SVM Mac tombe dans les pommes

En ce 2 janvier 2012, c'est par ce titre-clin d'oeil - les rédacteurs pardonneront ma légèreté - que l'on peut décrire l'arrêt d'un titre-phare de la presse Mac, SVM Mac. Il existait depuis 23 ans et avait été racheté dernièrement par le fameux groupe NextRadioTV, propriétaire entre autres de RMC, RMC Sport, BFM Business, BFM TV et le groupe Tests (l'Ordinateur individuel, 01 Informatique et SVM Mac). Mais aux difficultés financières s'ajoutait le fait que l'équipe se réduisait comme une peau de chagrin. Il devenait difficile de sortir un mag de qualité rédactionnelle dans ces conditions et mieux valait l'arrêter : la mort vaut mieux que l'agonie. Saluons d'autant plus les 60 pages du dernier numéro (n°245) hors série au titre évocateur : Apple Hier, aujourd'hui, demain.

 

Comme souvent, la disparition d'un titre paraît paradoxale quand on met en perspective la santé financière apparente du groupe auquel il appartient (RTL est la 1re radio de France !) ou le créneau porteur sur lequel il se situe (Apple ne s'est jamais aussi bien porté qu'en 2011). Ajoutez que SVM Mac n'était pas un titre confidentiel, mais le n°1 de la presse Mac ! 

 

Il est vrai qu'Alain Weill, directeur du groupe, n'en est pas à son premier enterrement (le groupe 01 tests avait été copieusement démembré en 2007). Parmi la liste des titres qu'il a décidé d'arrêter : Micro Photo et Vidéo, PC Expert, SVM, Univers Mac, Décision informatique… A sa décharge, il n'est pas le seul patron à se débarrasser des "canards boiteux" : les magazines le Photographe, La Nouvelle Revue du son ou encore Caméra Vidéo & Multimédia du groupe Mondadori, pourtant dominants sur leur secteur de presse (pour ces deux derniers), ont fermé boutique.

 

Paradoxe également que SVM Mac meurt l'année même où son mentor disparaît. Je vous recommande à ce sujet le sketch poétique des Guignols.

 

Je ne me perdrai pas en conjectures sur les raisons pour lesquelles un titre-phare de presse écrite peut disparaître : concurrence d'Internet, inadaptabilité chronique des titres technologiques à sortir de leur univers papier, raréfaction des annonceurs en presse écrite, culte du tout-gratuit… 

 

Bonne chance à ceux qui quittent le navire.