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Test Canon XA20 / XA25

Canon perfectionne sa gamme compacte

 

15 juillet 2013 par Antoine Désir

 

En reprenant une habitude de Sony, proposer une variante professionnelle d'un caméscope grand public, Canon avait fait sérieusement bouger les lignes de la concurrence lorsqu'il avait présenté son XA10, il y a presque deux ans. C'était le HF G10 qui avait servi de base. Ce dernier a subi une évolution faiblarde sous forme du HF G25, avec une baisse de prix mais sans variante pro, laissant le XA10 en lice.


Puis, surprise, arrive le trio HF G30 / XA20 / XA25, sur la même base : le premier, un nouveau haut de gamme grand public qui montre les muscles, et deux variantes professionnelles. Le XA20 est donc le frère du HF G30, avec une poignée XLR et des fonctions supplémentaires. Le XA25 est le jumeau du XA20, il n'ajoute qu'une coûteuse liaison SDI.


XA25

Avec le XA20/XA25, le public visé par Canon est le même que celui du XA10 : ceux qui ont besoin d'un vrai caméscope compact, à emmener partout. Les professionnels désirant un caméscope "de poche" sont souvent attirés par les caméscopes grand public haut de gamme, dont les performances ne sont pas ridicules et la portabilité enviable. Les amateurs apprécient aussi ce genre de caméscope, qui va plus loin que les modèles grands publics, tout en restant d'un prix raisonnable.


Mais la montée en puissance de cette gamme de Canon, notamment via l'étendue zoom et l'augmentation du débit vidéo, va lui permettre d'intéresser de nouveaux publics, traditionnellement orientés vers les caméscope de poing plus lourds. A moins de 2000 € TTC, le XA20 se situe dans les premiers prix pour les pros, proche du haut de gamme grand public. Mais que peut-on faire avec un caméscope pro à ce prix, est-il vraiment une menace pour ses grands frères ?



> LIRE LA SUITE : Concept, allure générale

Concept, allure générale

Le Canon XA20 est un dérivé direct du HF G30. La différence d'allure est toutefois assez importante avec l'ajout d'une poignée, organe caractéristique des caméscopes pros, car bien pratique à l'usage intensif. Pour le reste, il est tellement proche de son jumeau qu'il suffit de consulter le test du HF G30.


Canon XA20 XA25

L'origine grand public a de multiples conséquences, dont la légèreté et la compacité. Par ailleurs, il suffit d'enlever la poignée pour que l'aspect pro disparaisse, ce qui peut être un avantage dans certaines situations ou la discrétion prime. Même sans poignée, on garde toutefois quelques fonctions et réglages supplémentaires par rapport au HF G30, comme l'infra-rouge (mais la lampe est dans la poignée).


XA25

Bien sûr, on s'empressera de remettre la poignée car elle facilite beaucoup la tenue du caméscope à bout de bras, pendant toutes les phases de transport. Le faible poids du caméscope (moins de 1,2 kg en ordre de marche et moins de 900 g sans la poignée) permet de le tenir à la main - en toute sécurité - pendant une longue marche sans fatiguer. En plus, le bouton de zoom ainsi que le déclencheur sont reportés sur la poignée, facilitant grandement tous les plans en contreplongée ou pris un peu plus bas que les yeux. Ceux qui filment souvent des enfants et des animaux à leur hauteur apprécieront ces commandes bien placées. La tenue par la poignée, la caméscope "en pendulaire" au bout du bras, est aussi la plus stable pendant des travelling marchés.


Malgré sa compacité, on retrouve sur le XA25 des caractéristiques des caméscopes professionnels (ceux partagés avec le HFG30 sont notés avec un *) :


poignée de portage avec porte micro,
commande de zoom à bascule, (*)
vitesse de zoom vraiment très variable, (*)
vitesse de zoom réglable et fixe sur la poignée,
double déclencheur d'enregistrement,
bague de zoom ou de focus, (*)
filtres ND 1/2, 1/4 et 1/8 (automatiques), (*)
5 boutons personnalisables, (*)
menus complets,
batterie de haute capacité,
double emplacement pour cartes mémoire, (*)
2 entrées XLR avec alimentation 48V,
réglage niveaux audio par molette,
griffe standard, (*)
sorties HDMI, composite et SDI (pour le XA25),
viseur relevable et œilleton (pour oeil droit ou gauche), (*)
entrée télécommande filaire (*)


