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Test Canon Eos C100 Mark II

Le caméscope cinéma abordable, version 2

 

01 juin 2015 par Antoine Désir - Mis à jour le 25 février 2015

Prix fabricant : 4500 Euros
 

eos C100 Mark II

Deux ans après la sortie du EOS C100, Canon sort son remplaçant. Avec une numérotation typique de la marque, le Mark II. Le C100 Mark II succède donc au C100. Nous avions essayé cet appareil novateur fin 2013, nous allons donc surtout nous appesantir sur les nouveautés apportées par Canon en deux ans.


Depuis deux ans, le EOS C100 a trouvé sa place sur une marché grand ouvert par Canon : un caméscope offrant les qualités reconnus à ses reflex en vidéo, notamment une image typée "cinéma", mais qui soit un vrai caméscope, manipulable comme tel. Et, d'après Canon, le succès fut au rendez-vous, malgré les défauts non négligeables de la première version. Alors la deuxième version sera-t-elle à la hauteur ?



> LIRE LA SUITE : Concept du Eos C100 Mark II

Concept du Eos C100 Mark II

Le concept du EOS C100 est le même que celui du C100 : assez différent des caméscopes traditionnels, il est très marqué par l'héritage des reflex EOS, contrairement à la gamme XF. Nous verrons qu'il reprend cependant quelques caractéristiques de cette gamme XF "à l’intérieur". Le capteur est gros (Super 35), alors Canon a construit le caméscope autour du capteur, aboutissant à un corps remarquablement compact mais déroutant au premier abord pour ceux qui viennent d'un caméscope traditionnel.


Le corps de 1,1 kg concentre l'électronique et renvoie le reste à la périphérie : l'objectif est interchangeable, les poignées sont détachables. Contrairement à la célèbre marque rouge, on a quand même un viseur et un écran intégré, ainsi qu'un enregistreur sur cartes et toutes les commandes sur le corps compact. L'évolution Mark 2 améliore le boîtier sans modifier la conception initiale. Résultat : ce boîtier prend de l'embonpoint, en taille comme en poids.


Sa place est naturellement sur un trépied ou un stabilisateur, mais ce caméscope peut facilement s'utiliser comme un caméscope de poing grâce à sa poignée latérale. Ses grands frères C300 et C500, lorsqu'ils sont mobiles, sont plutôt destinés à être portés sur des crosses d'épaule ou des rigs qu'à la main. L'encombrement est inhabituel, le caméscope est très haut, surtout si on laisse la poignée supérieure. Avec l'objectif 18-135 (7,5X), il s'emmène comme un caméscope de poing 3 x 1/3", mais ne se manipule pas du tout pareil.


Eos C100 mark II

Sur le C100 Mark II, on retrouve les caractéristiques des caméscopes professionnels (à objectif interchangeable) :


  • double ou triple déclencheur d'enregistrement,
  • filtres ND 1/4, 1/16 et 1/64,
  • 17 boutons personnalisables,
  • menus complets,
  • personnalisation de la colorimétrie, dont le gamma,
  • peaking, zebra réglable,
  • boutons directs pour les fonctions principales,
  • batterie de haute capacité,
  • 2 entrées XLR avec alimentation 48V sur la poignée
  • réglage niveaux audio par molette,
  • griffe standard et porte micro
  • sortie HDMI et composite,
  • double emplacement pour carte mémoire,

 


Avec ses 2,4 kg en ordre de marche sans accessoire (avec l'objectif EF-S 18-135 IS STM et la batterie BP-955), le caméscope n'est pas trop lourd. C'est comparable aux caméscopes de poing. Étonnant, non ? Avec son gros capteur et son boîtier massif, on aurait pu s'attendre à un appareil bien plus lourd. En fait, le zoom EF-S 18-135 utilisé lors du test et qui fait partie des objectifs recommandés par Canon, pèse moins de 500 g. Mais avec son zoom mécanique simple et sa plage limitée à 7,5X, il ne peut être comparé aux zooms 20X, 22X ou 23X, motorisés et bien plus polyvalents des concurrents.



