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Test smartphone Sony Xperia 1 II

Le mobile aux 3 capteurs et applications photo-vidéo

 

14 septembre 2020 par Thierry Philippon

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Sony Xperia 1 II
Prix fabricant : 1199 Euros
 

Xperia 1 II

Plutôt à la peine sur le secteur des smartphones hauts de gamme en raison de rivaux de taille, parfois moins onéreux (Huawei, Samsung, Xiaomi, OnePlus, Google, Apple...) Sony tente de redynamiser sa gamme depuis quelques années. Je me suis penché sur le Sony XPeria 1 II, modèle dit "Premium", après les très remarqués XPeria 1 et 5. Ce qui m'a intéressé, ce sont les spécificités techniques "image" de le Xperia 1 II (référence bizarre tout de même !) puisque c'est un modèle haut de gamme et un des rares mobiles du marché à posséder 3 capteurs photo /vidéo couplés au processeur Snapdragon 865. Ces 3 capteurs servent à 3 optiques de focale différente, allant du très grand-angle (16mm) au petit télé (70mm) en passant par la focale moyenne classique des mobiles (24 mm). Vu son tarif, le XPeria & II vient se frotter aux iPhone 11 Pro Max et Samsung Galaxy Note 10+ ou encore le Huawei P40 Pro et le Pixel 4 XL de Google.


Intégrer une lentille, voire plusieurs sur un smartphone, est un casse-tête pour lequel les ingénieurs cherchent perpétuellement des solutions. Sony a déjà initié ce concept sur le Xperia 5 et 1. Mais le défi n'est pas mince, le châssis d'un smartphone étant particulièrement inadapté à toute protubérance et toute intégration qui prendrait trop de place. Sans parler du design, obsession des commerciaux. Puis une fois ces problèmes résolus, se posent des questions en termes de qualité optique pure, de processeur, et bien sûr de coût.


Avec 3 focales ultra-grand-angle, grand-angle et télé moyenne, Sony a adopté une conception que l'on peut qualifier de classique sur son Xperia 1 II, un peu comme le Huawei P30 par exemple (le P30 Pro va encore plus loin). Ce dernier, sorti au printemps 2019, revendiquait déjà ce dispositif (16mm, 27mm, 81mm) et ce, pour un tarif presque trois fois moins élevé (mais avec une mémoire de 128 Go).


Mais comment ce dispositif technique fonctionne-t-il exactement ? Les capteurs du Sony sont-ils à la hauteur des attentes et du prix très dispendieux auquel est proposé le Sony (près de 1200 euros !) ? Les optiques donnent-elles un rendu satisfaisant en toutes circonstances en photo et en 4K par exemple ?


Précisons que je ne m'attarderai pratiquement pas sur les propriétés "smartphone" du Sony Xperia notamment en termes de réseaux (à ce prix-là, ll propose évidemment Android 10 et la 5G), ou de fonctionnalités, sinon pour aborder rapidement celles qui sont en lien avec la vidéo (comme l'écran ou le stabilisateur par exemple). Vous pourrez aussi et surtout télécharger des fichiers-tests natifs vidéo dans la partie Téléchargements (réservée Premium). L'affichage du smartphone est très fluide mais vu son prix, il est un peu normal que le processeur soit puissant.


Place au test.


xperia 1 II


Données techniques constructeur :


  • 256 Go de stockage
  • équipé avec Android 10
  • poids de 181 grammes
  • résistance : norme IP68 (sable, poussière et immersion jusqu'à 30 min)
  • Processeur : Snapdragon 865
  • Dimensions : 165,1 x 71,1 x 7,6 mm
  • Vidéo : 4K à 60fps, Full HD à 120fps
  • dalle au format 21:9
  • batterie de 4000 mAh
  • Appareil photo Zeiss avant de 8 Mpx, ouvrant f/2,0
  • Appareil photo Zeiss arrière de 12 Mp avec 3 optiques :
  • Equivalent 16 mm (focale 2.67mm), capteur 1/2,55'' f/2,2 (sans stabilisation)
  • Equivalent 24 mm (focale 5.11mm) capteur 1/1,7'' f/1,7 (avec stabilisation optique)
  • Equivalent 70 mm (focale 6.95mm) capteur 1/3,4'' f/2,4 (avec stabilisation optique)

Prix : 1199 euros.



