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Test Panasonic AG-AC90

le camescope idéal pour prosumer

 

09 décembre 2012 par Thierry Philippon - Mis à jour le 20 décembre 2012

 

L'AG-AC90EJ (modèle européen) est une caméra de poing AVCCAM (appellation pro de l'AVCHD) tri-CMOS de moins de 1,8 kilos au complet, un poids plutôt réduit. Elle fonctionne sur carte mémoire SD / SDHC / SDXC (une carte Class 4 est suffisant) qui se glisse à l'arrière du caméscope. Le camescope ne dispose pas de mémoire intégrée associée mais est compatible SDXC pour des besoin capacitaires plus conséquents.


AG-AC90

L'AG-AC90 succède d'une certaine manière à l'ancienne AG-HMC41 que nous avions testée, moyennant de nettes améliorations comme l'écran dans l'axe de visée, les 3 bagues de réglages, un stabilisateur nouveau cru très performant, le grand-angle 29,8 mm, ou un mode 1080/50p bien utile, sans oublier une ouverture à f/1,5-2,8, et une sensibilité annoncée comme meilleure. L'AG-AC90 a de nombreuses similitudes ergonomiques et fonctionnelles avec le HDC-Z10000, modèle 3D qui n'a pas fait grand bruit commercial, peut-être en raison du scepticisme qui a entouré (et entoure toujours) les produits 3D chez les professionnels et qui convainc encore difficilement les prosumers. Il n'empêche que le Z10000 avait d'indéniables qualités techniques et ergonomiques, reprises ici en partie. Une sacrée différence sépare tout de même le modèle 3D du modèle 2D : le prix est quasiment divisé par deux (1800 euros HT au lieu de 3500 euros HT).


Certes, l'AG-AC90 n'intègre aucune technologie 3D ni de double objectif mais ce prix low cost ne se fait pas sur le dos de la qualité, bien au contraire quand on constate les nombreux atouts de la nouvelle caméra de poing de Panasonic. Signalons que la sensibilité est annoncée comme améliorée via la technologie BSI qui existe sur d'autres modèles Panasonic.


Pour être complet, signalons que l'AC90 capture des photos de 3 Mp si besoin, y compris des captures de scènes vidéo. Mais il ne sait pas capturer vidéo et photo en même temps. malin, le système permet de stocker les photos au choix sur la même carte que la vidéo, ou sur la seconde carte.


Passons au test à présent.

> LIRE LA SUITE : Concept, prise en mains

Concept, prise en mains

Au premier contact avec l'AC90, on ressent une bonne prise en mains et une impression d'appareil costaud, malgré le moulage en plastique de la coque et les boutons qui font un peu "cheap". Le camescope n'est pas lourd mais son allure ramassée et son centre de gravité bien équilibré le rend étonnamment stable tandis que l'emplacement raisonné de la plupart des commandes en font un "prêt à dégainer" efficace. Cette impression de solidité / maniabilité ne se démentira pas lors des essais sur le terrain.


Panasonic AG-AC90
Le cahier des charges de l'AC90 est bien celui d'un caméscope pro : 2 entrées XLR avec alimentation 48V, réglage niveaux audio, 3 bagues (zoom, focus, iris), 3 boutons personnalisables, large commande de zoom à bascule, zoom sur poignée, boutons directs pour fonctions de base, viseur relevable 253 Kp et large oeillère, chargeur séparé, peaking, zebra réglable (librement, entre 50 et 100%), batterie de haute capacité en standard, griffe standard et même double emplacement pour carte mémoire. On recense même le fameux compteur qui permet de connaître le nombre d'heures effectives de tournage (pratique en cas de revente).
Panasonic AG-AC90

Le principe de ces 2 slots est d'autoriser deux intéressantes configurations : la première est un enregistrement double (Backup) qui peut servir à sécuriser un enregistrement important (type Raid 1) ou permettre de confier la 1re carte mémoire à un client pendant qu'on conserve la 2e carte. Le second usage est un relais automatique de la première carte sur la seconde (Auto SW). Pour avoir filmé un concert, même si je n'en ai pas fait l'usage, j'ai pris conscience de l'importance de ne pas couper un morceau en plein milieu !


