test Sony NEX-VG30 / NEX-VG900

Les Sony NEX-VG30 et NEX-VG900 prennent - de près ou de loin - la succession du NEX-VG20E. De loin, on peut confondre facilement les 3 modèles au corps presque identique. C'est dire que les "nouveaux" et les "anciens" se ressemblent beaucoup dans leur allure, mais aussi dans leur concept. Tous les modèles reposent sur un principe hybride de camescope grand-public à objectif interchangeable, et d'une monture E considérée comme la monture la plus "oecuménique" car outre les objectifs E, elle accepte à peu près n'importe quelle optique moyennant adaptateur. Tous trois ont aussi un grand capteur, même si le VG900 se distingue des deux autres par son capteur surdimensionné.

Qu'on ne s'y trompe pas, le vrai successeur du NEX-VG20 est le NEX-VG30, certainement pas le NEX-VG900, même si les modèles ont une base commune (hormis le capteur). L'écart de prix qui sépare les deux nouveautés est spectaculaire : le NEX-VG30 se décroche à 1800 euros en version nue ou 2700 euros avec objectif 18-200 mm (idem NEX-VG20) contre 3300 euros pour le NEX-VG900 en version nue (quasiment le double !). Pas de kit proposé pour ce dernier...

La principale nouveauté du NEX-VG30H (ou NEX-VG30EH), est son zoom motorisé de référence "Sony E PZ 18-200mm F3.5-6.3" qui pallie le manque de zoom motorisé constaté jusqu'alors. Cette avancée de Sony s'explique certainement par une volonté marketing : pour que le géant nippon puisse rivaliser avec les boîtiers reflex (GH3, Eos 5D, Nikon D4 / D800), il faut proposer un produit qui pousse l'ergonomie du camescope jusqu'au bout, tout en permettant à l'utilisateur de jouer avec la versatilité des objectifs interchangeables et d'obtenir une profondeur de champ digne du rendu photo et cinéma. Notez que l'objectif-zoom est fourni avec son pare-soleil.

Explication supplémentaire qui a pu peser : l'absence de zoom motorisé sur les NEX-VG10 et NEX-VG20 a pu freiner les ventes de ceux qui souhaitent ne pas être privés de cette possibilité. Il était donc impensable, en tout cas risqué, de sortir un successeur sans cette fonctionnalité. Notez aussi que la position grand-angulaire du NEX-VG30 s'améliore bien que les focales soient identiques avec le NEX-VG20. En fait c'est le rapport de multiplication de focale qui diminue, passant de 1.8 à 1.5. Résultat : on descend d'un 32 mm à un 27 mm en rapport 3:2 (photo) et 29 mm (16:9). Pas mal. Pour le NEX-VG900, en Plein format, il n'existe pas de multiplicateur de focale (puisque c'est du 1:1), sauf si le camescope est utilisé en mode APS-C. Un levier de zoom spécifique, comme en pro, permet de contrôler le zoom.

Point de détail important : à l'heure où nous rédigeons ces lignes (mi-décembre 2012), l'objectif motorisé Sony E PZ 18-200mm F3.5-6.3 ne semble pas présent en tant qu'accessoire isolé au catalogue de Sony même s'il pourrait très probablement s'adapter sur un NEX-VG900 ou un NEX-VG20 / NEX-VG10.

Sur le reste, schématiquement, on retrouve les points marquants du NEX-VG20 : modes Progressif 50p et 25p, entrelacé en 50i, enregistrement manuel du son, 5.1, deux boutons d'enregistrement, mode Raw (ou Raw+Jpeg), poignée, viseur OLED confortable et de haute qualité à 1,15 Mp, débrayages manuels, stabilisateur remarquable, 2 griffes, batterie "longue durée", prises casque et micro, correction des défauts (DU VG10) de la liaison objectif-boîtier... Nouveauté, les NEX-VG30 et NEX-VG900 bénéficient également d'un enregistrement en 24p (à 24 Mbits maxi).

Nota Bene : les similitudes étant très grandes entre les deux modèles, les observations ou analyses qui suivent valent tant pour l'un que pour l'autre même lorsque nous ne précisons rien . Si des différences existent, nous les détaillons.

