premier temps, eurêka, un mode Programme auto est également disponible !
Quel que soit le mode choisi, on peut préférer rester en Autofocus ou appeler le point manuel. Si l'AF n'est pas déjà enclenché, il suffit de presser une minuscule pastille "Focus". L'Autofocus est remarquable quand il veut ! Disons qu'il est un peu inconstant à certains moments. J'ai béni son efficacité sur un chat qui, capté au téléobjectif, s'approchait de la caméra rapidement : l'AF n'a pas perdu le nord alors que la situation était délicate. Mais sur d'autres types de sujets, immobiles comme des paysages, l'AF a parfois mis de longues secondes avant de faire le point. A d'autres instants, il a réagi comme l'éclair. La notice donne la solution : en cas d'AF hésitant, il suffit de presser le bouton Photo jusqu'à mi-course pour améliorer l'AF. Mais dans ce cas, il a besoin de passer par le franchement flou pour rétablir le franchement net ! A noter que les objectifs de monture A n'ont pas d'asservissement à l'Autofocus (les objectifs de monture E, oui) mais une mise à jour disponible pour les APN NEX-5 et NEX-3, laisse entrevoir cette possibilité ultérieure. A noter également que contrairement à la photo, on ne peut pas choisir la zone de mise au point.
La rotation de la bague de mise au point est très progressive et permet d'obtenir une haute précision de mise au point, bien qu'elle soit de type "sans fin" et sans repères sur la bague. De plus, il faudra se méfier : le contrôle de la mise au point n'est pas toujours simple sur écran, mieux vaut vérifier au viseur pour obtenir la netteté la plus précise. En effet, une erreur légère de mise au point est vite arrivée. Mais si l'on veut vraiment obtenir une image précise, c'est facile avec un peu d'entraînement. Point important : à tout moment, on peut passer de l'Autofocus au mode manuel de mise au point mais on est obligé de passer par une étape de validation intermédiaire. On aurait préféré un simple curseur Manuel/Auto plutôt que de passer par une validation intermédiaire. A noter aussi l'existence d'un 3e mode de mise au point. Il se nomme DMF (Focus manuel direct) et permet, après la mise au point automatique, de procéder manuellement à des ajustements précis.
La balance des blancs est plus sophistiquée : de nombreuses positions sont disponibles (Fluorescent, Incandescent, Nuageux, Ombre, Lumière du Jour, Auto, Réglage personnel, et même Personnalisée !). Les modes les plus courants (dont l'automatisme intégral) nous ont donné satisfaction, la balance a une bonne réactivité, on peut juste noter une petite dominante colorée rougeâtre. On bénéficie par ailleurs d'un réglage du Gain très facile d'accès de 0 dB à + 27 dB, ou d'une position Gain Auto qui ajuste le gain en fonction de la luminosité ambiante. Pas de touche Contrejour en revanche. Pas non plus de mode 25p, de Ralenti ou d'Accéléré ni de Détecteur de visages ou de sourires. Bref, pas de fioritures.
Pour accéder aux différentes fonctions, on peut aussi passer par le Menu qui entre parenthèses, est complètement différent de ce que les camescopeurs connaissent des modèles Sony : il est simplifié, presque trop ! Dans ce Menu, on trouve un sous-Menu Luminosité/Couleur où l'on peut paramétrer la correction d'exposition ou appeler quelques modes "créatifs" parmi lesquels le Noir et Blanc, Portrait, Paysage, Sunset, Crépuscule, etc. A signaler aussi un histogramme qui affiche graphiquement la distribution de luminance et qui fonctionne aussi bien en vidéo qu'en photo. Très pratique !
La principale singularité du NEX-VG10 pour un camescope est l'absence de zoom électrique. Sony confirme ainsi que son produit relève davantage du concept photo que vidéo, aucun camescope jusqu'à ce jour n'ayant été dépourvu de zoom, hormis quelques modèles atypiques entrée de gamme, à mi-chemin entre le concept photo et vidéo. Priver l'utilisateur de zoom est sans doute un pari du fabricant, basé sur plusieurs observations. D'abord, le VG10 est dans la mouvance actuelle des APN reflex pourvus d'un mode vidéo, et qui semblent rencontrer un grand succès. Ensuite, les photographes éventuellement intéressés par ce modèle retrouveront idéalement les repères qu'ils connaissent en photo : une bague de changement de focales mais pas de zoom. Enfin, de très nombreux reportages de facture professionnelle n'utilisent jamais de plan zoomé. De même, une grande majorité de fictions ne prévoient pas de zoom dans leur découpage. On pourrait ajouter enfin que le zoom (surtout en avant) fait un peu "amateur" au sens péjoratif du terme et ne signe pas les oeuvres majeures.