Alors, que manque-t-il à l'AG-AC90 ? Des sorties pros (SDI) ? Est-ce vraiment un manque comte tenu de la cible visée par ce produit ? La non-interchangeabilité des objectifs ? Oui mais le champ que couvre l'optique x12, extensible à x25 (iZoom) sous certaines conditions de luminosité, rend l'interchangeabilité un peu superflue. Reste l'absence de filtre gris neutre et l'impossibilité d'enlever le pare-soleil - solidaire de l'objectif - lorsqu'on transporte le camescope. Voilà déjà pour les premières données objectives. Passons au détail du test.


AG-AC90

Sur le terrain, l'AG-AC90 est assez réactif au démarrage, on l'a bien en mains, pas de déséquilibre vers l'avant (la lourde batterie arrière y contribue, c'est bien vu). Les 1,8 Kilos au complet n'entraînent que peu de fatigue de l'opérateur et dans le même temps, le camescope est suffisamment lourd pour être stable. La sensibilité du déclencheur d'enregistrement est bonne. Le "Record" se déclenche facilement sans déplorer d'erreur de déclenchement (plusieurs jours de tests, 1 seule erreur). Seul l'allumage On / Off est un peu "duraille" à manoeuvrer. En aveugle, la bascule du mode iA au mode Manuel est très intuitive. En revanche, on confond quelque boutons sur le côté mais on ne va pas se plaindre que le fabricant ait résisté au piège de tout concentrer dans le Menu. Côté boutons justement, on apprécie l'accès direct à la touche OIS qui permet à l'utilisateur de débrayer le stabilisateur à tout moment, par exemple sur pied.


L'écran tactile ne m'a pas gêné bien au contraire, la navigation est limpide et les menus bien lisibles. Par contre, le passage du mode Lecture (PB) au mode Record (Caméra) est poussif (environ 5 secondes).


Le Quick Start - matérialisé par une diode verte qui clignote lentement - permet de démarrer la caméra comme un lièvre, en attente d'enregistrement. La réactivité est inférieure à 1 seconde alors qu'elle est de 2-3 secondes normalement. Le Quick Start consomme, c'est son inconvénient. Pour ne rater aucun événement inattendu, on peut aussi faire appel à la fonction Pre-Rec, inspirée du grand-public.


Les 3 bagues sont un plaisir même si la bague des focales est un peu dure à manier sans levier et même si celle de la MAP est sans fin, et donc sans point de repère.



(Test Panasonic AG-AC90)

Viseur, écran

Panasonic AG-AC90

L'emplacement du viseur est classique, dans le prolongement de la poignée. Une première bonne nouvelle est la bonne qualité du viseur (263 Kp) qui compense avec sa petitesse (0,24'', soit 0,61 cm). Le viseur est par ailleurs évidemment relevable pour former un angle de 90° (mais il ne se tire pas). Une mauvaise nouvelle est l'absence d'oeillère compatible avec une visée de l'oeil gauche, j'en connais qui vont râler...


Le viseur est bien sûr réglable en dioptrie mais surtout, on peut forcer une visée en N&B et / ou choisir la luminosité (3 positions).


Panasonic AG-AC90

Il s'agit d'un 3,5'' pouces, une diagonale confortable (même si on espère toujours plus grand !). La résolution de l'écran est très bonne (plus d'1 Mp) et au cas où elle ne suffirait pas, le bouton Focus Assist vient à son secours pour parfaire la mise au point. A noter : la Couleur, le Brightness et le Contrast du moniteur sont ajustables.


Ce n'est que depuis peu que Panasonic a succombé à l'écran tactile sur sa gamme pro. Personnellement, je ne pourrais plus m'en passer par habitude de naviguer dans les prises de vues par simple toucher d'une vignette sur écran. Ou encore tout simplement pour appeler le Menu ou déambuler dans les paramètres. En plus, les touches tactiles sont grosses (sans trop d'erreur possible au toucher), très réactives. Le stylet serait encombrant et inutile selon moi, tant pis pour les quelques traces de doigts, à moins de filmer en mangeant des frites ! Cependant, on pourra observer que Panasonic n'a pas négligé nombre de boutons externes d'accès direct qui évitent d'avoir recours à l'écran tactile.


