Fujifilm excelle dans les hybrides experts (sans miroir) au look vintage argenté (ou noir) sans miser sur le plein format, préférant continuer à proposer de l'APS-C uniquement. La preuve avec ce X-T4, qui vient succéder deux ans après au très réussi X-T3 testé sur magazinevideo. Le X-T4 se situe donc à mi chemin des Fuji X-Pro et d'un X-T30 'assez proche du X-T3 sauf en vidéo) autour de 1000 euros.
Le X-T4 est un étonnant concentré de technologie photo et vidéo alors que Fuji était plutôt connu pour séduire les seuls photographes. Fuji produit peu de boîtiers dédié aux deux univers mais quand il le fait, cela vaut le détour ! On est dans la lignée de certains boîtiers comme le Sony A7III. Pour ceux qui connaissent bien la marque, le X-T4 s'annonce un peu comme un mélange des gammes XH et XT.
Petit flash-back pour les autres : le X-T3 a été une évolution logique du X-T2 qui a bénéficié d'un nouveau capteur conçu pour la vidéo, un autofocus à détection de phase et de contraste plus réussi, une montée ISO bien plus homogène et du 4K 50i-60i/s sur 10bits (idem GH5 en M43). On avait regretté surtout les maigres performances en stabilisation du X-T3.
Le X-T4 reprend les belles caractéristiques du X-T3 à commencer par son capteur de 26 Mp plus grand qu'un GH5 par exemple. Et son très intéressant 4K 50i -60i/s en interne, les facultés de sortie HDMI, l'enregistrement en 4K DCI ou UHD, le H.265, etc. Pas de 6K comme cela avait été espéré pendant un moment mais peu d'appareils le font actuellement à part le GH5 en Micro 4/3 ou le S1H en plein format. Et le 6K n'est pas indispensable en soi.
Comme cela fut le cas entre l'allure du X-T2 et celle du X-T3, le look du X-T4 (disponible en Noir ou Silver) et même ses caractéristiques techniques semblent bien proches de celles du X-T3. On retrouve notamment le capteur APS-C de 26,1 Mpx et le processeur X-Processor 4 (à 4 coeurs).
Le prix, point toujours sensible, est de 1800 euros nu. C'est plus élevé que le X-T3 (1500€ nu à sa sortie) mais ce dernier était moins cher que le X-T2 (qui était à 1700€ nu). Le prix augmente donc de 20% par rapport au X-T3 mais de 6% seulement par rapport au X-T2. Tout dépend donc avec quelle antériorité on compare. Et bien sûr, comparez les prix réels car le tarif est plus souple avec un boîtier déjà sorti il y a 2 ans (le X-T3) qu'avec un boîtier en précommande (le X-T4). Ainsi le X-T3 se décroche actuellement pour 1300€. Il faut donc que malgré le prix supérieur de l'X-T4, ses caractéristiques vous attirent vraiment pour justifier l'écart de prix. Lorgnez aussi du côté des opérations "cash-back", Fuji étant un gros adepte de cette pratique.
En formule kit, le 16-80 mm ouvrant à F4 revient à 2300€, tandis que le 18-55 mm ouvrant à F2.8-4 est proposé pour 2200€.
La base photo du X-T3 était déjà performante, celle du X-T4 bénéficie en plus d'un nouvel obturateur qualifié de plus rapide et silencieux. Du coup, sa durée de vie est plus étendue allant jusqu'à 300 000 déclenchements. Fuji revendique aussi un Autofocus, à détection de phase et de contraste, annoncé comme "le plus rapide jamais proposé dans un appareil de la série X".
Surtout, le X-T4 est le tout premier boîtier X-T doté d’une stabilisation intégrée au boîtier (IBIS) sur 5 axes, ce qui bénéficie à la fois à la photo (gain de 6,5 vitesses d’obturation) et à la vidéo. La détection, qui exploite un procédé magnétique (sans ressorts), serait environ 8 fois supérieure à celle de l'IBIS du X-H1. La stabilisation du capteur a déjà été observée en moyen format sur le modèle hybride Fuji GFX100 sorti en 2019.
Enfin Fuji a imaginé un contrôle vidéo optimisé dans lequel l’opérateur règle l'expo avec la molette de commande ou avec l'écran tactile. Pas mal, d'autant que l'écran tactile (de 1,62 million de points), dispose cette fois d'une rotule "façon Lumix GH" permettant à l'écran d'être orienté bien plus facilement que sur le X-T3.
Alors que vaut le X-T4 ? Comment se positionne-t-il par rapport à la concurrence ? Pour le savoir, place au test réalisé avec l'optique XF 16-80 mm f/4 R OIS WR.
Vous pouvez apprécier la qualité réelle de certains fichiers bruts photo et vidéo du Fuji-X-T4 en consultant la rubrique Téléchargements du Forum.
La caractéristique première de Fuji en matière de capteur, c'est qu'ils ne proposent que de l'APS-C. Pas d'autre formats de capteurs comme on le constate chez la quasi totalité des autres fabricants. Du coup, on peut parier sur le fait qu'un fabricant qui ne propose que l'APS-C le fabrique mieux, et concentre toutes ses forces dans cette bataille, avec de très bons objectifs par ailleurs. Par ailleurs, Fujifilm ne fait que du haut de gamme en APS-C, là où les autres fabricants tentent l'entrée de gamme (Sony par exemple). Le paradoxe et la chose amusante, est que les capteurs Fuji sont fabriqués par... Sony.
Le capteur du Fuji X-T4 est aussi celui du X-T3, c'est un CMOS X-Trans. Il conserve ses caractéristiques et sa résolution de 26 Mp. Il est à détection de phase et concentre 2.16 millions de pixels, avec une couverture de 100 %. En APS-C, il faut rappeler qu'on bénéfice d'un capteur plus grand qu'un GH5 par exemple (15,7 mm × 23,6 mm contre 13mm x 17,3mm) mais plus petit qu'un Plein format en 24x36mm. Cela favorise en théorie une meilleure sensibilité, et une plus grande latitude avec le profondeur de champ. Les bokehs, ces flous d'arrière-plans, sont plus faciles à réaliser, et plus marqués en théorie qu'avec du micro 4/3.
