Test Isaw Extreme Play
L'actioncam épuré à écran intégré
07 avril 2015 par Thierry Philippon
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Isaw Extreme Play
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Prix fabricant : 349 Euros |
Bien que présente depuis fin 2012, la marque coréenne Isaw n'est pas la plus connue des caméras d'action. La marque Isaw propose également la rotule motorisée BlackBolt, présentée dans nos colonnes. S'inspirer d'un leader pourrait sembler un comportement moutonnier. Mais la marque GoPro a elle-même favorisé cette démarche suiviste : d'abord en propulsant presque seule - avec le succès qu'on lui connaît - un concept de petite caméra cubique sportive sur le devant de la scène. Un concept qui stimule la concurrence depuis quelques années, et ça ne vas pas s'arrêter puisque les estimations de gfk pour la France en 2015 font état de 330.000 ventes. Ensuite GoPro fait payer cher ses caméras et inclut ses accessoires avec beaucoup (trop) de retenue, favorisant les packs "tout inclus" et la guerre des prix. Enfin - et la GoPro Hero 4 semble en attester - un certaine panne d'imagination de GoPro pour améliorer son produit permet à la concurrence de parvenir à s'approcher au plus près des caractéristiques de la GoPro. |
Isaw est donc clairement dans l'imitation du concept GoPro. Il s'en cache à peine, fournissant même des éléments de comparaison avec la marque californienne sur le plan de certaines fonctionnalités ou des accessoires. J'y reviendrai tout au long de l'article. La caméra permet d'enregistrer des vidéos en 1080p à 60 /images/sec, sous l'égide d'un capteur 12 millions de pixels. Proposé à 349 euros, le modèle Isaw Extreme Play pèse 110g sans "coque" / 190g avec coque et mesure 61 x 43 x 32 mm. Kerpix, un spécialiste des accessoires bien connu de nos visiteurs (Tamrac, Cullmann, Kenko, Lenspen, Cotton Carrier, entre autres), en devient d'ailleurs le distributeur exclusif pour la France. Pour le moment, seul la version Extreme - qui est la plus complète - semble proposée. |
L'iSaw est fournie avec un nombre d'accessoires conséquents et même originaux pour certains. Pour une caméra embarquée, les accessoires et autres moyens de fixation sont vitaux. AEE n'est pas à la hauteur du catalogue de GoPro ou de Sony, mais Isaw joue la carte de l'originalité : ainsi aux côtés de la pochette de transport ou du caisson étanche, on trouve une mini-ventouse, et une poignée dite "selfie" (non-télescopique). Cette dernière s'avère bien pratique, pas forcément pour faire des selfies d'ailleurs mais plutôt pour tenir fermement la caméra et hisser l'Isaw à des endroits difficiles d'accès. On trouve aussi un "caisson ajouré" qui est une solution intermédiaire utile entre la caméra nue et la caméra dans le caisson étanche puisqu'elle permet de fixer tout accessoire. En revanche, on ne retrouve pas dans ce pack les traditionnelles fixations adhésives plates ou courbes pouvant être fixées sur une surface plane ou incurvée (sur un casque, planche de surf). Mais place au test ! |
Le test de l'Isaw Extreme
La taille, le poids, sont souvent mis en avant par les fabricants ou les revendeurs. Examinons de près. L'Isaw n'est pas bien grosse, mais la Kodak SP360 et la Sony HDR-AZ1VR ou encore la PNJ AEE S70, font respectivement 103, 63 et 56 grammes, soit un poids toutes trois inférieur à l'Isaw, crédité de 110 grammes sans coque (190 grammes avec). Côté mensurations, les 61 x 43 x 32 de l'Isaw sont légèrement au-dessus des 41,1 x 50 x 38 mm de la Kodak et même de la GoPro Hero 4 Black Edition qui est (très) légèrement plus petite : 60 x 42 x 30 mm. Même la comparaison avec la PNJ se discute (par rapport à l'Isaw) puisque cette dernière revendique 77 × 46 × 19 mm. Mais là encore, on est dans des batailles de cheveux en quatre qui n'ont a priori que (très) peu d'incidence sur le choix du consommateur. |
