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Test Nikon D300S

La vidéo dans le reflex expert de Nikon

 

31 décembre 2009 par Antoine Désir - Mis à jour le 11 janvier 2010

 

Nikon D300s

Après le D90 et D5000, Nikon intègre une fonction vidéo sur son dernier reflex expert, le D300s. C'est la même technologie qui permet les mêmes fonctions : l'arrivée de capteurs CMOS en remplacement des capteurs CCD - avec leur faible consommation et leur électronique intégré - permet de profiter de ce nouveau mode, plein d'avenir. Surtout pour Nikon qui ne fabrique ni ne commercialise de caméscopes. Voyons comment se débrouille cet appareil en mode vidéo, malgré le manque d'expérience de la marque et une orientation photo évidente. Pour ce test, Nikon a fourni le boitier avec son dernier objectif 18-200 mm (ouvertures entre f/3,5 et f/5,6), zoom 11X qui correspond bien habitudes en usage sur les caméscopes (zoom d'environ 10X-12X).



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Capacités photo

Nous ne tenterons pas de décrire les possibilités photos du D300s. C'est un appareil reflex de la gamme "expert", entre le grand public et le professionnel. L'écran est excellent, mais il n'est pas orientable. La construction est conforme à la gamme et aux exigences de ceux qui choisissent de mettre plus de 1000 euros dans un boitier photo : presque entièrement métallique, d'un poids certain, d'une bonne finition et d'un excellente prise en main. Le genre d'appareil photo qui ne bouge plus lorsqu'il est à sa place. Les habitués de cette gamme ne seront pas déçus, les néophytes restent surpris qu'il existe des appareils de cette taille et de ce poids (1,5 kg en ordre de marche, tout de même) !


Le mode LiveView (visée et mise au point à l'écran) bénéficie de deux modes dont les dénominations sont confuses :


- Main levée : c'est l'autofocus normal qui fait la mise au point, ce qui interrompt l'affichage pendant que le miroir descend et que la mise au point s'effectue. Dans ce mode, la mise au point est perturbante mais rapide,


- Pied : le point se fait par détection de contraste sur le capteur. Pas d'interruption d'image à l'écran, mais une lenteur certaine pour faire le point, quand il y arrive. Et souvent, un effet de pompage montre la difficulté de l'exercice. Lorsqu'on a gouté à la visée écran d'un Sony Alpha 3xx, Alpha 5xx ou d'un Panasonic GH1, on reste frustré. Ce mode sera préféré pour la fonction vidéo, mais il n'est pas automatiquement sélectionné.


Le D300s est un reflex assez imposant (moins que les reflex plein format, mais plus que ceux d'entrée de gamme) et plutôt lourd, surtout avec le zoom fourni. Ce ne sont pas des défauts dans cette gamme, ou le plastique et la chasse au poids ne sont pas les bienvenus. L'ergonomie est bonne, avec de nombreux boutons pour accéder directement aux réglages les plus fréquents et les traditionnelles personnalisations des boitiers Nikon.


Nikon D300s

Sans évoquer encore la vidéo qui est la principale nouveauté par rapport à son prédécesseur le D300, on remarque quand même d'excellente aptitudes en photo : double carte mémoire (Compact Flash et SD), mode rafale rapide (7 images par seconde), déclenchement calme (pas silencieux, mais moins bruyant) en option et des fonctions basiques de modifications des photos directement dans l'appareil.


L'objectif fourni (il y a peu de kits dans cette gamme de reflex, le boitier est souvent précédé par des objectifs) est un "superzoom", évolution mineure d'un modèle de référence : un 18-200 stabilisé, corrigé, qui ouvre entre f/3,5 et f/5,6, des valeurs classiques. Nikon a choisi de stabiliser l'objectif et non pas le capteur. Chaque objectif doit donc faire l'objet d'un stabilisation (sauf les objectifs grands angles pour lesquels ce n'est pas vraiment utile), mais la visée est stabilisée. Pour la vidéo, c'est plutôt un bon choix car l'image est stabilisée en permanence (ce que l'on appelle la stabilisation optique sur les caméscopes) alors que la stabilisation du capteur est compliquée à 24 images par seconde. L'objectif du test a donc bien rempli son rôle.



(Test Nikon D300S)

Mise au point

Nikon D300s

C'est un appareil photo, donc il faut déjà trouver comment déclencher le mode vidéo, et donc ouvrir le manuel (sauf si vous avez déjà essayé un D5000). A partir de la, on a compris que ce n'était pas la priorité de l'appareil. Donc on enclenche le mode LiveView par le bouton Lv, les indications de tournage apparaissent à l'écran et on appuie sur le bouton OK (au centre du bouton navigateur). Et la vidéo est floue !