Le X-T4 dispose de plusieurs ratios classiques : 1:1, 3:2, et 16:9 (voir nos photos en espace Téléchargement). En plus du JPG, il revendique aussi plusieurs modes RAW : RAW compressé sans perte ou RAW compressé. Pas de 4:3. Mais un mode Panoramique.
La grosse déception du X-T3, c'était le manque de stabilisation mécanique du capteur, existant déjà sur d'autres boîtiers comme le GH5, l'Olympus OM-D E-M1 Mark II ou encore le Sony A7III. En plus, Fuji avait beaucoup d'optiques non stabilisées. Fujifilm n'avait que la stabilisation mécanique sur le X-H1.
A présent, le X-T4 est le tout premier boîtier X-T doté d’une stabilisation intégrée au capteur (IBIS) sur 5 axes, ce qui bénéficie à la fois à la photo (gain de 6,5 vitesses d’obturation selon Fuji avec 18 des 29 objectifs XF / XC) et à la vidéo bien sûr. La détection, qui exploite un procédé magnétique (sans ressorts), serait environ 8 fois supérieure à celle de l'IBIS du X-H1 avec 30% d’encombrement et 20% de poids en moins. Ce qui pourrait à la limite permettre de se dispenser de gimbal. Cependant du fait de l'intégration de l'IBIS, le X-T4 pèse davantage que le X-T3.
Essayée sur le terrain, la stabilisation est indiscutablement très bonne, autant que sur un GH5, même sans utiliser la stabilisation numérique, mais il faudrait comparer à focales longues égales pour s'en convaincre totalement. Certaines de nos séquences attestent de cette excellence qui rappelle d'autres boîtiers comme l'excellent Olympus OM-D EM1 Mark II par exemple, considéré comme un surdoué de la stabilisation. Le Fuji fait aussi bien a priori. En plus, il n'est pas requis de faire appel à la stabilisation numérique qui elle, recadre.
Monté sur un Gimbal Zhiyun Weebill-S, le X-T4 donne son plein potentiel. Par exemple, j'ai filmé des séquenecs au 80mm avec et sans activation de la stabilisation, qui attestent d'une grosse différence (voir nos fichiers-tests). En effet, le Gimbal ne suffit pas à assurer la stabilisation, alors qu'avec le stabilisateur optique et numérique du X-T4 activés, le résultat est beaucoup plus probant (pas parfait car au 80mm, c'est très difficile avec un Gimbal).
Notez que le Gimbal Zhiyun Weebill-S est compatible au déclenchement avec un Fuji X-T4 à condition de bien télécharger la dernière mise à jour du Gimbal (1.96), faisant apparaître Fuji parmi la liste des caméras. Le câble de liaison est le câble "Micro-USB to type-C".
IBIS sans stabilisateur électronique
IBIS avec stabilisateur électronique, l'angle de champ est + resserré(visible notamment à droite)
Le X-T4, comme ses rivaux, dispose de plusieurs modes, ce qui complique le choix du bon réglage. Ainsi on peut stabiliser le capteur seul avec optique ou pas, si celle-ci est compatible, mais on peut aussi exploiter le capteur + l'optique + la stabilisation numérique électronique (DIS) avec crop (recadrage). Ce qui fait déjà 3 options ! On peut même choisir le mode IS Boost, un mode d'amplification de la stabilisation avec ou sans combinatoire du DIS activé, qui permet de diminuer les vibrations de la caméra lorsqu'on effectue un plan fixe sans trépied... Mais cette dernière option génère un effet d'ondulation (Jello) désagréable, à mon avis c'est à oublier. Quant à la stabilisation numérique, elle doit être théoriquement réservée à la marche ou aux descentes d'escalier. Mais l'électronique, on le sait, recadre. Du coup ce qu'on gagne en stabilité, on le perd en angle de champ, et la sensation de fluidité est moindre. Le % de recadrage n'est pas indiqué mais il semble être de 10% au minimum. En tout cas, au téléobjectif, le DIS est superflu.
Enfin, le rolling shutter, présent sur ce modèle, est plutôt bien maîtrisé.
Physiquement, le X-T4 est une réplique de son grand frère le X-T3 mais il est un peu plus grand (134,6 x 92,8 x 63,8 mm contre 132,5 x 92,8 x 58,8 mm) et lourd (607 grammes contre 539 grammes). C'était déjà le cas du X-T3 par rapport au X-T2. C'est l'intégration de l'IBIS, qui fait que le X-T4 pèse environ 65 grammes de plus que le X-T3 au complet, soit 607 grammes. Il est aussi légèrement plus épais (63,8 mm au lieu de 58,8 mm) mais ça ne devrait pas créer de différence visible dans un sac de voyage.
Le châssis, la répartition des boutons sont furieusement identiques à l'exception de certains petits détails comme la suppression du bouton Fn sur le dessus, que seuls les habitués de la marque, voire les habitués du X-T3, remarqueront. Les deux boîtiers résistent aux intempéries, à l'humidité ou à la poussière tant que vous ne restez pas sous des trombes d'eau type mousson indienne.
La prise en main reste quasi identique à celle du X-T3. La marque Fuji construit des boîtiers solides qui rappellent un peu les reflex argentiques. Le grip est suffisant pour un usage courant mais j'ai déjà pris en main des grips qui étaient si creusés que l'on avait la sensation de ne jamais pouvoir échapper l'appareil. Par contre, Fujifilm compense par une renflement arrière qui consolide la prise en mains.
Le déclenchement photo comme vidéo s'effectue par le déclencheur. Il n'existe donc pas d'autre bouton vidéo dédié comme on en trouve sur d'autres boîtiers. Mais ce déclencheur photo/vidéo est déjà une très bonne avancée.