Néanmoins, le zoom peut aussi être considéré comme un langage et il est facile d'imaginer que l'amateur puisse être déçu qu'un camescope de 2000 euros soit privé d'une commande aussi habituelle sur un camescope ! Cette absence risque donc de faire couler beaucoup d'encre, voire de freiner les achats d'impulsion de ce modèle pour cette seule raison !
Même s'il ne dispose pas de zoom, le maniement de la bague de focales reste possible pendant l'enregistrement, en concédant d'enregistrer le bruit de l'objectif et d'obtenir un mouvement moyennement fluide, l'objectif fourni (18-200 mm) étant assez difficile à manipuler rapidement. Sur trépied, l'effet "coup de poing" est possible mais reste poussif.
Côté focales, le 18-200 mm (multipliez par 1,8 pour obtenir l'équivalent 24x36), procure un confort assez appréciable puisqu'il produit à la fois un grand-angle confortable (environ 32,4 mm en vidéo, 27 mm en mode Photo) et un téléobjectif puissant de 360 mm. Les mauvaises langues pourront rétorquer qu'un camescope comme le CX550 procure un grand-angle de 29,8 mm avec une amplitude de zoom quasi identique (x10). Par contre, le VG10 offre un angle de champ un peu plus avantageux que celui du TM700/SD700/HS700 (35 mm).
Pour être complet, signalons que Sony propose - en monture E - une lentille grand-angle 16 mm de référence SEL16F28 f/2,8, soit 28,8 mm, à laquelle on peut ajouter éventuellement le convertisseur fish-eye VCLECF1 x0,62 qui procure au final l'équivalent d'un 18 mm. Le premier objectif vaut 250 euros, le second 150 euros.
Que les inquiets des camescopes bruyants se rassurent, le NEX-VG10 est réellement très discret sur un plan sonore, excepté si vous manipulez l'objectif ou la molette de contrôle pendant l'enregistrement bien sûr...
Le micro, situé à l'extrémité avant de la poignée de portage, est assez particulier puisqu'il se compose de 4 capsules omnidirectionnelles, restituant un son de bonne qualité. Au final, le son est enregistré en Dolby Digital sur 2 canaux, il n'y a donc pas de son 5.1. La qualité sonore est tout à fait satisfaisante avec une bonne restitution des voix. Le NEX-VG10 est vendu avec un coupe-vent : il s'agit plus exactement d'une petite bonnette en poils pratique et assez efficace, sauf par très grand vent.
Un micro peut être connecté sur la prise Micro externe (mini-jack). Et un casque de contrôle peut être raccordé, avec volume réglable, mais à la limite, on se demande à quoi une telle sortie sert, sachant que le VG10 n'est pas doté de réglage manuel audio. Petite déception justement: pas de réglage manuel du son, la concurrence en propose pourtant sur des camescopes d'un prix inférieur. Seul le volume du haut-parleur est ajustable : il n'est d'ailleurs pas excessivement fort même au maximum du volume. Enfin, pas de XLR, preuve s'il en était besoin que le NEX-VG10 est bien un camescope grand-public !
Voici une vidéo réalisée par Charles Michel, un professionnel de la vidéo et mettant en exergue les capacités du NEX-VG10 en matière de son ...
L'appareil est très facile à déplacer d'un endroit à un autre grâce à sa poignée de transport. La poignée confère par ailleurs au NEX-VG10 une allure indiscutablement pro mais elle s'avère aussi pratique pour réaliser des prises de vues en contreplongée ou caméra au ras du sol.
Signalons que le camescope penche un peu vers l'avant en raison de la lourdeur de l'objectif fourni. Il faut dire qu'il pèse 524 grammes, soit l'équivalent du poids d'un camescope entrée de gamme ! On contrebalancera un peu l'inclinaison vers l'avant avec une batterie lourde comme la Sony NP-FV100 (3900 mAh).
En voyage, rien n'empêche - durant un transport un peu long - de retirer l'objectif et de placer le bouchon d'objectif fourni : ainsi l'encombrement du camescope sera bien moins grand.
Côté maniement, même si une bonne part des prises de vues avec ce modèle seront réalisées sur pied, le maintien de l'appareil est confortable, le pouce tombe bien au niveau du déclencheur et la pression sur les boutons, peu nombreux, est assez facile. Pas ou peu de risque d'appuyer par erreur sur un bouton isolé étant donné qu'ils sont tous concentrés sur le flanc gauche derrière l'écran. Aucun bouton sur la poignée par exemple, à l'arrière (hormis le discret bouton Mode) ni sur l'écran.