Une certitude pourrait séduire le débutant ou au contraire effrayer l'utilisateur aguerri : d'aspect extérieur, la Isaw est très peu boutonneuse par rapport à la PNJ. Moi j'aime bien. La mise en route est assez longuette, mais le déclenchement est tellement immédiat (par le même bouton, pas comme chez PNJ !) que l'on se laisse presque surprendre. A noter qu'on peut supprimer l’indicateur LED (le tally), une intention louable, si l'on veut passer relativement inaperçu. Globalement, on a affaire à une caméra très intuitive, le recours au manuel étant quasiment inutile. Si vraiment vous y tenez, préférez le pdf téléchargeable (bien qu'il soit légèrement différent) depuis le site Isaw au manuel papier, dont les caractères sont passablement petits... |
Le capteur de l'Isaw est un capteur dont les spécifications et l'ouverture ne sont pas précisées (c'est une manie chez les fabricants d'actioncam !) mais après recherche, il s'agit du capteur Sony Exmor de cible 1/2,33'' et d'une résolution de 12 Mp, identique à celle d'un PNJ ou d'un Sony, procurant un résolution photo de 4000 x3000 (UXGA). On suppose néanmoins qu'il s'agit d'un capteur . La stabilisation est absente contrairement à Sony, et c'est bien dommage, mais le défaut est le même chez GoPro ou PNJ. La cible privilégiée des randonneurs que chouchoute Sony, n'est donc visiblement pas celle d'Isaw et se rapproche plus de l'esprit GoPro. Notez tout de même qu'aujourd'hui la stabilisation logicielle permet de compenser toute sorte de tremblement, avec un succès fréquent. L'objectif n'est pas protégé et est plutôt protubérant, il faudra donc conserver sur soi un petit chiffon doux et avoir le quasi réflexe de nettoyer l'objectif avant utilisation. On s'y fait. Le bloc optique ne pivote pas, à l'inverse de celui de la Drift par exemple mais incliner la caméra est assez facile avec les accessoires proposés. Enfin pas de zoom optique mais un zoom numérique (x4) de piètre qualité que je ne vous recommande pas d'utiliser, d'autant qu'il est indisponible dès que vous êtes en mode "High Speed". Une caméra d'action est faite pour filmer au grand-angle. Point barre. Cela dit, une distance minimale est à respecter, de l'ordre de 20 à 30 cm, pour être sûr d'être net du 1er plan à l'infini. |
Comme chez Gopro ou d'autres comme PNJ, on dispose de 3 angles de vues (ci-dessus, de haut en bas) : Narrow, Medium ou Wide correspondant à un grand-angle maxi de 152°. C'est moins que le grand-angle très déformant (170°) proposé par certaines caméras d'action mais c'est déjà très large. La position Wide déforme beaucoup, et la position Narrow ne convient pas à toutes les situations, on pourra donc préférer la position Medium qui représente un bon compromis comme ici avec ce tableau filmé depuis le banc qui lui faisait face. |
Un des points forts de l'Isaw, c'est la présence d'un écran couleurs solidaire de la caméra, un peu comme sur un smartphone. Cet écran offre une diagonale de 2’’ (320X240), soit 5 cm. GoPro propose aussi un afficheur de contrôle mais excepté son récent modèle Silver de la GoPro 4 (à 380 euros), il s'agit d'un accessoire séparé (BackPack) qui entraîne une surfacturation du produit de 50 à 80 euros supplémentaires selon les points de vente. Sony et sa télécommande séparée RM-LVR2 par connexion NFC propose un écran plus petit et à l'usage, je suis resté un peu sceptique sur le dispositif qui plante parfois. Garmin, Contour ou Drift proposent eux aussi un écran mais plus petit. Isaw rejoint donc exactement PNJ sur ce plan. Différence tout de même : l'écran de la Isaw, sans être basculable, autorise des contorsions en fixant la caméra au bout du bras proposé avec le Pack Extreme. L'écran peut alors s'incliner avec l'avantage du bras en sus. Bien sûr en plein soleil, pas de miracle, on ne voit pas grand chose ! La relecture des scènes est franchement agréable et assez bien conçue. On apprécie. Bien sûr, ne demandez pas l'impossible : pas d'écran de qualité OLED et donc pas de vision possible si l'on est trop de côté. |