Fujifilm est un expert en molettes de commande et autres sélecteurs, il en place un grand nombre un peu partout, avec souvent deux sélecteurs l'un au-dessus de l'autre, pour éviter autant que possible à l'utilisateur d'aller plonger dans les Menus et de perdre du temps ! C'est assez réussi car ces molettes permettent d’accéder aux réglages essentiels. Par exemple on dispose d'une molette pour les vitesses, et au-dessous un sélecteur pour passer du mode Photo au mode Vidéo. Ce sélecteur est une nouveauté bien vue, bien plus pratique que sur le X-T3 où il fallait se positionner en vidéo par la molette de gauche au milieu de plein de modes de prises de vues photo différents. C'était pas terrible...
Autre exemple, un sélecteur pour Autofocus AF-C / AF-S / Focus Manuel qui se trouve directement à l'avant du boîtier ! Enfin, ces molettes font très pro, avec un aspect argenté qui rappelle le look vintage ou sinon, noir.
Méfiez-vous juste d'une molette malencontreusement tournée d'un cran par erreur et verrouillez absolument les deux molettes de part et d'autre du viseur. personnellement, sans verrouillage, j'ai souvent commis des erreurs.
Point sensible d'un boîtier photo perfectionné, l'autonomie de la nouvelle batterie NP-W235 (69 euros) de 2350mAh atteint 600 clichés (en mode éco activé), soit environ 1,5 fois supérieure à celle d'une batterie NP-W126S des X-T3 / X-T2 (1260mAh). Du coup, le grip batterie - qui loge 3 batteries - n’est plus nécessaire (comme sur l'ancien X-T2) pour optimiser le mode rafale du boîtier.
En vidéo 4K, l'autonomie est un point crucial d'autant que cela avait été reproché à Fuji. Désormais cette bonne autonomie permet de tenir 85 minutes en 4K et 95 minutes en 1080p (contre 55 à 75 minutes avec le X-T3, voire moins si vous laissez la Détection de visages). Revers de la médaille, et de taille (!), la batterie étant nouvelle, les anciennes batteries, même celles du X-T3 (NP-W126S), sont incompatibles ! On peut voir le verre à moitié plein et se dire que tout le monde pestait contre les anciennes batteries, on ne peut donc pas reprocher à Fuji d'avoir voulu casser cet inconvénient de manière radicale.
L’autonomie du X-T4 semble à présent supérieure à celle d'un GH5 donné pour 55 à 60 minutes en 1080p à 100 Mbps.
On notera aussi l'existence d'un double chargeur de batterie de référence BC-W235.
Notez que la batterie prend du temps pour se recharger. On patiente durant3 heures (!) au lieu de 1h30 à 2h avec celle du X-T3. Mais ce n'est pas si étonnant, sa capacité est bien supérieure.
Le grip batterie externe (VG-XT4) prévu pour les X-T3 / X-T4 n'est plus une nécessité puisque l'autonomie s'améliore, mais il peut s'avérer encore utile. Il coûte 329 euros.
La rapidité de mise sous-tension du X-T4 est remarquable, à peine supérieure à 1 seconde. De quoi réagir à un événement imprévu.
Un boîtier, c'est aussi son application pour le piloter ou visualiser les images. L'application Fujifilm Camera Remote est capable en théorie de réaliser des prises de vues en LiveView, de piloter le boîtier, d'importer les images, etc. En théorie. Après avoir pas mal bataillé, le pilotage est le plus simple et finalement ce qui marche le mieux. Car sinon, l'application est pour le moins repoussante aussi bien dans son ergonomie, peu avenante, que dans la connexion, bien compliquée à mettre en route, et la compréhension de son utilisation. Rarement vu une application aussi "crise de nerf". A moins qu'il ne s'agisse d'une incompatibilité partielle Android (mais j'utilise ce même smartphone avec succès pour les autres applications). Certains utilisateurs sur le Web ont même invoqué une instabilité de la connexion, mais peut-être était-ce avant les dernières mises à jour. On note aussi une logique de "priorité" de l'application sur les réglages du boîtier (et vice versa) qui compliquent son usage. Enfin, la résolution vidéo (en choix de l'enregistrement) est très limitée (720p).
Bref, pour ceux qui ont l'habitude d'utiliser un boîtier photo conjointement à son application, ils risquent d'être déçus (hormis le déclenchement à distance).
L'ergonomie, c'est aussi la navigation dans les Menus. Ils étaient très critiqués alors Fuji a amélioré les choses. Le X-T4 a ainsi optimisé plusieurs points : son Menu distingue désormais complètement les fonctions vidéo (Menu Movie) et photo (Menu Still) au moyen d'un cran de sélection à tourner, ce qui est bien pratique pour retrouver un réglage immédiatement. En effet, les produits de la concurrence tentent de séparer les fonctions vidéo et les fonctions Photo mais souvent, certaines fonctions valables en photo et en vidéo restent dans le Menu Photo, ce qui complique leur recherche pour une utilisation vidéo. Ici avec Fuji, ce problème disparaît. Par exemple, on retrouvera les Profils (nommés simulation de Films) dans les deux Menus. Bien vu !
En outre il existe un QMenu pour la Photo distinct du QMenu pour la Vidéo qui permet d'accéder dans ce cas directement aux fonctions vidéo. C'est très pratique !
Enfin signalons la bonne clarté de la volumineuse notice de 330 pages.
Le X-T4 dispose un écran LCD tactile 7,6 cm (3 pouces) dont la résolution a été boostée à 1.62 Mp au lieu de 1.04 Mp. Mais surtout, cet écran tactile dispose cette fois d'une rotule directement inspirée des Lumix GH, permettant d'être orienté bien plus facilement que sur le X-T3. Les vloggers et plus généralement les amateurs de vidéo vont apprécier ! le changement est spectaculaire car sur le X-T3, on ne pouvait en effet orienter l'écran que partiellement à 90° vers le haut et 45° vers le bas ou encore l’orienter à 60° sur le côté mais en le déverrouillant.
Bon on regrette juste que l'écran ne soit pas un peu plus grand !
