Panasonic SDR-H20 / SDR-H250

Les SDR-H20 et SDR-H250 sont les premiers camescopes à disque dur de la marque Panasonic, après ceux de JVC, Sony et Hitachi (concept hybride avec DVD). Ces nouveaux venus au même disque dur de 1,8'', ressemblent étrangement à leurs homologues de par leur forme ramassée, leur légèreté, leur prise en main et l'absence de viseur, visiblement sacrifié sur l'autel de la compacité.

Le SDR-H20 est muni d'un disque dur de 30 Go et fonctionne selon 3 modes d'enregistrement dits "VBR" (Variable Bit Recording) : XP (10 Mbps), SP (5 Mbps), LP (2.5 Mbps). Certes, vous pouvez stocker jusqu'à 27H mais retenez surtout qu'en XP, vous pourrez enregistrer jusqu' à 7H de rushes (tout de même!) et quasiment le double en SP.

Les avantages et les inconvénients du disque dur sont connus (voir description ici). Parmi les avantages, l'accès direct aux séquences, le faible encombrement, l'économie de support et bien sûr la haute capacité de stockage. Côté inconvénients, les fichiers du disque dur peuvent poser des problèmes de qualité de conversion et le stockage des images peut s'avérer contraignant après coup : c'est donc un point à étudier avant l'achat et non après !

Le SDR-H20 se démarque de ses rivaux par un étonnant stabilisateur optique, rare à ce niveau de prix et plutôt très efficace, un écran 16:9, un micro-zoom, le fameux chargeur séparé, et par des commandes très proches de celles des mini-dv de la marque.

Du côté de la mise au point manuelle, nous préférons le dispositif de Panasonic, accessible depuis le Joystick, à celui de Sony sur écran (Spotfocus compris). Mais ce n'est pas non plus la panacée. Il faut dire que la philosophie du SDR-H20 est d'offrir à l'utilisateur un fonctionnement tout-automatique pour permettre de se concentrer sur la seule prise de vues.

La sensibilité est de piètre qualité comme on pouvait s'y attendre. Et même le gain réglable élevé à +18 dB n'y peut rien, pas plus que le mode Nuit, assimilable à une vitesse d'obturation très lente. Il faudra s'en contenter.

En revanche, signalons que le H20 est un appareil très silencieux comme en atteste notre vidéo.

Pas d'AGS ni de griffe. Une grille superposable sur l'écran peut servir à l'horizontalité des paysages ou pour effectuer un panoramique en restant à la même hauteur. A noter aussi, un réglage du grain de peau (à utiliser avec modération), la colorimétrie tire franchement vers l'orangé dans ce cas.

Le sélecteur permet de passer d'un mode à l'autre (vidéo, photo, lecture vidéo, lecture photo ). En son centre, le Joystick autorise - dès qu'on passe en manuel - de modifier MAP, iris, balance des blancs et même le gain qui apparaît lorsqu'on atteint l'ouverture maximale. On apprécie cette ergonomie de commandes qui ne requiert qu'un peu de temps d'habituation.

A noter en bas, le bouton au symbole "Corbeille" permettant d'éliminer les plans superflus, démarche impossible avec tout camescope à bande ! Comme pour tout, la manoeuvre demande de se familiariser à la logique de suppression mais on s'y fait. On peut créer des listes de lecture dont la gestion requiert une simple lecture de la notice.

On apprécie le démarrage en ouvrant l'écran même s'il n'est pas aussi rapide qu'en mini-DV. Un disque dur a en effet besoin d'atteindre une vitesse satisfaisante avant d'être en situation de pouvoir écrire des données.

Panasonic se distingue de ses rivaux en offrant le choix d'enregistrer ses vidéos sur le support du disque dur ou sur celui de la carte mémoire SD/SDHC (contenance supérieure) dont la capacité atteint aujourd'hui 4 Go et dont on annonce des capacités bien supérieures pour les mois et années à venir. A ce titre, une carte de 512 Mo, fournie, vous permet de stocker 6 minutes en haute qualité (avec une 4 Go, 50 minutes). Petit manque de réflexion pour la traduction française, victime d'une abréviation trompeuse puisque nous avons cru que "Sélec. Supp." signifiait "Sélection à supprimer". En fait c'est "Sélection du support" et c'est là qu'on choisit le média d'enregistrement. C'est plus clair en anglais finalement ("Media Select") !