Toutefois, on peut observer trois détails qui même, après quelques heures d'essais, continuaient de me gêner. Le premier concerne le commutateur On/Off dont le sens est inversé par rapport aux autres modèles Sony que j'ai pu manipuler, c'est-à-dire qu'avec le NEX-VG10, on allume en basculant à gauche au lieu de basculer à droite habituellement. Du coup, on tâtonne et on manque un peu de réactivité. Dans le même ordre d'idée, la seconde petite perte des repères est que sur un camescope pro avec bague de mise au point, celle-ci est toujours positionnée en bout d'objectif et la bague des focales est proche de la monture. Ici c'est exactement l'inverse ! Il faut se déshabituer de ses réflexes antérieurs : ce n'est pas toujours simple.
Enfin, on peut critiquer la finesse des boutons du flanc gauche. En fait, ce ne sont plus des boutons, ce sont des pastilles ! Toujours un peu la même problématique : avec de gros doigts, l'ergonomie n'est pas optimale. Bon, évidemment, l'être humain s'adapte...
La sensibilité est annoncée à 11 lux à une vitesse d'obturation de 1/25 et une ouverture de f/3,5. La touche Gain, bien accessible et facile à manipuler, laisse une assez grande latitude de réglage par palier de 3 dB, 0 dB à +27 dB avec une possibilité de Gain Auto. Pas de torche ni de Nightshot.
On pouvait escompter du NEX-VG10 que sa sensibilité soit optimale grâce à son très large capteur. Mais elle est loin de l'être. Elle est passable : soit on ne voit pas grand chose, soit ça fourmille avec un réducteur de bruit inexistant ! Comme de plus, l'image est assez "dure", la tonalité générale est assez sombre.
Aussi, étant donné le prix du produit, on vous conseille ardemment d'investir par exemple dans la mini-torche Sony HVL-10NH(une centaine d'euros) de puissance 10 watts et d'un poids de 64,5 grammes. Cette mini-torche est fournie avec un adaptateur pour griffe de 22 cm de longueur. Ca ne sauvera pas toutes les situations car il s'agit d'une lampe de faible puissance mais cela sera mieux que rien ! Si la mini-lampe Sony ne vous convient pas, la seconde griffe du NEX-VG10 vous permet d'adapter toute autre lampe non Sony.
Les vues fixes obtenues avec le NEX-VG10 - disponibles en 14 Mp, 7,4 Mp ou 3,5 Mp,, en 3:2 ou 16:9 - ont une texture particulière : elles bénéficient de l'excellente qualité optique et de l'adoption du grand capteur APS-C. Saupoudrez le tout avec les facultés de jouer avec les portraits, et vous obtenez des clichés qui ne rivaliseront pas avec l'Eos 5D mais qui sont assez supérieurs à ce que nous connaissons du traditionnel mode Photo des camescopes grands-publics. Jugez plutôt avec les photos ci-dessous, toutes réalisées en 14 Mp. On bénéficie par ailleurs d'un élargissement de l'angle de champ avec le 18-200 mm fourni puisque la focale grand-angle descend à 27 mm en format 3:2.
Sur le reste, on retrouve des fonctionnalités assez classiques pour ce 14 millions de pixels : des vues fixes retardateur, Bracketing, mode Rafale, stabilisateur, gestion fine du mode Autofocus (AF ponctuel, AF continu) ou de la zone Autofocus (Multi, Spot flexible, Centre). On apprécie surtout la mesure "Flexible" qu permet de sélectionner une zone de mise au point. Petite déception, le Flash est absent (existe en option : Sony HVL-F58AM), de même la vidéo et photo simultanée n'est pas au programme. Il existe deux réglages spécifiques à la Photo : c'est l'anti-flou de mouvement et le Crépuscule sans trépied. Nous ne les avons pas essayés. De même, les réglages Opti Dyna/HDR Auto, le Diaporama ou l'agrandissement et bien sûr le réglage des Iso (de Iso 200 jusqu'à 12800 Iso en passant par Iso Auto), restent spécifiques au mode Photo.
C'est un peu le régime de maigreur puisque, hormis les prises micro et casque, le NEX-VG10 se contente d'une sortie mini-HDMI et d'une prise USB 2.0. L'essentiel me direz-vous ?! Oui, sauf que l'absence d'une simple sortie AV est très inhabituelle sur un modèle grand-public, et va en faire rugir plus d'un, je le sens. Quelle absurde contrainte technique (ou choix marketing !) peut bien justifier une telle absence ? Nous poserons la question à Sony...
Côté Lecture des images, on y accède via la pastille cerclée affichant le symbole Lecture. Bien sûr, sans écran tactile, l'appel des scènes est moins direct. Mais on s'y fait. Par contre, devinez donc comment on accède à la fonction Supprimer ? En enclenchant la touche Focus (!). Sony nous fait jouer aux devinettes, car cette mention est absente de la coque...
Côté montage, c'est Vegas Movie Studio HD Platinum 10, le logiciel Sony, qui est fourni avec le VG10. Un logiciel assez complet, petit frère de Vegas pro.
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