L'écran tactile est un des moyens de faire le point, ou de déplacer les points d’autofocus, ou de déclencher une photo, ou encore - je l'ai beaucoup utilisé ainsi - de naviguer dans le menu rapide et bien sûr de balayer les vues enregistrées en Lecture. En contrepartie, contrairement à la gamme GH de Panasonic par exemple, le caractère tactile est inopérant avec le Menu principal. D'ailleurs on le sent d'emblée quand on s'aperçoit que les lignes du menu sont assez resserrées.
Un petit détail qui m'a bien plu : lorsqu'on branche la prise micro-HDMI, l'écran du boîtier ne s'éteint pas. Je n'ai pas testé tous les appareils du marché, mais j'ai rarement vu cela. Or c'est très pratique !
On peut aussi personnaliser la zone de l'écran (inférieure, droite, gauche) où l'on souhaite qu'elle soit tactile avec le viseur.
Le X-T4 a conservé son viseur OLED de 0.5 pouces, et d’environ 3.69 MP, considérée comme "à haute résolution" avec un grossissement de x0,75 et couvrant 100% du champ. Le viseur affiche une fréquence de rafraîchissements pouvant atteindre les 100 images par seconde en mode boost. C'est très correct.
On peut régler la dioptrie puis la verrouiller, parant ainsi tout changement inopportun qui risque sinon toujours de se produire quand on est en pleine action ! Le confort visuel en est accru. On peut aussi faire appel à la détection oculaire mais celle-ci peut devenir agaçante car quand on passe juste la main devant le viseur, l'écran peut s'éteindre alors qu'on est en train de viser avec.
Autre détail qui m'a bien plu : l'affichage s'oriente en vertical quand le boîtier est tenu en mode Portrait. C’est une formule que le Canon EOSR a aussi retenue.
Le Fujifilm X-T4 propose un mode qu'il qualifie de « mode viseur pour le sport », qui permet de photographier jusqu’à 30i/s en utilisant l’obturateur électronique sans la moindre image noire à l’écran. Pas mal... Cependant, ce mode impose un recadrage de 1,25x.
Le viseur a une originalité : ce sont 3 modes distincts d'affichage (luminance, résolution et fréquences d'images) qui permettent d'opter pour le mode qui vous offre le plus de confort visuel.
Le X-T4 bénéficie d’un obturateur plan focal qualifié d'ultra-rapide. Il atteint la cadence extrême de 15 /images/seconde en mode Rafale (ou 8 im/s en direct). Notez que le nouvel obturateur est plus rapide (pratique pour les rafales) et surtout plus silencieux.
Fuji pariait sur un boîtier performant qui soit aussi bon en photo qu'en vidéo et il semble bien qu'il ait réussi son pari. L'image est belle, bien servie par l'optique 16-80mm qui est homogène, mais sans être un spécialiste des optiques Fuji, notamment les focales fixes, leur réputation me fait dire qu'elles produiraient aussi une belle image, attendu qu'un bon zoom transstandard est censé être plus difficile à construire qu'une focale fixe.
Le piqué du Fuji X-T4, la dynamique de l'image, n'ont rien à envier à celui d'un GH5 ou d'un Sony Alpha 6600. La colorimétrie n'a pas de tendance marquée observée. En Auto, l'exposition de Fuji se fait piéger, pouvant varier en cours de prises de vues vidéo mais les débrayages manuels sont si nombreux (dont la molette de correction d'exposition) que l'on trouve toujours une parade.
Les 3 molettes du dessus du boîtier permettent en photo comme en vidéo, de faire varier les Iso, les vitesses ou la compensation d'exposition. Mais à défaut de les faire varier, le mode Auto peut donner de bons résultats également. Et évite d'avoir à penser à refaire le réglage quand les conditions viennent à changer.
Le production de bokehs est facilitée par la taille du capteur. En Photo, le X-T4 produit des fichiers JPEG plus qu'honorables, d’environ 12,5 Mo en moyenne en mode FINE. Fujifilm a conservé la réduction de la sensibilité ISO minimale (initiée sur le X-T3) à 160 Iso pour une plage pouvant s’étendre à 51200 iso.
La montée en ISO est bien gérée depuis plusieurs générations de boîtiers Fuji. A partir de 3200 Iso, le bruit est visible mais supporte du 6400. Un réducteur de bruit "Iso élevé" existe même, allant de -4 à +4, procurant comme un voile sur l'image mais permettant de booster éventuellement à 12800 Iso. Par rapport à un autre boîtier (j'ai testé un Lumix), le Fuji booste moins le signal, pour ne pas le détériorer. Bref, un bel oiseau de nuit sur lequel vous pouvez compter un peu plus qu'un GH5. La dimension du capteur concoure à cette bonne sensibilité.
Étonnamment, en vidéo, le fabricant propose aussi un réducteur de bruit nommé « rdct br entre IMG 4K », qui atténue le bruit sans diminuer la qualité de l’image, à condition de rester au-dessous de 30fps au maximum.
Sinon, bravo pour la bonne reproduction colorimétrique et pour les différents modes de simulation de films (18 !), que la marque se plaît à mettre en avant. Ces simulations de "films" s'appliquent autant à la photo qu'à la vidéo. Il faut dire que Fujifilm a été autrefois bien connu pour ses émulsions en argentique, il s'appelle d'ailleurs "...Film", ce n'est pas par hasard. Du coup, le fabricant est légitime à tenter de reproduire la pellicule qui a fait ses heures de gloire. Dans ce souci de cohérence, il propose donc de multiples "simulations de films" qui vont un peu plus loin que les autres marques. Les pros (de la vidéo) méprisent souvent ce type de simulation. Pourtant Fuji est légitime à les proposer. Certains sont chouette. On trouve ainsi, en partie comme sur le X-T3, jusqu'à 18 Profils de "films" avec quelques nouveaux venus : Provia / Standard, Velvia / Vive, Astia / Doux, Classic Chrome, Pro neg. Hi, Pro Neg. Std, Neg. Classique, Eterna / Cinema, Eterna Bleach Bypass (saturation réduite et fort contraste.), Acros, Monochrome (inauguré sur le X-T3), Sepia. Vous aurez de quoi faire à les essayer tous !