De son côté, le VG900 est équivalent au capteur Full frame des DSLR hauts de gamme type Canon Eos 5D Mark III ou Eos 6D. Et là, le rapport de taille est encore plus spectaculaire : 40 fois celui d'un capteur conventionnel de camescope ! Le VG900 se targue ainsi d'être le premier camescope 35mm à moins d'un kilo nu. Le Plein format comporte trois avantages indéniables en vidéo : un effet "Bokeh" (profondeur de champ) optimal, une meilleure sensibilité théorique (on annonce une Haute Sensibilité ISO de 12800) et des photos en Raw de 24 Mp (l'option Raw + Jpeg est possible). On retrouve ce même capteur sur 2 APN Sony capables de faire de la photo et de la vidéo Plein format : le SLT-A99 et le DSC-RX1.

Le NEX-VG900E passe automatiquement (si c'est paramétré comme tel dans le Menu) du Plein format à l'APS-C lorsqu’un objectif APS-C est monté dessus. Côté plus, l'automatisation de l'adaptation (l'utilisateur n'a rien à faire) est une bonne chose. En effet, dès que le caillou est identifié comme occupant une surface APS-C, le VG900 s'adaptera à cette surface pour enregistrer en HD, sans le moindre vignettage. Mais première déconvenue, tous les objectifs à baïonnette de type E, bien qu'ils s'adaptent, ne peuvent donc bénéficier du Full Frame, ils sont "limités" à l'APS-C. L'exploitation du Plein format implique d'utiliser la monture A à laquelle correspondent les objectifs Zeiss (Sony, Canon) ou Leica et d'utiliser l'adaptateur. A cette fin, Sony fournit la bague d'adaptation LA-EA3 requise qui s'adapte très bien, nous l'avons vérifié en montant l'objectif qui m'a été fourni, un Carl Zeiss 24-70 mm.

Ce plein format "sous conditions d'objectifs" relativise déjà un peu le principal intérêt du VG900. Et cette restriction s'accompagne d'une autre limitation puisque le VG900 se refuse au 4K, il se cantonne donc au Full HD classique, bien que la largeur de son capteur et la densité de pixels auraient pu laisser une porte ouverte au 4K. Il est sans doute impensable de concurrencer totalement le monde professionnel ! Consolons-nous, aujourd'hui, le 4K est assez difficile à exploiter avec des machines sous-dimensionnées et sa réelle utilité n'est manifeste que sur des très grands écrans.

A ces deux restrictions s'ajoute un questionnement : un capteur Full Frame de 24 Mp en vidéo (je précise bien en vidéo) n'a pas que des avantages sur le papier : il peut se traduire par des lignes qui vibrent, ou de l'aliasing, cet inconvénient existant beaucoup moins avec l'APS-C du VG30 ou le micro 4/3 de Panasonic / Samsung.

(*) A ce jour, ce sont 13 optiques qui existent en monture E (le choix a doublé en un an). On trouve notamment, outre le 18-200 mm de la version kit du VG30, l'objectif 18-55 mm f/3,5-56 mm (300 euros), ou encore le fish-eye 16 mm f/2,8 (249 euros), le 24 mm f/1,8, le 55-210 mm f/4,5-6,3... De plus, le fabricant partage avec d'autres fabricants d’objectifs les spécifications de sa monture E. Les utilisateurs du NEX-VG30 peuvent ainsi utiliser des objectifs fabriqués aussi bien par Sony que par Cosina, Sigma, Tamron... Ajoutez la compatibilité avec la monture A (adaptateur Sony LA-EA2). Notez qu'on conserve l'Autofocus, même avec les objectifs à monture A mais l'AF est plus lent à réagir (entre 2 et 7 secondes selon Sony).

Les NEX-VG30 / NEX VG900 reprennent les mêmes modes d'enregistrement AVCHD et AVCHD 2.0 que le NEX-VG20 : 1080/50i / 1080/25p et 1080/50p. Le 1080/50p est précieux pour obtenir un signal Progressif et contourner l'entrelaçage des images. Il l'est aussi pour les Ralentis et Accélérés. En cette fin 2012, le 1080/50p est accepté par la quasi-totalité des logiciels mais il influe sur la sollicitation du processeur (entre autres) et nécessite une mémoire costaud (comptez 8 Go minimum, 16 Go serait mieux). Toutefois l'entrelacement à partir d'un capteur APS-C ne produit pas les mêmes lignes entrelacées désagréables qu'avec un capteur plus petit, le 50i reste donc utilisable. Pour faire court, utilisez le 50p mais retenez que l'entrelacé en 50i des VG30 / VG900 n'est pas gênant. Attention, si vous changez de mode, la procédure de validation est trompeuse (faire "Suivant" et bien attendre que le OK s'affiche).

