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Pourquoi passer au trépied pro ?

Les critères de choix

 

08 février 2011 par Antoine Désir - Mis à jour le 09 février 2011

 

Les vidéastes débutants ou peu fortunés n'ont pas de trépied pour leur caméscope et ils éprouvent des difficultés à obtenir des images stables et/ou horizontales. Les amateurs ont compris que c'était un accessoire indispensable, mais n'utilisent pas forcément un trépied vidéo à la hauteur de leur caméscope. Les professionnels qui ont plus de besoins et de moyens utilisent souvent du matériel plus adapté. Mais pour un amateur ou un débutant, la question se pose : pourquoi faudrait-il investir une somme importante dans un trépied ?
trépied Manfrotto

Nous avons pu manipuler les dernières têtes vidéo de Manfrotto, le grand trépied carbone M536 avec sa nouvelle rotule "bridge" 504 HD et le trépied carbone plus standard 755CX3 avec une rotule hybride photo-vidéo innovante. Ceci pour constater, en écoutant les vidéastes avertis, que les avantages des rotules professionnelles sont souvent méconnus. Même les professionnels sont parfois dubitatifs au sujet des nouveautés, par exemple les derniers trépieds.



> LIRE LA SUITE : Pied, tête et charge

Pied, tête et charge

Un ensemble tête + pied doit être adapté au matériel qu'il supporte. Sinon, on s'expose à des difficultés importantes de manipulation et des images peu convaincantes.
trépied Manfrotto
Ici, un caméscope Sony EX1R sur un petit trépied photo Velbon CX-460 : la galère !
trépied Manfrotto
Ici, un caméscope grand public premier prix sur une tête 504 HD : pas pratique et juste .... ridicule (le kit rotule + trépied coûte dix fois le prix du caméscope) !
trépied Manfrotto
Voilà, c'est mieux : un caméscope Panasonic 3DA1 sur une tête Manfrotto 504HD.
trépied Manfrotto

Rien n'empêche cependant de sortir un peu des clous, si la charge est bien supportée. Ici, un Canon XF300 sur une rotule photo/vidéo Manfrotto.


Pour les caméscopes professionnels ou semi-professionnels, il n'y a pas de souci pour trouver un trépied qui correspond à la machine. Mais pour les caméscopes légers, les lourdes têtes fluides sont souvent trop grosses. Pour les reflex, les têtes hybrides photo/vidéo seront plus adaptées si du moins le boîtier n'est pas équipé d'un objectif lourd.



(Pourquoi passer au trépied pro ?)

La rotule : fluidité exigée

Pour faire de la vidéo, il faut une tête vraiment fluide, c'est-à-dire qui n'engendre aucune saccade pendant un panoramique horizontal ou vertical. Et il y a une grosse différence entre les matériels grand publics et pros de ce point de vue. D'abord parce que la fluidité n'est pas toujours satisfaisante sur le matériel grand public ; ensuite parce que le réglage de cette fluidité doit être assez fin, comme c'est souvent le cas sur les rotules plus grosses. Avec la haute définition (HD), l'exigence de qualité a augmenté, notamment pour les panoramiques. Les micro-saccades sont devenues visibles, il faut donc les éviter avec une haute fluidité.
trépied Manfrotto
Réglage de la friction pour la rotation horizontale (pan) de la rotule Manfrotto 504 HD. On distingue bien le réglage clair et précis de la fluidité. La molette de blocage rapide n'est là que pour serrer l'axe.
trépied Manfrotto

Sur la rotule hybride, le réglage de friction se fait par une vis de serrage. Plus pratique, mais nettement moins fin. La fluidité s'en ressent forcément.


Pourquoi cette bonne fluidité est réservée aux grosses rotules ? Parce qu'il faut un palier ou un roulement large pour que l'appui soit stable sans serrer l'axe de rotation. Et il n'y a pas de miracle en mécanique : pour guider précisément un caméscope lourd, il faut un appui large.


Ce qui est vrai pour la rotation horizontale l'est aussi pour la rotation verticale (tilt).


trépied Manfrotto
Réglage fin, gradué et molette de blocage rapide pour la rotule 504HD.
trépied Manfrotto

Réglage aussi, mais moins pro pour la rotule hybride.


Pour que les mouvements verticaux soient bien amortis et que le caméscope ou l'APN ne pique pas du nez, les rotules vidéo sont équipées d'un système de contrebalancement. Inexistant sur les rotules d'entrée de gamme, simple sur les rotules moyennes et réglable sur les rotules professionnelles, ce maintien de l'équilibre est pourtant précieux pour les adeptes de la vue en plongée ou contre-plongée (sur la photo avec le Panasonic 3DA1, le caméscope tient dans cette position sans blocage).


trépied Manfrotto
4 niveaux pour l'équilibrage. Il nous a paru un peu faible, même au maximum. Augmenter la friction permet une bonne stabilité en position très penchée.
trépied Manfrotto

L'équilibrage existe, mais sans réglage. Du coup, il faut augmenter la friction pour obtenir une bonne tenue et le résultat n'est vraiment satisfaisant qu'avec un caméscope dont la masse est celle prévue par le fabricant (1,5 kg pour la rotule ci-dessus).


