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Comment bien trier ses séquences vidéo ?

en pratique

 

06 septembre 2009 par Thierry Philippon - Mis à jour le 01 août 2023

 

chutier

La nécessité de trier ses séquences est toujours un thème important en 2023, même si peu d'utilisateurs débutants s'en donnent la peine. Seule la frange des passionnés et dans une moindre mesure, celle des adeptes du montage soigné, ont compris l'importance du tri. Ce dossier pratique vous en présente les différentes étapes (vous pouvez les tenter toutes ou seulement quelques-unes), depuis la prise de vues jusqu'au montage, et même après... Si, si...


bouton enregistrement

Mon premier conseil : avant même de presser le bouton Enregistrement, dites-vous que vous êtes en train de trier ! Ben oui ! Plus vous multipliez les scènes sans préparation, filmées dans la précipitation, plus vous compliquez le tri ultérieur de vos images. Les énormes capacités de stockage actuelles, du fait de la contenance toujours plus grande des cartes mémoire (128, 256, 512 Go...), font qu'on filme trop et pas toujours très bien en plus... :)


En fait, tout au long des étapes de prises de vues, de capture et de montage, le tri devrait être une préoccupation de tous les instants. Ceux qui ne trient pas en payent le prix, en termes temporels (temps passé a posteriori), ou qualitatifs (une multiplicité de séquences non triées peut conduire à négliger de bonnes séquences). Toutefois, la nécessité du tri n'est pas identique d'un utilisateur à l'autre. Ainsi, l'urgence d'un tri se fait moins sentir si votre activité filmique se cantonne à trois tournages par an pour 30 minutes d'enregistrement que si vous filmez régulièrement toute l'année des grandes quantités d'images !


Deux profils d'utilisateurs sont réellement concernés par un grand ménage des rushes. D'une part, les vidéastes qui filment beaucoup et bien. D'autre part, ceux qui filment beaucoup et de manière un peu désordonnée. Voyons tout cela.



> LIRE LA SUITE : Trier ses séquences sur place

Trier ses séquences sur place

trier ses séquences vidéo

Autrefois, avec un camescope à bande, le tri et donc son corollaire, la suppression d'une ou plusieurs séquences, était quasiment exclue au tournage car les fichiers n'étaient pas séparés. Supprimer une séquence engendrait de réenregistrer sur la séquence supprimée. Peine perdue ! Aujourd'hui cela devient tout à fait possible. Le but est de supprimer des séquences pour gagner de la place sur la carte mémoire ou alléger le travail de montage lorsqu'on se retrouvera devant l'ordinateur.


La suppression a toutefois un inconvénient, celle de rompre la suite chronologique des numéros de fichiers et la nature ayant horreur du vide, de "mélanger" la chronologie. Ainsi dans le trou laissé vacant par une suppression, certains systèmes placeront toute nouvelle séquence que vous enregistrez. Même si votre logiciel de montage gérera tout cela sans trop d'inconvénients, supprimer ses séquences au tournage n'est peut-être pas une si bonne idée que cela. Sans compter le risque d'erreur, c'est à dire de supprimer une bonne séquence et de laisser la mauvaise !



(Comment bien trier ses séquences vidéo ?)

Trier ses séquences dès l'importation

importer inutile
Lors de cette étape, le tri consiste simplement à éviter d'importer (capturer) les séquences inutiles car il est illogique de stocker l'intégralité des prises de vues si vous ne comptez pas les utiliser toutes ! Cette démarche se justifie pleinement parce que le poids des fichiers - particulièrement en 4K à des fréquences de 50p où le débit augmente - encombre inutilement le disque dur de votre ordinateur. D'autre part, pourquoi perdre du temps par la suite à supprimer les vues inexploitables, alors que vous pouvez le faire en amont ? Seul revers de la médaille, un plan ignoré à la capture alors qu'il était excellent, risquera d'être définitivement "oublié".
trier ses séquences

Lors de l'importation des rushes, on peut facilement sélectionner les fichiers destinés à être importés sur le PC (ou le Mac). En effet, chaque clip est souvent accompagné d'une case à cocher sur / sous / dans l'imagette du clip. Soit on coche les cases une par une en retenant uniquement celles qu'on veut, soit on les coche toutes d'un coup en ne déselectionnant que celles dont on ne veut pas.


