Test complet Micro HF DJI MIC 2

Avec ce nouveau micro HF, DJI poursuit sa diversification : drones, caméras, stabilisateurs autonomes et maintenant produit audio avec ce micro HF, 2e du nom après le DJI Mic sorti en 2022. Le DJI MIC2 est en effet la seconde version de cet ensemble sans fil compact signé DJI, version qui ressemble indéniablement à la première. L'ensemble se compose de 2 ou 4 éléments :

-soit 2 émetteurs TX (que DJI nomme aussi "transmetteurs") + 1 récepteur RX + 1 grande boîte de recharge (qui sert aussi de rangement).

-soit 1 seul émetteur TX + 1 récepteur RX dans la version simplifiée. Dans ce cas, la recharge s'effectue grâce au câble de recharge USB-C dédoublé.

Un micro-cravate lavalier (en option pour 39 euros et pas indispensable) complète éventuellement le dispositif. Ajoutez la sacoche de transport (incluse), toujours appréciée.

Le DJI Mic 2 n'est pas totalement "nouveau" ni inconnu des observateurs attentifs puisqu'un émetteur est fourni avec le Pack le plus évolué (le Bundle Creator) de la Pocket 3. C'est donc exactement le même émetteur à deux différences près majeures : le Bundle Creator ne contient qu'un seul micro HF alors que le système complet peut en comprendre deux, et d'autre part, un récepteur simple est intégré sur la Pocket 3, sans paramétrages avancés, tandis que le système complet présenté ici comprend un récepteur amovible dédié avec beaucoup de réglages possibles.

En tout cas, le DJI Mic 2, comme nous allons le voir, est plutôt polyvalent. Il peut s'interfacer avec tout boîtier photo-vidéo (via le câble audio TRS 3,5mm fourni), caméra, ou smartphone (directement via un des 2 dongles fournis ou en liaison Bluetooth directe sans récepteur). Notez aussi que la Pocket 3, l'Osmo Action 4 ou encore l'Osmo Mobile 6 sont des "partenaires" évidemment recommandés pour fonctionner avec le DJI Mic 2... Les produits DJI plus anciens ne sont pas cités par le fabricant, ils sont donc très probablement incompatibles. L'émetteur peut aussi s'utiliser seul pour capter un environnement sonore dédié.

Cette polyvalence explique pourquoi la cible est large : vidéastes, vlogueurs, chasseurs de sons, et YouTubeurs.

Combien cela coûte-t-il ? Dans sa version complète (2 émetteurs + 1 récepteur + 1 boîtier de recharge), le DJI MIC 2 est annoncé à 349€, un prix qui le place très légèrement au-dessus du Rode Wireless GO II (329 euros) ou du Saramonic B500 B2 (300€). Par contre on peut choisir le pack avec un seul émetteur et sans boîtier de recharge et faire ainsi descendre le prix à 219 euros.

On peut aussi choisir l'achat d'un émetteur seul à 99€ chacun et le boîtier de recharge au prix de 69€.

Côté poids et dimensions, on est toujours dans du léger et compact même si entre le DJI Mic et le DJI Mic 2, on remarque un peu d'enbompoint. Récepteur et émetteur du DJI Mic 2 font le même poids (environ 28 grammes) pour des dimensions de 54.20×28.36×22.49 mm pour le récepteur et 46.06×30.96×21.83 mm pour chaque émetteur. Le prédécesseur mesurait 47,44 x 32,21 x 17,35 mm et pesait 3,1 grammes de moins (24,9 grammes).

Quant au boîtier, il pèse (nu) 201 grammes, et 301 grammes au complet (les bonnettes anti-vent sont à part) pour des dimensions de 103,06 x 61,87 x 41,5mm. Là aussi, un peu plus lourd et volumineux que le DJI Mic première génération (103,06 x 41,50 x 61,87 mm pour 162 grammes).

Le design des émetteurs a un tout petit peu changé par rapport à la 1re version en ce sens où les émetteurs sont devenus en partie noir ombré / transparents au lieu du coloris uni du précédent modèle. Toutefois DJI propose deux couleurs d’émetteur : Shadow Black (noir ombré) ou blanc nacré. Une première chez DJI de proposer un tel choix de couleurs il me semble...