> LIRE LA SUITE : Le test du Sony Xperia 1 II

Le test du Sony Xperia 1 II

Xperia 1 II Xperia 1 II Xperia 1 II
3 capteurs Xperia 1 II

Trois capteurs se chargent donc des photos (en JPEG ou RAW) et des vidéos de l'Xperia 1 II jusqu'au 4K en passant par le FullHD 60 ou 120p, en H.264 ou H.265 au choix. Les optiques (Zeiss) sont positionnées en haut à gauche verticalement de telle sorte que les doigts n'obstruent pas les lentilles (plates) en principe. A défaut, l'appareil veut prévient. Pas mal...


Xperia 1 II

On bascule de Photo à Vidéo très simplement par le petit pictogramme en forme de "Photo" ou de "Vidéo". Trois capteurs ? En fait même quatre car un capteur (de 0,3 Mpx) est dédié à la mise au point pour le mode portrait : c'est le capteur ToF (Time of Flight) qu'on retrouve chez d'autres marques comme Huawei, Xiaomi, ou Apple (né avec l'iPhone X).... Dans le cas présent, le capteur TOF aide à calculer la profondeur du champ. Mais revenons aux capteurs photo principaux.


Les deux premiers capteurs de l'Xperia 1 II sont de type Exmor RS (capteurs dit "empilés"). A-t-on besoin de rappeler (oui peut-être...) que Sony fabrique ses propres capteurs, gage a priori d'une certaine qualité ? Et que le capteur RS, on le connaît bien pour avoir testé sa qualité indéniable sur de nombreux compacts photos DSC-RX100 (VI et VII), ou des camescopes amateurs et pros. Seul le troisième capteur de l'Xperia 1 II n'est pas RS. En revanche, tous totalisent 12 Mp. Pas plus. Alors les mauvaises langues diront que c'est peu. Mais ceux qui s'y connaissent en photo sauront qu'on peut obtenir ainsi de meilleurs photos, n'étant pas obligées de faire appel à un système d'interpolation. Le résultat est là : le piqué et le rendu colorimétrique des photos est remarquable (les vidéos, c'est plus compliqué), rivalisant avec celle qu'un boîtier hybride ou reflex peut réaliser. Dans la même logique sans doute, Sony fait ici l'impasse sur le zoom numérique, qui donne de trop piètres résultats, mais aussi sur le zoom dit "hybride" combinaison du zoom optique et numérique. Par contre, le smartphone de Sony dispose aussi d'un capteur avant de 8 Mpx pour les selfies, ouvrant à f/2.0.


Il résulte de tout cela une excellente qualité d’image globale, en tout cas en grand-angle, un bon piqué, sans accentuation trop prononcée, une colorimétrie qui tire légèrement sur le rouge (mais cela se voit à peine) et des contrastes agréablement gérés. C'est de la bonne photo (vidéo) vraiment. Maintenant examinons tout cela plus en détail, optique par optique.


Xperia 1 II
Xoperia

L'optique grand-angle 16 mm (réelle), bien servie par le capteur 1/2,55'' est très avantageuse, parfaitement adaptée aux sujets sur lesquels une large vue est requise : paysages, monuments, intérieur de véhicule, photos de près d'un groupe de personnes, etc. Bien sûr, le 16mm déforme sur les bords, mais sans décentrage, c'est à dire que l'un des deux bords ne semble pas moins net que l'autre. De plus, le piqué est très correct. On peut prendre des photos vraiment correctes qui peuvent à mon avis faire illusion par rapport à un appareil photo dédié. En tout ça par temps ensoleillé, le résultat est remarquable. Il faudra être moins exigeant en cas d'ambiance nocturne ou a fortiori, de nuit, des flous sont possibles, cette optique 16mm se privant de toute stabilisation et l'ouverture n'étant pas exceptionnelle (f/2,2). On notera aussi - par faible éclairage - un temps certain du mobile à traiter la photo, sans doute en raison d'un traitement numérique du bruit qui prend environ 2 secondes.