Notez que ces Profils ne sont pas directement personnalisables au niveau du Menu Simulation contrairement aux Profils du GH5 par exemple, dont on peut modifier le niveau de détails, la teinte, le contraste, la netteté, ou la saturation pour chaque Profil. On retrouve toutefois quasiment ces mêmes options de paramétrages sur la page de Menus du Fuji, comme la couleur, le détail ou la netteté, ce qui revient un peu au même, mais sans mémorisation.
Nos coups de coeur vont à l'Astia / doux, et à l'Eterna Cinema. Le nouveau Profil Eterna Bleach Bypass (ETERNA sans blanchiment) est bien aussi mais très connoté. Il procure une faible saturation et un contraste élevé, rappelant un procédé chimique de développement d'antan. Ce mode s'ajoute au style neutre (dessaturé / décontrasté) F-Log qui bénéficie désormais d'une fonction d'«Assistance visuelle F-Log » pour contrôler le rendu. La vidéo est alors convertie en équivalent BT.709 pour un affichage réel de l'exposition. Sony ou Panasonic disposent aussi de ce type d'assistance. Notez que Fujifilm propose des LUT sur leur site, pour étalonner leur log. Rien ne vous empêche ensuite d'affiner si besoin.
sans HLG
avec HLG
sans HLG
avec HLG
avec F-Log
Parmi les configurations de prises de vues, on recense une nouveauté remarquée (sur la molette de gauche), c'est la prise de vues en mode HDR qui faisait défaut au X-T3. Le principe : l’appareil prend trois photos, en variant l’expo puis les assemble en une seule image. Les détails des hautes lumières et des ombres sont ainsi mieux préservés. On peut faire varier le HDR selon plusieurs luminosités : 200%, 400%, 800%, 800%+, ou Auto.
En mode vidéo, on retrouve aussi un équivalent du HDR, c'est le fameux mode HLG en 4K pour gérer les scènes contrastées où l'on a besoin de faire ressortir du détail ou pour renforcer le bleu d'un ciel. Mais ce mode est uniquement disponible en H265, restreignant un peu son usage pour le coup. On peut aussi envoyer ce signal HLG à la prise HDMI.
Le X-T4 propose également un paramétrage pour améliorer la dynamique, si vous êtes en présence de scènes très contrastées. L’appareil propose alors 4 modes, de 100 %, 200 %, 400 % (et Auto). On augmente ainsi légèrement la quantité d’informations récupérées dans les hautes lumières.
Fujifilm propose aussi la fonction au drôle de nom "Priorité plage D" (D comme Dynamique sans doute), qui réduit pour du JPG la perte de détails dans les hautes lumières et les ombres. Le mode FAIBLE est disponible entre 320 et 12800 Iso, le mode FORT est activable entre 640 et 12800 Iso. Et sinon on peut être en Auto ou en Off. Cependant, rien ne remplace du RAW.
Enfin signalons que le X-T4 tout comme le X-T3 ne dispose pas de flash intégré. Toutefois, sa griffe prévu pour recevoir un flash externe pourra s'accommoder d'un flash tel que le EF-X8 proposé en pack. D'autres flashes plus puissants existent aussi bien entendu.
L’autofocus est un élément important sur le XT-4, annoncé comme meilleur que sur le X-T3 et capable de détecter les visages et les yeux, même en mobile. La mise au point automatique est à peine de 0,02 secondes. Pour la vidéo, mieux vaut choisir l'AF-C qui fait le point en continu et qui est préférable à l'AF-S mais qui peut provoquer des rattrapages de point. Vous pouvez choisir le mode Autofocus (Point unique, Zone, Large/Suivi, Tous) selon vos préférences ou les circonstances. Rappelons que l'Autofocus de la concurrence n'est pas toujours au top (GH5 !). Déjà sur le X-T3, Fujifilm avait étendu la sensibilité de son autofocus de -1IL à -3IL, augmentant sa réactivité dans la pénombre. Comme sur le X-T3, en photo, on peut choisir entre 425 points d’autofocus, pour mettre au point en automatique, de façon précise à l’endroit voulu.
Notez l'apparition d'un bouton AF On à l'arrière du boîtier, à droite du viseur. Il se justifie par l'amélioration de l'Autofocus. On aime bien aussi la fonction AF+MF, déjà rencontrée sur les GH, qui permet de forcer la mise au point en manuelle même en position d'Autofocus.
La "prise de vues tactile", mode paramétrable dans le Menu "Mode Ecran tactile". permet de faire le point en appuyant le doigt sur écran sur la zone à mettre au point, sans difficulté, comme sur les Lumix Panasonic. C'est une solution bien plus pratique que de tourner la bague de mise au point.
A l'instar de la plupart des boîtiers photo, le X-T4 intègre la détection du visage et de l'oeil avec même une Priorité oeil gauche ou oeil droit ! De manière générale, même en vidéo, l’autofocus est très réactif, le visage est assez vite détecté, les yeux aussi, même si le boîtier semble avoir un peu plus de mal à suivre l’œil dans un mouvement. La détection de l'oeil reste disponible en vidéo avec le mode AFC. En vidéo, la réactivité de l’autofocus du X-T4 est plutôt très bonne comparée à l’autofocus d'un GH5 ou d'un A7III.
Comme sur d’autres boîtiers (quasiment tous aujourd'hui ?), on dispose en photo de plusieurs modes AF tels que Point unique, Zone, Large/Suivi, Tous. En vidéo, ces modes se résument à Multi et AF Zone. Les paramètres de sensibilité du suivi et de la vitesse de l’AF peuvent être ajustés du plus lent au plus rapide. Pédagogique, Fujifilm illustre chaque vitesse d’autofocus à l'aide d'une petite animation.
En Photo, la réactivité semble très bonne même par rapport à ses principaux rivaux. Il est cependant plus difficile à comparer, il faudrait avoir les 3 appareils sous la main en même temps, ce qui n'a pas été possible. Fujifilm propose aussi plusieurs paramètres permettant de personnaliser l’autofocus. Ainsi avec le mode AFC en photo, cinq préconfigurations d'actions sont mémorisables.
