Test Micro Sony ECM-B1M

Pour tout boîtier photo-vidéo ou camescope, qui capte une belle image, se pose tôt ou tard la question de la qualité sonore. Et là pas de miracle, le meilleur des boîtiers ne peut pas se passer d'un micro qui "va aller chercher le son là il se trouve"... Alors Sony a imaginé un micro - assez onéreux de 350 euros (317 euros chez notre partenaire Digit-Photo) - qui réponde à cette exigence. Il est fourni avec une petite housse de transport et surtout une bonnette anti-vent.

Nous l'avons longuement pris en mains sur plusieurs types d'appareils (boîtier photo-vidéo, camescope) pour voir s'il méritait son prix. En avant pour le test !

Ce microphone à électret détonne car il est un des plus courts du marché : moins de 10 cm de profondeur (hors bonnette) pour à peine plus de 27 mm de large (27,4 mm × 81,8 mm × 99,3 mm ), le tout pour un poids de 77,3 grammes !

Même le Sennheiser MKE 400, pourtant réputé pour être un des plus courts du marché, mesure 12,6 mm de profondeur, et dépasse le Sony. Pourquoi une petite taille est-elle importante ? Pour au moins trois raisons : d'abord l'adaptation à tous types de boîtiers et d'optiques, même les courtes focales, sans jamais risquer que l'extrémité du micro se voit dans l'objectif, ou si ce n'est le micro en lui-même, les poils de la bonnette anti-vent. Ensuite une taille courte va généralement de pair avec une grande légèreté du micro et il se range plus facilement. Enfin vous faites preuve d'une plus grande discrétion avec un micro de petite taille.

Notez que le micro Sony est auto-alimenté directement par contact avec la griffe qui se situe sa base, glissé dans le rail du boîtier enregistreur. Il est dépourvu de prise casque, le son sera donc contrôlable uniquement sur le boîtier. Pas plus mal pour éviter d'éventuelles erreurs de réglages d'enregistrement, à ceci près que l'écoute au casque sur un boîtier gêne parfois l'orientation de l'écran (selon le modèle).

Superdirectionnel

Unidirectionnel

Omnidirectionnel

Ce dispositif permet de varier la directivité du son selon l'usage : Superdirectionnel, Unidirectionnel et Omnidirectionnel.

Ainsi une interview ou une auto-présentation face caméra sera mieux adaptée à la position Superdirectionnel du micro.

Par contre si vous souhaitez juste privilégier l'avant sans totalement négliger les sons provenant de l'arrière, la position Unidirectionnel sera recommandée.

Enfin si vous souhaitez capter tous les sons environnants à parts égales, la position Omnidirectionnel est à privilégier.

Ces trois directivités procurent donc chacune de bons résultats, le plus souvent en automatique, à défaut en manuel. Tout l'art est de bien vous adapter en fonction de la situation et (en analogique) du propre réglage du boîtier enregistreur. Prenez garde si vous vous filmez de près : la directivité Omnidirectionnel, va "ramasser" un peu les sons environnants, même si votre voix reste parfaitement audible. Toute la question est de savoir si ces sons environnants sont pertinents ou nuisibles, auquel cas le fait de passer en Superdirectionnel isolera davantage votre voix.

Par contre la poistion Omnidirectionnel est recommandée si vous vous exprimez en étant placé derrière la caméra (cas classique : vous commentez ce que vous voyez devant). En effet, bien que dans cette situation, vous soyez très proche de la caméra, le son obtenu avec l'ECM-B1M sera plus feutré, moins métallique et plus présent que si vous enregistrez avec le micro intégré du boîtier. J'ai fait des essais comparatifs qui en témoignent.

Tous les modèles Sony munis d'une griffe Mi Shoe (= griffe Multi Interface) sont compatibles sur le papier puisqu'il suffit d'insérer le micro sur la griffe pour que la connexion s'opère, et ce, vous l'aurez compris, sans le moindre câble. Le câblage n'est d'ailleurs pas une option de secours prévue (pas de connecteur mini-jack ad hoc).

Cependant, la compatibilité est partielle ou totale, selon les modèles.