Autre aspect, la macro existe mais sans possibilité de régler manuellement le point. Dommage.


Xperia 1 II
Screenshot
Quel que soit le capteur, on peut artificiellement étendre le zoom (numérique, ici 2,1x), pour atteindre des focales intermédiaires que l'on ne peut pas choisir autrement. Le geste n'est pas très intuitif car il implique de partir du rond et d'écarter. Bien évidemment, ce zoom reste numérique dans ce cas et n'égale pas en qualité les 3 optiques.
screenshot
XperiaXperia

Pour contrer l'effet "en tonneau" dû au très grand-angle, Sony laisse le choix à l'utilisateur d'adopter un paramétrage qui privilégie la qualité d'image (ici à droite) ou qui corrige la distorsion (ici à gauche) au prix d'un très léger rognage de l'image sur les bords (que l'on peut estimer à environ 5%). On connaît déjà pareil système sur beaucoup de logiciels et même chez DJI sur son actioncam Osmo Action. A noter : pas de stabilisation bien sûr.


Signalons d'emblée un truc bizarre qui ressemble à une erreur de conception : par défaut, l'appareil photo se place sur la focale centrale, celle de l'optique 24 mm. Et ce, tout le temps ! Ce qui a pour conséquence que si l'on visualise par exemple entre-temps la photo qu'on vient de capturer, l'appareil se repositionnera toujours sur la focale de 24 mm même si on vient de quitter l'optique 70mm ou 16mm. Pas très bien conçu ! Par contre, il me paraît logique qu'on ne puisse pas passer en cours d'enregistrement d'un plan au 16 mm à un plan au 24 ou au 70 mm. Il faut effectivement stopper l'enregistrement à chaque fois. On notera toutefois que sur l'Xperia 5 du même fabricant, on pouvait passer en cours d'enregistrement du 26 mm au 52 mm, et vice versa. Comme quoi les ingénieurs (ou les commerciaux ?) semblent avoir fait des choix, selon l'appareil.


Xperia
https://www.amazon.fr/gp/product/B07PWMB93R?ie=UTF8&tag=lesitedesserv-21&camp=1642&linkCode=xm2&creativeASIN=B07PWMB93R

Le second objectif, le 24mm, est le capteur principal servi par un capteur 1/1,7'' ouvrant à f/1,7. L'angle est plus conforme à ce qui se pratique en matière de smartphones qui répondent quasiment tous à une focale équivalente comprise entre 24 et 28mm. En l'avantage du 24 mm, une moindre déformation s'il est bien conçu avec peu d'effet "en barillet". C'est le cas de celui du Xperia 1 II. L'optique est par ailleurs bien homogène, avec pas de flou visible sur les bords. Le stabilisateur entre en action dès cette focale. Il est performant mais est plus efficace en vidéo en FullHD qu'en 4K. Il génère apparemment des artefacts en FullHD en début de séquence, je l'ai remarqué plusieurs fois. Bizarre...


Xperia
XperiaXperia
Xperia 1 Ii

Le 70mm est plaisant en apparence puisqu'il équivaut à un zoom 3x, permettant de réaliser des portraits par exemple ou tout simplement de resserrer l'action. Les photos restent acceptables, et parfaitement montrables. Mais sans doute en raison de son capteur moins avantageux (1/3,4''), et de l'ouverture forcément moins élogieuse de l'optique (f/2.4), enfin en raison du capteur non RS pour cette optique, le rendu du 70mm Sony XPeria 1 II est toutefois moins éloquent qu'avec le 16mm ou le 24mm. Très franchement, je suis plus que réservé sur ce 70mm qui a plusieurs moments, a trouvé ses limites en termes de résolution et d'homogénéité du rendu. Attention d'ailleurs, en cas de pénombre, le temps de pose augmente également, et le grain ou le bougé (ou les deux à la fois) risquent d'apparaître. La stabilisation est peu efficace je trouve.