(Test Canon Eos C100 Mark II)

Capteur et objectif

Nous ne parlerons pas de l'objectif EF-S 18-135 IS STM du test, à part qu'il est bien adapté à l'appareil car d'une étendue supérieure à d'autres zooms et apte à la vidéo, en particulier côté autofocus (version STM). Pour environ 300 € HT, il ne grèvera pas trop le budget total.


Le capteur monoCMOS Super35 (24,6 x 13,8 mm) correspond à une taille standard de pellicule cinématographique. C'est aussi une taille intermédiaire entre l'APS-C et le plein format que l'on retrouve dans les reflex vidéo. Avec 8,3 millions de photosites actifs, il est parfaitement apte à enregistrer en HD (les 2 millions de pixels de la HD exigent 8 millions de photosites sur un seul capteur pour enregistrer toute la colorimétrie). La taille de chaque pixel (6,4 microns) étant supérieure à la barrière des 5 microns, on peut s'attendre à un sensibilité native digne des appareils photo professionnels.


Eos C100 Mark II

Le regret principal est l'absence de stabilisation du capteur lui-même, renvoyant celle-ci à la charge de l'objectif. C'est l'usage chez Canon, mais cela restreint fortement la stabilisation évoluée telle qu'elle existe dans les derniers caméscopes de poing ou sur l'Alpha 7 II. Ce capteur avec sa taille, son format 16/9 et exactement le bon nombre de photosites pour la HD est la très grand force de la série EOS C. Il est bien plus adapté à la vidéo que les capteurs standards, issus de la photo, que l'on trouve chez les concurrents.


En 2015, ce capteur voit cependant arriver le début de son obsolescence : il ne peut honnêtement prétendre à enregistrer de la 4K de qualité, le nombre de photosites étant quatre fois trop faible.


Canon a proposé mi-2014 aux utilisateurs du C100 une mise à jour onéreuse pour bénéficier d'un nouveau capteur intégrant le "Dual Pixel Autofocus". Le C100 Mark 2 intègre logiquement cette avancée.



(Test Canon Eos C100 Mark II)

Micro, audio

Eos C100 MII

C'était un défaut du C100, Canon l'a corrigé : le boîtier du C100 Mark 2 est pourvu d'un petit micro mono en face avant. Sans poignée ni micro externe, il est donc possible de capter du son. Ce petit micro ne prétend pas remplacer celui sur la poignée ou un micro externe professionnel, mais il facilitera grandement la synchronisation avec un enregistreur externe par exemple. D'autant que les deux canaux stéréo sont remplis par la même source. Bien joué Canon, surtout que ce micro n'enlève pas les autres possibilités :


- le micro stéréo placé au bout de la poignée amovible supérieure,


- les prises XLR placées sur cette poignée,


- l'entrée jack stéréo placée sur le boîtier.


La poignée supérieure est exactement la même que celle du C100 original. En plus d'ajouter un bouton de déclenchement, elle est surtout une poignée "audio" : prises XLR, réglage des niveaux, niveaux d'alimentation et affectation des canaux. Tout est la, sans dispersion, seul les compléments sont dans le menu : filtre, sensibilité, atténuation, limiteur, gain. C'est complet dans le menu et accessible sur la poignée : encore bien joué !


Eos c100 M2

L'entrée jack stéréo est la bienvenue, elle est souvent absente des caméscopes de poing professionnels. Cela permet par exemple d'y brancher des petits récepteurs sans fil.


Eos c100


(Test Canon Eos C100 Mark II)

Viseur, écran

En bref : on passe du mauvais au moyen.


En déballant le C100 Mark 2, je trouve le viseur étrangement familier. Trouvé : l'essai du XF200 de Canon est encore frais, et c'est le même viseur. Il y a deux façons de le voir : soit comme un grand progrès par rapport à celui du C100 original, trop petit, non relevable ni étirable, soit (comme pour le XF200) encore insuffisant au regard de la définition du capteur. L'écran et le viseur partage la même définition basique de 853 x 480. Pour un caméscope Full HD (1920 x 1080), c'est peu.


Ceci dit, comme pour le XF200, le viseur, s'il est peu défini, est plutôt grand (12 mm, 0,45") et confortable. L'œilleton est amovible et peut se retourner pour ceux qui veulent viser de l'oeil gauche.