La petite nouveauté sur le modèle européen est un mode 24p qui fait "cinéma" mais provoque un phénomène connu : des effets de légère stroboscopie dans les mouvements comme les panoramiques. A utiliser avec parcimonie, Les NEX-VG30 / NEX-VG900 disposent par ailleurs d'un mode Cinema (rien à voir avec le 24p) qui est assez peu convaincant, ce mode fait perdre en luminosité et produit une dominante rougeâtre marquée.

Le stabilisateur ne fonctionne que si l'objectif associé est "stabilisable". Ainsi le 24-70 mm que m'a confié Sony ne l'était pas (une petite main barrée me l'a confirmé) alors que le nouveau 18-200 mm l'est sur le VG30 et fonctionne excellemment bien. En marchant, on peut paramétrer le mode Activé de stabilisation qui compense bien les secousses du corps dues à la marche. le résultat est très bon sur le VG30.

Un peu à regret, on conserve l'écran tactile de 3 pouces (7,5 cm) et 921 Kp. On aurait pu espérer une diagonale un peu plus grande (3,2 ou 3,5 pouces) sur un camescope de cette taille. Et l'écran n'est pas lisible en plein soleil. C'est pourquoi sur le VG900 comme sur le VG30, on aura tout intérêt à solliciter l'excellent viseur OLED 0,5'' (1,3 cm) de 2.359.296 points (1 million de pixels de plus que sur le VG20) ! Un vrai confort visuel. Ajoutez l'oeilleton et le réglage de la luminosité (2 positions) + ajustement dioptrique. On peut même ajuster (dans le Menu du VG900 comme dans celui du VG30) la colorimétrie précise du viseur.

Comme sur le NEX-VG20, si on ouvre l'écran, le viseur s'éteint et vice versa. Il est impossible d'afficher écran et viseur simultanément. Mais les VG900 / VG30 proposent une amélioration par rapport au VG20 : il s'agit du système de détection oculaire (Eye sensor). Son principe : si vous approchez l'oeil du viseur, celui-ci s'allume. Si vous l'éloignez, l'affichage bascule sur l'écran. En apparence utile, le système a toutefois son revers. Le fait d'approcher son corps du viseur, désactive l'écran selon l'orientation du viseur ! Conséquence, le cadrage à l'écran a du mal à rester constant. Si ça vous horripile, débrayez la fonction (dans le menu) en privilégiant l'écran. Celui-ci restera en fonction tant que vous ne le refermez pas et n'activera le viseur que si vous refermez l'écran et approchez l'oeil du viseur.

Pour finir, deux détails horripilants. Le premier concerne le viseur et peut prêter à sourire : l'articulation du viseur est une pince potentielle selon la manière dont vous saisissez la poignée. En effet, lorsque vous rabattez le viseur, l'articulation se referme sournoisement : ça peut faire (très) mal. Vécu en vrai !

Le deuxième détail concerne aussi une articulation mais celle de l'écran. Celle-ci ne pince pas (!) mais reste très difficile à maintenir parfaitement perpendiculaire à l'appareil. Résultat : je me suis retrouvé avec un nombre incalculable de plans penchés bons à mettre à la poubelle ! Un conseil par conséquent : vérifiez bien l'horizontalité de vos plans...

La batterie est toujours aussi encastrée au fond d'un logement (ce n'est pas très pratique) sur lequel on peut placer une grille de protection (fournie). Celle des NEX-VG900 et NEX-VG30 - la NP-FV70 (1960 mAh) - dure 80 à 90 minutes, ce qui est assez confortable, et la batterie optionnelle de 3900 mAh Sony NP-FV100.

permet d'atteindre 160 à 180 minutes en HD avec écran, soit un maximum de 3 heures, c'est bien ! Pour le NEX-VG30, c'est encore mieux, 90 à 95 minutes avec la NP-FV70 et 185 à 205 minutes avec la NP-FV100, soit carrément plus de 3 heures. La charge de la batterie pourra vous sembler toujours un peu élevée : 195 minutes (3H15) avec la batterie fournie et 390 minutes (6H30) avec la NP-FV100.