Des concurrents vont plus loin que le Sony en utilisant le principe d'un zoom hybride et en revendiquant ainsi un zoom plus important (5x...) mais c'est un peu trompeur car il ne s'agit pas d'un vrai zoom optique. Soit, comme Huawei, on parvient à intégrer un vrai zoom optique x5 (équivalent 125 mm) comme c'est le cas avec le Huawei P30 Pro (env. 1000 euros) sorti au printemps 2019. Ce dernier se distingue avec un zoom dont les lentilles sont placées à l'horizontale et qui se déploie verticalement tel un périscope !Ainsi Huawei parvient à développer une focale fixe de 125 mm (en sus des deux optiques 16mm et 27mm).


sensibilité

En situation d'éclairage modéré, voire de pénombre ou de nuit noire, le Sony n'augmente pas le bruit (donc les Iso) mais joue sur le temps de pose qu'il allonge. Il y est contraint car l'ouverture des différentes optiques, n'est pas exceptionnelle (f/2.2 pour le 16mm, f/1,7 pour le 24mm et f/2,4 pour le 70mm). En apparence meilleure, cette solution présente l'inconvénient d'être adaptée aux photos... parfaitement fixes ! Si vous bougez un tant soit peu, vous obtenez immédiatement une photo... floue !


On notera l'absence sur le XPeria1 II de tout "Mode Nocturne" ou "Mode Nuit" bien connu chez d'autres fabricants tels que Samsung, Huawei ou chez Google et son Pixel 4a entre autres qui ne vaut pourtant que 350 euros ! Le terme de "Mode Nuit" (à ne pas confondre avec la baisse de luminosité de l'écran) recouvre des techniques différentes mais souvent, il désigne la capacité d'un smartphone, en cas de baisse de la luminosité de la scène, de descendre la vitesse d'obturation pour engranger plus de lumière, et de compenser le flou de bougé par une stabilisation numérique. Le rendu peut toutefois être très trompeur, pouvant faire ressembler une photo prise à la tombée de la nuit en une photo prise en plein jour ! Cette "tromperie" a peut-être fait hésiter Sony...


L'Autofocus, est par contre absolument sans reproche, même avec l'optique 70mm, grâce à la technologie propre à Sony, le Dual Pixel AF. La mise au point est instantanée. La mise au point automatique sur un oeil est également un régal.


Mieux : la mise au point peut être changée facilement, ce qui permet une recherche d'effet flou-net particulier ou de rattrapage de mise au point par exemple. On peut même établir des repères (A et B) à partir desquels l'Autofocus prend le relais de la mise au point manuelle.


Xperia 1 II

L'application photo classique donne accès (barre supérieure) à une série d'icônes représentant les fonctionnalités photo (ou vidéo) de base. Parmi elles le changement de ratio d'aspect (4:3, 16:9, 1:1), la bascule en Selfie, le contraste et la colorimétrie, l'activation du Flash d'appoint, retardateur. On trouve aussi un effet Peau douce dans les préférences. On notera l'absence de format 3:2.


On passe de Photo à Vidéo sous la fenêtre.


Bokeh
Bokeh

Mais le plus sympathique, voire utile en terme de composition, est sans doute la faculté de prendre facilement des photos avec un effet bokeh (icône Bokeh) qui s'ajuste selon votre guise, au moyen d'un bouton puis d'un curseur (discret, il faut le voir en plein soleil !) que vous pouvez déplacer. Seule restriction du bokeh, il ne fonctionne qu'au 24mm. Cela dit, c'est à cette focale qu'il est le plus utile.


