Mobiles : et si la baisse des ventes était une bonne nouvelle ?

Effondrement... chute... récession... Les ventes de smartphones sont globalement en baisse dans le monde et ce, depuis plusieurs années à présent. Le marché aurait même reculé au niveau de 2014. Mais cette baisse masque en réalité des disparités et s'accompagne d'une bonne nouvelle pour les émissions en CO2. Décryptage.

 

D'abord côté disparités, il convient de relativiser la baisse des ventes puisque les deux leaders - Samsung et Apple - continuent de rester dans le vert. Ainsi Samsung a augmenté ses ventes en volume de 5,6% au Q2 2022 (PDM d'environ 22%), Apple de 0,5% (PDM d'environ 15%). 

 

Mais hormis les deux leaders de la téléphonie, tous les autres fabricants (Oppo, Vivo, Xiaomi, ou Realme) chutent dans des proportions importantes (environ 25% en volumes). Les facteurs du ralentissement sont moins causés par la Guerre en Ukraine que par les confinements en Chine. En effet la politique chinoise de zéro COVID à répétition, a eu pour conséquence que les lignes de production de semi-conducteurs ont ralenti.

 

L'inflation, phénomène mondial en 2022, explique aussi en partie les freins à l'acte d'achat d'un mobile. Prudent, même Apple envisage de vendre 20 millions d'iPhone de moins que ses prévisions pour l'année 2022. Il existe enfin des situations particulières comme le leader chinois Xiaomi dont les ventes ont drastiquement fléchi suite à l'embargo américain qui lui a été imposé. 

 

 

ALLONGEMENT DU CYCLE DES MOBILES

 

Mais il est intéressant de noter - et c'est la bonne nouvelle de ce marché économique "en berne" - que les Oppo, Vivo ou Realme ont chuté dans des proportions importantes pour une raison liée à l'allongement du cycle de remplacement des smartphones. En effet le caractère durable d'un mobile impacte plus particulièrement les produits milieu et entrée de gamme, précisément les modèles coeur de cible chez Oppo, Vivo ou Realme. 

 

Cette absence de précipitation à remplacer son mobile, est peut-être le signe que les consommateurs commencent à réaliser qu'il n'est pas indispensable de changer son mobile aussi fréquemment qu'ils ne le faisaient auparavant. L'absence de grosse innovation technologique est aussi évoquée comme un facteur aggravant en attendant que l'effet 5G et un marché mûr, produisent leurs effets sur les ventes...

 

Les chiffres du cabinet Strategy Analytics corroborent cette prise de conscience des consommateurs : le cabinet estime qu'en 2022, seuls 26,8 % des smartphones en circulation devraient être remplacés. C'est tout simplement le chiffre le plus bas jamais mesuré depuis 2008 !

 

Un dernier chiffre frappant est à mentionner : en 2015, la durée du cycle de remplacement d'un mobile était estimée à environ 24 mois, alors qu'en 2022, Strategy Analytics évoque désormais... 45 mois ! De même l'opérateur virtuel Tingsoit table sur un rythme de renouvellement compris entre 3 et 5 ans. Soit un rythme de remplacement d'environ 4 ans en moyenne dont la durée a doublé entre 2015 et 2022 !

 

CONCLUSION

 

Sachant que le mobile qui pollue le moins la planète est celui qu'on n'achète pas, il existe encore un peu d'espoir en ce bas monde...