Plus besoin de passer par le menu pour activer ou désactiver le viseur : un bouton bien placé sous le viseur s'en charge directement.


Les indications affichées sont nombreuses et largement personnalisables, c'est un bon point.


Eos c100 Mark II

L'écran aussi est le même que sur le XF200 : taille et définition moyennes (3,5", 853 x 480 pixels). C'est aussi un progrès par rapport au C100 d'origine, mais encore insuffisant.


L'écran du C100 original était ... original, mais pas toujours pratique : il pouvait y avoir conflit avec le viseur non relevable et il ne permettait pas de retourner l'écran pour l'autoportrait. La nouvelle articulation résout ces problèmes, au prix d'un encombrement supérieur. On retrouve de fait l'écran "sur le côté" des caméscopes de poing conventionnels. Si l'excroissance est vraiment gênante on peut cependant rabattre l’écran sur l'arrière du caméscope, au prix de la perte de l'accès à 9 boutons et aux cartes mémoire.


Eos C100 MII


A noter un conflit entre le viseur et la poignée : le viseur ne peut pas être complètement relevé lorsque la poignée supérieure est en place.



(Test Canon Eos C100 Mark II)

Connectique et batterie

La connectique, en dehors des connecteurs des poignées, est limitée :


sortie HDMI,
sortie AV,
sortie casque (jack stéréo 3,5 mm),
entrée télécommande (remote),
connexion USB (mini A),
entrées micro XLR sur la poignée supérieure,
entrée micro (jack stéréo 3,5 mm).
Pour les batteries, on reste dans le standard (identique au Canon XF) : une BP-955 de 39 Wh est livrée. Cette dernière promet plus de 3 heures d'autonomie, mais 2 heures ont suffit en tournage (façon test, avec beaucoup de manipulations) pour vider cette batterie. Pour gagner en autonomie, on peut équiper le caméscope d'une batterie BP-975 de 55 Wh. Attention, le EOS C100 Mark 2 consomme plus (environ 20%) que l'original, il faut en tenir compte. Les batteries BP-950G et BP-970G ne sont plus considérées par Canon comme compatibles avec le C100 Mark 2.


Pas de bip sonore en fin de batterie, mais des clignotements des témoins de tournage et un avertissement à l'écran, c'est moins pénible que chez Sony...


A noter que le déverrouillage de la batterie n'est plus gêné par la poignée latérale, Canon a bien revu cette partie.


Eos c100 Mark II

Le chargeur livré (CA-930) ne permet de charger qu'une seule batterie (avec indication de niveau de charge) ou de servir d'alimentation externe.


Aucun souci pour alimenter en même temps le caméscope avec l'alimentation externe et une batterie ou continuer à tourner en débranchant l'alimentation externe.


Eos c100 MII


La sortie HDMI sera précieuse sur le C100 Mark 2, car elle permettra d'y connecter un enregistreur externe qui récupère un signal non compressé en 4:2:2, annulant le défaut de la compression AVCHD ou MP4. Maintenant qu'on trouve ce genre d’enregistreur à moins de 1000 euros, c'est un très bon moyen de mieux profiter du capteur.


La prise AV out permettant de sortir un signal composite semble franchement anachronique pour un caméscope qui ne propose aucun mode SD, mais elle peut s'avérer utile pour brancher un ancien écran externe, plus grand et mieux défini que celui interne.


La connectique a aussi beaucoup progressé du côté "sans fil". Pour le Wi-fi, on passe de rien aux même fonctions qu'un XF200, pas mal ! Rappel : Canon a choisi d'intégrer un serveur web interne et un client FTP dans ses caméscopes, comme JVC. Les fonctions offertes ne dépendent donc pas d'une application spécifique. Ceux qui ont des tablettes ou téléphones évolués sous Windows, d'anciens Android ou iOS ou qui préfèrent utiliser un ultrabook ne seront pas gênés.


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Pour le GPS, Canon propose en option le récepteur GP-E2 qui est pris en charge dans le menu s'il est connecté au port USB. De ce côté, c'est complet et à jour en 2015.


