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Test DJI Osmo mobile 2

L'Osmo polyvalent

 

30 mai 2018 par Thierry P.

 

osmo mobile

L'Osmo, pour ceux qui ne connaîtraient pas cet accessoire de prise de vues, s'apparente à une mini-steadicam, c'est à dire une stabilisation sur nacelle (Gimbal), et une poignée d'environ 16 centimètres de long. Ce produit est conçu par DJI, un fabricant chinois autant connu du grand-public pour ses drones Mavic pro et Spark que par les pros pour sa gamme de poignées et systèmes de stabilisation pro Ronin (Ronin-M, et bientôt Ronin-S).


Le centre névralgique du système est la nacelle qui anticipe les mouvements naturels du bras grâce à un dispositif électro-mécanique à 3 axes qui adoucit les transitions. Ce système de stabilisation repose sur des moteurs Brushless, capables de distinguer les mouvements de l'opérateur ou de les accompagner. Opérateur qui peut contrôler le dispositif avec précision à l'aide du Joystick quadri-directionnel. La caméra présente un angle d'inclinaison réglable de 155 degrés et en Pan de 160 degrés.


Le concept de l'Osmo Mobile2, deuxième version de cette gamme, se distingue d'une façon radicale des autres Osmo apparus depuis la mi-2016 (Osmo, Osmo +, Osmo pro) : vous prenez le modèle d'origine dont vous conservez la nacelle mais pas la caméra micro 4/3. Il reste alors la caméra de votre smartphone, c’est cette dernière qui joue le rôle d'enregistreuse. Ce dispositif présente un premier immense avantage : le système est évolutif puisque vous améliorez votre Osmo au gré de votre renouvellement de smartphone.


D'autre part, les smartphones sont à présent assez matures pour filmer à des fréquences ou dans des résolutions "professionnelles" telles que le 60p et le 4K. Mais même en FullHD et 30 ou 25p, les smartphones ont accompli d'immenses progrès. D'ailleurs leur capteur se retrouve parfois sur le marché photo traditionnel.


Mais le concept Osmo mobile comporte aussi des inconvénients parmi lesquels la contrainte de veiller à l'autonomie de deux appareils, et le smartphone a intérêt à disposer d’une mémoire intégrée costaude ou d'un système sur carte.


osmo mobile

Par rapport à l'Osmo Mobile 1re génération, ce modèle version 2 est plus léger, il dispose d'une bien meilleure autonomie (14 heures), il permet de filmer en horizontal-vertical, et surtout il s'avère moins coûteux avec un tarif de 149 euros seulement (au lieu de 339 euros pour le prédécesseur), permettant de positionner cet accessoire non pas comme un outil un peu gadget et luxueux, mais comme un accessoire ultra-abordable...

L'Osmo Mobile peut communiquer par Bluetooth, réussissant à être compatible avec la majorité des smartphones récents, dont l'iPhone 5, l'iPhone 6, iPhone 6s Plus, le Samsung Galaxy S7 et le Huawei Mate 8. D'après DJI, il doit pouvoir accueillir aussi tout téléphone Android ou iOS entre 58,6 et 84,8 mm de large.


Les paramètres de la caméra, comme l'ISO, la vitesse d’obturation et la balance sont accessibles depuis l'écran via l'application DJI Go.

Alors malin, l'Osmo mobile ? Oui en apparence, d’autant que le prix de l'engin, dénué de caméra, est nettement moindre que son prédécesseur. Passons au test détaillé.



> LIRE LA SUITE : Le test du DJI Osmo Mobile 2

Le test du DJI Osmo Mobile 2

osmo mobile

L'Osmo est protégé dans une boite en nylon. La finition de l'Osmo est en plastique et aluminium. Le produit est léger, mais il pèse tout de même 485 grammes avec batterie (29,5 x 11,3 x 7,2 cm replié). Ajoutez le poids du smartphone évidemment (un iPhone 6 par exemple pèse 130 grammes), et vous atteignez les 600 grammes et plus. Le poids est supportable, il fatigue peu l'avant-bras, même plusieurs minutes d'affilée.


osmo mobile

Le système est bien conçu pour enfiler n'importe quel smartphone, quelle que soit sa taille en hauteur (ci-dessous un iPhone 6) puisqu’on peut écarter les tirettes de chaque côté. Attention tout de même à ne pas se pincer un doigt ! Même un smartphone un peu épais est maintenu sans risque de chuter à défaut de s'encastrer parfaitement. C'est très bien conçu, ouvrant la porte à la quasi-totalité des smartphones du marché.


horizontal osmo mobil
vrtical osmo mobile

Le smartphone peut adopter le sens horizontal - plus "cinéma" - ou vertical, dans ce cas, pour s'adapter aux formats de diffusion de services tels que Snapchat ou Periscope. Il peut même s'incliner en cours de route. En Pan, le débattement est de 160°, et l'inclinaison de 155° (avec smartphone installé à l'horizontal).


osmo mobile

En soi, l'équilibrage naturel de l'Osmo s'obtient automatiquement dès le smartphone correctement positionné. Bien sûr, on doit débloquer les différentes parties de l'Osmo (si elles sont bloquées au déballage). Ce temps gagné à ne pas devoir équilibrer l'engin par un moyen physique est une des forces-clés de l'Osmo.


