Historique de magazinevideo.com

Alors que l'Internet balbutie en France à travers quelques portails, et que le Minitel, spécificité française, est encore roi (*), un premier projet de site Web sur la vidéo est déposé en 1998 par Thierry Philippon, alors rédacteur en chef du magazine CV&M (Caméra Vidéo & Multimédia), appartenant au groupe de presse Emap France. Un site Web sur la vidéo semble pouvoir devenir - plus que tout autre - un prolongement indispensable et logique du titre papier, d'autant que le magazine a lancé une nouvelle formule, en accolant le terme "Multimédia" à son titre originel.

 

Les possibilités d'Internet en termes vidéo, photo et audio, sont en effet perçues comme prometteuses par les experts de ce milieu et quelques sites ou Forums se lancent déjà aux États-Unis (camcorderinfo.com créé par Robin Liss), et en France (le Forum Mireade, ancien nom du Repaire).

 

À titre d'ébauche, et avant que l'Internet n'existe, la rédaction de CV&M était l'une des seules du groupe Emap à avoir déjà développé des services sur Minitel. Les lecteurs de la revue pouvaient y déposer des questions techniques, faire part de leurs commentaires, consulter des listes d'articles, commander d'anciens numéros, s'abonner "en ligne", etc.

 

Mais faute de vision d'avenir et de budgets, mais aussi, plus étonnamment, en raison de positions idéologiques, la presse papier est dans le déni et se refuse à croire en des synergies presse écrite-presse Web. Conséquence, la Direction du titre ne donne aucune suite concrète à un projet de site Web.

 

(*) le 1er ministre Lionel Jospin signifiera toutefois à France Télécom en juillet 1997 d'abandonner le Minitel pour développer l'Internet.

 

 

2002

Thierry Philippon reprend l'esprit du projet de portail photo-vidéo abandonné en 2001 et teste de façon expérimentale et à son compte, un site-pilote axé sur un positionnement éditorial vidéo (sans vraie section photo). Les premiers essais (réalisés sur le portail de pages personnelles Multimania) sont compliqués car les outils du Web sont encore peu perfectionnés et la réalisation en solo, pas évidente. Les tests, constitution de listes éditoriales, retours utilisateurs et ajustements divers, durent environ 18 mois. Pour mener à bien ce projet, Thierry Philippon abandonne la rédaction en chef du magazine CV&M en 2002, poursuivant sa collaboration en tant que pigiste.

 

 

2003

Les tests de ce premier site-pilote sont encourageants, mais le modèle économique idéal est encore incertain. Il existe très peu de sites en France sur le secteur vidéo ou photo.

 

Avec l'appui technique d'un confrère photographe ayant des notions de webmastering, le site magazinevideo.com est lancé le 27 mars 2003 après quelques semaines de conception et une migration partielle du contenu déjà créé avec le site-pilote. C'est le premier du genre en France. Le nom magazinevideo est déposé en référence à l'univers de la presse écrite et à la vidéo. 

 

Par souci d'indépendance, indépendance qui restera au coeur de la logique de magazinevideo, le site est financé par des fonds personnels. Parallèlement l'entreprise MAGAZINEVIDEO est créée. Le modèle économique du site repose sur les commissions générées par des liens d'affiliation (le site de vente en ligne Pixmania essentiellement) et ceux provenant de comparateurs de prix, ainsi que par des perspectives publicitaires. Des partenariats sont conclus. Un projet de ventes de DVDs de formation est envisagé en parallèle (il sera initié en 2007 et ne verra le jour qu'en 2010). Un partenariat avec le magazine CV&M est toujours d'actualité.

 

2004

À présent que le site magazinevideo est lancé, un nouveau partenariat est discuté avec le magazine Caméra Vidéo. Le partenariat se veut ambitieux, re-proposant l'idée d'une complémentarité éditoriale Print-Web. Le terrain est "libre" car CV&M n'a ni l'ambition ni les budgets et la rédaction n'est pas structurée pour créer et alimenter au quotidien son propre site Web.