On dispose comme il se doit d'une fonction "zoom" de mise au point (Grossissement / Loupe) en manipulant la bague de mise au point. De plus, le rapport de grossissement est ajustable à l’aide de la molette de commande arrière. Les vidéastes apprécieront de pouvoir toujours actionner ce "Zoom" même quand l'enregistrement vidéo est lancé. Cela peut être pratique dans bien des cas. J'ai filmé récemment des débats avec un GH5 qui possédait le même système, et cette fonction était très utilisée. Mais attention le grossissement ne revient pas tout seul. Pour quitter le zoom, il faut appuyer au centre de la molette de commande arrière, ce qui nécessite une manipulation de plus, à moins d'arrêter la séquence bien sûr. Dommage. De plus, j'ai souvent eu l'impression que le Zoom se déclenchait alors que j'effleurai la bague sans changer de mise au point.
Attention également, ce paramétrage n'est pas activé par défaut et porte un nom moins explicite que chez d'autres fabricants, ce qui m'a obligé à consulter la notice. En effet, ce n'est pas à trouver dans Assistance de mise au point, mais dans Vérification AF qu'il faut placer sur "Oui".
Côté (autres) assistances de mise au point, Fuji en a prévu d'autres : on dispose ainsi de la possibilité de diviser l'image, d'afficher un microprisme numérique ou encore de mettre en relief la zone de netteté avec le choix entre 4 couleurs et 2 niveaux d’intensité (c'est le fameux focus peaking rencontré sur d'autres boîtiers).
Le boîtier intègre le fameux un zebra réglable, entre 50 % et 100 %. On trouve aussi l'histogramme, indispensable à tout bon boîtier photo qui se respecte, et le niveau électronique. Par contre, le vecteurscope et la waveform, qui sont présents sur les GH5 / GH5S, ne sont toujours pas intégrés, les pros vont hurler ! Un parti pris difficile à défendre, Fuji étant avec ce boîtier dans une vraie logique photo-vidéo.
On retrouve sur le côté deux logements pour carte mémoire compatibles UHS-I, ce qui n'est pas anodin, car par exemple, les Sony A7III ou les hybrides Nikon et Canon n'en sont pas pourvus. Rappelons que la compatibilité UHS-II permet d’utiliser des V60 au minimum : pour enregistrer des vidéos avec un débit de 400Mbit/s, c'est préférable tout comme pour photographier en rafale à haute vitesse.
L'emplacement sur le côté est bien vu quand est sur trépied pour changer de carte. Tous les fabricants ont compris cela à présent. Par contre, passer d'une carte à l'autre implique d'aller dans le menu ENR. DES RÉGLAGES > F RÉGLAGE LOGEMENT CARTE, ce qui n'est pas pratique.
Notez aussi la faculté d'enregistrer en mode parallèle sur les deux cartes et d'enregistrer du RAW sur une carte, et du jpeg sur l'autre. A noter le mode RAW compressé totalement sans perte qui accompagne un second mode RAW compressé plus léger, ce qui permet de gagner en espace mémoire.
Côté enregistrement vidéo, nous arrivons aux choses intéressantes. Le X-T4 est assez souple et qualitatif dans ses capacités d'enregistrement vidéo. Difficile d'en faire plus et mieux que le GH5 mais il lui tient la dragée haute. Jugez plutôt. Le X-T4 enregistre dans les formats classiques H.264/MPEG-4 AVC mais aussi en H.265/HEVC au débit de 200Mbps et même 400 Mbps. Ordinateur costaud derrière à prévoir ! Vous ne verrez pas de différence de qualité d'image entre le H264 et le H265 mais le premier pèsera moins que le second, à qualité égale. Vous gagnerez ainsi de l'espace mais les images en H265 peuvent saccader si votre ordi est faible.
Le X-T4 filme en interne en FullHD (1080p) ou en 4K UHD ou même 4K DCI à 60/50 im/s en 4:2:0 10bits, conservant cette propriété issue du X-T3 avant lui. Atteindre du 50-60 im/s est rare en boîtier hybride (hors GH5 par exemple), même le Sony A7 III ne le fait pas. Mais en plus, via la sortie micro-HDMI, le boîtier accepte - comme le X-T3 - de sortir un signal 4K/60P en 4:2:2 10 bit. On peut d'ailleurs opter pour enregistrer en 4K à la fois sur la carte et en sortie HDMI ; ou du 4k sur carte et du full HD en HDMI, etc. Petit bémol, un recadrage de 1,29x est à concéder en 4K DCI et UHD à 60 ou 50 im/s. Mais on peut verrouiller le recadrage à 1,29x (fonction "Corr. Agr. Rog. Film") pour que le crop soit identique quelle que soit la fréquence utilisée. Il n'y a donc qu'en 4K / UHD à 30im/s, 25 ou 24 im/s que le boîtier n’exige aucun crop (ou quasiment aucun à x1,1).
Le X-T4 ne délaisse pas le Full HD au débit de 50 à 200 Mbits, ce type d'enregistrement est donc de très bonne qualité, mais pèse lourd, puisque c'est le débit qui "fait le poids", pas la résolution. A titre de comparaison, d'autres boîtiers proposent du 28 ou du 20 Mbps en AVCHD. Ici, ce codec est absent.
Les codecs utilisés sont en ALL-Intra ou Long GOP en 8 bits dans les cadences de 23.98, 24.00, 25,00 ou 29.97i.s.
Rappelons qu'avec le long GOP, les fichiers s'avèrent un peu plus légers grâce à un équilibre entre compression et qualité, alors que dans l’intra-image, chaque image est compressée individuellement, du coup les fichiers pèsent davantage. En intra-image, le 60i/s et le 50i/s 4k ne sont plus disponibles. Embêtant éventuellement...
