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Scènes de chats et effet Koulechov !

fiction

05 juillet 2015 par zefrank1 (vidéo) Thierry Philippon (analyse)

Auteur : zefrank1 (vidéo) Thierry Philippon (analyse) - Musique : Plaint de Kevin MacLeod -Durée : 3'20''

Les vidéos de chats sont particulièrement populaires sur la Toile, probablement parce qu'à la différence des chiens, le chat est plus "incontrôlable" et ses comportements, inattendus... Les félins hors norme attirent d'autant plus le regard de l'objectif par leurs facéties ou leurs exploits. Mais dans ce film : aucun exploit ! A la place, une rêverie imaginative sur la supposée tristesse des chats élaborée à partir de leurs attitudes. Mieux : les matous confient leur détresse à leur journal intime ("cher Journal...") comme le feraient des adolescents... Un regard anthropomorphique assumé. Du grand Art qui a suscité plus de 189.000 likes, 11106 commentaires et plus de 20 Millions de vues ! :) (pour mieux comprendre la narration, vous pouvez afficher le système de sous-titrage intégré).

 

  • Auteur : zefrank1

  • Titre original : Sad Cat Diary

 

J'ai entrepris de tenter d'adapter une vidéo avec mes propres images de chats car j'en possède beaucoup (d'images, pas de chats !), en m'inspirant de l'oeuvre de Zefrank1qui s'est lui-même inspiré (!) du site communautaire buzzfeed.com. Ce site a en effet demandé à ses milliers de membres de concevoir des affiches et des slogans (sans vidéo) exprimant les raisons possibles et imaginaires de la tristesse d'un chat. Pour l'anecdote - bien qu'elle soit triste - la "soeur jumelle" qui miaule dehors toute la nuit a vraiment disparu le jour même où j'ai repris ce montage. Je l'ai retrouvée sans vie 4 jours plus tard, sur un talus.

 

 

A bien y réfléchir, le procédé de zefrank1 est une variante éloignée de celle développée en 1922 (!) par le théoricien et cinéaste russe Koulechov. Ce cinéaste a d'ailleurs donné son nom à la théorie du même nom (effet Koulechov). L'idée de Koulechov s'apparente à la psychologie cognitive : le cinéaste montre qu'un plan - et particulièrement un gros plan de visage peu ou pas expressif - n'a de signification que par rapport à l'association de celui qui le précède ou qui le suit. Pour le prouver, il choisit le gros plan d'un acteur russe qui'l fait précéder de 3 plans différents, générant 3 montages distincts : une assiette de soupe dans le 1er cas, un cadavre alllongé dans un cercueil  dans le dsecond cas, et une femme allongée dans un canapé dans le troisième cas. Interrogés sur le sentiment qu'éprouve l'acteur, les spectateurs expirimeront que les 3 montages sous-tendent tour à tour la faim, la peine et le désir. Ici, la narration introspective associée au gros plan des matous produit un sens chez le spectateur que le réalisateur a réussi à induire alors que rien ne prédestinait ces images à cette association d'idées.

 

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 On voit combien l'effet Koulechov est parlant (si je puis dire !).

 

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