Important à savoir, pas d'activation nécessaire sur le site DJI comme certains autres produits DJI, une prise de tête en moins ! Autre bonne nouvelle, récepteur et émetteurs sont déjà appairés, ce qui vous évite une fastidieuse opération. Ou bien ils s'appairent automatiquement dans le boîtier de recharge. Malgré tout, si vous aviez à appairer manuellement vos émetteurs / récepteur, un petit dépliant vous informe sur la marche à suivre. En gros, il faut chercher dans le Menu du récepteur la fonction Paramètres Appairer et préparer vos émetteurs à ce mode en appuyant sur le bouton Link de chaque émetteur. Si ça vire au jaune, c'est que le jumelage a réussi. Voilà, c'est tout !

Poursuivons l'examen des différents composants du système HF de DJI...

LE RECEPTEUR

Le récepteur MIC RX affiche un écran tactile OLED mesurant moins de 1,1 pouce (le prédécesseur plafonnait à 0,95'') et restant bien lisible malgré sa petite taille. Toutefois Celui-ci vous permet de régler ou vérifier les paramètres des émetteurs / récepteur et de vérifier les niveaux de batterie, luminosité, et volume. La manipulation tactile, sur un petit écran allongé mais pas très haut, n'est pas forcément le plus pratique. Aussi DJI permet d'accéder également aux paramètres grâce à la petite molette située sur le côté secondée par un bouton de validation en son centre. C'est aussi rapide et aussi pratique, sinon plus que l'écran tactile !

Le récepteur se fixe en théorie facilement car sa base est constituée d'un sabot compatible avec la plupart des griffes porte-accessoires classiques. D'après le schéma et l'usage en pratique, il peut se glisser dans les deux sens sur certains sabots sachant qu'avoir l'écran devant soi paraît le plus logique. Pour les griffes de type Sony Mi Shoe, il est nécessaire de se procurer l'adaptateur pour SONY MI Hot Shoe, vendu séparément.

Le sabot semble plus solide que le modèle précédent (cela avait été reproché). Il ne reste plus qu'à relier la prise Out du récepteur à l'entrée micro mini-jack de votre boîtier ou de votre camescope grâce au câble mini-jack / mini-jack DJI fourni (si c'est un Sony connecté à la griffe Mi Shoe, pas de câble requis). Le récepteur accepte aussi de connecter un casque pour un contrôle plus fiable que les simples vu-mètres de l'écran. Ce monitoring est indispensable en fait pour tout preneur de son qui se respecte !

Le sabot du récepteur est donc plutôt bien conçu. Cependant il existe des cas particuliers où le micro a du mal à s'adapter, sur des camescopes Sony grand-publics ou semi-pros par exemple qui disposent d'une griffe plus petite ou sur le dessus au milieu du camescope. Mais même sur un A6700 dont on pourrait penser que le viseur gêne, il suffit d'incliner légèrement le récepteur du DJI Mic 2 lors de son introduction pour le fixer correctement.

Le meilleur pour la fin : grâce au câble TRS 3,5mm, on peut synchroniser la marche / arrêt entre le récepteur et le boîtier comme cela existe chez Sennheiser avec le MKE400 par exemple. C'est une des fonctions les plus pratiques car vous n'avez pas à vous soucier de mettre en marche le récepteur et la caméra, puisque dès l'allumage de la caméra, le récepteur se met en route ! Pour éteindre, opération inverse. Seul l'émetteur sera à allumer / éteindre manuellement.

Mes tests de compatibilité reposent à la fois sur un ancien Lumix de 2014 (un GH4) et sur un récent Sony A6700, dans les deux cas cela fonctionne immédiatement et très bien. Attention, la fonction de synchronisation est désactivée par défaut, donc si ça ne marche pas, allez juste faire un tour dans les Préférences du récepteur.

‌Le récepteur peut ainsi être connecté à de nombreuses caméras. Il dispose même de préréglages de gain intégrés adaptés à des modèles de caméras spécifiques. Ainsi, il convient de sélectionner la marque et le modèle de la caméra pour obtenir une configuration "automatisée". Toutefois, je me suis méfié de cet automatisme et de toute façon, mes boîtiers n'étaient pas explicitement référencés.

Autre point à souligner, le cordon est un chouia trop long (sans doute pour d'autres usages), il peut donc constituer une gêne éventuelle.