Un détail bénéfique spécifique à Fuji, en tout cas que je n'ai jamais rencontré : on peut afficher les inscriptions sur un écran TV en sortie HDMI, tout en conservant l'écran du boîtier visible, ce qui permet d'avoir la main pour déambuler dans le menu du boîtier tout en visualisant le résultat sur la TV. Pas mal ! On peut d'ailleurs aussi afficher les informations écran.
Pas mal non plus, dès la prise de vues, que Fuji indique les indications du crop en haut à gauche de l'écran. Cela permet d'avoir tout de suite une piqûre de rappel sur le facteur du crop selon la résolution ou la fréquence choisies. On apprécie également que la durée restante s'affiche même si un GH5 fait la même chose.
On dispose aussi sur ce X-T4, d’un nouveau mode FullHD Slow en 200 ou 240 im/s (de 3 à 6 minutes selon la fréquence), soit un doublement par rapport au X-T3, et par rapport aux autres marques (Sony) mais qui accuse un crop de 1,29x. Le fichier est alors enregistré à 200Mbits (forcément). Malin, Fuji permet de verrouiller le crop de 1.29x, ce qui garantit l’uniformité du cadrage. On peut aussi plus simplement se limiter à des ralentis de 120 ou 100i/s. Ce ralenti reste exploitable en qualité, mais est inférieur aux capacités et à la qualité de celui d'un GH5.
Sur le X-T4, Fuji a renforcé la prévalence pour la vidéo avec un mode vidéo désormais commandé par un interrupteur dédié.
La limite d'enregistrement ne dépasse pas 20 minutes environ pour enregistrer en 4k DCI / UHD à toutes les fréquences, pas seulement donc en 50fps/60fps. La durée grimpe à 30 minutes environ en FullHD à toutes les fréquences également. Le Fuji n'est donc pas un GH5, ce qui le différencie nettement, ni un "camescope" ! Souvent, cette limite est passée sous silence par mes confrères ou par les utilisateurs, ou considérée comme anecdotique, prétextant qu'on filme le plus souvent des scènes de 20 à 30 secondes au maximum. C'est vrai sauf que c'est un obstacle pour tous ceux qui filment en multicaméra des spectacles, des débats, des concerts ou des interviews, en raison de la désynchronisation qui en résulte. Même avec une seule caméra, l'interruption peut faire oublier à l'opérateur de redémarrer l'enregistrement ! Ensuite il faut savoir que des droits de douane plus élevés incombent aux appareils photo qui font camescope. Il faut donc - quand on compare le prix d'un boîtier qui ne fait pas "camescope", mettre cette donnée en comparaison. Enfin, pour un appareil qui se revendique vidéo, cela me semble important de ne pas avoir à subir une limite d'enregistrement. Donc dommage, mais un point en plus indéniable pour le GH5.
Le son n'est pas (trop) délaissé en fournissant les besoins de base (et même un peu plus) d'un boîtier photo-vidéo. Ainsi on peut enregistrer avec les capsules du X-T4 en mode automatique ou en Manuel. Rappelons que le réglage manuel, permet en théorie de s'adapter aux situations sonores, voire à baisser les niveaux pour réduire les bruits trop forts ou les souffles parasites. Ou encore à augmenter le son si celui n'est pas très fort. Et c'est un peu ce 3e scénario qui se produit avec le Fuji X-T4 : le son capté n'est vraiment pas très fort en Automatique. Il faut en Manuel de l'augmenter au premier stade (de +1,5 dB) pour obtenir un son d'un volume correct., au prix d'un souffle plus marqué. Écoutez nos fichiers-tests pour vous en convaincre.
Attention à ce réglage manuel, par ailleurs fort bien conçu : la barre de niveaux est aux 8/10e mais ce niveau représente le 0 dB et pouvant grimper ainsi jusqu'à 6 dB ou descendre à -30 dB !
Micro interne comme externe peuvent être réglés selon la configuration adoptée. C'est chouette !
En atmosphère silencieuse, même en Auto, sans booster le son, la prise de son révèle un léger bruit de fond audible à un niveau élevé de l'écoute mais réel. Le X-T4 propose aussi un limiteur de niveau, et même un filtre passe-bas. Pour l’extérieur, le X-T4 arbore un filtre anti-vent, dont l'inefficacité m'a laissé perplexe. Préférez une prise de son externe avec une bonnette.
On pourra être étonné par la privation (par rapport au X-T3) de la prise casque qui n'est disponible que via un adaptateur USB-C / casque (voir chapitre Connectique). Bizarre comme aménagement pour un boîtier résolument orienté vers la vidéo. Interrogé, Fuji a donné son explication : ce choix d'adaptateur a été imaginé pour protéger la connexion car il y avait souvent des incidents avec la connexion directe sur le boîtier. Sauf que je trouve l'embout de l'adaptateur dur à retirer. Jamais content ces utilisateurs / testeurs ! :)
Notez que Fujifilm n'a pas à son catalogue de boitier XLR en option, comme le fait Panasonic pour son GH5. En revanche, il propose en option le micro stéréo directionnel MIC-ST1 (109 euros, hors réduction) de 171 grammes à fixer sur la griffe porte-flash du boîtier. Néanmoins, on peut fixer un autre micro ou un enregistreur externe (en ligne).
Les objectifs des gammes XF et XC sont compatibles avec le Fuji qui dispose d'un assez grand choix d'optiques (autour de 35). Parmi celles-ci, le XT-4 m'a été confié avec l'optique-zoom Fujinon 16-80mm f/4 R OIS WR. Son angle de champ est de 83.2°-20.1° (équivalent 24-122mm en 24x36) proposée en formule kit pour 2300€. Elle est constituée de 16 lentilles en 12 groupes. La distance de mise au point minimale est de 35 cm. L'optique pèse un certain poids (440 grammes) sans être exagérément lourde pour un transstandard.
Ce 16-80mm est une optique dite "tropicalisée" (10 joints d'étanchéité, c'est ça le sigle WR), ce qui signifie qu'il supporte une pluie légère (pas la mousson !), la poussière, le froid ou l'humidité (jusqu'à un certain point). L’armature laisse aussi entendre que l'optique est renforcée.