Nikon D300s


Premier obstacle : la mise au point. L'autofocus en mode vidéo n'est fait que sur demande ! On retrouve le comportement des APN compacts. Deux solutions pour avoir une vidéo nette : appuyer sur le bouton AF-ON pour que l'autofocus fasse le point. Selon le mode de visée écran que vous aurez choisi ("Main levée" ou "Pied"), ce sera rapide avec un écran noir pendant un court instant, ou lent avec le pompage de l'autofocus par détection de contraste à l'écran (et avec le bruit de l'objectif dans le micro interne). Autre solution, passer en mise au point manuelle (bascule sur l'objectif et/ou le boitier) et utiliser la bague de mise au point. Avec un peu d'habitude, c'est la meilleure méthode. Mais on se retrouve à faire des essais innombrables pour réussir le changement de point. A noter que la mise au point par détection de contraste vous laisse choisir sur quelle zone de l'image vous voulez faire le point. Et ce, sur l'ensemble du cadre. Lent, mais intéressant pour des plans créatifs.


Pendant l'enregistrement, l'autofocus peut fonctionner si vous êtes en mode "Pied". En mode "Main levée" l'appui sur le bouton "AF-ON" coupe l'enregistrement puisque le capteur est caché. En mode "Pied", c'est donc possible. Mais comme l'autofocus par détection de contraste pompe (parfois beaucoup et longtemps), cela donne une image que vous ne voudrez pas voir. Donc, concrètement, toujours pas de mise au point automatique, bien que Nikon explique que c'est possible. Il faudra attendre une mise au point progressive sans pompage pour que ce soit effectif. Demandez à Panasonic ce que ça veut dire : des objectifs spécifiques, qui communiquent autrement avec le boitier ! Car, pour faire une mise au point progressive, l'objectif doit comment faire le point AVANT de commencer, sans trop chercher.
Si vous voulez changer correctement de plan net, il faut donc passer en manuel et maitriser la bague de mise au point. N'oubliez pas de brancher une micro externe dans ce cas, pour éviter de récupérer les bruits de l'objectif et de manipulation. Même si c'est assez éloigné des habitudes des vidéastes débutants, la maitrise de la bague de mise au point devient indispensable. On en vient à apprécier fortement l'objectif Nikon, avec sa mise au point manuelle débrayable et facile, sa bague large et à la course de bonne longueur, et même l'indication de distance qui figure sur l'objectif !



(Test Nikon D300S)

Zoom

Nikon D300s

Le zoom fourni est tout à fait adapté à la vidéo, avec ses deux bagues bien agréables. Mais il est manuel. En vidéo, cela a plusieurs conséquences :


-pas de zoom progressif ou lent, comme les zooms électriques. Ou alors avec une dextérité inhabituelle,


-zoomer fait du bruit et ça s'entend vraiment,


-le zoom peut être ultra-rapide. Si vous aimez les zooms "coup de poing", vous pouvez balayer la petite plage de zoom en une demi-seconde,


-avec le zoom fourni, la plage de zoom est correcte (zoom 11X, équivalent à un 28-310 en plein format),


-avec le zoom fourni, la focale mini est de 18 mm, équivalente à un 28 mm. Les caméscopes grand public sont souvent incapables d'offrir cette focale. On est plutôt ici dans les domaine des caméscopes pro.


Mais attention à la stabilité de l'image lors du zoom : le fait de zoomer (tourner la grosse bague) déstabilise la tenue de l'appareil. Pas gênant en photo (on prend la photo après le zoom), mais ratage de plan assuré en vidéo (sauf sur pied). L'ergonomie photo rend compliqué les mouvements de caméras, dont le zoom. Par contre, la poids imposant de l'ensemble (environ 1,5 kg) favorise la stabilité.



(Test Nikon D300S)

Réglages manuels

L'appareil dans la main, on pense immédiatement aux nombreux réglages manuels possibles sur un reflex. A nous la maitrise de la profondeur de champ via l'ouverture, le réglage du gain manuel (ISO), les hautes vitesses d'obturation ! Bah non ! Le mode vidéo bascule le D300s dans un mode semi-automatique qui ignore la plupart des réglages photo. en effet, il est bine expliqué que l'exposition est réglée automatiquement et que le réglage de la vitesse d'obturation et de la sensibilité restent automatiques. Un peu comme sur les caméscope d'entrée de gamme : il est difficile, voire impossible de contrôler vraiment l'image. On pouvait encore le comprendre avec un D90 ou un D5000, reflex d'entrée de gamme. Avec un D300s qui est un appareil expert qui coûte aussi cher qu'un caméscope semi-pro, c'est décevant.


Privilégiant une grand ouverture, cela donne des images très lumineuses, une faible profondeur de champ et pas de flou de bougé. Par contre, pas moyen d'augmenter la profondeur de champ en fermant franchement l'objectif. Il y a un peu plus de latitude qu'avec le D5000 (possibilité de fermer l'iris jusqu'à f/16), mais ce n'est pas suffisant.


