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6 manières créatives de concevoir un générique

réaliser un générique de film

 

17 octobre 2016 par Par Thierry Philippon

 

un film de

Avant de lire un ouvrage, on peut être attiré par la 1re ou la 4e de couverture. Un film exploite un peu les mêmes procédés. En effet, le spectateur est à la fois conditionné par l'intro du film et selon la qualité du générique de fin, il conserve un souvenir favorable ou non du « spectacle filmique » que vous lui aurez servi.


Les réalisateurs amateurs élaborent souvent de très belles réalisations de génériques avec l'aide de leur logiciel habituel ou d'After Effects. Mais ces effets sont parfois longs à réaliser, et requièrent des softs qu'on ne possède pas forcément. Ils impliquent aussi, l'air de rien, une bonne connaissance technique. Bémol supplémentaire, de tels génériques ne sont pas perçus à l'identique : ils suscitent souvent l'admiration et le questionnement technique des adeptes en effets spéciaux mais provoquent un sentiment d’esbroufe chez les autres.


Ici je vous propose 6 idées créatives de génériques qui ne requièrent quasiment aucun travail de technicien mais une réflexion autour des différentes formes possibles de génériques et des images qui collent le mieux au propos.


titrage marseille

> LIRE LA SUITE : Retarder le générique d'intro !

Retarder le générique d'intro !

avant-titre
avant-titre

C'est le générique le plus facile à réaliser en apparence. Encore faut-il qu’il soit placé fort à propos… L'idée consiste à ne pas commencer le début de votre film par un générique, réflexe classique de tout bon amateur qui se respecte ! Et on vous rassure, on est aussi passés par là ! Le générique peut débuter un peu plus tard pour laisser place à une intro, sorte de préambule qui retardera votre intro.


Mais quel intérêt de s’embêter ainsi me direz-vous !? D'abord, le procédé est moins conventionnel que de démarrer directement par la première image et son titre. Ensuite vous laissez la place à une intro originale. Enfin, cela crée un effet très en vogue, façon "série américaine". Pour vous en convaincre, observez les séries américaines, le générique ne survient qu'après quelques minutes d'intro.


Voici un exemple dans l’excellent documentaire de création de Les dessous de Ganesh de Vladimir Cellier. Le titre n’apparaît qu’à 1,30’’ du début, laissant place avant son apparition à une intro pour le moins originale…


Bien sûr, il ne suffit pas de placer le titre de son film au 8e plan au lieu du 1er pour réussir son coup ! Il faut que vous puissiez justifier ce placement autrement que par un événement (petit ou gros) qui puisse être considéré comme "à part" du reste du film et antérieur à la suite des événements. Quelques idées : il peut s'agir d'un bout de film de votre jeunesse vous montrant en train d'escalader un monticule de sable alors que vous apprêtez, 30 ans plus tard, à présenter le film de votre dernière randonnée du Kilimandjaro.


Il peut aussi s'agir d'un événement inattendu qui se soit produit juste avant le sujet central de votre film. Pour ma part, la veille d'un voyage à l'étranger, j'ai placé en intro un enregistrement téléphonique de mon agence de voyage, déclarant que mon vol était annulé depuis des mois et qu'il fallait les rappeler de toute urgence pour trouver une solution de rechange ! J'ai ainsi créé une séparation bien marquée entre la séquence "incident de départ" et le vrai début du voyage qui m'a permis d'incruster le titre après deux minutes de film.


 



(6 manières créatives de concevoir un générique)

Placer le générique sur un long plan séquence d'introduction

générique

Toute "l'astuce" est de prévoir à l'avance le plan d'introduction qui servira la cause de votre générique. Pour vous faciliter le travail de générique et être percutant, ce plan doit combiner plusieurs qualités. D'abord il doit être suffisamment long, et ne pas troubler exagérément l'attention puisque vous souhaitez tout de même que vos spectateurs lisent les titres ! Ensuite il doit être esthétique et particulièrement évocateur puisqu'il fournit la première sensation à votre public. Enfin, il doit se composer (de préférence) d'une surface uniforme occupant un maximum d'espace dans le cadre afin que la superposition des titres, ne pose pas de problème de lisibilité. Le fin du fin est d'opter pour une action suffisamment lente pour qu'elle dure tout le temps du générique et suffisamment peu mobile pour que votre plan fixe puisse capter la scène sans qu'il vous soit nécessaire de bouger. Par exemple, vous pouvez filmer des pêcheurs déplaçant aussi méthodiquement que lentement leur canot jusqu'à l'océan.


Vous retrouverez cette idée ici sur les 37 premiers secondes de cette vidéo :


La séquence doit être un plan-séquence, filmé selon moi sur pied. Une durée d'une minute me semble suffisante car un trop long générique se justifie peu en reportage. Il peut être plus long en fiction, le nombre d'intervenants étant généralement supérieur.



(6 manières créatives de concevoir un générique)

Conclure avec des images puisées dans une thématique commune

souris
main
intro
intro
intro

Le projet, ambitieux, mais spectaculaire quand il est réussi, est d'imaginer un générique de fin qui se compose de captures d’écran successives ayant un dénominateur commun. Sur ces images, on incruste alors le générique de fin. Pour ma part, j’ai extrait de 7H30 de rushes 10 scènes où la main de diverses personnes (adultes, enfants, les autres, nous-mêmes) et même des animaux, jouait un rôle plus ou moins important, tantôt symbolique, tantôt explicatif, tantôt formel.