Notez qu'on peut sélectionner (via l'écran tactile ou la molette de sélection) différentes configurations de prise de sons : M pour Mono, S pour Stéréo, et M(S) pour du Mono + piste de sécurité. C'est à dire que lorsqu'on utilise les deux émetteurs conjointement, on peut enregistrer en double mono ou en stéréo. Pour ma part, j'ai utilisé diverses solutions. Mono est très bien avec une seule personne qui s'exprime devant la caméra. Mais la plus intéressante à exploiter quand les 2 émetteurs sont en marche, est Stéréo car ainsi, on peut ensuite différencier au montage la voie gauche de la voie droite et ajuster ainsi les niveaux respectifs.

LES EMETTEURS

Les émetteurs sont omnidirectionnels, ils captent donc "tout" mais comme ils sont physiquement très proches de la personne qui parle, ils parviennent à isoler efficacement le son de la voix. Leur plage va de 50 Hz (ou 150 Hz avec filtre activé) à 20 kHz.

Ils s'accrochent facilement puisque chaque émetteur se fixe grâce à un clapet dorsal auquel on peut placer un aimant (fourni) en opposition (à l'arrière d'un vêtement fin) pour une meilleure adhérence. On peut même imaginer poser l'émetteur et l'aimant sur une surface plane.

Les 2 émetteurs sont fournis avec 2 bonnettes anti-vent de type Windjammer qui se clipsent dans l'entrée mini-jack, il n'y a donc aucun risque de les perdre !

Les émetteurs intègrent un bouton marche / arrêt, un bouton Enregistrement, et un bouton Link servant à appairer par liaison Bluetooth l'émetteur au récepteur si la liaison ne s'opérait pas automatiquement. L'émetteur peut aussi s'appairer avec une caméra Osmo Action 3, une Pocket 3 ou même un smartphone Bluetooth.

On dispose aussi d'un connecteur USB Type-C. Ce dernier permet de charger l'émetteur (surtout utile dans la version 1 émetteur + 1 récepteur) mais aussi de récupérer l'éventuelle piste audio enregistrée dessus.

En effet chaque émetteur dispose de sa propre piste d'enregistrement (stockage intégré de 8Gb en .WAV). La capacité est de 14 heures de stockage audio (cumulé sur les 2 émetteurs) en 48 kHz 24 bits sans compression (.WAV).

Cette piste de secours sert à contrer les effets d'une liaison dont les interférences auraient brouillé le signal momentanément ou qui accuserait des "blancs" dans la continuité sonore.

La piste ainsi créée est réglée à un volume de -6dB en regard de la piste d'origine pour éviter les pics de niveau (pour rappel, 0 dB est le seuil de l'audition humaine habituelle). Puis on récupère le fichier .WAV via le connecteur USB-C de l'émetteur. Enfin, en post-production, on booste ce son situé à-6 dB pour qu'il corresponde à un niveau sonore acceptable.

Du coup, il est tout à fait envisageable d’enregistrer du son sans connecter de boîtier photo-vidéo ou de mobile et en se passant de récepteur. Il suffit de presser le bouton Rec de l'émetteur. La LED de celui-ci affichera une couleur rouge fixe informant le preneur de son que l'enregistrement est en cours. L'enregistrement d'une voix off est donc également possible pour de la post-production au montage. La seule restriction est que l'audio est censé être un peu moins qualitatif.

Enfin au chapitre des recommandations, attention à bien utiliser le paramètre Enregistrement auto (de la piste de secours) qui a pour effet de démarrer cet enregistrement dès l'allumage de l'émetteur. C'est pratique pour disposer toujours d'une piste de secours mais traître si vous oubliez que l'enregistrement est déclenché !

Sinon en manuel et bizarrement, j'ai constaté que l'enregistrement via le bouton Record de l'émetteur n'était possible qu'une fois à la fois. Si on arrête l'enregistrement, il ne peut repartir sans éteindre l'émetteur. Vu que j'ai découvert ce problème relativement bénin le dernier jour du test, je n'ai pas eu le temps d'en creuser la raison.

Disons-le tout-de-go, DJI Mic2 offre une très bonne qualité sonore sans interférence (dans des situations normales), et une grande diversité d'utilisation, que l'on soit seul à filmer ou en situation d'interview. Sa très grande facilité à être fixé partout, en fait un atout de choix.

Côté performances, il porte jusqu’à... 250 mètres (!) sur la fréquence libre standard 2,4 Ghz (à la réputation stable), avec une latence annoncée comme faible, mais ce n'est pas là le principal de ses atouts. De quoi faire. L’émetteur assure un enregistrement limpide des voix, des sons de notre environnement, ou encore des instruments de musique. Il dispose par ailleurs d’un stockage intégré de 8Go, qui peut être utilisé pour capturer l’audio principal ou le backup pendant l’enregistrement.