Panasonic AG-AC90
L'écran propose une singularité déjà rencontrée sur le Z10000 : il se loge horizontalement dans une sorte de logement. Pour le sortir, on le tire puis on l'incline à environ 50 °. Cette disposition a deux avantages : quand on sort l'écran de son logement, il est positionné exactement dans l'axe de visée. D'autre part, même refermé, il ne masque aucun bouton. L'éventuel inconvénient du système est que dans l'urgence, tirer un écran et le faire pivoter peut s'avérer plus long que d'exercer un mouvement d'ouverture / fermeture. A voir selon vos habitudes. On peut douter des attaches de l'écran car quand on exerce des mouvements rapides, il faut un peu forcer pour rentrer l'écran rapidement dans son étui. Panasonic nous a assuré de la parfaite solidité des attaches pour lesquelles ils ont partagé le même doute... vite dissipé par des mouvements mille fois répétés, sans poser le moindre souci aux attaches de l'écran. Les utilisateurs trancheront sur le long terme.


(Test Panasonic AG-AC90)

Batterie, autonomie

Panasonic AG-AC90

La batterie de l'AG-AC90 (Panasonic CGA-D54s, 5400 mAh sous 7,2V), profondément encastrée à l'arrière, est quasiment une batterie haute capacité, puisqu'en mode PS (1080/50p), elle tient entre 3H30 et 4H réelles, et même 5 à 10 minutes de plus en mode PH (1080/50i). C'est plutôt confortable. Cependant il en faudra au moins une seconde pour un tournage sur une journée pleine. Elle est assez chère (prix conseillé de 160 euros HT). l'effort de Panasonic est donc fortement apprécié d'avoir déjà inclus une batterie de plus de 150 euros en série !


Malgré la profondeur du logement, la batterie est facile à extraire et remettre en place grâce à une large entaille sous le logement. Et la batterie est extractible sur pied. Des petits détails qu'on apprécie toujours.


Panasonic AG-AC90
C'est bien sûr un chargeur externe (fourni) qui s'occupe de la recharge, comme il est d'usage en pro. Le chargeur externe est d'autant plus précieux que la recharge de la CGA-D54s nécessite 6 heures de temps de charge. Ainsi, durant ce temps, si l'on a 2 jeux de batteries, le camescope n'est pas monopolisé. En sus du chargeur, une alimentation externe est aussi fournie mais le connecteur d'alimentation est malheureusement logé dans le logement pour batterie. Résultat : c'est ou l'un ou l'autre.


(Test Panasonic AG-AC90)

Capteur, objectif

Les trois capteurs CMOS de 2,6 mégapixels, travaillent bien malgré une cible petite (1/4,7''). Mais du fait du tri-CMOS, la colorimétrie gagne en fidélité. Et on doit reconnaître que Panasonic a une grosse expérience en matière de tri-capteurs.
pixel shifting

Particularité de ce modèle, l'AC90 bénéficie de la technologie du "Pixel shifting". Autrefois, cette technologie permettait de restituer une image HD à partie de de 3 capteurs SD. Cette technologie génère aujourd'hui sur un principe approchant une image 4 fois plus dense, améliorant en théorie la qualité d'image en 1920x1080, mais surtout apte à renforcer l'efficacité de la stabilisation ou la qualité optique du zoom "hybride" x25. Nous préférons ne pas parler "d'image 4K" car le Pixel shifting augmente la résolution de façon transitoire sans être enregistrée à cette norme ni sans sortir de signal 4K.


Panasonic AG-AC90

L'objectif est coiffé d'un imposant pare-soleil qui est inamovible. En voyage, certains sacs seront inadaptés à cette excroissance, il faudra choisir le bon. Panasonic rétorque que ce "moulage" évite de filmer en oubliant le pare-soleil. C'est vrai. Mais alors que dire du capuchon d'objectif qu'on risque de perdre (il tient mal, il est tombé deux fois sur une route sans que je m'en aperçoive sur le moment). Il faut "plonger" la main au fond de l'objectif pour le fixer correctement. Pas évident avec des grosses mains. J'évoque bien sûr des situations de tournage rapide. Quand on a tout son temps, on fait les choses plus calmement.