 

Mais une fois de plus, la direction désapprouve toute collaboration Print-Web, même dans le cadre d'un partenariat, et ne croit pas en cette possibilité de synergie alors que le titre de presse écrite voit ses ventes baisser, et que l'internet est à présent possédé par 24 millions d'internautes français. Cette même année 2004, le site lesnumeriques voit le jour. Le magazine papier VideoAktiv, en Allemagne, développe son propre site Web dès 2005. YouTube naîtra en 2006, signe que la vidéo va occuper une place de plus en plus importante sur le Web.

 

Grâce à l'appui de Marc Auburtin, directeur délégué du pôle, un accord minimal est trouvé entre magazinevideo et CV&M sur les abonnements et la vente d'anciens numéros, magazinevideo mettant à disposition, moyennant commission sur les ventes, ses formulaires en ligne et son moteur de recherche interne au site pour référencer et trouver tous les titres des articles du magazine papier depuis l'origine.

 

 

2005-2007

Le site magazinevideo.com commence à prendre de l'ampleur, triplant son audience chaque année. Magazinevideo fait appel à Jean-François Renauld (alias Prelude), un développeur professionnel qui développe et relooke certaines rubriques du site. Parallèlement, Antoine Désir rejoint la rédaction pour s'occuper des tests de matériels pros et des articles techniques.

 

 

2007-2009

Complément photo de la vidéo, magazinephoto.com, petit frère de magazinevideo, est créé. Tout d'abord distincts l'un de l'autre, les deux entités sont finalement rassemblées en un seul site (magazinevideo.com), à l'image du marché photo-vidéo qui commence (dès 2008) à commercialiser des appareils photo qui font de la vidéo (Canon Eos 5D). La base line du site devient "le webmag de l'image numérique" incluant ainsi implicitement photo et vidéo numérique.

 

 

2010

 

Magazinevideo diffuse 2 DVDs de formation portant sur les Techniques de reportage en collaboration avec le JRI Yann Figuet et sa compagne, Géraldine Carême, dans le cadre de deux expéditions en Amérique du Sud et en Asie du Sud-Est, qui permettent de réaliser de nombreuses prises de vues pour les besoins du projet en parallèle de leur aventure.

 

Cette même année, magazinevideo s'associe à Catset, régie publicitaire externe indépendante, pour développer les campagnes publicitaires du site.

 

 

 

 

2013

Le site est partiellement recodé par un nouveau développeur (Fabrice) et remodelé par Cedric Mure, un designer Web. De nouvelles rubriques sont créées. La nouvelle charte graphique qui en résulte est toujours celle en vigueur aujourd'hui. L'investissement est le plus coûteux réalisé jusqu'à présent. 

 

 

2015

Le bilan financier du site est préoccupant. En effet, magazinevideo équilibre ses frais mais ne parvient pas à dégager de recettes suffisantes pour rémunérer la rédaction d'articles et le temps passé aux mises à jour quotidienne du site. Les recettes sont impactées par un tarissement des liens d'affiliation issus des comparateurs de prix du site et par l'émergence de sites appartenant à de grands groupes qui proposent des affichages publicitaires à des prix cassés (ces sites compensent par un nombre d'affichages de publicités très supérieur). Magazinevideo ne souhaite pas envahir le site de publicités intrusives (habillage de pages), se privant du coup de sources de revenus plus rémunératrices.

 

Aussi, pour parvenir à poursuivre l'aventure du site, magazinevideo prend deux décisions :

 

-diversifier le modèle économique du site. La décision est prise de lancer un système d'abonnement Premium avec accès payant à prix modéré à certains contenus du site (tests approfondis, téléchargements de fichiers). À ce jour, magazinevideo est toujours le seul site photo-vidéo francophone à avoir créé et maintenu ce modèle économique depuis plusieurs années.

 

 

2017

Magazinevideo obtient finalement (après un premier refus) le label "Site de presse en ligne" accordé (sur dossier) par la CPPAP aux sites présentant une information journalistique régulière et recoupée, à l'attention du grand-public. Ce label apporte un ballon d'oxygène supplémentaire au site et permet de proposer des prix mesurés sur les abonnements, car les ventes de magazinevideo sont alignées sur le même taux de TVA que celui de la presse écrite (2,1% au lieu de 20%).