Malgré l'écran, l'Isaw est donnée pour tenir 2 heures en continu, ce qui revient environ à un peu plus d'une heure en réel. Un % d'autonomie restante s'inscrit, c'est bien vu. La recharge de la batterie 1200 mAh 3,7V nécessite 3,5 heures via l'USB ou moins (2,5 heures) par adaptateur mais ce dernier est en option. A noter la nécessité d'insérer la batterie sur la face opposée à celle de la flèche (!), et la relative difficulté à placer et retirer la carte car il vaut mieux extraire la batterie d’abord. D'accord, une carte, ça ne se retire pas toutes les 5 minutes mais c'est pénible. De plus, le système de fermeture paraît éventuellement un peu fragile, le temps du test étant trop court pour juger sur des mois et des années. Si vous le pouvez, pour relire simplement vos rushes, branchez directement la caméra à l'ordinateur, la câble USB étant évidemment fourni. |
L'Isaw revendique une connectique minimale comme souvent sur les Actioncam. Le port Micro-USB délivre un signal en sortie à destination de l'ordinateur mais il semble aussi capable d'accepter la connexion d'un microphone, moyennant adaptateur (non fourni). On dispose aussi d'une sortie directe HDMI (HD Out), ce qui n'est pas le cas sur toutes les caméras embarquées. |
Enfin, l'antenne wifi intégrée sert à établir une liaison directe avec un smartphone / tablette via l'application Isaw Viewer compatible Android et Ios. On a essayé sur un iPad, sans trouver l'application qui semble spécifique iPhone, ce qui serait une première. On attend confirmation du distributeur.
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Côté enregistrements, l'Isaw fait dans du classique : on enregistre un signal de type codec H.264 (extension MP4), capable d'enregistrer en FullHD 50p ou 25p, sur carte microSD ou microSDHC (ou même sur microSDXC, on a vérifié). Isaw recommande des Class 10 pour le mode Superfine mais ça ne semble pas indispensable. Cependant les Class 10 deviennent très fréquentes et de moins en moins chères. On dispose aussi d'un mode 720p en 50fps, ou 25fps mais aussi en 120 fps pour des Ralentis (fonction High Speed). Pas d'audio dans ce cas. Le débit est limité dans ce cas aux environs de 4,5 Mbps. Notez aussi le ralenti extrême en 848x480 en 240 fps au débit d'environ 2,1 Mbps. C'est le plus spectaculaire mais la taille de la fenêtre est réduite. Plus rare, on recense du 1200p (en format 4:3 donc) en 50fps ou 25fps. Hormis les modes High Speed, le débit moyen varie entre 17,6 et 21,5 Mbps en FullHD, 1200p ou 720p. Pas de débits et codecs plus sophistiqués (pas de 4K évidemment, même en 12 ou 15 fps, ni même de 2,7K) comme on peut en rencontrer sur des modèles plus évolués chez GoPro notamment... En revanche on trouve une option classique : la fonction Time-lapse avec plusieurs durées possibles : 1sec, 3sec, 5sec, 10sec, 30sec. La caméra dans ce cas enregistre en bout à bout des scènes de la durée choisie. A ne pas confondre avec la capacité d'enregistrer des fichiers consécutifs, 1min, 5min, 10min, 30min qui sert à séparer des fichiers d'une durée déterminée, pour pouvoir importer le bon fichier sans avoir à importer un trop lourd fichier si jamais vous utilisez la caméra pour de la vidéo-surveillance par exemple. Dernière option prévue, une sorte de Timer où l'enregistrement s'arrête au bout d'un certain temps (entre 1 et 10 minutes) comme un réveil-matin sonne à une certaine heure. Signalons aussi la fonction Time stamp On / off qui peut s’avérer pratique si l'on souhaite incruster la date et l'heure sur l'enregistrement. Côté photo, vous avez le choix classique d'effectuer des prises de vues en rafale, à raison de 11 images par seconde. |