Mauvais point en revanche pour le chargeur fourni : il est intégré puisqu'on ne dispose que de l'adaptateur secteur. Heureusement, un modèle séparé existe en option sous la référence chargeur Sony BC-TRV.

Sony a choisi de proposer deux griffes, la première de type Active permettant de communiquer avec un accessoire... Sony, alors que la seconde, de type passive, autorise la fixation de tout accessoire non Sony.

Côté mise au point, toutes les conditions sont réunies sur les NEX-VG900 / VG30 pour qu'elle soit un régal. La première évidence est de faire appel à l'Autofocus qui repose sur la détection de phase (si l'objectif s'y prête). Ce type d'AF a ses partisans et ses détracteurs : en gros le système est plus rapide - les NEX-VG30 / VG900 sont même des foudres de guerre par rapport au NEX-VG20 - mais il est connu pour être moins précis. Cela dit, je n'ai pris en défaut les NEX que dans des situations classiques extrêmes. Un bon point global donc.

En cas d'AF incertain, ou par pure préférence, on peut solliciter le point manuel qui nécessite de presser la pastille (ou le bouton) "Focus" et de faire le point avec la bague de l'objectif assigné. J'ignore si c'est une question d'habitude comme sur une voiture de passer d'une boîte automatique à une boîte manuelle (!), mais on tâtonne avant de manipuler cette touche Focus. En effet, en aveugle, elle se confond avec la touche Manual, identique et à proximité, qui ne pilote pas l'AF. De plus, on saisit assez mal la touche Focus car elle est fine sans compter que son emplacement, en bas du camescope, est peu accessible sur trépied.

Hormis cela, la rotation de la bague de mise au point du nouveau 18-200 mm permet d'obtenir une haute précision de mise au point (au viseur impérativement !), bien qu'elle soit de type "sans fin" et sans repères de distance sur la bague.

L'utilisateur dispose de deux aides à la mise au point, qui permettent d'obtenir un point encore plus précis. Il s'agit de l'intensification qui affiche un liséré de couleur (rouge, jaune ou blanc) sur le sujet net. Et l'Expand Focus qui permet d'obtenir un agrandissement x2 du centre de la vue, même en cours d'enregistrement. L'Expand Focus se désactive si vous le réglez en standby puis que vous enregistrez dans un second temps (c'est bien vu).

Enfin, une alternative est de recourir à la mise au point centrée (Spotfocus) qui fonctionne d'ailleurs aussi pour l'exposition (Spotmetre) et qui consiste à toucher la zone de l'écran sur laquelle on souhaite faire le point. Deux conditions à réunir : l'objectif doit être compatible (par exemple monture E). D'autre part, il faut que l'appareil soit de préférence sur pied ou sur un support le plus stable possible car manipuler l'écran pour faire la mise au point fait trembler l'avant-bras et nécessite de toucher l'écran, mouvement qui peut se répercuter sur l'ensemble de la caméra.

En fait le bouton Manual sert aussi de "raccourci" pour changer de réglage. Ceux-ci sont un peu différents sur le VG900 et le VG30 mais en gros, ils concernent l'iris, le gain ou l balance des blancs. Les réglages restent mémorisés, c'est bien appréciable, même après extinction du camescope.

Même remarque que pour le bouton Focus, la préhension du bouton Manual n'est pas toujours aisée dans l'urgence.

Sony a conservé aussi une touche PROGRAM AE. Quand vous actionnez cette touche qui correspond un peu à une touche "Panique", les valeurs manuelles d'Iris, de vitesse d'obturation et de Gain se réinitialisent en Auto si elles sont en Manuel. C'est l'équivalent du mode iAuto si vous préférez. La touche PROGRAM AE permet donc de parer au plus pressé.

Problème, si rien n'est commuté en manuel, rien ne se passe mais un message incongru s'affiche évoquant de régler l'ajustement de la "luminosité Auto" ?! Sony aurait pu prévoir un message un peu plus... lumineux !