Cela donne une image bien différente des vidéos habituelles, dont le profondeur de champs est souvent importante. La taille du capteur fait ici la différence. Alliée au 24 images progressives par secondes, cette taille de capteur donne une image plutôt cinéma que vidéo. Surprenant, mais plutôt agréable.


Sans surprise, le bruit vidéo est faible, souvent inexistant. Avec un capteur 10 fois plus gros que ceux des caméscopes grand public (la sensibilité native du capteur est de 200 ISO), la qualité brute est très bonne. Mais elle n'est pas bien exploitée (voir le format).


Nikon D300s   Nikon D300s


(Test Nikon D300S)

Audio

Nikon D300s
Un petit micro se trouve pas trop mal placé sur la face avant (en haut à droite). Il enregistre tout, des bruits d'ambiance à la manipulation de l'appareil, sans oublier les bruits et les commentaires de l'utilisateur. Bref, il y a un micro, vous aurez du son en mono, moins pire que celui de certains compacts, mais pas à la hauteur des bons caméscopes. Par rapport au D5000, on gagne une entrée audio externe standard et la possibilité de régler le volume audio. Ce réglage est simplifié : seuls trois niveaux d'amplification sont possibles an plus du gain automatique, sans indication en décibels. La connexion d'un micro externe change complètement la perception audio. Un micro vidéo standard pourvue d'une sortie jack 3,5 mm stéréo fera l'affaire. D'autant qu'il peut être monté sur le griffe Flash de l'appareil, qui est standard (merci Nikon).

Nikon D300s


Nikon D300s
Vidéo brute enregistrée avec le micro interne
 
Nikon D300s
Vidéo brute enregistrée avec le Videomic connecté (sans filtre passe-haut)


(Test Nikon D300S)

Format

On revient aux similitudes avec les APN compacts, le D90 et le D5000.


Nikon D300s
Nous n'avons considéré que le mode 1280x720p24, le seul qui ait une proportion vidéo (16/9). Les deux autres modes (640x424p24 et 320x216p24) sont à oublier, avec leur proportion 3/2 qui ne correspond à rien en vidéo, mais respecte celui de la photo.
Nikon D300s

La vidéo est enregistrée sur la carte SD (de préférence SDHC) ou la carte Compact Flash, au choix, dans des fichiers AVI encodés en MJPEG, avec un débit d'environ 20 Mbits/s. Le MJPEG est un ancien format (ancêtre du DV) qui enregistre une succession d'image JPEG très compressées (plus de 10 fois). Son rapport qualité/débit est faible par rapport aux formats récents : pour le même débit (dans le même poids de fichiers), le AVCHD garde une meilleure qualité pour du Full HD (1920 x 1080). Cependant, ce format a l'avantage de son âge : il est reconnu par tous les ordinateurs et logiciels et il se manipule sans effort.


A noter que la limite des 5 minutes d'enregistrement continu est toujours la. L'électronique n'est pas assez refroidie pour supporter la vidéo pendant longtemps. Si l'appareil chauffe trop , il est susceptible d'arrêter l'enregistrement en quelques secondes.


Les deux cartes mémoires sont un atout indéniable pour la fonction vidéo. Nous avons choisi d'enregistrer les vidéo sur une carte SDHC Class 4 alors que les photos s'enregistraient sur la carte Compact Flash rapide, qui garde l'avantage pour le mode rafale.


Nikon D300s

Pour l'audio, c'est à la hauteur de l'équipement : c'est du brut, échantillonnée sur 16 bits. Si c'est le micro interne qui enregistre, c'est du mono en faible qualité (11 KHz). Si un micro externe est branché (donc via la prise stéréo), l'audio est enregistrée en stéréo en haute qualité à 44,1 Khz (c'est celle d'un CD audio), avec un débit 10 fois supérieur.


L'enregistrement de l'audio suit donc la qualité du micro, c'est bien joué !



(Test Nikon D300S)

Sorties

Nikon D300s

Nikon a doté son D300s de sorties vidéos correctes pour le relier à un téléviseur : HDMI et composite. Un câble composite est d'ailleurs livré pour liaison (non HD) avec un téléviseur, mais pas le câble mini HDMI. Une connexion USB (câble livré) est aussi possible, si vous aviez la drôle d'idée d'utiliser un APN comme lecteur de carte.



(Test Nikon D300S)

Dimensions mesurées

Hauteur : 115 mm
Largeur : 148 mm
Epaisseur : 80 mm pour le boitier, de 165 mm à 222 mm avec l'objectif fourni
Poids du boitier nu : 848 g
Poids de l'objectif 18-200 VR II fourni : 567 g
Poids de la batterie EN-EL3e : 81 g (1500 mAh, 7,4 V)
Poids de l'appareil en ordre de marche (boitier, objectif, protection écran, cartes SD et CF, batterie) : 1536 g



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