Même si la fluidité doit être à l'arrivée, elle se paye sur le poids et l'encombrement. Ainsi la rotule hybride nous semble d'un poids acceptable bien qu'elle dépasse le kilo, mais la 504 HD est lourde avec ses 3 kg, alors qu'une petite 701HDV pèse trois fois moins lourd. L'aluminium pèse bien lourd dans cette rotule, qui est aussi plutôt encombrante, son dessin en "pont" lui faisant prendre de la hauteur.


La rotule hybride sera séduisante pour tous ceux qui veulent un support photo complet avec des capacités vidéos. Elle se destine particulièrement aux vidéastes qui se sont tourné vers les reflex et qui veulent éviter d'utiliser deux rotules.



(Pourquoi passer au trépied pro ?)

Le trépied : rigidité et rapidité

Un trépied qui ploie ou qui tremble, et c'est le plan en cours qui part à la corbeille. Et qui n'a pas raté un plan intéressant, sur le vif, pour cause de trépied trop long à déployer ? En plus, si ce trépied pouvait être léger, facile à régler et monter haut, ce serait le top !


Actuellement, ce sont les trépieds "carbone" qui font la loi. Les professionnels ont du mal à quitter leur trépied tandem (ceux dont chaque jambe est constituée de deux tubes parallèles) qu'ils pensent plus rigides. Certes, pour de très grosses charges, les trépieds massifs sont indiqués. Mais pour des caméscopes de poing et d'épaule, les trépieds carbone sont suffisamment rigides. Plus légers et surtout rapides à la mise en place, ils auront autant la préférence des baroudeurs que des sédentaires. Le vrai problème des trépieds carbone, c'est leur prix, qui peut varier du simple au double entre un modèle en aluminium et un modèle similaire en carbone (comme les 755XB et les 755CX3 de Manfrotto)...


De nombreux détails font la différence entre les différents trépieds.


trépied Manfrotto   trépied Manfrotto
Par exemple, les embouts du grand trépied carbone Manfrotto Mpro 536 peuvent rester ronds ou devenir des pointes par dévissage.  

Ceux du plus modeste 755CX3 ne sont pas aussi complets (à ce prix, c'est d'ailleurs dommage). La vitesse de manipulation des serrages et la facilité de réglage de l'angle des pieds ont aussi leur importance.


trépied Manfrotto   trépied Manfrotto
Encore le grand MPro 536 : facile de se coincer un doigt en dépliant à fond.  

Plus classique et finalement plus pratique pour le mécanisme du 755CX3. Avec les petites attaches bien pratiques en plus.



(Pourquoi passer au trépied pro ?)

Niveau et hauteur

Sauf volonté artistique, un plan penché est un plan raté. La facilité pour "être à niveau" est donc importante. Et la rapidité pour l'établir peut être critique. Ici, on se met à apprécier la lisibilité des niveaux (qui peuvent être éclairés sur une rotule comme la 504HD) ou la poignée de serrage rapide du bol, tout aussi utile.
trépied Manfrotto
Si la hauteur est souvent réglée en déployant les pieds en premier, l'existence d'une colonne permet de mieux l'ajuster. Mais cette colonne doit être particulièrement rigide pour ne pas engendrer de mouvement parasite. La longueur de cette colonne permettra ainsi une plus ou moins grande latitude entre la hauteur minimale et la hauteur maximale : la colonne rentrée peut empêcher une position au ras du sol, mais la colonne sortie peut permettre une captation "au-dessus des têtes".
trépied Manfrotto

Et la hauteur fait parfois défaut aux trépieds. Un trépied suffisamment haut doit permettre de mettre l'objectif du caméscope à hauteur d'oeil. Et si vous êtes grand, certains n'y arrivent pas... Dans ce domaine, nous avons particulièrement apprécié l'amplitude de hauteur permise par le kit Mpro 536 + 504 HD, qui permet d'aplatir le caméscope à 50 cm du sol ou à l'envoyer à 2,30 m de haut. Une telle amplitude facilite les plongées et contre-plongées sur la plupart des sujets.



(Pourquoi passer au trépied pro ?)

Conclusion

Un kit trépied et rotule doit être en phase avec les exigences de qualité du vidéaste. Et le budget pour ce type d'accessoire doit être en rapport. A tel point que l'on peut arriver à une situation ou un kit de qualité coûtera le même prix que le caméscope ! Choquant ? Pas vraiment quand on sait que cet accessoire verra défiler plusieurs générations de caméscopes ou d'APN avant d'être remplacé. Vous avez peut-être déjà aperçu un caméscope HD sans bande ultra-moderne fixé sur un trépied ancien mais de qualité : la bonne mécanique n'a pas le même rythme que l'électronique ! Pensez-y au moment d'investir pour un bon trépied.



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