(Test Canon Eos C100 Mark II)

Prise en mains

La prise en main est un peu perturbante pour un vidéaste : l'ergonomie est typée "EOS". Pour ceux qui ont déjà tâté du EOS C, des petites évolutions sont présentes mais l'ergonomie générale est la même. Le bouton de déclenchement principal se trouve sous l'index, pas le pouce. On en trouve un autre sur la poignée supérieure et un dernier, souvent pratique, sous l'objectif. Aucun souci de réponse de ces boutons : ils sont suffisamment francs pour ne pas engendrer d'erreur de déclenchement.


Eos c100 MII

Les réglages se font rapidement en utilisant les boutons directs sur le flanc gauche et le joystick sous le pouce. On aurait parfois préféré utiliser la roue crantée, mais elle sert surtout au réglage de l'ouverture en mode manuel. Sur le C100, il y avait quinze boutons personnalisables, c'était beaucoup. Canon en a rajouté deux pour en proposer 17 ! Il y 46 fonctions que l'on peut affecter à ces 17 boutons. Si cela ne suffit pas, un bouton peut appeler n'importe quel réglage dans le menu : on retrouve du haut de gamme.


Ce joystick, une fois apprivoisé, est pratique et rapide d'utilisation.


Eos c100 Mark II
Eos c100 Mark II

Le bouton "Rec Review" est idéalement placé à côté de l'écran et la loupe (pour agrandir le milieu de l'écran) est facilement accessible. Inutile de dire qu'avec une faible profondeur de champ due à la taille du capteur et la faible définition de l'écran il a fallu souvent activer cette fonction. D'ailleurs, par défaut, cette fonction est affectée aux boutons 7 ET 8, c'est dire si elle est utile !


L'EOS C100 était parmi les lents au démarrage. L'EOS C100 Mark 2 n'est pas un rapide, mais progresse quand même nettement, en divisant presque par deux le temps de démarrage. La nouvelle version met donc 4,5 secondes pour être prête, que ce soit en mode enregistrement ou en mode visualisation.


Eos c100 Mark II

Et Canon continue l'archaïsme qui consiste à passer du mode enregistrement (Camera) au mode lecture (Media) avec le bouton d'allumage. Il faudrait pourtant supprimer cette bascule qui n'a plus vraiment de sens. La bascule d'un mode à l'autre prend encore 3 secondes pleines...


L'EOS C100 Mark 2 se tient bien à deux mains, mais pas à une seule. La poignée latérale est trop déportée sur la droite pour que tenir le caméscope uniquement par cette poignée soit confortable. Avec la main gauche soutenant le caméscope par dessous, c'est bien mieux. La poignée latérale est d'ailleurs rotative et peut se positionner dans de multiples positions. L'idée est la même que sur le EX1 de Sony, mais la réalisation différente : il faut dévisser et revisser la poignée pour changer son inclinaison. Ce n'est donc pas une manipulation qui peut être fréquente. On regrette que le mécanisme rapide vu sur le XF200 n'est pas trouvé sa place sur cet appareil. Pour la troisième évolution ?


Eos C100 mark II
Le C100 Mark 2 montre ses menus en 11 langues, c'est bien. Comme d'habitude, il y a quelques approximations de traduction et elle est incomplète (il subsiste de nombreux termes en anglais). On retrouve la même facilité de navigation que sur le XF200, avec en plus l'apport d'un second joystick sous l'écran. Le menu accueille des favoris et les items de menu peuvent être affectés à un bouton personnalisable.


(Test Canon Eos C100 Mark II)

Qualité d'image et réglages, sensibilité

Avec le même capteur, Canon et Sony produisent du 4K. On peut en déduire que ce n'est pas de ce côté que le C100 va décevoir. Tout dépend donc de l'optique que vous mettez devant. L'optique EF-S utilisée pendant le test était bien gérée : il faut déclarer l'usage d'une optique EF-S qui ne couvre pas tout le capteur et on peut enclencher la correction automatique du vignettage. Le résultat est excellent. Bien sûr, il est possible d'avoir mieux avec les optiques EOS Cinema, mais le budget n'est plus du tout le même. Le zoom EOS Cinema le moins cher coûte le prix de trois boîtiers C100 ! Le C100 est donc destiné à accueillir des optiques photos moins coûteuses.