Par contre, on n'y trouve pas :
bague à butée,
bagues séparées
gestion des fichiers de scènes, des metadata,
personnalisation fine de la colorimétrie, dont le gamma,
visualisation de la forme d'onde ou de l'histogramme,
boutons directs pour les fonctions principales



(Test Canon XA20 / XA25)

Micro, audio

XA25

La partie audio est celle qui est la plus différente du HF G30. La poignée incluant un "pack XLR" complet, elle apporte le support des micro professionnels, comme les caméscopes de la gamme supérieure. La poigéne est presque identique à celle du XA10. L'atténuation est passée dans le menu, le passage manuel/auto est revenu sur la poignée du XA20. Les menus audio ayant évolué, la poignée indique les entrées 1 et 2 au lieu des canaux sur le XA10. Dans la plupart des utilisations, cela revient au même, mais les possibilités de mixage dans le caméscope sont plus nombreuses. On peut rapprocher cette évolution de l'apparition de l'enregistrement LPCM dans certains modes vidéos.


Avec cette poignée, le XA20 est un des caméscopes les mieux pourvus en entrées audio. Car son origine grand public lui donne un avantage indéniable sur les caméscopes équipés d'origine en XLR : il garde une entrée micro jack, qui est gérée comme sur le HF G30, c'est à dire en remplacement ou en complément du micro intégré. Au total, vous avez les micros intégrés, la prise jack stéréo et deux prises XLR. Tous les mélanges de sources ne sont pas possibles, mais le mixage audio du HF G30 (entre les capsules internes et la prise jack stéréo) reste au menu. Seul regret finalement : que les capsules du micro interne n'aient pas été dupliquées sur le devant de la poignée pour mieux les isoler du caméscope.


XA25 audio

La poignée rajoute une griffe standard, mais aussi un support micro XLR. Le pack est donc complet. Devinez pourquoi le HF G30 a droit à une griffe standard en plus de la griffe propriétaire Canon ? Car ces griffes sont la fixation et la connexion de la poignée des XA20 et XA25. Encore une fois, Canon fait profiter le grand public d'avantages pros (la double griffe) et les pros des avantages grand public (la prise jack stéréo).


Le XA20 est donc richement doté du côté de l'audio, justifiant une bonne partie de son surcoût par rapport au HF G30.


Le porte-micro est bien placé et il amortit convenablement les vibrations du caméscope. Attention toutefois, si votre micro canon dépasse de plus de 20 cm du porte-micro, il sera visible dans le champ à la focale mini. Et si une protection anti-vent donne de l'épaisseur à ce micro canon, il faudra le prendre un peu plus court. Ceci dit, ce genre de micro double la longueur du caméscope, ce qui annule le côté compact de l'engin. Dans ce cas, il faudra recourir à une fixation micro sur la griffe standard, avec une rehausse, ce qui va doubler la hauteur de l'appareil ! Bref, avec un petit caméscope, utilisez un micro pas trop gros...



(Test Canon XA20 / XA25)

Qualité d'image et réglages

La base optique étant la même, la qualité d'image est forcément très proche de celle du HF G30. Le XA10 offrait des avantages intéressants de ce point de vue sur le HF G10, par exemple l'exposition manuelle avec l'affichage de la forme d'onde (Waveform). Malheureusement, cet avantage a disparu. Le département marketing de Canon a-t-il voulu réserver cette fonction à la gamme XF ou pouvons-nous espérer un retour de cette fonction dans une nouvelle version du firmware ? Car c'est une des rares régressions entre le XA10 et le XA20.


XA25

De même, les filtres ND sont maintenant intégrés au réglage de l'ouverture. Il sont devenus automatiques, même s'ils restent désactivables. Le mode manuel reste un point fort de ce caméscope, car le réglage à l'écran donne un accès aisé et complet aux paramètres d'exposition, dont le gain. Comme sur le HF G30, le gain n'est pas accessible directement (avec un bouton dédié), alors que c'est la cas sur les caméscopes pros plus gros. Une astuce consiste à utiliser la molette sous l'objectif comme réglage des paramètres manuels. Et, dans cette configuration, il est possible de modifier le gain directement et pendant l'enregistrement, mais uniquement en mode manuel.