Vous trouverez souvent des "plans de mains" dans vos films, vous pouvez éventuellement tenter d'exploiter cette idée. Si la main n'est pas saisie en gros plan et que vous avez filmé en 4K (à la rigueur en FullHD), vous pouvez vous permettre de zoomer légèrement sur celle-ci pour recadrer une scène et obtenir ainsi un agrandissement de la main.


Vous pouvez aussi naturellement chercher une autre redondance visuelle - des yeux, des sourires, des objets - dont la pertinence dépend davantage de votre sens de l'observation face à l'ensemble de vos rushes que de votre pure capacité créative.



(6 manières créatives de concevoir un générique)

Le générique bêtisier

betisier

Plutôt que de terminer son film par le mot « fin », il est de bon ton, quoique certains réalisateurs en abusent, de conclure un film par des scènes bêtisier. La forme se prête davantage à la fiction car la répétition des scènes (pour les réalisateurs qui font beaucoup de prises) donne souvent lieu à des erreurs de mises en scène flagrantes ou des acteurs qui bafouillent en cas de dialogue. Les fous rires peuvent être fréquents. En vis-à-vis des scènes de bêtisier, on placera les noms des acteurs ou de l'équipe technique. On veillera toutefois à ne pas tomber dans trois pièges classiques du bêtisier. D'une part, s'éterniser en longueur. Pour un film de 10 minutes, 2 minutes de bêtisier, soit 1/5 du film, c'est franchement trop ! D'autre part, se méfier de ce qui peut faire rire les seuls participants au film, vos spectateurs peuvent avoir moins d'humour ou ne pas avoir le même humour ! Bien choisir ses exemples par conséquent, au besoin en testant la réaction préalable d'un spectateur "cobaye". Enfin la séquence bêtisier ne doit évidemment pas remplacer une absence de vraie chute.


Si la fiction se prédestine au générique bêtisier, le reportage n'en est pas totalement exclu. Ainsi, au cours d'un film de voyage, nous étions parvenus au sommet de la montagne, le paysage promettait d'être grandiose après plusieurs longues heures de marche ardue. Mais voilà, le brouillard s'en était mêlé et la vue était totalement bouchée ! Le guide nous décrivait ce qu'on pouvait voir, accentuant le comique de situation. Autre exemple : nous étions au pied d'un extraordinaire temple indien que nous filmions dans un silence religieux et voilà qu'un américain au chapeau de cow-boy s'est planté bruyamment au milieu des fidèles et du décor ! Burlesque à souhait…



(6 manières créatives de concevoir un générique)

Résumer avec des images des participants du film

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Le double avantage d'intégrer au générique des participants du film - "participants" pouvant s'entendre au sens large - est que le procédé est à la fois valorisant pour ceux qui se voient, et qu'il n'est pas difficile à mettre en place. Il est d'autant moins ardu d'intégrer des participants qu'on peut improviser cette composition au montage sans nécessairement l'avoir anticipée au tournage. La seule condition est de posséder des images des participants en question de préférence en gros plan. Ainsi, les "acteurs" volontaires ou involontaires de votre film peuvent être figés (arrêt sur image) ou montrés dans une action particulièrement significative ou comique.


Autre avantage de ce procédé, cette thématique vivante et personnalisée peut être placée en générique d'intro ou de fin. En intro, elle pourra mieux convenir à des films de reportage alors qu'elle a plus sa place en fin de film pour des oeuvres fictionnelles où les acteurs sont montrés à leur meilleur moment du film. Présenter les participants d'un film en montrant ainsi leur "bobine" est d'autant plus justifiée en fiction "amateur" que le nombre de comédiens peut être important (rôles principaux, seconds rôles) et que le public auquel vous vous adressez (un jury, des festivaliers…) ne connaît probablement aucun des acteurs s'ils sont amateurs !



(6 manières créatives de concevoir un générique)

Mélanger de vrais titres avec des faux

vrai titre
faux titre

L'idée consiste ici à faire deux opérations : d'une part, détourner des titres existant dans la vraie vie : une pancarte, un écriteau, un affichage auto-routier, le nom d'une station de métro, ou tout autre élément qui communique avec nous au moyen de lettres. D'autre part, de faire se succéder au montage la vraie pancarte (ou écriteau ou affichage, etc.) et la fausse, en fondu-enchaîné de préférence. Ainsi Si vous avez plusieurs titres à placer et que vous ne pouvez les regrouper sur le même panneau, cherchez plusieurs panneaux. La vraie difficulté est de retrouver la couleur, la typo et l'inclinaison du titre originel pour l'imiter avec votre faux panneau.


L'astuce est de remplacer ces inscriptions authentiques par les éléments du générique de votre film. Pour cela, il faut créer des "vrais-faux" titres en remplaçant la zone où se trouve le lettrage originel par vos propres éléments textuels. Ainsi dans notre exemple, nous avons remplacé les noms des chevaux d'un haras par un "film de"… "Thierry Philippon". Le résultat est encore plus percutant si vous parvenez à faire se succéder des scènes comportant les vraies inscriptions (les noms des chevaux) avec les titres de votre générique. De cette manière, le spectateur aura une impression de continuité formelle et visuelle.


Pour réaliser ce genre de trucage, il faut passer le cas échéant par un logiciel tiers comme Photoshop. Nous n'allons pas détailler ici les procédures techniques, cet article ayant pour but premier de vous fournir des idées, pas de détailler les pas-à-pas d'un logiciel. Un conseil toutefois : veillez à ce que votre caméra soit parfaitement fixe et n'utilisez pas de zoom, cela simplifiera considérablement le travail d'incrustation car vous éviterez ainsi de devoir construire une trajectoire compliquée de la zone du titre.



(6 manières créatives de concevoir un générique)

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