Pour finir, la connectique est toujours aussi complète : prises micro et casque séparées, mini-HDMI, USB 2.0 (pas d'USB 3.0) mais aussi sortie AV-composantes / R (R = remote)... Le câble mini-HDMI n'est pas fourni.

Côté Lecture des images, on y accède via un bouton du flanc gauche ou directement sur l'écran. On peut afficher les données d'enregistrement de chaque vue si on a pris soin de valider l'option correspondante. Très pratique pour l'utilisateur qui veut comprendre ses réglages et progresser...

Ce nouveau zoom procure un grand-angle légèrement plus confortable qu'avec le VG20 : 29 mm en mode Vidéo (contre 32 mm avec le VG20), et 27 mm en mode Photo. En contrepartie, le téléobjectif est un peu moins puissant à 322 mm contre 360 mm avec le VG20. De notre point de vue, le 18-200 peut suffire à lui seul même si la gamme des objectifs à monture E s'est étoffée et que la bague d'adaptation LA-EA2 vous tend les bras pour adapter une optique Alpha. A noter le diamètre de 67 mm.

Le nouvel objectif ne provoque pas de déséquilibre vers l'avant car replié, il est assez court. Mais sa compacité est trompeuse car il est plus lourd que l'ancien zoom manuel 18-200 mm des VG10 / VG20 (670 grammes contre 524 grammes). La stabilisation optique est performante, rien à redire.

Lorsque le zoom est asservi (curseur manual / Servo sur Servo), le zoom adopte 3 vitesses réglables (H, M, L) sur le côté gauche de celui-ci. La vitesse la plus lente balaie les focales en 25 secondes environ. La pression de l'index et du majeur n'ont ici aucun importance, la vitesse est fixe. Avantage : une totale régularité du zoom. Inconvénient : l'impossibilité de moduler la vitesse du zoom en cours de route. Autre singularité : ne comptez pas sur un quelconque effet coup de poing avec le moteur du zoom. En effet, même la vitesse la plus élevée du zoom motorisé est d'une grande lenteur. Pour atteindre la focale maxi du zoom x11, l'objectif doit en effet se déployer complètement, ce qui prend de très longues secondes (8 secondes). La seule manière de zoomer rapidement est de passer en Manuel (curseur Manual / Servo sur Manual) et d'effectuer un mouvement de poignet en tournant la bague des focales. Mais la bague de zoom est dure, ce n'est pas si facile.

Attention à quatre pièges : d'abord la commande de zoom est disposée verticalement, ce qui n'est pas une sensation habituelle : un (petit) temps d'adaptation est donc requis pour ne pas se tromper de sens. L'effort (vertical) demandé peut aussi engendrer un léger tremblement de la main qui se répercute alors sur la stabilité de la prise de vues. Ensuite, la seconde bascule de zoom (sur le boîtier) ne commande que la vitesse H, quelle que soit la position H, M, L de l'objectif-zoom. A surveiller aussi : un certaine tendance du zoom - lors d'un zoom arrière de dévoilement - à perdre la mise au point un court instant. Enfin, le zoom motorisé génère un bruit parfaitement audible lorsqu'il se déploie ou se rétracte en vitesse H. Prenez garde si vous devez conserver le son ambiant dans la mesure où le micro intégré se trouve juste au-dessus. Fort heureusement, il existe une solution : passer en position L où le bruit du zooming ne s'entend que très faiblement. Mais c'est un inconvénient à prendre en considération.

Pour finir, une bonne suprise : lorsqu'on éteint le camescope, il reste dans la position où on a laissé le zoom.

Bien maîtrisés, les camescopes de la gamme NEX permettent de jouer vraiment avec la profondeur de champ. Un petit test facile à réaliser est de détacher l'arrière-plan d'un avant-plan au maxi du zoom. C'est un peu plus parlant sur le NEX-VG900 que sur le NEX-VG30, le capteur du premier étant deux fois plus gros que le capteur du second, mais les deux le font très bien. L'effet Bokeh est saisissant, même avec le VG30. Le flou d'arrière-plan est bien supérieur à ce qu'on obtient avec un camescope à petit capteur conventionnel (1/4, 1/3 etc.). Tout cela n'est pas une surprise - les gros capteurs ont cet avantage - mais c'est un point commun avec les Lumix GH3 ou au 5D Mark III, et autres Nikon D800 / D4.