La plage de zoom 12x est une amplitude que j'affectionne bien même si des modèles pros ( plus onéreux) poussent l'amplitude à x14 et même jusqu'à x20. Cela rappelle juste que l'AG-AC90 est dans un segment tarifaire particulier auquel on n'est pas très habitué.


Mais même avec un rapport x12, on peut déjà couvrir bien des types de plans, y compris la macro à 3,5 cm. Les focales obtenues - de 29.8 à 357.6 mm - offrent une latitude suffisante pour embrasser la scène d'un petit auditorium même en étant placé près de la scène (au second rang), tandis qu'une focale télé de plus de 350 mm demeure, elle aussi, suffisamment longue pour isoler un gros plan de la guitare. Une focale plus large n'aurait pas forcément été souhaitable car elle aurait diminué d'autant la longueur de la focale au téléobjectif. A noter : renseignement pris, Panasonic France ne distribue pas le grand-angulaire VW-W4907H proposé outre-Atlantique.


Panasonic AG-AC90 Panasonic AG-AC90
Le zoom x12 est extensible à x25. Le rendu de cet "iZoom", sous de bonnes conditions de luminosité, est assez probant, bien aidé par la technologie Pixel Shifting dont bénéficie l'AC90 et par le nouveau processeur Crystal Engine Pro II. Toutefois, je déconseille d'utiliser cet iZoom par défaut, la perte de résolution reste visible par tout oeil exercé, même si le fabricant laisse présupposer le contraire sur ses documentations commerciales...
HC-X900

Un détail en passant : on aurait pu légitimement penser que l'optique de l'AG-AC90 s'inspirait du HC-X900 de la marque. Ce modèle grand-public possède en effet la même amplitude de zoom et les mêmes focales vidéo (2,84-34,1 mm). Mais comme la cible des deux modèles n'est pas strictement identique (1/4,7'' pour l'AG-C90, 1/4,1'' pour le HC-X900), l'hypothèse demande à être validée. Une certitude : on retrouve une même qualité de stabilisation qui repose sur une technologie annoncée comme identique (hybride avec compensation sur 5 axes). Mais il semble que c'est la première fois qu'un modèle pro de la gamme Panasonic en bénéficie.


Panasonic AG-AC90

La commande de zoom à bascule est classique pour un pro mais très agréable sur un camescope à ce faible prix. Les zooms lents se produisent quasiment sans à-coups. Je n'ai que très peu de plans heurtés par un arrêt du zoom alors que j'utilisais une des vitesses la plus lente du zoom et que je ne manipulais le camescope que depuis 10 minutes en tournage réel d'un concert ! A la vitesse minimale du zoom, on balaie la plage des focales en 50 secondes environ.


Un regret surprenant car des modèles grands-publics en sont capables : pas de zoom avec effet "coup de poing", la vitesse maximale de l'AG-AC90 avec les plages du zoom optique x12 est finalement (relativement) limitée, de l'ordre de 2,5 secondes...


Panasonic AG-AC90

L'utilisateur peut zoomer de deux autres façons : soit par la 2e commande de zoom du dessus. Attention celle-ci est à vitesse fixe quelle que soit la pression exercée dessus. On dispose toutefois de 3 vitesses au choix réglables dans le Menu.


Ultime moyen de zoomer, utiliser manuellement la bague de zoom, qui nécessite beaucoup de doigté (sa réponse est déroutante) et ne peut convenir que pour changer de focale rapidement en standby ou effectuer un zoom court entre deux focales.


L'objectif est aussi et surtout garni de 3 bagues de réglages - une première sur un camescope à ce prix ! - sur laquelle nous revenons dans le chapitre consacré aux réglages manuels.


A noter une aide visuelle que j'affectionne tout particulièrement : l'affichage du multiplicateur de focale de zoom, en bas à droite du viseur ou de l'écran.


