A côté des caméscopes "familiaux", il existe des appareils plus
spécialisés, adaptés aux situations ou l'usage des caméscopes
généralistes n'est pas indiqué. En particulier, la captation des
activités sportives, dans des milieux plutôt hostiles pour
l'électronique standard, nécessite des protections particulières. Oregon Scientific propose ainsi une petite gamme de caméscopes
d'extérieur (Outdoor) peu coûteux. Nous allons rapidement examiner le
premier modèle, le ATC2K, qui tente beaucoup de monde car on le trouve
sous la barre symbolique des 100 euros !
Pour les habitués des caméscopes généralistes, c'est un choc assez
rude ! La construction est très basique : un capteur minuscule derrière
un petit objectif fixe (probablement une simple lentille en plastique),
un petit écran LCD agrandi par une protection transparente qui
fait loupe, trois boutons sécurisés par une membrane en caoutchouc et le
compartiment arrière. Tout ceci est bien protégé des chocs et des
projections par des renforts en plastique plus ou moins rigides selon la
partie : l'avant est plutôt souple, le corps plutôt rigide.
Le compartiment arrière, fermé par un bouchon vissé et étanche,
renferme l'emplacement pour carte SD, pour les deux batteries ou accus
AA, le port USB et le port vidéo.
Et c'est tout : pas d'autre bouton de réglage, pas d'écran, pas de télécommande, pas de batterie ou de chargeur.
Attention, ce modèle n'est pas réellement étanche, mais est conçu pour
résister aux projections. Le ATC3K, un peu plus cher, est vendu comme
réellement étanche.
Avec trois boutons, il ne faut pas s'attendre à une grande
complexité. Celui de gauche est dédié à la mise en route ou à la
validation dans le menu, celui du milieu au déclenchement ou l'arrêt
de l'enregistrement, celui de droite à la navigation dans le petit menu.
Pour les réglages, c'est franchement laborieux car l'écran est
minuscule, peu lisible et les boutons sont très durs. On choisira une
bonne fois pour toute le mode vidéo (nous n'avons essayé que le plus
qualitatif, en 640 x 480 x 30 ips), le réglage de l'heure,
l'enregistrement du son (On/Off). Truc énervant : l'écran n'est pas
dans le sens de la lecture, mais dans l'axe du caméscope. Il faut donc
tenir l'engin de côté pour décrypter les indications, et les boutons ne
sont donc plus bien placés.
Avantage de ce type de caméscope : pas de réglage de prise de vue.
La focale est fixe, la mise au point aussi : tout est net de 1,5 m à
l'infini. L'exposition est automatique.
L'écran ne fournit aucune indication sur l'image : il se contente de
montrer le temps qui reste pour filmer, selon la place libre sur la carte,
ou la durée depuis le début de l'enregistrement lorsqu'il est en cours.
Le premier défi est donc de cadrer. Rien ne vous indique ce qui va
être capté. A vous de deviner, selon l'orientation du caméscope, ce qui
ressortira sur l'image. Dans les conditions de tournage habituelles
pour ce genre de caméscope, faire l'horizontale est un défi ! Du coup,
les plans ratés sont nombreux et on ne le sait que revenu devant
l'ordinateur... Une méthode possible est de se placer devant l'appareil, à la place de l'objet à filmer, en regardant le
capteur à travers l'objectif pour voir si celui-ci est dans l'axe. Pas
évident.
Pour bénéficier d'un écran, il faut passer au modèle ATC5K, qui est environ deux fois plus cher.
La fixation d'un tel appareil est primordial. Que ce soit en VTT, en
spéléo ou autre activité qui bouge, il faut s'assurer que l'objectif
reste dans le bon sens et que l'appareil ne se décroche pas. Une
bague enserre strictement le corps de l'appareil et se retrouve bloquée
lorsque le bouchon est vissé à l'arrière. Le pied, en partie en acier,
est solidaire de cette bague et se prolonge avec une système de
fixation sécurisé.
Ensuite, des accessoires sont fournis : bague serrante pour fixer
autour d'une barre (environ 30 mm de diamètre), bande caoutchouc pour
une fixation serrée sur un casque plein ou autre, bandes "velcro" courte et
longue pour une fixation sur un casque ajouré ou autre système. Ces
systèmes de fixation font le grand intérêt du pack. On peut regretter
toutefois l'absence de pas de vis standard pour des fixations plus
conventionnelles.
A noter que ce sont des fixations rigides, pas des suspensions ou
autre système un peu stabilisant. Le caméscope, non pourvu de
stabilisateur, retransmet donc fidèlement toutes les vibrations.
Un petit micro se trouve sous l'objectif. Il ne prend pas le son du
caméscope vu que ce dernier n'en émet aucun. Mais la qualité est
médiocre et ce qui se passe sous l'appareil est nettement favorisé, alors que ce qui se passe devant l'objectif est peu audible.
Les vidéos sont enregistrées dans des fichiers AVI, encodées en
MJPEG à 4,5 Mbits/s et l'audio en μ-Law 2:1, Mono, 8,000 Khz. La
compression est donc très forte, aussi bien pour l'image (c'est du JPEG
en compression 50 fois) que pour l'audio.
Les fichiers sont lisibles par tous les ordinateurs, les codecs
utilisés étant très peu exigeants. QuickTime n'a aucune difficulté pour
lire ce type de fichiers. Le montage ne posera donc donc pas de
problème, à condition de bien se souvenir que ce n'est pas un vrai
format vidéo comme le DV, et que la taille et la fréquence d'image
s'accommoderont mieux de réglages NTSC que PAL.
Le modèle ATC2K, vieillissant, n'accepte que des cartes SD, et pas
SDHC. La capacité maximale est de 2 Go, mais c'est bien suffisant.
Surtout que rien n'empêche de multiplier ces cartes très peu coûteuses
si besoin (on en trouve à moins de 10 euros).
Sautes d'image, à se demander si les 30 images par seconde sont bien
là, exposition changeant brutalement, absence de détail. On a vraiment
l'impression que le caméscope est prévu pour du 320 x 240 à 15 ips et
que le reste est "gonflé". Réflexion d'un enfant qui regarde les vidéos à l'écran : "on dirait comme les
vieux films muets, mais en couleur" ! Le son est mauvais, mais ça n'est
pas le plus grave : rares sont les pistes audio d'origine qui resteront
pour ce genre d'image.
Si on ajoute un cruel manque de dynamique du capteur (hautes
lumières cramées et ombres bouchées se disputent dans un même image),
une gestion
des contrastes médiocre et une compression trop forte qui termine le
massacre, le résultat est mauvais. Les téléphones mobiles équipés d'une
fonction vidéo font mieux et les APN compacts donnent des résultats
bien meilleurs. Même pour YouTube, ça risque d'être insuffisant.
(image tirée d'une vidéo prise en 640 x 480 x 30 ips)
Seul avantage de cette qualité d'image : pas besoin de flouter les
visages ou les plaques d'immatriculation, le caméscope fait ça tout
seul ! :-/
Deux sorties sont disponibles à l'arrière
: une connexion USB miniA (le câble est livré) et une sortie vidéo
composite+audio mono, avec le câble livré. Cette sortie vidéo permet de
regarder les plans tournés sur une TV standard, à l'aide d'un menu
écran piloté par les deux touches de l'appareil. Pas pratique du tout...
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