Les deux vidéos ci-dessus, prises depuis le même point de vue au bord d'un fleuve avec l'objectif Zeiss 24-70 mm, montrent qu'on peut s'exercer facilement à créer ou à éviter un flou d'arrière-plan. Il suffit, en admettant que la lumière soit suffisante, de manipuler la touche Iris, le point étant fixé sur les bornes en avant-plan. Il suffit ensuite suffit de prendre une petite valeur d'ouverture (f/22) ou au contraire une grande valeur d'ouverture (f/2,8) correspondant à la valeur d'ouverture maximale de l'objectif utilisé. La manipulation est d'autant plus souple que la profondeur de champ obtenue s'affiche en temps réel dans le viseur ou sur écran (préférez le viseur).

La logique du flou de profondeur de champ est donc relativement facile à maîtriser mais les autres paramètres peuvent donner du fil à retordre. Par exemple, l'exposition Auto a tendance à surexposer l'image légèrement. On pourra régler dans ce cas le curseur "Régl. exposition auto" du Menu (indicateur de correction "EV"). Personnellement, j'ai réduit ce facteur de correction à -0,3, pour atténuer le risque de lumières trop crues. A noter que l'absence de filtre neutre pourra en gêner quelques-uns mais le zébra, situé derrière l'écran (réglable 70 et 100 %) permet de bien contrôler le rendu.

Obtenir une image à la fois belle et nette sur un VG30 ou un VG900, est bien moins simple que sur un camescope traditionnel, y compris professionnel. Le bon rendu n'est pas si simple à obtenir car le choix des paramètres, selon l'objectif utilisé, peut réserver autant de bonnes que de mauvaises surprises. Sur le plan de la qualité d'image, il faut bien distinguer les résultats que nous avons obtenus avec le VG900 et le VG30 :

Qualité d'image du NEX-VG900 : hors situations de sensibilité (ci-dessous) où le VG900 s'en tire excellemment bien, je suis assez déçu du résultat pour un camescope de cette trempe, à ce prix de commercialisation. L'image est "molle", souvent surex, et pour être franc, pas très bien définie (ce qui va parfois de paire). Le VG900 peut produire de belles images mais on a l'étrange impression que l'obtention d'une image bien exposée, avec une mise au point adaptée, relève de la "roulette russe". Un coup c'est à peu près bon, trois coups, c'est pas bon ! Bien sûr, les effets Bokeh sont beaux, mais je n'ai jamais rencontré des résultats aussi disparates avec le NEX-VG20, testé l'an passé. Est-ce un problème de qualité du sous-échantillonnage, étant donné le capteur haute résolution (24Mp) et la cible Plein Format ? Le modèle testé était-il déficient ? Difficile à dire. Une certitude : les artefacts sont nombreux sur les lignes géométriques, phénomène typique d'un grand capteur mal maîtrisé.

Il était prévu une présentation commune et une comparaison partielle entre le VG900 et le VG30 coiffé de son nouveau zoom, mais une série de contretemps et de disponibilité des produits, nous en a empêché. Pour couronner le tout, une météo capricieuse a compliqué tous les essais prévus en extérieur. De plus, les retours des utilisateurs et les vidéo-tests sont encore trop peu nombreux pour juger. Je passe sur l'absence de notice complète disponible (même sur le Web), nous travaillons souvent en amont de la sortie des produits, c'est un plaisir mais aussi un parcours d'obstacles !

Personnellement, je n'ai pas laissé l'automatisme gérer la sensibilité, j'ai préféré jouer avec l'ouverture (Iris) et le Gain (Gain / Iso). Il faut d'abord s'assurer que l'ouverture est à son maximum (ce n'est pas toujours le cas, l'automatisme peut préférer amplifier le Gain), et dans un second temps, il faut jouer avec le Gain en essayant de ne pas dépasser la zone des 15-18-21 dB. Bien sûr, en cas de scène trop sombre, il faudra bien faire quelque chose ou chercher un angle ou une focale pour capter une source d'éclairage. Aussi je vous conseille d'investir dans une mini-torche telle que (par exemple) la Sony HVL-10NH (une centaine d'euros) de puissance 10 watts et d'un poids de 64,5 grammes ou mieux, la HVL-LE1 ou encore toute autre lampe non Sony (comme les éclairages universels à LED IDV ou Litepanel) adaptable sur la seconde griffe du NEX-VG900.