Ce qui n'est pas le cas, et c'est vraiment dommage, de la balance des blancs. Il faut arrêter l'enregistrement pour modifier celle-ci. Ceux qui captent des séquences longues en changeant d'endroit (un passage de l'intérieur vers l'extérieur par exemple) devront se contenter de la balance des blancs automatique, par ailleurs peu performante. Il serait bon que Canon lève ce blocage dans un prochain firmware, car il est inhabituel et passe mal en gamme professionnelle.


La gamme XA est un compromis habile entre le grand public sur lequel il s'appuie et la gamme XF. Le XA10 se contentait de AVCHD, les XA20 et XA25 passent au AVCHD 2.0 et en propose plus, avec un format MPEG-4 (H.264 profil High@L4.2, AAC LC à 256 Kbps) à 35 Mbps et l'audio en LPCM (compression sans perte). Le support reste la carte mémoire SDHC ou SDXC. La gamme XF garde le format XDCAM HD sur carte Compact Flash. Le double emplacement pour les cartes est toutefois caractéristique des caméscopes pros, même si le HF G30 en bénéficie au passage.


Les caméscopes sont habituellement équipés d'un filtre pour filtrer les rayons infrarouges qui peuvent dégrader l'image. Sur le XA20 (comme sur le XA10), ce filtre peut être ôté du chemin optique, ce qui permet d'offrir un mode infrarouge. Il est ainsi possible de capter des images sans lumière visible. Gadget ? Pas forcément, surtout que la poignée contient une lampe infrarouge (qu'il est possible de désactiver). Le tournage de nuit est un domaine peu exploré par manque de matériel, ce mode pourra donner de nombreuses idées, même si la couleur est bien sûr absente de ce mode. La faisceau de la torche infrarouge (malencontreusement appelé voyant IR dans le menu) est assez étroit. Il na faudra donc pas tourner au grand angle pour avoir une image homogène en mode infrarouge.


XA25
Presque la nuit, sans infrarouge : on n'y voit presque rien.
XA25
Dans la même nuit, en mode infrarouge : on distingue bien les formes, le contraste est correct.
XA25
Au même moment, en mode infrarouge avec la lampe infrarouge allumée.


(Test Canon XA20 / XA25)

Connectique & Alimentation

La connectique diffère peu de celle du HF G30. Sauf pour le XA25, qui ajoute une sortie SDI (HD et SD), bien pratique en studio ou pour connecter un enregistreur externe. Mais il faut se souvenir que le XA25 est basé sur un seul capteur de 3 Mp, il ne faut pas en attendre une image aussi riche en couleur que les triCMOS des gammes supérieures.


XA25 connectique

Soulagement, Canon n'a pas succombé à la prise d'alimentation cachée dans l'emplacement batterie. Pour l'anecdote, Canon a fourni pour le test un chargeur externe CG-800E en l'absence de l'alimentation CA-570 normalement livrée. Ce chargeur permet d’accélérer la charge de la batterie BP-819 prêtée. Mais pour tourner une conférence, la caméscope a été alimenté pendant plusieurs heures avec l'alimentation CA-570S, celle livrée avec mon ... HV20 de 2007 ! Vive la compatibilité ascendante.


XA25

Si la batterie prêtée était une BP-819 de la gamme grand public, Canon livre normalement une BP-820 presque identique. Nous n'avons pu mesurer son autonomie, mais on peut l'estimer à environ 90 minutes avec viseur dans les modes 28 et 35 Mbps. Pour bénéficier d'une plus grande autonomie, il faut passer à la batterie BP-828, dont la capacité est supérieure de 50% (2670 mAh contre 1780 mAh pour la BP-820 et 1700 mAh pour la BP-819). Attention, suite à des problèmes avec des batteries contrefaites, Canon semble avoir restreint l'usage de batteries compatibles. Pas sûr que vous puissiez réutiliser toutes les batteries qui étaient aptes à alimenter le XA10.