Pour nous, et pas mal de nos confrères, y compris américains, l'absence de viseur est une erreur de conception. La raison en est simple : outre l'avantage du viseur en termes de réglage de la dioptrie, la technologie actuelle ne permet pas de voir une image correcte sur écran lorsque la lumière extérieure est trop forte. Cela pose un problème également pour identifier les inscriptions du menu. Faut-il donc filmer uniquement en intérieur et par temps gris ? Petite consolation : Panasonic parvient à limiter les dégâts en offrant 5 paliers de luminosité de l'écran réglables depuis la touche PowerLCD Plus auxquels s'ajoutent deux réglages du Menu.

Le zoom x32 est évidemment très (trop) puissant. On l'excuse en partie vu qu'il offre par ailleurs une position semi grand-angle assez satisfaisante équivalente à 36 mm environ. En outre, le stabilisateur optique est remarquable : on n'en attendait pas moins d'un dispositif optique qui n'usurpe pas son nom. On s'en réjouit parce qu'avec un zoom x32, le tremblement en longue focale pouvait nuire au plaisir d'utiliser ce camescope.

Différences SDR-H20 et SDR-H250

Le H250 bénéficie de 3 capteurs au lieu de 1. Sa résolution photo est plus poussée (1760 x 1320 pixels). Sa qualité optique bénéficie de deux plus : elle est signée Leica Dicomar et son zoom se contente d'un raisonnable x10 - de meilleure qualité optique - au lieu du x32 du SDR-H20. Le H250 intègre une torche, une télécommande et l'anti-ground shooting (pour éviter de filmer ses chaussures). Il est toutefois à noter que le H20 l'emporte sur deux points : son grand--angle est plus avantageux (36 mm contre 43 mm) et son prix est de 250€ inférieur ! Les budgets limités auront vite fait leur choix.

Côté montage, une fois en position Lecture (mais ce n'est pas obligatoire), on branche (obligatoirement cette fois) le camescope sur secteur puis on relie l'appareil à un PC ou à un Mac par la liaison USB (uniquement). Le fait de relier le camescope au secteur est une sécurité mais c'est prodigieusement agaçant lorsqu'on a que 30 secondes à recopier. D'ailleurs d'autres fabricants laissent le choix de brancher ou non le secteur.

Quand la connexion est reconnue, le SDR-H20 vous demande ce que vous souhaitez mener comme type d'opération (3 possibilités : Copier DVD, PictBridge ou Connexion PC, valable pour Mac aussi) puis on vous propose le choix entre transférer le contenu du disque ou celui de la carte. Une fois la sélection choisie, l'ordinateur affiche le contenu du camescope en faisant "monter" l'image disque (HDD_CAMERA) du camescope. Les fichiers qu'il contient sont au format MOD, comme chez JVC, un format critiqué. Sous Windows, c'est ImageMixer3, valable pour Windows XP/2000, et fourni avec le camescope, qui se charge de traiter ce type de fichiers. Sous Mac, la liaison s'établit tout à fait normalement mais ImageMixer3 étant incompatible, il vous faudra transférer et convertir vos rushes via un autre logiciel comme MPEG Streamclip par exemple. Selon le débit de votre connexion USB, le transfert s'opère plus ou moins vite.

A noter que les fichiers apparaissent dans un dossier nommé "SD_VIDEO", même s'ils ont bien été enregistrés sur le disque dur du camescope. Explication : cela n'a rien à voir avec la carte SD (Secure Digital) mais avec le signal SD (Standard Definition)...

Parmi les accessoires fournis, les câbles USB et A/V (servant à visualiser les images sur une TV) ne manquent pas à l'appel. Il s'agit même pour le câble AV d'un AV/S muni de la connexion s-vidéo ! Seule la télécommande n'est pas fournie sur le SDR-H20.