Une fois les photos (ou clips) capturés, on peut y accéder depuis leur vignette en bas à droite.


C'est depuis cette même application classique qu'on accède à un certain nombre de modes (bouton en bas à gauche) tels que le mode panoramique ou encore des fonctions dites "créatives" telles que l'effet Miniature (entre autres). La gestion du ralenti s'opère aussi via ce bouton Mode, un choix qui complique un peu l'accès, mais bon. Le mode Ralenti est limité au 120 im/s et au 720p. Pas sûr qu'il soit très exploité du coup... Pour un smartphone haut de gamme, par rapport aux facultés des iPhone, rival de ce mobile, on est étonnés.


Xperia 1 II


Aux côtés de l'application classique, Sony a jugé opportun d'ajouter une seconde application nommée "Photo Pro". Comme son nom l'indique, elle apporte des solutions de prises de vues plus professionnelles et plus manuelles. Les images sont de qualité identique mais avec une offre de réglages plus large.


Xperia 1 II
D'ailleurs, comme pour justifier pleinement son appellation pro, Sony l'a joué malin et a implémenté un déclencheur physique sur le côté (qui tombe pile sur l'index droit quand on tient l'appareil à deux mains) qui imite presque parfaitement l'obturateur que l'on peut retrouver sur un boîtier photo avec mise au point et capture de la photo. C'est plutôt une très bonne idée, d'autant qu'elle sert aussi de déclencheur vidéo ! Elle est même utilisable en vertical, à condition d'exercer une pression plus forte.
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Grâce à "Photo Pro", on peut régler les modes Programme / Vitesse / manuel, le réglage des Iso, les modes de Mise au point, ou encore la balance des blancs. On peut aussi et surtout accéder au mode RAW (extension DNG), format dont on ne peut pas bénéficier par l'application photo "classique". Attention au poids du RAW (environ 24 Mo/photo !).


Screenshot
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On peut aussi profiter - grâce à un zoom - profiter de focales intermédiaires de façon très souple entre 16 et 24mm d'une part, 24 et 70mm d'autre part, enfin au-delà de 70mm. Mais les focales de base étant fixes, cette astuce revient à solliciter en arrière-plan le zoom numérique, ce qui réduit drastiquement la qualité des photos. Bref, à utiliser avec la plus grande parcimonie en tout cas !
Xperia 1 IIXperia 1 II

En vidéo, les résolutions sont diversifiées. On dispose à la fois du 4K (UHD en 3840 x 2160) en 30p, du Full HD 30p, du FullHD 60p, 120p mais aussi de la faculté de faire du 1:1 (vidéo dite carrée), et de la HD en 720p. Pas de 4K DCI.


La stabilisation entre en action avec les focales 24 et 70mm uniquement. Elle est moyennement efficace, un peu meilleure en FullHD qu'en 4K (voir nos fichiers-tests).


Le HDR vidéo est présent pour gérer des sujets évoluant entre ombres et soleil. Attention, le mode d'utilisation du HDR peut occasionner des variations de luminosité en cours d’enregistrement, lorsque le smartphone bouge; on se limitera donc aux vues fixes en vidéo pour obtenir un HDR acceptable.


Parfois du 4K est désactivé automatiquement et passe en FullHD 60p si vous êtes en HDR. Cela m'a énormément gêné, surtout pour des tests ! Pour éviter tout désagrément, pas d'autre moyen que de s'abstenir de solliciter le HDR.


Deux choix de codecs sont offerts (sauf quand on est en HDR) : le classique H264 et du H265, qui offre une compression plus forte et s'avère donc moins lourd en termes de poids de fichier mais plus délicat à gérer au montage. Une même séquence de 10 secondes en 4K engrange 47 Mo en H.265 contre 75 Mo en H.264, soit 60% de moins ! Le retour de bâton : tous les systèmes ne relisent pas le H.265. En outre, inexplicablement, (chauffe?), le mobile repasse parfois en H.264 d'autorité, même si l'on a paramétré H265. L'inverse n'est pas vrai.