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Côté qualité d'image, celle-ci se situe dans la moyenne de celle des caméras embarquées. La qualité du ralenti est moyenne, mais une caméra d'action ne se conçoit guère sans ralenti. Il existe un certain aliasing sur des sujets se prêtant à ce défaut, et surtout une dominante de couleurs marquée tirant vers l'orangé, y compris en intérieur, dès que la caméra est "trompée" par un éclairage. Et la caméra se trompe... souvent ! Heureusement, on peut corriger facilement cette dominante au montage avec la totalité des logiciels. Il n'existe d'ailleurs pas de réglages manuels proprement dits intégrés à la caméra, hormis un paramétrage "AE Meter" qui est une mesure de l’exposition paramétrable selon 3 positions (Centre, Moyenne pondérée / Spot). Curieusement, et de façon un peu trompeuse, Isaw propose 3 qualités d’image (Superfine, Fine et Normal). Attention, petit piège, cette gradation de qualité ne vaut pas seulement pour la photo mais aussi pour la vidéo. Et seul le mode Superfine est digne d'être utilisé selon moi. Un petit piège à ce sujet : la position "Manual" du menu ne signifie pas « réglages manuels » mais sert juste à déclencher manuellement le bouton d'obturateur Rec ! |
Sur le devant, on remarque la petite capsule "Mic" qu'on prendra soin de ne pas obstruer. On notera d'ailleurs que l'Isaw fait un bruit constant, une sorte de cliquetis sporadique... Pas grave si on recouvre la bande son de musiques, ce qui risque d'être 99% des utilisations. Mais embêtant pour les 1% restants. Le son est par ailleurs, assez peu limpide, pas mal étouffé. Il propose 4 niveaux sonores : Off, 30%, 60%, 100%. On vous conseille de rester à 100% si vous souhaitez entendre quelque chose, ce n'est pas trop fort, loin de là mais un niveau normal, plutôt faible déjà en soi. Par expérinece, les adeptes des caméras sportives laissent peu de son d'ambiance. |
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Parmi les accessoires, je me suis attardé sur la poignée incluse dans la version Extreme car c'est une vraie spécificité de l'Isaw. Munie d'un pas de vis 1/4'', elle permet des contorsions et une prise en mains de l'Isaw bien pratique. Seule contrainte, il faut dans ce cas coiffer l'Isaw de son caisson ajouré (inclus). Notez au passage qu'iSaw revendique des petits accessoires supplémentaires par rapport à GoPro comme le fait de fournir 2 supports plats (au lieu de 1 chez la Hero GoPro Black), ou l'articulation 3 pivots qui est fournie selon 3 types (au lieu de 2 chez GoPro). |
Autre accessoire fourni, la ventouse, qui est parfois proposée en option sur des modèles concurrents (Sony, Gopro...) mais qui est aussi parfois incluse (Kodak...). Simple mais pratique, comme vous le constaterez avec notre vidéo. |
L'Isaw est fournie également avec un caisson étanche qui descend à -60 mètres. Le caisson devient le "minimum syndical" de toute caméra sportive, mais le modèle fourni ne descend pas toujours aussi profondément (-5 ou -10 mètres parfois comme chez Sony et son HDR-AZ1). Pour l'Isaw, la durée sous l'eau n'est pas précisée, en général il ne faut pas excéder des plongées de plus de 30 minutes. Comme l'eau absorbe le rouge sous l’eau, et que tout devient bleu, l’Isaw possède en sus un mode " aqua " qui, une fois activé, compense automatiquement la perte de couleur. |
Isaw produit également la BlackBolt en accessoire séparé. Il s'agit d'une rotule motorisée dont la rotation s’effectue dans les 2 sens, selon 3 modes de balayages et à 3 vitesses (lente, normale ou rapide), ce qui permet de doser le mouvement que l’on souhaite insuffler à ses images. La Blackbolt coûte une centaine d'euros. Attention, la caméra Isaw étant dépourvue de pas de vis, seule une petite plateforme indépendante (fournie avec les Gopro mais pas avec la caméra Isaw) permet de fixer l'Isaw dessus. Contacté à ce sujet, le distributeur français (Kerpix) s'est engagé à ce que cette pièce soit fournie d'origine avec la caméra Isaw. A suivre... :)
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