Pas de Nightshot ni de torche ni de mode d'obturation lente Auto (l'obturation lente manuelle est possible en revanche).

Qualité d'image du NEX-VG30 : vous voulez qu'on vous dise vraiment ? Elle n'a rien à envier à celle du VG900. En fait, pour des raisons que nous n'avons pas encore réussi à élucider, nous avons obtenu des images bien plus homogènes en qualité avec le VG30 qu'avec le VG900 qui a produit des images très disparates.

Le NEX-VG30 maintient ce plaisir de filmer que nous avions constaté avec le VG20, à savoir un excellent piqué, une absence de dominante de couleurs, une gestion agréable du flou-net. Toutefois comme avec ce dernier, on prend l'appareil à défaut assez facilement : le moirage est présent car le capteur déteste certaines lignes géométriques qui passent dans son champ (il n'a pas apprécié un set de table en colimaçon ni les arabesques d'un pont). Il ne faut pas exagérer non plus car ce genre de plan ne se produit pas très fréquemment. Mais globalement, comme le VG900, le VG30 est difficile à maîtriser dans l'urgence et a tendance à surexposer l'image. Il faut être habitué au rendu sur écran. Nous avions positionné le réglage "Luminosité LCD" sur "Normal" mais nous vous conseillons de le placer sur "Clair", ce qui minimise les risques de surexposition.

Sur le VG900, la touche Gain (manuel) est présente sous la dénomination "Gain / Iso". C'est une des 3 touches accessibles même si l'écran est fermé, avec l'Iris et le Shutter. On peut moduler le Gain par palier de 3 dB, entre 0 dB à +30 dB.

Sur le VG30 (ci-dessous), 2 de ces 3 touches existent toujours (Iris et Shutter Speed) mais elles sont situées derrière l'écran, ce qui est un peu moins pratique. Et il n'y a pas de touche Gain / Iso mais heureusement, en appuyant de façon prolongée sur la touche Manual, on accède à un raccourci qui permet d'affecter au bouton Manual la fonction de son choix dont... le Gain justement.

C'est un moyen de contourner le piège de l'AGC qui aura tendance à booster le gain au maximum dès que l'électronique de l'appareil le juge nécessaire. Mais vous pouvez en décider autrement et limiter le Gain à 18 ou 21 dB par exemple.

Quel que soit le réglage (Iris, Shutter ou gain), c'est la petite molette située à côté du bouton Manual qui gère les changements.

L'adoption du format Raw permet de retravailler ses vues fixes librement. On peut enregistrer en Raw seul ou combiner Jpeg + Raw. Attention au poids du fichier qui atteint ou dépasse les 25 Mo (sur le VG900) ! Ce type de fichier porte l'extension .ARW que peu de logiciels semblent relire (LightRoom 4 s'y refuse tout comme notre version de Photoshop Elements !). Toutefois, heureusement, pour afficher ou convertir les photos Raw, il suffit d'utiliser PlayMemories Home, le logiciel fourni avec le camescope.

Notez aussi que les NEX-VG30 / NEX-VG900 n'intègrent toujours pas de Flash. Alternative : acquérir le Flash Sony HVL-F58AM optionnel ou une lampe à LED (Litepanel, IDV Aurora ...). Pas non plus de vidéo et photo simultanée. Consolation, on peut capturer des photos à partir des films enregistrés.

Comme sur un APN, on peut ajuster facilement les Iso (touche Gain / Iso puis molette) avec une latitude allant de Iso 100 jusqu'à 25600 Iso en passant par Iso Auto. On trouve aussi des fonctionnalités photo multiples : stabilisateur, retardateur, anti yeux rouges, Bracketing 0,3 ou 0,7 EV, mode Rafale, Autofocus (AF ponctuel ou continu). Et même des filtres d'effets Photo (bof).

Les photos prises en 24 Mp (6000 x 4000) sont assez bluffantes comme on peut le voir avec les vues ci-dessous prises à l'aide du NEX-VG900 en 3:2 et un 24-70 mm. Les vues fixes ont été capturées en Jpeg, sauf pour celle spécifiée Raw + Jpeg.