Et ces optiques photo, que ce soit en EF ou EF-S peuvent maintenant bénéficier de la mise au point continue et rapide permis par l' autofocus "Dual Pixel AF". On retrouve la compétence particulière de Canon sur l'autofocus : sur les petits capteurs, nous avons droit à l'iAF ; sur les gros capteurs, c'est le Dual Pixel AF qui améliore l'efficacité de l'autofocus. L'idée est la même : introduire une dose d'autofocus à détection de phase pour accélérer l’autofocus à détection de contraste. Et comme pour l'iAF, après y avoir goûté, difficile de s'en passer !


L'inconvénient de ces optiques photos est une stabilisation peu adaptée à la vidéo caméscope au poing. Les meilleurs stabilisateurs multi-axes associant stabilisation optique et électronique font maintenant une grand différence avec la simple et limitée stabilisation optique des objectifs photos.


Les réglages d'images sont nombreux : détail, gamma, matrice, grain, colorimétrie, etc. Il se font via les 9 profils d'image, que l'on peut enregistrer pour les réutiliser. Les trois derniers profils sont déjà définis : EOS Standard pour reproduire les couleurs des reflex Canon, Wide Dynamic Range pour augmenter la dynamique et Cinéma pour utiliser la célèbre courbe Canon Log adaptée à la post production.


Eos C100 mark II

Grosse amélioration par rapport au C100 : le 50p et le 60p sont enfin accessibles ! Mais toujours pas de 100p ou 250p comme le FS700 de Sony. L'enregistrement en entrelacé est encore possible, mais ce n'est plus qu'une possibilité. Ouf !


Eos c100 mark II

Toujours pas de presets rapides de balance des blancs de type "photo" dans ce caméscope, sauf les deux classiques "éclairage" et "soleil", c'est dommage pour un EOS. Mais le réglage fin, en plus de la traditionnelle balance des blancs manuelles, est facile.


Eos c100 Mark II

Les automatismes d'exposition ont souvent tendance à sous exposer. Mais l'affichage de la forme d'onde est redoutable pour se rendre compte immédiatement du problème et le corriger. Toujours pas d'avertissement de sous ou sur exposition pour prévenir de changer de filtre neutre, c'est une amélioration souhaitable qui n'est pas arrivée en deux ans.


Comme pour le EOS C100, si vous étiez à la recherche d'un caméscope sensible, vous avez trouvé ! Bénéficiant d'un grand capteur simple doté de 8,3 millions de gros photosites, le EOS C100 Mark 2 est vraiment sensible. Contrairement aux caméscopes classiques, Canon a gardé la sensibilité en ISO de ses reflex et c'est bien comme ça (mais ça peut se changer dans le menu). La sensibilité native du capteur (donc gain à 0) est de 850 ISO. Le gain négatif est du coup obligatoire, avec des sensibilités allant de 320 à 800 (pas moins). Pousser le gain permet d'aller jusqu'à 20 000 ISO, si on accepte le bruit pour voir dans le noir. On peut même étendre la plage de sensibilité pour atteindre 102 400 ISO. A quoi cela peut-il bien servir ? Comme sur les reflex, on peut aller jusqu'à 3200 ISO sans trop de dégât, ce qui permet de se passer d'éclairage dans bien des cas.


850

ISO 850


 


1600

ISO 1600


 


3200

ISO 3200


 


6400

ISO 6400


 


12800

ISO 12800


 



(Test Canon Eos C100 Mark II)

Support d'enregistrement

L'EOS C100 Mark 2 est un caméscope AVCHD qui enregistre sur cartes SDHC. C'est le standard en grand public. Heureusement, Canon est enfin passé à la version 2.0 qui permet de capter en 50p. En plus du AVCHD, le C100 Mark 2 peut enregistre en "simple" MPEG-4 et pousser le débit à 35 Mbps. Pratique pour ceux qui veulent se passer de la complexité du AVCHD sans perdre en qualité. On retrouve les formats et débits d'un Canon XA20, mais pas ceux d'un Canon XF200.


