Marché de la photo : bilans et perpsectives

Le marché de la photo, en baisse sensible d'après ls récents résultats communiqués par Gfk, est globalement à la recherche d’un second souffle, expression qui s'apparente à une vision du « verre à moitié plein ». Mais la vision du verre à moitié vide est également possible, sans être plus sûre ! 

 

Une certitude : après des années d’euphorie - grosso modo depuis les années 2000 et le boom du numérique - les ventes d’APN commencent à se tasser. Pour être plus précis, c’est le secteur des compacts qui subit une décélération constante depuis 3 ans tandis que le segment des reflex et des COI (Compacts à objectifs interchangeables) résiste mieux. En 2013, on a vendu environ 20% de compacts en moins qu’en 2012, ce qui fait tout de même environ 700.000 unités en moins ! De plus, avec 75% de foyers équipés, autrement dit un % qui s'approche doucement d'un seuil de saturation, le marché de la photo est devenu mature. D’ailleurs, le renouvellement des appareils argentiques vers le numérique est considéré comme définitivement accompli, on est déjà dans le renouvellement.

 

Conséquence : le CA du marché de la photo ne cesse de baisser comme l’illustre le schéma ci-dessus. Et les perspectives de GFK pour 2014, dont j’ai pu observer qu’elles versaient parfois dans l’optimisme, sont hésitantes.

 

L’autre raison pour laquelle le marché de la prise de vues photographique se cherche est la prééminence des smartphones, technologiquement, économiquement et culturellement parlant. Pourquoi s’embêter avec un compact qui ne fait que de la photo quand je peux avoir un smartphone surpixellisé qui accomplit à peu près tout ? 

 

Du coup, du côté des compacts, ce sont les modèles à plus de 300 euros qui représentent un segment d'espoir, d’autant que la connectivité et l’écran tactile ont concerné un nombre encore assez faible de produits en 2013. Il y a donc des « marges de progression » indiscutables pour séduire les clients. Du reste, le Wi-Fi / NFC devient quasiment la norme des APN des gammes 2014 alors que c’était encore il y a 12 à 18 mois une différenciation technologique. Mieux : le segment des appareils comme le Samsung Galaxy a ouvert une brèche, celle des compacts hyper connectés 3G / 4G. Ils représenteraient désormais 30% des ventes de compacts.

 

 

Les autres gammes de produits n’ont pas dit non plus leur dernier mot. D’une part, les reflex entrée de gamme (qui se décrochent pour 449 €, objectif 18-55 mm compris, comme le prouve l'annonce de l'Eos 1200D) accentuent leur percée chez des primo-accédants qui n’ont pas parfois jamais eu un reflex de leur vie ! D'ailleurs, on leur mitonne des tutoriels prêts à l'emploi et des aides à l'utilisation, en leur retirant tout les réglages jugés trop complexes... Amusant ou pathétique.

 

D’autre part, le haut de gamme intègre de plus en plus la vidéo avec des fonctionnalités dédiées vidéo et du 1080p. Enfin, les COI et les hybrides (terme qui devient polysémique) séduisent une clientèle grandissante en réunissant le meilleur des deux mondes : l’interchangeabilité des objectifs et la compacité. 

 

Bref, 2014 risque d’être une année charnière pour y voir plus clair sur ce marché excessivement nerveux.

 

Pour être complet sur le sujet, il est à noter que la presse photo, et là c'est une certitude, ne se porte pas très bien : disparition du titre Declic photo en 2013, baisse de 11% des ventes de Réponses Photo sur 1 an, et le leader européen, Chasseur d’Images, ne fournit plus de moyen de contrôle officiel sur ses ventes. Toutefois, la corrélation avec la baisse du marché de la photo n’est pas évidente, des raisons spécifiques aux difficultés de la presse papier étant plutôt à invoquer.