tri à la capture

Autre méthode qui dépend du logiciel utilisé : on fait glisser un rectangle de sélection autour des plans qu'on veut garder (s'ils sont adjacents) ou sinon, on sélectionne les imagettes une après l'autre, par un raccourci clavier (touche Commande). Les plans sélectionnés s'affichent alors d'une façon distincte des autres, par exemple avec une bordure jaune (ici sur FCPX, idem sur iMovie). Au passage, les logiciels les mieux conçus mémorisent les plans importés, et ne vous les présente plus une seconde fois. C'est très pratique !


Pour être sûr que le clip est à importer ou pas, il est souvent souhaitable d'en lire au moins les premières secondes dans la fenêtre de capture. Selon le logiciel, la lecture est plus ou moins souple, parfois le clip ne s'affiche que dans une fenêtre de taille limitée. Si le clip est insignifiant ou résulte d'un déclenchement accidentel, ignorez-le en décochant la case ou en ne le sélectionnant pas. Si vous avez un nombre limité de plans ratés, on vous conseille de cliquer sur "tout sélectionner" puis de décocher les clips non retenus.


Seul inconvénient de ce tri sélectif, l'incapacité de capturer une section délimitée d'une séquence. En effet, chaque séquence est constituée d'un fichier indivisible. Même si cinq secondes vous intéressent sur un fichier de cinq minutes, vous devez importer les cinq minutes de rushes !



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Organiser ses séquences dans le chutier

favoris
 

Classer ses séquences au niveau du chutier, avant tout montage, est plus qu'utile. Le mode de tri le plus classique - généralement boudé par les pros mais parfois utile - consiste à classer ses plans en fonction de leur qualité. Selon le logiciel, on peut souligner les bons plans d'une certaine couleur, leur affecter des commentaires (Mauvaise prise, Bonne prise, Meilleure prise…) ou leur attribuer des notations sous forme d'étoiles par exemple, ou encore les classer en Favori comme on classe ses pages Web préférées.


On rejoint ainsi la philosophie des anciennes fiches de dérushage. Mais on peut aussi considérer que ce type de classement est une grosse perte de temps, d'autant que la suite du montage peut venir nuancer les premières annotations. Ainsi un plan qualifié de "très bon" raccordera peut-être moins bien qu'un plan assez proche annoté "moyen" mais qui offre un meilleur enchaînement ! Bref, les qualifications de plans ne sont pas forcément à suivre au pied de la lettre.


  trier ses séquences  
 

Une stratégie de tri complémentaire consiste à classer ses séquences dans le chutier en autant de dossiers que votre film comporte de "sections". En clair, le vidéaste ordonné pourra créer "x" dossiers distincts pour un voyage ayant comporté "x" étapes différentes. On peut parfaire le dispositif si le montage suit une chronologie précise en faisant précéder chacun des noms de dossiers par les chiffres 00, 01, 02, etc. en fonction de l'ordre dans lequel ces étapes apparaissent dans le montage. En effet, une présentation du chutier quelque peu "normée" avec une logique de lecture occidentale - la première étape chronologique en haut, la dernière en bas - permet de retrouver ses plans plus rapidement.


 
  informatisation  
 

Avec l'informatisation des fichiers, les plans sont devenus des numéros qui se suivent, souvent précédés d'un même identifiant (ex GX014654, GX014655, GX014656...). Impossible de repérer un plan d'un autre par son nom dans une liste devenue anonyme. C'est pourquoi tous les logiciels de montage proposent aussi un affichage par "icone", offrant une visualisation de chaque plan sous la forme d'une "imagette".