 



(Test Panasonic AG-AC90)

Automatismes et réglages

L'AG-AC90, contrairement à d'autres modèles pros, est aussi bien conçu pour gérer un tournage dans l'urgence que pour paramétrer finement certains réglages. Pour l'urgence, on peut se fier presque aveuglément au mode iA qui commute sur Auto tous les principaux paramètres. Le "i" (Intelligence) se justifie par l'adaptation de l'automatisme aux différents modes Scène dont dispose l'AC90. C'est un choix de prise de vues qui produit de bons résultats. Ainsi, un essai réalisé sur des jeux de lumière sur scène montre que ce mode iA ne trompe ni la balance des blancs ni l'exposition tandis que dans le même temps, il ajuste la vitesse d'obturation et règle l'Autofocus. L'iA régit plutôt intelligemment l'Autofocus : par exemple l'AF ne pompe pas lorsqu'une personne en avant-plan masque l'objectif momentanément. En contrepartie, ce n'est pas un foudre de guerre, le point, il le fait parfois lentement, voire très lentement.


Panasonic AG-AC90

L'iA est aussi une touche "Panique" dont je me suis régulièrement servi quand les réglages manuels ne se comportent pas comme prévus et que l'on doit enregistrer dans l'instant !


Mais en Auto, on ressent vite le besoin de faire une mise au point manuelle. Ainsi je me suis retrouvé dans cette situation classique d'un visage derrière une barre métallique. En Auto, le point se fait sur la barre métallique, même avec la reconnaissance de visages enclenchée car le dispositif n'identifie pas bien le visage. On ne peut malheureusement pas débrayer l'AF sans passer sans passer en mode Manuel ("Manu") ni sans appuyer sur Focus A/M/infini. Deux touches ? Pas super pratique.


Compensation, la mise au point peut être appuyée par l'aide "Focus Assist" qui en Manuel, colorie en rouge le sujet sur lequel la mise au point est faite. C'est assez efficace, c'est surtout précis.


Panasonic AG-AC90 AG-AC90

Autre aide, le Push AF (P. AF). La touche n'est pas directement disponible - mais il suffit depuis le Menu de l'assigner à l'un des boutons "User" physiques ou "User" du Menu.


L'AC90 offre en effet des facultés d'assignation de fonctions (3 boutons physiques User 1, User 2, User 3) auxquelles il convient d'ajouter 4 touches sur écran. Les touches User peuvent être affectées, outre le Push AF, au contre-jour, l'affichage de l'histogramme, le blocage de la balance des blancs, l'affichage du menu, etc.



(Test Panasonic AG-AC90)

Micro, audio

Panasonic AG-AC90

Petit tour d'horizon de l'audio. Panasonic propose l'enregistrement audio en Dolby Digital ou au format PCM (non compressé) ce qui contribue à préserver la qualité sonore. A l'aide de deux potentiomètres classiques, les niveaux sont bien entendu réglables ("Int. L" ou "Int. R"), qu'il s'agisse du micro intégré ou d'un micro externe. La prise casque est située dans un logement arrière. A défaut, le haut-parleur (situé sous la barre de la poignée, à la verticale de la griffe) est tout simplement excellent avec une gestion du volume du son très pratique (via la touche Zoom).


La section audio se divise en plusieurs parties : à l'avant, on trouve un ensemble de capsules 5.1 (Surround) intégré qui offre déjà un rendu sonore tout à fait acceptable. A titre d'illustration sonore, c'est ce même micro intégré que j'ai utilisé pour ce concert, avec une bonne restitution des graves et des mediums. Aucun risque de masquer les capsules, l'emplacement est hors de portée de la main du cadreur. On peut régler le micro selon plusieurs modes : Surround, Micro zoom, Focus mic ou 2ch. Le micro-zoom, à cause du souffle produit, est à éviter de préférence, les autres c'est au choix.


Panasonic AG-AC90
 
Panasonic AG-AC90

Placées sur le côté droit de la poignée, les prises XLR sont surmontées d'un emplacement pour porte-micro amovible (fourni). Je n'ai pu mettre à profit le micro haut de gamme Panasonic AG-MC200G proposé en option (500 euros environ), qui n'était pas dispo pour le test. De l'autre côté de la poignée, on trouve les niveaux d'alimentation (ligne, micro, 48V).


