La série MV900 (*) de cette cuvée
2006 se compose de 4 modèles qui constituent l'entrée de gamme de Canon.
On ne note pas de changement radical par rapport
à la gamme 2005 (série MV800/MV830/850i). Les principales différences affectent
principalement l'augmentation de la puissance du zoom (de x20 à x25), l'adoption d'un écran
16:9 et la concentration de la majeure partie des fonctions dans un Menu (Func) accessible via un Joystick
situé - pour la 1re fois sur un camescope - à la base de l'écran. Cette nouveauté
ne relève pas du gadget mais témoigne d'une réelle tentative d'amélioration
de l'ergonomie.
La série MV900 est 50 euros moins chère
que la série MV800… qui n'était déjà pas très coûteuse
! Il est donc difficile de faire des reproches cuisants. D'autant que le potentiel est plutôt
légèrement supérieur (écran 16:9, puissance de zooming, Joystick…).
Pour autant, cela ne signifie pas que cette nouvelle gamme soit sans défaut, même en regard
de son prix attractif. Par exemple, le MV960 (idem pour le MV950) perd le bénéfice du
grand-angle dont
bénéficiait le MV850i. Malin, le fabricant laisse ainsi l'avantage à sa gamme
supérieure (MVX460)
qui lui, est bien équipé d'un tel grand-angle X0,7.
A noter la robe dont le coloris change selon le
modèle, ce qui évitera qu'on les confonde : argenté métallisé pour
les MV960/950, blanc argenté pour le MV930 et bleu métallique pour le MV900.
(*) Optura ZR700, ZR600, et ZR500 outre-Atlantique.
Même si le capteur est toujours un 800000
pixels classique avec une cible de 1/6 de pouce, il y a des petits changements par rapport à
la gamme précédente. Désormais le processeur Digic DV équipe toute la gamme.
D'après Canon, il concoure au naturel des couleurs en séparant les circuits vidéo
et photo.
Un mode 16:9 "amélioré"
fait son apparition, il utilise toute la surface du capteur. On y accède directement via une
simple touche. Ce mode permet d'ailleurs d'agrandir le champ (41 mm ou 43,8 mm, selon que le stabilisateur
est désactivé ou pas), ce qui est sensiblement mieux qu'avec l'ancien MV850i et son 44,2
mm. Un 16:9 amélioré se limite toutefois à la capacité du capteur : rien
à voir avec le 16:9 d'un Panasonic
GS400 par exemple. D'autre part, il n'existe pas de bague de filetage (voir chapitre "Zoom
et Focales"). Conséquence, pas de possibilité d'ajouter un grand-angle.
Le stabilisateur, numérique, ne décroche
un peu dans les mouvements latéraux et surtout son efficacité est sujette à caution
au maximum du zoom. Mais il vous dépannera dans la plupart des situations,activez-le quand même
!
L'objectif ne se couvre plus du capuchon classique
qu'on perd facilement mais d'un clapet manuel de fermeture, héritage des caméscopes DVD
DC10/DC20.
Rappelons que le nombre de pixels effectifs est
de 400000 en 4:3, et de 530000 en 16:9.
Viseur en couleurs 0,3'' sur toute
la gamme et doté d'un classique 123 000 pixels. Attention, contrairement à la gamme 2005
(série MV800), il n'est ni étirable ni relevable. Le réglage dioptrique, au-dessous, n'a pas été oublié.
Etant donné que le moniteur interne est
en 4:3, une image 16:9 s'affiche en mode Letterbox (barres noires en haut et en bas), du coup sans la
moindre déformation. Cette heureuse précaution n'est pas toujours prise par d'autres fabricants
qui sont alors contraints de déformer/rogner l'image 16:9 (parfois même sur l'écran
ACL lorsqu'il est en 4:3!).
Rappelons enfin que lorsqu'on ferme l'écran,
le viseur prend le relais. L'utilisation du viseur en lieu et place de l'écran, permet d'économiser
de l'énergie.
De grandes modifications : Canon rejoint Sony avec
un écran au format 16:9 (2,7'', 6,9 cm). La résolution ne change pas : 112 000 pixels.