On pourrait reprocher à DJI d'avoir conçu ses émetteurs comme un modèle assez voyant avec la mention DJI bien en évidence. Car, quand on effectue une interview par exemple, on aime bien que le dispositif sonore soit le plus discret possible pour ne pas attirer l'attention du spectateur. Bref, vous êtes bon pour placer un Scotch noir sur la marque !

Autre observation qui peut passer inaperçue : avec un petit stabilisateur mobile tels ceux du modèle Zhiyun Smooth ou DJI Osmo Mobile, le récepteur risque d'être malgré tout trop lourd. Heureusement, une solution existe en enregistrant le son dans la mémoire de chaque émetteur.

Il existe deux manières de procéder, soit en liaison avec le récepteur DJI, soit sans. Avec le récepteur DJI (testé), il suffit de connecter le récepteur au port USB-C du smartphone (ou Lightning si iPhone) grâce à l'un des 2 dongles fournis, après avoir juste retiré une petite languette protégeant la connexion du récepteur. Si tout va bien (ça a fonctionné du premier coup sur un mobile d'une marque "exotique"), votre mobile identifiera le récepteur comme un microphone. Reste à lancer une application tiers ou le plus souvent, le mode vidéo du smartphone en choisissant la bonne entrée audio auxiliaire dans les préférences du mobile (entrée Audio Source "Mic" dans mon cas). C'est une solution qui séduira les pros du reportage très léger et les journalistes "MOJO" (mobiles journalistes).

La légèreté du récepteur (28 grammes) n'alourdit pas trop le smartphone et le système reste pratique ainsi.

Autre solution, le DJI Mic 2 donne aussi la possibilité d'établir une liaison directe entre l'émetteur et un iPhone (récent apparemment) sans récepteur (non testé, faute de modèle disponible). Cela libère le journaliste de tout récepteur. Il faut juste autoriser la liaison Bluetooth sur le mobile et établir une liaison manuelle via le bouton link de l'émetteur (même procédure que pour appairer manuellement l'émetteur et le récepteur DJI lorsque l'automatisme en fonctionne pas).

Mais cette solution n'est pas sans inconvénient fâcheux : pas d'enregistrement de la piste de secours dans ce cas (ce qui me semble un sérieux handicap) et pas non plus de réduction du bruit. Il faut aussi tester la latence qui peut être variable dans ce cas. A vous de voir...

Enfin, vous pouvez tenter de trouver une application qui enregistre les sons seuls sur votre smartphone, il en existe un certain nombre, gratuites (avec publicité) ou payantes. J'ai utilisé pour ma part l'application Myrecorder, application gratuite avec (énormément de !) publicité mais qui fait le job.

Les 2 émetteurs (TX) et le récepteur (RX) se rechargent dans une sorte de "coffret de recharge" (très réussi) en les insérant dans leur emplacement prévu à cet effet. Ce coffret de 200 grammes (prédécesseur = 162 grammes) possède d'ailleurs sa propre batterie, très ingénieux... On peut ainsi recharger globalement émetteur et récepteur et bénéficier d’une autonomie pour les émetteurs de 12 heures (6 heures par émetteur pour 70 minutes de temps de recharge) et de 6 heures pour le récepteur pour 70 minutes de temps de recharge. C'est une heure de plus que le prédécesseur (5 heures).

Chaque batterie atteint 360mAh (type Li-ion 18 650 au lieu de la Lipo 15 à 320mAh) tandis que le boîtier de recharge dispose de sa propre batterie intégrée (3250mAh). Le boîtier a la charge suffisante pour recharger les 2 émetteurs et le récepteur environ 2 fois de suite (jusqu'à ce qu'il soit lui-même à recharger), c'est pourquoi DJI évoque que l'autonomie peut être prolongée jusqu'à 18H (6H + 2 recharges avec le chargeur = 18H). Le temps de charge dure 2H40.