Enfin, les affectations de canaux et des niveaux sonores sont déportées à l'arrière du caméscope, à gauche. On a donc un "éclatement" des commandes et non un regroupement, comme chez Canon. C'est discutable, tout comme l'absence de prise mini-jack (le Sony NEX-VG900 en est pourvu en sus des XLR), nécessitant un adaptateur pour connecter un micro grand-public. Bien sûr, la logique pro a l'habitude de s'en tenir aux prises XLR.



(Test Panasonic AG-AC90)

Qualité d'image, réglages

Du côté du réglage des fréquences d'images, Panasonic se concentre sur l'essentiel avec les mêmes modes intéressants que ceux que l'on retrouve sur le HC-X900 : 1080/25p (PH), 1080/50p (PS), 1080/50i (PH, HA, HE) et 576/50i (SA). Pas de 720p. Le plus intéressant reste le 1080/50p qui magnifie Ralentis, Accélérés et de manière générale, les scènes en mouvements. Mais le mode PH, en 50i, à 24 Mbits/s, est de très bonne facture et ne pose guère de souci au montage (le Progressif en natif, lui, peut nécessiter un ordinateur costaud). Il faut même parfois un oeil averti pour distinguer des enregistrements en Progressif et en Entrelacé.
Panasonic AG-AC90 Panasonic AG-AC90
 

Signe que l'AG-AC90 est bien un modèle professionnel, plusieurs paramètres de personnalisation de l'image sont proposés : gamma, coring (réduction du bruit), niveau de chroma, phase chroma, température de couleurs, master ped, niveau diaph auto, amplificateur de plage dynamique (DRS), détail des teintes de la peau. En faire le tour nécessite beaucoup de tests et n'ont pas valeur de vérité absolue mais relèvent de préférences personnelles ou d'adaptation à une situation donnée. Se méfier des corrections mal maîtrisées. Evidemment, vous n'avez aucunement à vous soucier de tous ces réglages si vous vous cantonnez au mode iA, du reste ces réglages personnalisés resteront en grisé.


Panasonic AG-AC90

Globalement, on retrouve l'excellente qualité des modèles Panasonic, que ce soit dans la gamme supérieure (AC130/ AC60) ou inférieure (HC-X900), ce qui n'est pas illogique, le AC90 s'étant positionné dans un segment entre les deux. Le niveau de détails et de contraste sont valorisants. Surtout on obtient une image propre sans aucune difficulté si la lumière est belle, alors que ce constat ne se vérifie pas toujours avec un reflex vidéo par exemple.



(Test Panasonic AG-AC90)

Sensibilité, Gain

Les caractéristiques chiffrées de l'AG-AC90 donnent approximativement 3 lux en iA mode, auto slow shutter sur On, ce qui correspond à l'une des images ci-dessous (celle obtenue en mode Auto). Considérant les "petits" capteurs qu'il possède (1/4,7''), l'AG-AC90 ne peut prétendre être une bête de course en matière de sensibilité car il existe un rapport direct entre la taille des capteurs, le nombre de pixels qu'ils revendiquent, l'ouverture de l'optique, et le bruit que l'image va générer en cas de diminution de la luminosité ambiante. Booster la luminosité est tentant pour un fabricant mais elle booste aussi le bruit. C'est pourquoi le plus souvent, la gestion électronique du bruit prend le relais et s'avère plus ou moins satisfaisante. Panasonic fait appel pour cela au BSI (Back Side Illumination) dont l'efficacité est difficile à déterminer.


On trouve aussi un procédé plus classique (que nous aimons bien) qui est l'obturateur lent Auto qui abaisse la vitesse d'obturation x2. comme la quantité de lumière qui pénètre le fait toutes les 1/25 de seconde au lieu de 1/50 de seconde, l'image est plus lumineuse mais provoque quelques flous de mouvement.