Bien sûr, du coup, le mode 4:3 subit une taille d'écran plus petite (env. 4,4x3,4 cm, diagonale
d'environ 5,5 cm au lieu de 6,3 cm) puisqu'elle s'inscrit dans le cadre 16:9 (contrainte : des barres
noires à gauche et à droite). Ouverture sans difficulté.
Les touches situées sous l'écran
sont assez nouvelles bien que partiellement "inspirées" des écrans Sony des
gammes 2004 et 2005.
Canon semble avoir retenu les critiques car aucune
fonction ni logement pour carte mémoire ne pose de problème d'accessibilité une
fois l'écran fermé. Et pour cause, derrière l'écran, c'est le vide : aucune
fonction, aucun bouton. Il faut dire qu'une partie des fonctionnalités est présente sur
l'écran lui-même comme l'accès au mode Wide, la mini-lampe, certains effets, la
touche Func et le fameux Joystick d'accès aux réglages manuels.
Il n'existe ni report de zoom ni 2e start/stop
(dommage c'est bien commode) mais un intéressant Joystick très rapide d'utilisation. Il
permet d'accéder à la mise au point ou à l'expo, en un éclair et surtout
en cours de tournage, sans "chercher" la fonction dans un Menu ou à l'arrière
du camescope. Innovant !
Dernière amélioration : un indicateur
de niveau (débrayable), divisant l'écran en deux sections horizontales égales.
Un peu gadget, à voir avec l'usage.
Avec la batterie fournie (BP-2L5), l'autonomie
oscille autour de 55 minutes réelles environ avec écran. C'est "standard". Vous
pouvez bien sûr acquérir une batterie optionnelle.
Contrairement à Sony ou JVC, on ne peut
pas visualiser précisément le temps d'autonomie restant ou de charge en cours. On se contente
d'un symbole approximatif. A noter : la charge nécessite 130 minutes environ.
Evidemment, le chargeur est intégré,
il monopolise donc le camescope durant la charge. Il existe toutefois un chargeur autonome optionnel
de référence CB-2LTE/CB-2LW.
La griffe porte-accessoires n'est toujours pas
présente, comme sur la gamme 2004. Elle permettait d'y glisser un micro ou un flash. En outre,
aucun des 4 modèles de cette gamme ne comporte de flash intégré.
La K7 des MV960 et consorts s'extraie par le bas,
On est donc éventuellement gêné lorsqu'on souhaite changer de cassette alors qu'on filme sur
trépied ou lorsqu'on pose son camescope sur une simple table.
L'appareil se tient bien en main et les commandes comme celle du zoom, tombent naturellement sous les doigts. Le MV960 reste léger (380 g nu, plus léger que son prédécesseur) et peu encombrant (49x92x115 mm), en voyage notamment. On regrette toutefois l'absence de double commande start/stop sur écran (comme chez Sony) dans la mesure où la logique de l'ergonomie des réglages aurait été respectée jusqu'au bout.
Si l'on ne veut pas laisser l'automatisme se débrouiller seul, l'accès à la mise au point ou à l'expo, sont facilités et peuvent même être ajustés dans des situations de semi-urgence.
Par contre, nous avons observé quelques traces de doigt sur l'objectif ! Elles sont dues entre autres à la faible protection de l'objectif.
Le délai de déclenchement est immédiat, ce qui permet de ne rater aucune prise.
L'accès aux réglages s'opère
via la touche Func et la manette en forme de Joystick.
En marge du mode tout-automatique, globalement
fiable, on dispose de 8 modes Programmes AE (+ mode Auto) dont Portraits, Sports, Plage... En revanche,
l'exposition n'est secondée d'aucune touche contre-jour. Dommage.
A noter l'existence d'un mode Easy, permettant
à l'utilisateur de bloquer quasiment tous les paramètres du camescope pour en faciliter
l'usage.
La série MV900 dispose de plusieurs réglages
manuels. Pas ou peu de boutons mais un Menu ("Func") à l'accès pratique puisqu'il
se situe au bord inférieur de l'écran, secondé d'un bouton-poussoir de sélection.
Il en résulte un réglage manuel de
la mise au point ou de l'expo bien plus facile qu'avec un réglage par écran tactile (Sony)
ou par un autre système"primaire" existant. En fait, le réglage est facilité
par l'accès immédiat au Joystick, très bien positionné !