On notera l’impasse sur le 4K 60p dont on saif21:9t qu'il est difficile à gérer en termes de chauffe de l'appareil. D'ailleurs déjà en 30p, Sony affiche parfois un avertissement en cas de chauffe en 4K.


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Comme en Photo, on retrouve cette même idée de concevoir une autre application (c'est donc la troisième !) pour les capacités vidéo du smartphone. Nommé "Cinema Pro", cette autre application est dédiée au rendu cinéma en vidéo (influence de Cine Alta, branche cinéma de Sony) et se lance également indépendamment de la fonction vidéo classique. Elle offre un réglage souple et très graphique de tous les automatismes, est un passage obligé pour changer certaines fréquences d'images comme le 24p, et offre la possibilité de faire appel à des looks.


Les looks sont précalibrés dans des tonalités qui peuvent séduire ceux qui recherchent une ambiance marquée : filtre Intense, Clair, Doux, Opaque, profils dont on peut modifier la colorimétrie, le contraste ou la luminosité. On peut aussi modifier les Iso entre 50 et 1600 Iso, comme en photo argentique / cinéma. Et modifier la balance des blancs ainsi que l'obturateur que je vous conseille de laisser sur Auto si vous n'y arrivez pas, car c'est l'un des paramètres les plus difficiles à maîtriser. Les niveaux audio sont aussi ajustables en sélectionnant le niveau souhaité.


Et ce n'est pas tout : l'application permet de recourir aux fameuses LUT (tables de colorimétrie) et est même capable de "programmer" une mise au point entre deux points A et B. Bref, le potentiel est considérable...


Xperia 1 II
screenshot xperia

Disons-le tout-de-go. L'usage de l'application Cinema Pro - proche de l'application Filmic pro - est peu adaptée au non-initié : les réglages sont très graphiques mais ultra difficiles à bien maîtriser, et pour utiliser l'application, il faut comprendre que l'on configure des "Projets", autrement dit plusieurs scènes consécutives qui vont constituer un mini-film à créer ! Pour ne rien arranger, une forte limitation s'opère dès qu'on a enregistré une première scène : il devient en effet impossible de remodifier le Look, la résolution ou la fréquence d'images, sans générer un nouveau projet. Bref, en pratique, je ne connais pas de système plus "usine à gaz" que celui-ci ! Bon courage à ceux qui utiliseront l'application, qu'ils essaient bien sûr et qu'ils nous disent ce qu'ils en ont pensé !


Xperia 1 II

L'écran OLED 6,5 pouces, aux propriétés "HDR", bénéficie d'un revêtement en verre Gorilla Glass 6 avec un traitement (très) brillant. La fréquence d’affichage est en 60 Hz, ce qui m'a bien convenu. D’autres fabricants poussent au 120 Hz mais la consommation qui en résulte n'est pas forcément un choix judicieux, d'où probablement la réserve de Sony. La résolution annoncée est de 1644 x 3840 pixels, c'est énorme. Il s'agit donc d'un format étiré qui correspond à du 21:9 sur une longueur (ou largeur) de 16,5 cm ! L'écran est parfaitement plat mais surtout donc très haut ou très large, à la fois pour mieux l'adapter à la lecture sur le Web et convenir parfaitement aux applications cinéma. Un écran haut permet aussi de réaliser du multi-fenêtre, ce que propose ce Sony.