Toutefois, une réinitialisation de la nacelle peut s'imposer, elle s'effectue dans ce cas depuis l'application DJI Go qui dialogue avec l'Osmo.


Osmo mobile
Parfois un message d'alerte vous prévient que votre Osmo est mal positionné (ou le smartphone). Si vous jugez cet avertissement abusif, je vous conseille de redémarrer smartphone et Osmo pour les jumeler de nouveau.
prise en mains

Côté prise en main et comportement général, la poignée de l'Osmo Mobile est très lisse, sans grip antidérapant, la rançon du faible prix sans doute. Bonne nouvelle en revanche, l'Osmo fait peu de bruit et pour cause, puisqu’il n'y a pas de ventilation nécessaire comme sur l'Osmo classique.


La stabilisation reste remarquable. Elle n'a pas posé de problème avec les deux smartphones avec lesquels j'ai testé l’Osmo Mobile 2 mais attention, certains smartphones (dont les récents iPhone) disposent de plusieurs systèmes de stabilisation (optique et électronique) et selon le modèle, la stabilisation de l'Osmo peut être perturbée par une stabilisation ajoutée, d'autant qu'elle n'est pas débrayable via l'application DJI Osmo.


joystick

L'ensemble de commandes se situe en haut de la poignée et s'avère pratique d'accès avec le bouton Marche / Arrêt en bas (maintien prolongé), le bouton d'enregistrement / photo (si vous êtes dans ce mode). Outre la photo, le mode Photos en rafale est également possible sur Terminal iOS uniquement. Notez que le changement de mode Photo / vidéo n'est possible que depuis l'application. C'est un peu dommage.


Enfin le Joystick quadirectionnel. Il faut juste assimiler la logique de ce Joystick mais c'est plus simple car il n'existe pas de "gâchette" située au dos comme sur l'Osmo. Le Joystick en soi c'est simple puisque vous orientez grâce à lui la nacelle de l'Osmo comme bon vous semble dans les 4 directions. Cela demande un peu d'habitude pour ne pas se tromper de sens haut-bas vous verrez. Vous pouvez même réaliser des panoramiques circulaires assez harmonieux.


La nacelle convertit toujours les actions du joystick de manière à réaliser un mouvement panoramique ou un mouvement d'inclinaison (mode dit "Libre"). Les vibrations naturelles sont réduites grâce à la technologie SmoothTrack. Il existe aussi un mode Suivre dans lequel le téléphone mobile peut être positionné manuellement.


Si vous appuyez deux fois, l'Osmo cherche sa position horizontale par défaut, droit devant, alors que si vous cliquez 3 fois, il passe en mode "Selfie" (souvent en 720p) pour vous filmer. Notez que le temps de réaction est réglable depuis l'application DJI Go, selon 3 vitesses : lent, medium ou rapide. Si vous trouvez notamment que le Joystick est trop brutal, auscultez les paramétrages du Joystick.


Une chose est impossible: c'est de passer de la caméra avant à la caméra arrière pendant l'enregistrement et ça c'est un peu dommage.


zzom

Un curseur de zoom sur le côté permet d’interagir avec le smartphone (quel qu'il soit) pour zoomer. Cette commande n'est sans doute pas aussi aboutie que celle du futur Smooth 4 de Zhiyun, qui dispose d'une molette capable d'une double fonction (Zoom Focus).


Le zoom de l'Osmo Mobile 2 se matérialise à l'écran par un "ascenseur". C’est pratique mais bien sûr, la qualité du zoom reste étroitement dépendante de la résolution : si vous zoomez trop, l'image sera peu nette. A noter que DJI est bien peu bavard dans sa notice d'utilisation sur tous ses aspects.


batterie

Notez que le port micro-USB sert à recharger l'Osmo sur un ordinateur ou une prise murale avec adaptateur. Il se situe sur le côté de la poignée, emplacement qui ne pose pas de souci particulier.


Au-dessous, invisible, et non-interchangeable, la batterie de l'Osmo se charge par USB en 2H30 mais la grosse différence avec les modèles précédents est qu'elle tient... jusqu'à 14H ! L'autonomie a fait des bonds de géant si l'on met en perspective les 35 à 40 minutes réelles (60 minutes annoncés) de la batterie 980 mAh du tout-premier Osmo qui, il est vrai, alimente aussi la caméra. Mais même par rapport à l'Osmo Mobile 1, les progrès sont indéniables. Je n'ai pas expérimenté les 14H mais le fait d'avoir été très peu gêné par l'autonomie est un signe qui ne trompe pas. De plus, les 3 diodes (de Faible à Élevé) aident à savoir approximativement de combien de réserve on dispose.