Côté support et format, Canon reste dans l'économique : l'AVCHD sur cartes SDHC, c'est ce qu'on fait de plus standard et de moins cher en vidéo HD ! Il y a deux slots SDHC à l'arrière, assez faciles d'accès si l'écran est deployé. Les deux cartes peuvent enregistrer simultanément ou en relais. Par contre, la gestion des cartes est encore trop basique : l'enregistrement s'arrête si on soulève la trappe d'accès aux cartes. Il n'est donc pas possible d'enlever et de remettre une carte vide sans interrompre l'enregistrement. Du coup, pas d'enregistrement en continu en basculant d'une carte sur l'autre au fur et à mesure.


Il faut dire que si vous insérez deux cartes de 64 Go, vous pouvez voir venir (8 heures en débit maxi). Le tout pour moins d'une centaine d'euros. Le débit maximal, 35 Mbps se contente de cartes SDHC Class 6.


Eos c100 mark II

Pour aller plus loin en qualité ou en capacité d'enregistrement, il faudra passer par un enregistreur externe branché sur la prise HDMI, du type Ninja 2, Ninja Blade ou HyperDeck Shuttle.



(Test Canon Eos C100 Mark II)

Montage

Avec le AVCHD sur carte SDHC, vous pouvez utiliser n'importe quel logiciel de montage, même grand public. Toutes les versions récentes sont capables de monter ce type de vidéos. Seul le mode 24 Mbps LPCM (avec le son en LPCM) pourrait poser des difficultés, mais la plupart des logiciels y arrivent bien.


De même, les fichiers MPEG-4 (H.264 High Profile 4.2 à 35 Mbps) sont facilement lus et traités par les logiciels récents. En plus, ces fichiers MP4 sont lus correctement par les tablettes et téléphones évolués récents, comme un iPad Air 2.


Eos c100 mark II
Si les vidéos sortent d'un enregistreur externe, il faudra se tourner vers des logiciels professionnels courants, comme Final Cut Pro, Media Composer, Premiere ou Vegas qui vont lire le ProRes ou le DNxHD issu de l'enregistreur.


(Test Canon Eos C100 Mark II)

Spécifications mesurées

présentation

Hauteur : 178 sans la poignée supérieure, 280 avec
Largeur : 187 mm avec la poignée latérale
Longueur : 128 mm sans le viseur relevable ni objectif
Monture : EF
Diagonale de l'écran : 88 mm (3,5")
Diagonale du viseur : 12 mm (0,45")
Poids du caméscope nu (sans batterie, carte, objectif, poignées) : 1133 g
Poids de la poignée latérale : 215 g
Poids de la poignée supérieure : 359 g
Poids de la batterie BP-955 : 213 g
Oeilleton : 26 g
Poids objectif EFS 18-135 : 470 g
1 carte SDHC : 2 g
Poids de l'appareil en ordre de marche (avec la batterie standard, les deux poignées, un carte SDHC, oeilleton) : 2416 g
Démarrage mode caméra : 4,5 s


Démarrage mode media : 4,5 s


Passage du mode caméra (enregistrement) au mode media (lecture) : 3 s


Passage du mode media (lecture) au mode caméra (enregistrement) : 3 s



(Test Canon Eos C100 Mark II)

La concurrence

Les caméscopes à grand capteur et objectif interchangeables ne sont pas légion. Chez Sony, on trouve les EA50 et FS700 en professionnel, ainsi que les VG30 et VG900 en grand public. Panasonic n'a pas renouvelé son AF101 pour se focaliser sur le GH4. JVC arrive avec son GY-LS300. Et il reste la concurrence de la BlackMagic Cinema Camera EF.


FS700
Le Sony FS700 est techniquement proche du C100 Mark 2, mais il reste plus cher. On y gagne des fréquences d'image bien supérieures, la connectique SDI et une option 4K.
GY-GLS300
Le JVC GY-LS300 arrive dans quelques semaines, avec un capteur d'une taille similaire, mais une possibilité de UHD (pas de vrai 4K), un mode Full HD 4:2:2 à 50 Mbps (qui manque au Canon), une sortie SDI, mais un écran médiocre et un viseur ridicule.


(Test Canon Eos C100 Mark II)

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