Quoi qu'il en soit, Sony est l'un des seuls à oser un tel écran. Du coup, la prise en mains peut s'avérer plus déconcertante qu'avec un autre smartphone, bien que le maniement reste à mon avis - comme souvent - une question d'habitude. Le mobile peut glisser des mains, mais ce Sony n'est pas la seule "savonnette" connue du marché, les iPhone le sont tout autant. En revanche le rangement n'est pas évident en transport, le mobile dépassant à l'arrière d'une poche de pantalon (le risque de se faire piquer un mobile à 1200 euros n'est pas très rassurant !).


screenshot xperia 1 II
cinemascope

Petite parenthèse, en termes d'utilité réelle, le 21:9 laisse au départ sceptique car une image UHD est en 16:9, et du vrai 4K DCI (que ne propose pas le Xperia) en 17:9. L'image ne remplira jamais la totalité du cadre, laissant les bord gauche et droit affublées de deux bandes noires majeures. Alors Sony a rusé : pour que vos vidéos soient diffusées dans un ratio proche du 21:9 de type CinémaScope cinéma (le fameux 2,35:1), il faut faire appel à l'application Cinema Pro qui, elle diffuse en 3840 x 1644, soit quasiment le ratio du 2,35:1.


En revanche, en termes de diffusion, rares sont les programmes (même sur Netflix) diffusant dans ce format.


Xperia 1 II

La tenue horizontale à deux mains, rappelons-le, est mille fois préférable en vidéo à la tenue verticale, mais nécessite un effort un peu plus grand et une précaution d'usage pour ne pas actionner les boutons du bord droit qui peuvent être enclenchés par inadvertance. C'est pourquoi la solution experte pour utiliser ce smartphone est de le porter avec un support pour smartphone. Il en existe de multiples variétés, du plus simple au plus professionnel.


La réactivité du Xperia 1 II est bonne : il met au point / gère la luminosité rapidement, déclenche rapidement, etc. Bref, un sacré prêt à dégainer... couplé à la prise en mains facilitée. Mais l'effet savonnette existe toujours, c'est pourquoi la forme relativement glissante de l'Xperia nécessite une coque de protection. Cela protégera aussi le dos des empreintes de doigts.


batterie

La batterie de 4000 mAh, traditionnellement point faible des appareils photo et des camescopes, bénéficie ici d'une autonomie qui varie évidemment en fonction des usages, comptez entre 1 journée et une journée 1/2. Cette autonomie aura bien sûr tendance à diminuer si on exploite des applications gourmandes comme la vidéo en UHD, mais globalement le smartphone Sony s'en tire plutôt bien, j'ai travaillé de longues heures dessus, sans jamais être à court d'autonomie.


Avantage indirect de cette bonne autonomie, si on couple le smartphone à l'un des nombreux gimbal du marché, on n'aura pas à se préoccuper de l'énergie de son smartphone, et on pourra se fixer sur celle du Gimbal.


Pour accroître encore l'autonomie, rappelons que chez Sony, il est possible de passer en mode Stamina, qui se déclenche à partir de 15% d'autonomie restante, et qui réduit dans ce cas les performances de rendu, les animations et la luminosité de l’écran, l’amélioration des images. On peut toutefois exclure des applications de l'optimisation par le Mode STAMINA pour continuer à utiliser ces applications normalement. A ma connaissance, cette option n'existait pas sur le modèle précédent.


Seul bémol, la recharge n'est pas très rapide (plus de 2 heures), la faute à la fourniture d'un chargeur moins véloce que sur d'autres mobiles Sony.


Xperia 1 II

Côté audio, on est assez gâtés. On notera la prise jack 3,5 mm normalisée pour brancher les écouteurs fournis par exemple ou un casque plus performant. Cette prise Jack est une aubaine car elle a tendance à disparaître. Et dans le même temps, elle n'interdit pas aux amateurs de musique de relier un casque Bluetooth. Seule absence : pas de prise Micro dédiée, il faut passer par l'USB et un adaptateur, comme sur beaucoup de mobiles.


C'est surtout la qualité sonore qui détonne. Il faut dire que le mobile délivre du 24 bits en 192 kHz, et que le souffle est quasiment absent des enregistrements, détail suffisamment rare pour le souligner. Un filtre anti-vent est par ailleurs prévu. Même les hauts-parleurs son corrects. Bref, c'est un son de qualité supérieure dont l'utilisateur bénéficie avec ce XPeria 1 II.