Seuls le mode Wide et l'accès à la
mini-lampe sont affublés de boutons physiques, pour qu'on puisse les activer dans l'instant.
On peut modifier le rendu des teintes ("Tons
Chair doux", "Neutre" ou "Eclatant") au moyen d'un réglage du Menu.
Bien entendu, la balance des blancs est débrayable
(2 positions préréglées + manuel) pour obtenir la température de couleurs
idéale souhaitée. Elle nous a paru fiable dans l'ensemble, en la laissant sur Auto.
Petite nouveauté de cette série MV900,
la faculté de choisir sa vitesse de zoom. Ce changement s'opère dans le Menu (Config
caméra, Vitesse de zoom). On peut opter pour une vitesse constante lente (vitesse 1), moyenne
(2), rapide (3) ou variable. Dans ce cas, la progressivité du zoom est un peu difficile, surtout en
dézoomant, d'où l'intérêt de disposer de plusieurs vitesses..
Le zoom passe à x25 sur toute cette gamme
(au lieu de x20 et X22 sur série MV800). A la vitesse la plus rapide, 3 secondes à
peine sont nécessaires pour balayer l'ensemble des focales, autrement dit le zoom est plutôt
rapide à sa vitesse maximale. Et 20 secondes à la vitesse la plus lente.
Le champ s'obscurcit légèrement au
maximum du zoom, ce qui est normal, l'objectif étant bien moins lumineux à 1095 mm qu'en
grand-angle ! Les chiffres de l'ouverture en attestent : f/4,4 contre f/1,8. Pas de bruit de zoom à noter.
L'équivalent 24x36 varie de 49,8 à
1245 mm en 4:3, et de 41à 1025 mm en 16:9, sans stabilisateur (43,8-1095 mm avec). En mode photo
: de 43,6 à 1090 mm. C'est moins bien (en 4:3) qu'avec la précédente gamme MV800.
On ne peut pas acquérir de grand-angle additionnel (comme le Canon WD-28) car il n'existe aucune bague
de filetage sur la série MV900 / 930 / 950 / 960. C'est bien regrettable.
Les
images ci-dessus sont prises en 16:9 avec stabilisateur, soit un équivalent grand-angle de 43,8
mm.
A droite, le même point de vue au zoom x25, zoom extensible
à x1000 (*) mais on s'en passera aisément. La focale équivalente est ici de 1095
mm ! Inutile de dire que la stabilité est un peu délicate comme en atteste notre
vidéo. Le stabilisateur numérique compense avec les limites propres à l'importance
de la focale...
(*) x800 pour MV930 et MV900.
Le moins qu'on puisse dire, c'est que le Canon
pousse vraiment à utiliser le mode 16:9. Car lorsqu'on scrute attentivement ces images, on s'aperçoit
à quel point le mode 4:3 (vue de gauche) prive le spectateur des personnages situés aux extrêmes
bords du cadre. Ils apparaissent sur la vue B (vue de droite) : à gauche, une femme qui s'abaisse à hauteur
de la tête de la petite fille, et à droite une autre femme (celle qui se retient de rire)
qui n'est plus coupée.
Nota Bene : ces deux images sont
celles d'une même photo papier filmée par le Canon MV960, en 4:3 puis en 16:9. l'image
est capturée et reproduite dans son format intégral.
Le micro, situé sous l'objectif, capte malheureusement
distinctement les bruits aigus de fonctionnement de la section magnétoscope, sans doute en raison
de la proximité avec le logement cassette. On entend ce grésillement typique plus ou moins
fort (auditionner
notre vidéo).
Côté petits détails, paradoxalement,
ce sont les modèles les plus évolués (MV960 et MV950) qui ne disposent pas de prise
Micro ni casque alors qu'une prise micro équipe les modèles entrée de gamme, peut-être
pour leur donner plus d'atouts.
La restitution de la voix humaine est correcte,
sans plus, avec des graves relativement assourdis.