Comme on le découvre sur les images ci-dessous, l'automatisme (le CAG) booste trop le bruit à mon goût dès que la limite d'ouverture (f/1,5) est atteinte. Avantage, une image très lumineuse, mais on flirte avec les 30 dB rapidement, provoquant une image granuleuse. Les pixels "dansent". Ni plus ni moins que sur un camescope équivalent. Mais nettement plus évidemment que sur un capteur Full frame. L'AG-AC90 avec la sensibilité d'un NEX-VG900 est encore un doux rêve ! Bien sûr, la griffe standard peut accueillir une torche optionnelle.


Il est conseillé de ne pas trop laisser l'automatisme gérer tout à sa place. On préconise parfois de ne pas dépasser 18 à 21 dB mais les toutes les caméras n'ont pas la même sensibilité et chaque opérateur a son propre seuil d'acceptabilité (théorique ou à l'oeil). D'un point de vue pratique, une fois que l'ouverture maximale est atteinte, c'est en manoeuvrant la bague d'iris qu'on incrémente / décrémente les dB par paliers de 3 dB en 3 dB. C'(est assez pratique.


Pas de smear, comme il est d'usage sur les caméscopes équipés de capteurs CMOS. Pas vu de phénomène de rolling shutter (qui concerne surtout les gros capteurs).


Panasonic AG-AC90
Auto
Panasonic AG-AC90
12 dB
Panasonic AG-AC90
18 dB
Panasonic AG-AC90
21 dB
Panasonic AG-AC90
30 dB


(Test Panasonic AG-AC90)

Connectique et montage

Panasonic AG-AC90

Hormis l'absence de prise mini-jack et de SDI (pour des applications pros éventuelles), la connectique est plutôt complète avec une vraie prise HDMI (pas mini-HDMI), composantes, composite, USB, sortie casque (mini-jack stéréo 3,5 mm), entrée télécommande zoom (jack 2,5 mm), entrée télécommande focus/iris (jack 3,5 mm), et prises XLR.


Panasonic AG-AC90
Côté montage, on recense quelques utilitaires pratiques, notamment un "récupérateur" Windows de fichiers AVCHD endommagés (AVCCAM Restorer), un importateur spécial Mac (AVCCAM Importer) très utile pour le 50p, un réparateur de fichiers sur la carte mémoire (AVCCAM SD Card File Recovery), enfin l'AVCCAM Viewer (Windows/Mac) destiné à lire te gérer les dossiers images de l'AG-AC90.


(Test Panasonic AG-AC90)

La concurrence

Le Panasonic AG-AC90 n'a pas vraiment de concurrent direct réel, étant un peu seul sur son créneau tarifaire de 2125 euros TTC (1800 euros HT). Rappelons qu'à 1800 euros HT (2125 euros TTC), l'AG-AC90 est sur un créneau tarifaire peu exploité, exception faite du vieillissant Canon XA10 (sorti il y a 18 mois à 2000 euros TTC) ou du Sony NEX-VG30 (2700 euros TTC avec objectif 18-200 mm) au concept différent (hybride photo-vidéo) et dont le prix final peut varier selon les objectifs additionnels qu'on y fixe. La comparaison serait un peu tronquée également pour deux modèles 3D grands-publics sortis en 2012 (JVC GS-TD1, Sony HDR-TD20), proposés respectivement à 1800 et 1600 euros.


La comparaison avec la Canon XF100 n'est guère possible : elle est plus chère (1200 à 1500 euros de plus) et la carrière de ce modèle commercialisé en janvier 2011 devrait prendre fin en 2013. Elle a pour elle cependant l'avantage indéniable du 4:2:2 mais est arrivée un peu tôt sans doute pour prendre le train du 1080/50p en route.


Ne pas avoir de concurrent direct ne signifie pas pour autant ne pas avoir de rivaux virtuels. La Sony NEX-VG30 (1800 euros nu, 2700 avec objectif) constitue une alternative possible à l'AG-ACC90. Différence cruciale entre les deux modèles : l'AC90 appartient à l'école des caméras réactives et qui marchent toutes seules, là où le VG30 joue sur son concept photo et une surveillance plus minutieuse des paramètres manuels.



(Test Panasonic AG-AC90)

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