Certains utilisateurs parviennent à se repérer ainsi. Problème de l'imagette : elle n'est pas forcément représentative de la séquence puisqu'elle ne montre que la première image du fichier (certains logiciels proposent de modifier l'imagette mais ils sont rares). En outre, s'il existe plusieurs plans quasiment identiques du même sujet, les imagettes seront elles-mêmes identiques ou presque.


 
  renommage  
 

Une astuce possible est de renommer ses fichiers "par groupes thématiques". C'est-à-dire que si nous avons filmé des chauve-souris sous tous les angles et que nous obtenons 20 plans différents (tous intéressants), nous renommons ces 20 plans "chauve_01", "chauve_02", "chauve_03", etc. Si par la suite, nous dénombrons 10 plans se rapportant à un monument visité, nous renommerons nos plans "monument_01", "monument_02", "monument_03", etc. Renommer un groupe de plans est assez rapide grâce à l'exécution d'un script semi-automatique. Parmi les systèmes de renommage existants, on peut citer sous Windows, Lupas rename, ou sur Mac, le script de renommage de fichiers disponible sous Mac, simple et surtout, efficace.


 


(Comment bien trier ses séquences vidéo ?)

Trier ses fichiers une fois le montage terminé

archivage

Le tri peut se poursuivre une dernière fois... lorsque le montage est achevé. Trier revient ici à distinguer les fichiers à conserver de ceux dont on peut se débarrasser.


La stratégie de chacun dépend de sa propre capacité de stockage, du poids des rushes capturés, et de la quantité de montages qu'on effectue dans l'année. En effet, le comportement va différer du tout au tout pour l'utilisateur qui ne pratique qu'un seul montage en 1080p par an, et qui ne capture que 5 Gigas de rushes et le vidéaste qui génère plusieurs projets par an de 300 à 500 Go de données chacun. Un chiffre assez rapidement atteint en 4K/50p pour de gros projets...


La variété de comportement des utilisateurs entre aussi en ligne de compte. Certains ne gardent aucun rush ni montage, considérant qu'une simple gravure du montage sur DVD (ou Blu-ray) ou une carte mémoire entreposée sur une étagère, suffit pour la postérité. Et inch Allah !


pcloud

Les plus précautionneux doublent sur le Nuage, ce qui est une sage précaution, pas forcément très chère. D'autres conservent absolument tout (rushes, fichiers de montage, fichiers de rendus) en double exemplaire ! D'autres encore vont préférer opérer un "tri sélectif" en ne retenant que les fichiers capturés correspondant aux séquences montées.


On trouve aussi toutes les variantes imaginables entre ces profils... ! Conserver tous ses montages sur deux supports distincts de préférence, me semble la meilleure solution, accompagné de rushes isolés qui ne font partie d'aucun montage.



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Trier avec l'aide d'un catalogueur vidéo

iDive

Dès la capture, on peut aussi trier ses séquences à l'aide d'un outil logiciel tel qu'un catalogueur vidéo (entre 30 et 70 euros, hors freeware). La logique est proche de celle d'un catalogueur photo (tel que LightRoom d'Adobe) excepté que les catalogueurs vidéo sont nettement plus rares, même sous Windows. L'intérêt d'un catalogueur vidéo est de classer ses vidéos dans une base de données en affectant à chaque groupe de séquences, voire à chaque séquence, des mots-clés, ou une description. On peut ensuite retrouver une séquence isolée, avec une plus grande facilité. Il suffit par exemple de saisir le mot "vacances" pour afficher toutes les séquences se rapportant à ce thème.


cassetteDV

Un catalogueur vidéo sait aussi capturer vos vidéos, peut les éditer sommairement et exporter vos données si besoin.


L'inconvénient des catalogueurs est que la logique sur laquelle ils reposent nécessite un esprit méthodologique cartésien, presque "monomaniaque". En effet la cohérence de l'ensemble repose sur une rigueur de nommage. Par exemple, si on commence à identifier ses séquences de "voyage" par le mot "voyage" puis qu'on s'avise de nommer les scènes de l'année suivante par le terme "étranger", on a toutes les chances de rater son catalogage ! Or sur de nombreuses années, il n'est pas toujours facile de conserver une parfaite constance. Personnalités lunatiques et désordonnées, s'abstenir !



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Conclusion

trier
Trier ses rushes (ou ses images une fois montées) est essentiel pour tout un tas de raisons, toutes aussi valables les unes que les autres : simplification du montage, poids moindre des rushes sur le disque dur ou le SSD, meilleure qualité du travail, et moindre prise de tête... En plus, ça n'a rine de très compliqué. Vous hésitez encore ? :) Essayez...


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