Les Canon exploitent une carte SD mais qui n'est pas fournie. La résolution Photo - en mode UltraFine - peut aller jusqu'à 1024x768, à défaut 640x480. Comme partout, on dispose de 3 niveaux de qualité : Superfin, Fin, Normal. De quoi engranger 13 à 84 images avec une 8 Mo. Parmi les quelques possibilités photos (moins nombreuses que sur la gamme 2005), le retardateur, la mise au point selon 3 positions (Off,Centre, ou AiAF) et le mode vidéo très compressé sur carte mémoire en 320 x 240 ou 160 x 120. Mais on ne peut enregistrer que 10 à 30 secondes (!) avec une carte de 8 Mo...
Le MV900 est le seul à ne pas disposer de logement pour carte mémoire, ni même à pouvoir enregistrer des photos sur la bande (d'autres modèles ont cette possibilité en 640 x480 pixels).
Canon MV960 (1024x768) et APN 5 millions de pixels (1280x960)
La résolution 1024x768 accuse le coup, ce qui est normal. A droite, un point de comparaison avec un APN dans une résolution proche en 1280x960 pixels.
La qualité en basse lumière est assez mauvaise sur l'ensemble de la gamme MV900 avec des images aux couleurs un peu fades, compte tenu des limites de la performance d'un capteur 1/6'' dans l'obscurité. C'est dommage mais ce n'est pas anormal.
L'autofocus a même parfois du mal à suivre dans ce contexte. Mais la concurrence ne fait pas vraiment mieux. Seuls les MVX460 et MVX450 promettent une meilleure sensibilité.
L'alternative est de placer l'obturateur Auto lent sur On pour éclaircir un peu l'image, mais dans ce cas, le fourmillement est plus important. Cela dit, ce réglage ne produit pas d'effets de saccades car cela joue uniquement sur l'amplification du gain.
Accessible depuis le Menu, le Canon MV960 a simplifié son dispositif Nuit avec un seul mode correspondant à 2 lux. Celui-ci - à l'inverse de l'activation de l'obturateur Auto lent - provoque un effet de saccade car il fait appel à une vitesse lente d'obturation de 1/6''. Une Led blanche, autrement dit une mini-lampe d'appoint (*) - peu puissante comme souvent (3W apparemment) - est déclenchable manuellement depuis la touche Light située sous l'écran. Elle ne fera pas de miracle, c'est une mini-lampe de dépannage pour filmer des sujets (très) proches, dans l'obscurité.
La connectique du MV960 se compose d'une entrée/sortie
DV et d'une entrée/sortie analogique (*), et prise USB (**). Le transfert de la vidéo
s'effectue avant tout par le câble Firewire. Attention,
les prix étant tirés vers le bas, le câble DV n'est jamais fourni, il faut l'acquérir
au moment de votre achat. En revanche, pour une fois, la K7 est fournie sur les MV960/MV950.
Autre tendance, l'obligation d'acquérir
un câble spécifique mini-jack/s-vidéo si l'on veut se connecter en Y/C car il n'y
a pas de connecteur physique Y/C (Canon n'est pas le seul à ne pas le prévoir). .
Bonne nouvelle, avec le MV960, on peut facilement
enregistrer un signal sur le camescope, l'entrée DV se commute alors automatiquement dès
l'instant où vous êtes en mode Play. De même, côté analogique, la sortie
audio/vidéo peut se transformer en entrée analogique. La fonction de conversion
directe du signal (Pass Through) est également au programme.
Les MV960, 950 et MV930 sont munis d'une prise
USB qui permet de transférer le contenu de la carte mémoire sur un ordinateur. Il s'agit
d'une USB-2, plus rapide en transfert que l'USB 1 tout en restant compatible.
Pas de montage programmé sur ces modèles
Canon, juste une possibilité d'insertion.
En revanche, un kit comprenant le logiciel Pinnacle
9 (avec une sacoche et une K7) est fourni avec le caméscope. Heureuse initiative dont sont toutefois
privés les MV930 et MV900.
Modèles fournis par ailleurs avec le logiciel
DIGITAL VIDEO SOLUTION DISK pour Windows et Mac (sauf MV900).
(*) Les autres modèles MV950,
930, 900 n'ont aucune entrée vidéo (mais les sorties sont bien présentes, cela
va de soi).
(**) Seul le MV900 est dépourvu de toute
prise USB et de mode Photo d'ailleurs.
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