Le design et le principe de la boîte de ce système de charge est très réussi comme l'était son prédécesseur : le boîtier sert à la fois d'étui de rangement / protection au DJI Mic 2 et de recharge via une liaison USB-C située sur la face arrière, à connecter vers une prise de courant ou un ordinateur. Ainsi inutile de songer à recharger chacun des éléments. De plus, la boîte sert d'appairage automatique bien qu'il existe en plus une solution manuelle (uniquement en cas de problème). C'est très ergonomique de la part de DJI d'avoir conçu une boîte aussi polyvalente. La boîte mesure 10,3 x 6,2 x 4,1 cm.

Une fois la boîte ouverte, on découvre le récepteur au centre, les deux émetteurs de part et d'autre du récepteur et à l'arrière 2 dongles (Lightning pour iPhone et dongle USB-C pour mobiles Android). Le Dongle s'enfiche facilement après avoir retiré une languette amovible du récepteur. C'est conçu avec beaucoup d'ingéniosité. Cependant ce dispositif ne fonctionnerait pas avec la Pocket 2, ni avec les GoPro.

Enfin, à l'avant, 4 diodes vertes renseignent à tout moment l'utilisateur sur l'état de charge / recharge.

Par rapport au principal rival, le Wireless GO II de Rode, la comparaison est assez difficile tant les produits sont proches et surtout, aucun n'est mauvais. L'un comme l'autre sont compacts, et pèsent sensiblement le même poids (28 grammes). Toutefois une petite différence : chez Rode, la forme des émetteurs / récepteur est carrée au lieu d'être rectangulaire chez DJI.

Le concept repose l'un comme l'autre sur 2 émetteurs et 1 récepteur (ou 1 seul émetteur), et la qualité, franchement se vaut, peut-être moins d'interférences de dos avec le DJI mais se filmer de dos n'est pas le principe normalement.

La portée se vaut également : 200 mètres pour le Rode Wireless Go II, 160 à 250 mètres pour le DJI Mic 2 dans un environnement ouvert, sans obstacles, et sans interférences (160 mètres sinon).

Rode dispose aussi d'une solution Backup qui sauvegarde une piste. Seule différence : on y accède depuis l'application Rode Central. En ce sens, le système DJI paraît plus simple puisqu'il suffit de relier l'émetteur à un ordinateur par sa prise USB-C.

Même les bonnettes se valent avec dans les deux cas avec un même système d'enclipsage, qui a pour effet que les bonnettes ne risquent pas de s'envoler.

Enfin, un même défaut : les deux émetteurs ne sont pas spécialement différenciés par un numéro physique sur l'émetteur lui-même, ce qui fait qu'on peut les confondre. Ce peut être embêtant si l'un est plus chargé que l'autre alors qu'on emporte le moins chargé des deux.

Alors du pareil au même ? Pas tout à fait tout de même ! D'abord j'ai placé le DJI dans une situation piège à laquelle le Rode avait aussi été confronté : il s'agit de tourner le dos au récepteur, à une distance de 40 à 70 mètres. Dans ce cas, le Rode avait montré des signes de faiblesse marqués se manifestant par un signal très haché à partir de 40-50 mètres. A l'inverse, le DJI tient relativement bon dans cette configuration et ne perd quasiment pas le signal jusqu'au bout (c'est imperceptible).

Autre différence entre les deux systèmes, l'ergonomie : alors que DJI a fait le choix d'un écran tactile, Rode exploite un principe de boutons et des réglages accessibles depuis une application, qui, au passage, n'existe pas chez DJI.

Enfin le DJI Mic 2 est capable d'établir une liaison directe avec un smartphone récent par liaison Bluetooth au prix de la perte de la piste de secours, ce qui me semble un reproche sérieux qu'il ne faut pas omettre.

Signalons aussi que le DJI Mic première génération, sans être un rival, est toujours à la vente pour 159 euros en version 1 émetteur + 1 récepteur.

LES RESULTATS

Côté qualité de la transmission HF via Bluetooth avec le récepteur DJI, j'ai effectué mes tests tout d'abord avec divers appareils : boîtier photo-vidéo, camescope, smartphone, puis avec l'émetteur seul, la qualité a toujours été bonne, sans saturation ou souffle marqué. La bonnette antivent joue efficacement son rôle, sans nuire à l'intelligibilité de la voix ou à son timbre. Je n'ai pas testé la connexion Bluetooth directe avec un iPhone, faute d'avoir un iPhone compatible disponible (tous les iPhone ne sont pas disponibles).