L'optique est à la fois très qualitative et assez polyvalente puisqu'elle convient aux paysages, aux vues de monuments au grand-angle, tout comme aux portraits et de manière plus générale à une utilisation de voyage. Elle ouvre à F/4 constant. Cette optique stabilisée est garnie de 3 bagues avec repères, excepté pour la bague de mise au point. Pour vous convaincre de sa qualité, vous pouvez consulter les photos et les vidéos de cet article, entièrement réalisées avec cette optique.
Bien sûr, l'optique 16-80mm elle devient trop juste pour des plans rapprochés et ne convient pas du tout pour des vues animalières pour lesquelles on préférera le 55-200mm f/3.5-4.8. au minimum ou le 100-400mm f/4.5-5.6.
Du grand-angle au télé (16mm, 38mm, 80mm)
L'optique est par ailleurs hautement stabilisée (jusqu'à 6IL en photo) et permet donc de cumuler la stabilisation du capteur avec la stabilisation de l'optique, sans avoir besoin de recourir à la stabilisation électronique. Même le trépied peut être évité parfois.
Le moteur de l'Autofocus est qualifié de silencieux et rapide. Il est vrai qu'on ne l'entend guère. Il est aussi très progressif, ce qui est une qualité utile en vidéo. Les ingénieurs de chez Fuji insistent aussi sur ce qu'on appelle la "respiration d'un objectif" dont se targue cette optique. C'est à dire qu'en cas de changement de mise au point, l'objectif va avoir moins tendance à modifier légèrement le cadrage, un défaut connu qui affecte la vidéo.
En dehors de cette optique, de manière plus générale, si on souhaite bénéficier d'un asservissement de l'Autofocus, il faut rester dans la marque ou se diriger vers des fabricants comme Laowa ou Samyang. Des optiques tiers de marques comme Canon peuvent s'adapter moyennant adaptateur, mais aux dires des spécialistes Fuji, l'Autofocus n'est pas assez réactif dans ce cas.
Fuji pêche aussi par un manque d'optiques fixes intermédiaires longues pour de l'animalier. Il revendique un 200 mm avec Extender mais qui vaut... 6000 euros ! Par ailleurs, les focales les moins chères en "entrée de gamme" sont globalement plus chères que celles des autres fabricants. En gros, Fuji mise sur la qualité, indiscutable, au détriment du prix attractif. Or pour commencer, on souhaite parfois ne pas investir des sommes considérables.
Signalons enfin que la monture du X-T4 a été renforcée.
Côté connectique, on recense tout d'abord le port micro-HDMI type D. On trouve qu'une prise micro-HDMI est moins pratique et potentiellement plus fragile qu'une vraie HDMI mais reconnaissons que c'est la règle chez beaucoup de fabricants. Cette prise permet de délivrer un signal en 4K Cinéma (DCI 60i/s 4:2:2 10 bits).
On découvre aussi l'USB-C en USB 3.2 (au lieu de 3.1) qui sert à recharger, à alimenter directement le X-T4 pendant qu'on filme, ou à transférer les données vers le PC / Mac. Si on veut connecter un smartphone en USB-C, un adaptateur type A (Android) ou Lightning (iOS) peut s'avérer nécessaire.
L'USB-C sert aussi étrangement de prise casque via l'adaptateur USB-C (heureusement fourni). Pas de prise casque directe donc. Bizarre comme aménagement pour un boîtier résolument orienté vers la vidéo. Manque de place ? Interrogé, Fuji a donné son explication : ce choix d'adaptateur a été imaginé pour protéger la connexion car il y avait souvent des incidents avec la connexion directe sur le boîtier. Sauf que je trouve l'embout de l'adaptateur dur à retirer. Jamais content ces utilisateurs / testeurs ! :)
Enfin, on constate la présence d'une prise Micro mini-jack 3,5mm... conventionnelle cette fois. Ouf !
Remarquez que le seul autre câble fourni (le câble USB-C vers USB-C) se connecte au chargeur fourni. C'est bien mais attention, il n'est pas bien long (moins de 60 cm). On regrette par ailleurs l'absence de câble USB-C vers USB type A. Mon ordinateur étant dépourvu d'USB-C, c'est un câble acheté lors d'une autre occasion qui m'a permis de connecter le X-T4 !
Bien sûr, le Wi-Fi et le Bluetooth sont présents. Par contre, on notera l'absence d'enregistrement des données GPS.
Les fichiers vidéo du XT-4 ne posent pas de problème particulier au montage. Mais la lourdeur des fichiers est peu adapté aux configurations informatiques faiblardes compte tenu des débits disponibles allant de 100 Mbits/s à 400 Mbits/s. Si le processeur de votre ordinateur et sa mémoire vive s'avèrent insuffisantes, il en résultera des saccades intempestives allant même jusqu'au blocage de l'image. Vous pouvez tester votre compatibilité en téléchargeant nos fichiers-tests.
Si vous constatez de telles saccades ou si vous savez d'avance que votre ordinateur ne tiendra pas le choc, une alternative possible et recommandée, consiste à convertir les fichiers originaux en fichiers Proxy, au débit plus léger. Et de "conformer" au moment de l'export. C'est une solution un peu chronophage, le temps de convertir les fichiers, mais elle a le mérite de bien fonctionner. Pour FCPX spécifiquement, voir notre tuto mérite ce sujet (accès Premium).
Dans une moindre mesure, le recours au standard de compression H.265 peut aussi se solder par une incompatibilité avec certains systèmes d'exploitation non-récents. Ainsi sur Mac, et pour ne citer que cet exemple, le H265 est illisible sur Mac Sierra et systèmes antérieurs, il faut passer à High Sierra au minimum ou convertir avec un logiciel comme Handbrake.
Enfin, les fichiers bénéficiant d'un haut débit, pèsent lourd, des dizaines et des dizaines de Go pour quelques poignée de secondes. Il faut donc tenir compte d'espace suffisant sur le(s) disque(s) destinés à accueillir les rushes.
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