Sensibilité, tout ce qu'il faut savoir
Pour y voir clair dans la pénombre !
03 mars 2008 par Thierry Philippon
La sensibilité des camescopes, mesurable en lux, renvoie à des notions à la fois simples et complexes à comprendre. Aussi, quelques généralités sont toujours bonnes à (re)dire. Les voici regroupées dans cet article pratique. Le nombre de lux annoncés (par les fabricants) est souvent obtenu avec une mesure avantageuse pour ces derniers car il est toujours plus valorisant de revendiquer 5 lux que 40 lux ! Pour respecter l'information du consommateur, les constructeurs soulignent toutefois que de telles sensibilités sont obtenues à une vitesse d'obturation spécifique (voir plus loin) ou avec un procédé particulier (Nightshot…). |
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Facteurs intervenant dans la sensibilité
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La grosseur du capteur mais aussi sa concentration en pixels, ont une incidence directe sur la sensibilité. Comme les fabricants adoptent des capteurs de plus en plus petits (1/5 puis 1/6e), la sensibilité n'est donc généralement pas très bonne. Il faut préférer des capteurs 1/3 ou 1/2,9 pouce par exemple, comme les Sony VX 2000/VX2100 en DV ou le Panasonic AG-DVX100A qui ont longtemps défrayé la chronique. Bien sûr les caméras pros se démarquent par leur sensibilité remarquable. Cependant même certaines caméras hauts de gamme peinent parfois dans la pénombre. Heureusement, on trouve des exceptions comme les Sony HDR-XR520 et Sony HDR-CX520 et leur mode Low Lux dont la sensibilité a été réellement améliorée. |
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Certains modèles arborent un dispositif infrarouge "NightShot" ou des procédés en couleurs jouant sur l'obturation de vitesses de type "Visée couleurs nocturne" ou "Color Slow Shutter" de Sony (on regrettera la douce consonance du "Cat’s Eye" de Sharp). Les dispositifs en couleurs sont des biais intéressants mais ils provoquent un effet de saccades (stroboscopie) plus ou moins prononcé selon la vitesse adoptée par le fabricant (généralement de 1/6 de seconde). Dès que les conditions de luminosité deviennent difficiles, au 1/50, le gain de certains camescopes s'élève de lui-même à +18 dB directement. Revers de la médaille de l'amplification, le rapport signal/bruit s'effondre et aucun réducteur de bruit ne vient atténuer le phénomène de fourmillement. Il faut dire qu'un bon réducteur de bruit reste l'apanage de machines professionnelles. De plus, ce dispositif est plus difficile à mettre en oeuvre en vidéo qu'en photo. On peut toutefois réduire manuellement ce paramètre mais l'image, dans ce cas, s'obscurcit de façon trop marquée. |
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En photo, photographie-t-on sans Flash la nuit venue ou dans un intérieur très peu éclairé ? Difficilement, à moins d'une pose longue. Aussi, à défaut de camescope sensible, une mini-torche de 3 ou 10/20 watts, peut pallier l'inconvénient de la pénombre. Cette solution peu coûteuse est la réponse à donner à ceux qui se désespèrent de la faible sensibilité des camescopes, ou plus exactement à la baisse visible du rapport signal/bruit qui se manifeste par un fort "fourmillement" à l'image. Si l'appareil ne dispose pas de mini-torche mais qu'il est muni d'une griffe porte-accessoires, on peut acquérir une torche indépendante. Leur prix oscille entre 50 et 100 euros. L'angle d'éclairage dépasse rarement 15° et la portée se limite à 1,5 à 3 mètres. Mais ce petit accessoire dépanne réellement. Il faudra bien sûr veiller à ce qu'il n'épuise pas trop vite la batterie car il est souvent auto-alimenté par contact avec la griffe du camescope. Même sans griffe, il existe des torches comme cette torche Sony HVL-20DMA (cf photo ci-dessus) dont le sabot peut se glisser sur un bras de déport, lui-même fixé sur le pas de vis situé à la base du camescope. |
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Sans torche (ci-dessus à gauche), ces joueurs de cartes demeurent dans la pénombre et l'image est très bruitée, malgré la présence d'une petite lampe d'ambiance qui éclaire verticalement les protagonistes. A droite, une fois la nuit tombée, je me suis servi de la torche intégrée du camescope (celle d'un Canon HV20) pour bien visualiser la scène. La puissance de la lampe (7 watts) reste toutefois modeste (bien qu'elle aveugle) et insuffisante dès qu'on éloigne le sujet à plus d'un mètre cinquante. Il faut donc éclairer en-deçà. |
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cliquez ci-dessus pour voir la vidéo en H.264 (compatible Windows/Mac).
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L'obturateur lent Auto au 1/25s est spécifique à Sony (voir la vidéo ci-dessus). Nous l'avons activé/désactivé afin de comparer le résultat obtenu pour la vue nocturne de cette place. Le rendu le moins bruité et le plus fidèle à la réalité implique de désactiver le mode "obturateur lent auto". On voit là l'importance de bien maîtriser ce mode qu'on aurait eu tort, dans le cas présent, de laisser activé. Attention, étant dissimulé dans le Menu, cet obturateur lent n'est pas très accessible. Sony devrait troquer le commutateur Nightshot directement accessible sur le flanc de l'appareil (alors qu'on a eu toutes les chances de ne jamais l'utiliser !) contre le mode Obturateur lent Auto !
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Ces 2 vues ont été réalisées avec le même éclairage ! Mais à droite, on a exploité le mode Night View (Panasonic). |