Auteur : Michel Blanpain - Musique : Emmanuelle Miserocchi -Durée : 5'
Les couleurs de notre environnement vont-elles un jour s’effacer à tout jamais ? C’est à cette question difficile à laquelle tente de répondre à sa manière Michel Blanpain, un observateur (très) attentif de la Nature. Un film écrit dans un style poétique, qui fait réfléchir ou qui émeut. Inventaire chromatique a obtenu le 1er Prix catégorie amateur au prestigieux festival du Film de Nature de Namur en 2007 et la même année, le 4e prix au Clap d’Or.
Il y a quelques années, Michel Blanpain m’avait accordé cet entretien…
magazinevideo : Que faites-vous dans la vie Michel ?
Michel Blanpain : Je suis garde-forestier, en Belgique. En général, je filme le plus près possible de chez moi. J’habite en Famenne, c’est entre l’Ardenne et le Condroz, dans le sud de la Belgique. C’est pas très loin de la France, c’est presque la France ! :)
magazinevideo : Quel équipement ?
MB : je travaille avec une caméra à téléobjectif interchangeable et un 35-300 mm, ce qui fait au maxi 2400 mm en équivalent focale , donc il faut être juste dans la lumière et la netteté et bien sûr avoir un bon trépied, une bonne stabilité, une bonne maîtrise de la caméra. La respiration compte aussi !
On me fait souvent la réflexion que mes films sont comme de la photographie; je le prends comme un compliment. J’ai appris le cadrage en faisant de la diapo pendant 5 ans en tant que chasseur photographique. J’ai appris le cadrage juste, le coup d’oeil rapide, donc ça m’a beaucoup aidé en vidéo.
magazinevideo : Utilisez-vous des réglages particuliers ?
MB : Non, je travaille simplement , je ne me sers pas du zébra, je filme au feeeling, je connais ma caméra, mon écran, mon viseur, c’est presque bon à chaque fois ! :)
magazinevideo : Comment avez-vous procédé pour le commentaire et la musique ?
MB : Ce n’est pas moi qui ai écrit le commentaire et la musique. Je laisse entière liberté. Les gens à qui j’ai fait appel savent ce que j’aime bien, du coup il n’y a rien à retoucher. Ils me traduisent les images en émotions par le texte et la musique.
Il y’a des moments où il faut des silences aussi, le silence, c’est une parole quelque part. Un noir, c’est une image, un fondu au blanc, aussi et ils ont un message à apporter. Ils donnent une philosophie au film.
magazinevideo : Une anecdote sur le film ?
MB : Je filmais la nature, j’allais ranger mon matériel et partir lorsque l’aigle qu’on aperçoit dans la film s’est posé tout près de moi sur un poteau. J’ai pu le filmer à loisir, de très près, c’était un instant magique.
magazinevideo : En matière d’écologie, vous pouvez donner des raisons d’être encore optimiste ?
MB : Je crois que l’homme a tout, à l’heure actuelle, pour faire changer pas mal de choses; on peut faire un inventaire, je l’ai bien fait sur une saison.
magazinevideo : Vos films sont-ils militants ?
MB : Je ne sais pas. Il me semble impossible de filmer dans la nature sans tenir compte du climat, de la disparition des espèces. Dans 50 ans, on ne verra peut-être plus la même chose. Un jour peut-être cette faune, cette flore, sera ailleurs, elle se déplacera. Cela laissera un peu de poésie pour faire rêver nos petits enfants ou arrières-petits-enfants.
Bravo, très belles images et musique originale et naturelle. Le texte assure montage et fusion des éléments. J'aimerais bien être aussi patient et doué.
Derrière l'apparente sérénité des images,une ombre inquiétante...
Ce poème sonore et chromatique accroche l'âme : il parle en faveur de ce qui est menacé.
La voix off ménage de beaux silences et laisse exhaler le souffle de la planète.
Une nostalgie avant l'heure étreint...
Un des grands enjeux de notre civilisation:cohabiter sans dévaster - cohabiter et respecter.Ce court-métrage suscite toutes ces réflexions.
ce film est tres convaincant sur la necessité de préserver notre planète.les images sont très belles et naturelles.merci de nous faire partager cela.
cordialement ML
Magnifique! Comme je vous envie d'avoir réussi toutes ces scènes splendides. Pas d'effets spéciaux, que du talent de composition et beaucoup de patience. Chapeau!
Le reflet de "Dame Nature" dans la pupille d'un artiste est un réconfort pour les "Saint François d'Assise" contemporains. Toujours aussi resplendissante, mais pour combien de temps encore ? Excellent...
J'ai beaucoup aimé, tout comme l'an passé le court appelé je crois; mes chemins.
Bravo à Mrs blanpin et merci.
Ps: quelle matériel est utilisé dans ces courts ?
A l'année prochaine!