Un petit piège : si en l'absence de smartphone, le voyant le plus à droite clignote fébrilement, cela signifie simplement que le smartphone fait défaut et non pas que la batterie est en fin d'autonomie comme je l'ai d'abord cru.


Osmo
Un second connecteur USB (standard) sert à connecter votre téléphone mobile si jamais vous préférez une liaison physique à un liaison Bluetooth. Cela peut s'avérer utile s'il y a beaucoup d'interférences.
osmo mobile
gêne osmo mobile
Comme on le voit sur cette vue, le positionnement du smartphone fait que l'objectif n'est jamais gêné par l'articulation de l'Osmo. Jamais ? enfin si. Si vous poussez le smartphone trop près du moteur droit, une partie de la nacelle risque de se voir du côté droit.
pas de vis osmo mobile 2
On découvre aussi le pas de vis, très pratique pour faire tenir l'Osmo sur un trépied pour varier les usages, ou pour initialiser l'Osmo en position verticale, opération difficile à réaliser autrement.
osmo mobile

Filmer avec l'Osmo est gratifiant. Un débutant obtient des images rapidement valorisantes. On peut se faufiler entre deux obstacles ou réaliser des vues au ras du sol qui seraient acrobatiques à filmer autrement. Attention en courant : on n'est jamais à l'abri d'une chute lorsqu'on regarde ses pieds et un écran !


L'Osmo semble plus recommandé pour tourner des scènes de groupes, comme un mariage, une réunion sportive. Je crois un peu moins à une utilisation intensive de l'Osmo en voyage.


Inconvénient, l'Osmo Mobile 2 est plus long à mettre en route qu'une actioncam, puisqu'il faut déclencher smartphone et Osmo.


osmo mobile

La compatibilité Bluetooth permet d'exploiter l'application DJI Go. Une fois le smartphone jumelé avec l'Osmo Mobile2, l'application permet d'accéder à une grande variété de paramétrages images et de réglages de prise de vue (Time-lapse, panorama automatique, long temps d'exposition et ralenti sur iOS uniquement). C'est d'ailleurs la seule manière d'accéder aux réglages, l'Osmo physique ne disposant d'aucun bouton ou Menu de réglage.


Bien sûr, il manque des réglages plus professionnels comme le Profil Neutre ou Log tels qu'on les connaît chez GoPro ou dans toutes les marques de camescopes à présent.


résolution osmo mobile

Le temps de réponse (latence) empêche une visualisation vraiment synchrone mais DJI répond à juste titre que plus votre smartphone est récent, plus le temps de latence sera fluide. Ici ci-dessous, la réglage de la résolution vidéo.


Ce que DJI ne précise pas et je trouve que cela va mieux en le disant, est que l'écran de l'application peut être lancée tout en filmant et laissée ainsi, de manière à pouvoir effectuer des réglages à tout instant.


Notez que la connexion a échoué avec un iPad (le Bluetooth semble en cause) car trop ancien, jusque-là je ne m'en suis pas offusqué. Mais j'ai bien galéré pour connecter l'application DJI Go, recommandée pour l'Osmo entre autres. D'abord il faut bien télécharger l'application DJI Go et non DJI Go 4. Ensuite il faut tolérer l’inscription obligatoire d'un compte pour accéder à l'application, enregistrement du compte dont les termes anglais peuvent dérouter. Enfin, au lancement de l'application, seuls s'affichent en apparence les drones Inspire. Il faut balayer les images vers la droite (aucune flèche ne l'indique) pour découvrir les autres appareils et se connecter. Ouf on y arrive enfin !


scène
Ici deux choix possibles de paramétrages : Walk (marche) ou Sport. Le Gimbal s'adapte aux deux modes de déplacements !
timelpase
timelapse
L'application DJI Go donne accès aussi bien au Timelapse qu'à l'hyperlapse et au Motion lapse (ce dernier permet d'évoluer d'un point de départ à un point d'arrivée). Le Time-Lapse est le plus facile : Osmo fixé sur trépied, l'application vous donne accès à l'intervalle de temps (par exemple toutes les minutes), et à la durée de prise de vues à chaque fois (par exemple 60 minutes), vous indiquant par calcul le temps d’enregistrement. Pas mal sur le principe.
slow
Un des paramétrages les moins gadget, c'est celui de la vitesse de réaction de la nacelle. La différence est stupéfiante.
osmo mobile active track
L'application vous permet également d'utiliser la fonction ActiveTrack que l'on connaît déjà bien sur les drones DJI dont le Mavic pro. Rappelons que cette fonction, accessible depuis l'application DJI Go, permet de suivre un sujet ou un objet très facilement en pointant celui-ci sur écran. De temps en temps, si le sujet est perdu, un message s'affiche et l'application tente de le retrouver. Mais la mise au point est ancrée correctement sur le sujet, c'est un fonction qu'on avait déjà adorée sur le Mavic pro, pas de raison qu'on change d'avis...


(Test DJI Osmo mobile 2)

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