Souvent, les smartphones intègrent une application incorporée à l'appareil photo qui lui confère certaines propriétés comme celle de faire varier la luminosité ou les couleurs, ou encore de jouer avec le mode HDR. Cette fois, outre cette application interne, Sony a imaginé une seconde application nommée Photo pro. Examinons par conséquent les deux applications.


L'application classique offre pas mal de possibilités comme le réglage de l'exposition ou la gestion du flou de profondeur de champ. La reconnaissance de scènes est aussi au programme. Basculer d'une optique à l'autre est extrêmement rapide puisqu'il suffit d'appuyer sur l'un des 3 symboles disposés à cet effet au-dessous du cadre photo.


Xperia 1 IIXperia 1 II


(Test smartphone Sony Xperia 1 II)

Photos du Sony Xperia 1 II

Photos prises avec l'Xperia 1 II


 


16mm 24mm 70mm
Xperia 1 II Xperia 1 II Xperia 1 II
Xperia 1 II Xperia 1 II Xperia 1 II
Xperia 1 II Xperia 1 II Xperia 1 II
Xperia XPeria Xperia
Xperia 1 II Xperia 1 II Xperia 1 II
(Iso 1600) (Iso 800) (Iso 1000)
Xperia 1 II Xperia 1 II Xperia 1 II
Xperia 1 II Xperia 1 II Xperia 1 II
Xperia 1 II

24 mm


 


Xperia 1 II

24 mm


 


Xperia 1 II

16 mm


 


Xperia 1 II

70 mm (en 1:1)


 


Xperia 1 II

24 mm


 


Xperia 1 II

70 mm


 


Xperia 1 II

24 mm (Iso 800)


 


Xperia 1 II

16 mm (Iso 1600)


 


Xperia 1 II

24 mm


 


Xperia 1 II

24 mm


 


Xperia

24 mm


 


XPeria1 II

16 mm


 


Xperia 1 II

Panoramique


(7920 x 3360)


 



(Test smartphone Sony Xperia 1 II)

Conclusion

Xperia 1 II

Il est bien difficile de se faire une opinion objective sur ce modèle qui regorge de technologie. Du point de vue photo-vidéo-audio, il faut reconnaître une qualité d'image indéniable, surtout aux focales 16 et 24 mm, un peu moins au 70mm. Une certitude : le principe du triple capteur offre une vraie variété de possibilités, et le bouton-obturateur est une vraie riche idée.


Technologiquement, le stabilisateur intégré est une réussite, y compris en 4K, même si c'est un peu plus spectaculaire en FHD (scrutez notre séquence comparative) et la richesse de créativité des applications photo et vidéo très orientées pro est une aubaine pour les créatifs en images cinéma. Si l'on est méthodique et patient, on peut exploiter ces applications à bon escient pour sortir des photos et des vidéos remarquables. L'audio est aussi particulièrement soigné, avec une excellente restitution du son, et la prise mini-jack a été conservée, un vrai bonheur quand on a pas de casque Bluetooth. Bref, le Xperia 1 II est plein de séductions objectives sur le plan "image et son" avec un écran 21:9 tout à fait singulier sur le marché des smartphones, et plutôt réussi.


Pour autant, à près de 1200 euros, on cherche sans avoir de réponse claire à quelle cible le XPeria s'adresse. Si la cible est celle des amateurs d'image, c'est un mobile cher, très cher pour un usage qui accorderait un usage important à la photo ou à la vidéo. Si le mobile est plutôt destiné au grand-public, les fonctions gaming et "cinéma" vont les orienter vers ce modèle, mais le tarif risque d'être dissuasif et l'usage, trop complexe. Les amateurs de smartphones recherchent avant tout le "one push button", ils ne s'orienteront pas vers un modèle aussi sophistiqué. De ce point de vue, un iPhone 11 est plus simple d'utilisation.



(Test smartphone Sony Xperia 1 II)

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