En outre, un réducteur de bruit interne (que signale DJI et qui n'existait pas sur l'ancienne version) semble jouer efficacement son rôle. La distance n'influe pas sur la qualité du signal mais j'ai pu noter des interférences variables (un essai plutôt bon même de dos, un autre moins bon de dos) à partir d'une distance de 50-80 mètres lorsqu'on est dos au récepteur. L'éloignement joue bien sûr dans ce cas. Mais de face (ce qui est le cas le plus courant), la réussite est presque totale, même en étant éloigné si l'interlocuteur est de face ou de côté, bien visible, ou même avec un terrain en pente.

Avec un smartphone (test effectué sur Android), le rendu audio reste de qualité mais le son peut s'avérer éventuellement moins puissant, nécessitant d'élever le niveau du gain de l'émetteur, et / ou de rehausser le niveau sonore au montage. Toutefois, mieux vaut un niveau faible (rehaussable) qu'une saturation (souvent irrécupérable).

On notera un plus relatif de cette nouvelle version, la liaison Bluetooth directe avec un mobile, capacité que ne possédait pas le prédécesseur. Toutefois on perd la piste de secours dans ce cas (détail oublié que la notice stipule noir sur blanc !) ainsi que le "noise reduction".

Enfin j'ai utilisé le récepteur seul, qui reste de bonne qualité.

Dans toutes ces configurations, le micro-cravate DJI (optionnel) n'a pas apporté une supériorité tranchante. Souvent, l'émetteur DJI en lui-même est suffisamment précis et de bonne qualité.

Côté facilité d'utilisation, la solution HF DJI est simple à manipuler, très immédiate à mettre en route, à commencer par l'absence d'appairage, celui d'usine étant censé fonctionner dès le départ (à défaut, on peut appairer manuellement). Ajoutez l'absence d'application qui, bien qu'elle puisse être ressentie comme un manque, simplifie finalement les réglages !

Hormis cela, les émetteurs sont peu encombrants, légers et se clipsent facilement. Se borner à pincer un émetteur sur le vêtement d'un invité est quand même plus simple et moins gênant que de lui demander de passer un micro-cravate sous sa chemise !

Du coup, devant autant de simplicité et d'immédiateté, il y a comme une excitation à s'enregistrer seul devant la caméra ou encore à capter le dialogue de deux personnes sans avoir à se soucier de la "technique" et réunir les deux sources sur votre boîtier photo-vidéo, votre camescope ou votre smartphone.

Enfin, côté diversité des solutions possibles - blogueur avec 1 émetteur, dialogue avec 2 émetteurs, solution smartphone, enregistrement de sons seuls - est aussi un net atout du produit.

LES GRIEFS

On notera enfin - pour une fois - l'absence de toute application mobile ! C'est dommage car en cas d'utilisation d'un smartphone, il n'y a aucune application mobile signée DJI qui puisse enregistrer du son.

Attention à un piège qui peut passer inaperçu. Si l'un de vos émetteurs s'obstine à ne pas être reconnu (diode bleue clignotante, signe d'attente d'une liaison Bluetooth), il faut appuyer 3 secondes sur le bouton rouge Record de l'émetteur qui ne marche pas, et non pas sur le bouton Link. On a cherché une bonne demi-heure avant de trouver l'origine du problème ! L'accident peut se produire si l'émetteur est allumé et que l'un de vos doigts prend appui quelques secondes sur le bouton Enregistrement de l'émetteur en installant la bonnette (pour preuve, ça s'est produit !).

Autre (petit) grief : les deux émetteurs ne se différencient par aucun numéro physique sur l'émetteur en lui-même. Quand on voit les numéros 1 et 2 sur l'écran du récepteur, on ne sait donc pas duquel il s'agit. Je vous conseille de placer une petite étiquette sur chaque émetteur, ce qui résout le problème.

Dans une idée voisine, libre à vous à l'inverse de tenter de masquer la mention très ostentatoire "DJI" qui risque de prendre trop de visibilité lorsque cous filmerez un intervenant ou vous-même.

J'ai aussi noté que le câble audio de caméra était un chouia trop long de telle sorte qu'il pouvait gêner un peu. Cela dépend de l'encombrement de votre "caméra" bien sûr.

Plus énigmatique, il ne semble pas possible d'enregistrer 2 fois de suite sur le bouton d'enregistrement de l'émetteur. La seule solution est de l'éteindre et de le rallumer.

Enfin, l'ensemble n'est pas tropicalisé. Bon... On pardonne car réaliser des interviews ou un Vlog sous la pluie n'est pas très courant... :)