(Test Canon XA20 / XA25)

Connexions & Wi-FI

Pour rapatrier les vidéos enregistrées, plusieurs possibilités : soit via un câble USB sur le caméscope, soit en lisant la carte SDHC directement sur l'ordinateur, soit sans fil via le WiFi.


Avec notre carte SDXC Class10, le transfert directement depuis le caméscope relié par un câble USB 2 plafonne à 15 Mo/s, ce qui demande une certaine patience. Via un lecteur externe USB 2 peu coûteux, on monte à 20 Mo/s. Avec la même carte insérée dans le lecteur interne de l'iMac 2012 (USB 3), le transfert monte à 45 Mo/s. Pour un professionnel ou un amateur pressé, la solution est donc un lecteur SDXC USB 3 qui évite d'utiliser la caméscope. Car le format H.264 à 35 Mbps, c'est quand même 16 Go par heure de tournage.


L'autre solution, c'est le transfert via le WiFi. Pratique, mais lent : non seulement il faut paramétrer la connexion à un point d'accès WiFi (box au autre), mais ensuite la vitesse du WiFi n'est pas adaptée aux formats les plus lourds. Mais c'est vrai qu'il est suffisant pour les modes à 3 ou 4 Mbps. La paramétrage est tellement laborieux que nous n'y sommes pas parvenus, alors que ce n'est pas l'habitude qui manque.


Même paramétré en français, le XA25 vous propose un clavier virtuel QWERTY, par défaut en majuscules. En plus, la connexion demande de choisir entre les codages TKIP et AES, étape qui devrait être automatique. Bref, on regrette les menus JVC. Par contre, les possibilités (non testées) d'accès à un serveur multimédia et d'envoi via Movie Uploader (application iOS pour iPod Touch, iPhone et iPad) semblent intéressantes.


`XA25 Wi-Fi

Ce qui fonctionne plutôt bien, c'est le contrôle de l'appareil par un mobile. Il y a un petit serveur web interne qui offre quelque possibilité de commandes à distance et de cadrage. Le développement en cours doit expliquer les nombreux crashs que nous avons eus, mais l'essentiel fonctionne.


XA25

En mode Media (terme qui existe encore en 2013, eh oui), il est possible de parcourir les vidéos enregistrées dans les cartes mémoire depuis un appareil mobile. Cela rend la navigation plus conviviale que sur le petit écran interne du caméscope. Seule une certaine lenteur de transfert gêne un peu, mais on voit bien que ces fonctions sont une tendance lourde dans les caméscopes modernes. Par contre, cela va obliger Canon à améliorer le logiciel interne fréquemment, ce qui n'était pas dans ses habitudes.


XA25 navigation
XA25


(Test Canon XA20 / XA25)

La gamme pro Canon

XF300

La sortie des XA20 et XA25 ne fait que souligner le vieillissement de la gamme XF. Le XF100 a bien du mal à se mesurer au XA20, alors qu'il est plus cher. Le XF300 garde bien des attraits au bout de 3 ans, mais la concurrence, qu'elle vienne de Panasonic (HPX250), Sony (PMW150 et PMW200) ou JVC (HM600) ne lui laisse plus beaucoup de place. Canon semble bien occupé à développer sa gamme de caméscopes EOS C, et la marque a l'habitude de garder ses caméscopes de poing longtemps sur le marché.



(Test Canon XA20 / XA25)

La concurrence

Le XA10 était seul sur son créneau à 2000 euros. Mais Panasonic a bousculé le secteur avec son AG-AC90, triMOS à trois bagues indépendantes dans la même gamme de prix. Le XA20 est donc soumis à une rude concurrence. Le AC90 est plus lourd et son zoom est moins étendu, mais son ergonomie est plus proche des caméscopes de poing standards avec ses trois bagues et son micro en bout de poignée.


AG-AC90
Sony a bien un NX70 à proposer. Mais plus cher et moins performant, il ne peut plus lutter. Le NX30 qui aurait pu concourir a disparu de la circulation. En fait, c'est plutôt le NEX-VG30 qui se mettrait en face chez Sony, mais il occupe une place à part, avec son gros capteur et son objectif interchangeable.
Sony EPZ
JVC, spécialiste du compact, propose un GY-HM150 qui, comme le NX70, a du mal à suivre le XA20.


(Test Canon XA20 / XA25)

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