Ainsi, certains boîtiers parmi les plus récents sont compatibles d’office avec la nouvelle griffe Mi Shoe qui assure une captation avec conversion du son en numérique (position "Digital"). C'est le cas des références ILCE-1, ILCE-9M2, ILCE-9, ILCE-7SM3 (Alpha 7S III), ILCE-7RM4, etc. A cette fin, le micro dispose d'un commutateur Digital / Analogique. La position Digital est meilleure en termes de suppression du bruit de fond et de qualité acoustique (48 Khz/16 bit). Toutefois, selon les circonstances de prises de son, ou la finesse de sa propre oreille, ce n'est pas toujours criant.

Lorsque l'on connecte un boîtier Sony compatible avec l'enregistrement Digital, le micro prend la main sur l'enregistrement sonore du boîtier sans réglage possible des niveaux sonores sur ce dernier, et ce, même si on passe en Analogique (curieux...).

Les autres modèles enregistrent en Analogique exclusivement. Toutefois nos essais montrent déjà l'excellence de la prise de son analogique. C'est le cas de tous les "anciens" boîtiers photo-vidéo (comme l'A7R, l'A7 III ou les A6400 / A6500 / A6600) et tous les camescopes (même hauts de gamme comme le FDR-AX700).

Côté réglages des commandes, on aperçoit le commutateur du signal Digital / Analog et à sa droite les 3 positions directionnelles, symbolisées par un petit pictogramme bien précieux pour ne pas se tromper. On peut aussi enclencher un atténuateur (à -10 dB ou -20 dB) en cas de sons trop forts (orchestres, etc.). Ou paramétrer un filtre passe-haut (LC pour Low cut) ou de réduction du bruit (NC pour Noise Cut). Il n'est pas trop conseillé d'abuser du filtre passe-haut, presque toujours radical dans sa "coupe" des sons du spectre bas, ce qui modifie considérablement le timbre des voix. Pour contrer les effets du vente, préférez en priorité la bonnette anti-vent, même si elle ne résout pas toujours tout en cas de rafales moyennes ou fortes. Quant au filtre de réduction du bruit (Noise Cut), il reste très moyennement efficace.

Enfin, comme sur un micro pro, on peut régler le son en Automatique ou en Manuel avec un potentiomètre réglable de 0 à 10 niveaux. A 2 ou 3 mètres, en atmosphère silencieuse et position hyperdirectionnelle du micro, le niveau 8 procure de bons résultats.

En cas de vent, même faible en apparence, il est vraiment recommandé de couvrir le micro de sa bonnette antivent, d'autant que même en coiffant le micro de cette bonnette, on se contente de limiter le dégâts (selon la force des rafales du vent). Etant donné que le micro est très court en profondeur, la bonnette n'a quasiment aucune probabilité de se voir dans le champ d'une optique, même à très courte focale.

La bonnette n'a pas de propriétés imperméables. Toutefois s'il pleut, Sony conseille de la faire sécher.

Un micro très qualitatif avec 3 options de directivité qui multiplient les possibilités. Une taille parmi les plus courtes du marché (moins de 10 cm) pour un micro Canon. Devons-nous même dire "la plus courte ?" On apprécie aussi l'absence de tout raccordement par câble, l'alimentation directe par le boîtier et la panoplie de réglages qui restent simples. La commutation possible en Digital (quand le boîtier le permet) est un plus non-négligeable. La bonnette anti-vent est fournie mais elle ne contre pas radicalement tous les effets du vent.

On regrette le prix relativement élevé du micro (320 euros), supérieur d'environ 1/3 au Sennheiser MKE 400 (200 euros) qui concède un peu moins de possibilités (une seule directivité au lieu de trois chez Sony). Il est vrai que si vous parlez derrière la caméra en décrivant ce qui se trouve devant vous, le Sennheiser est quasiment inutilisable alors que le Sony est idéal en réglant le commutateur sur Omnidirectionnel. Idem en mode Vlog. Bref, choisissez le bon micro selon votre budget mais aussi en fonction de vos intentions filmiques !