Test DJI Osmo Action 3

L'Osmo Action 3 de DJI se présente comme une rivale de la Hero 11 d'autant qu'elle est nettement moins chère (359€ contre 549€ sans abonnement GoPro), même dans sa version "Adventure" (459€) qui comprend notamment 3 batteries et une perche télescopique. Cependant il semblerait que GoPro ait réajusté sa logique tarifaire avec un tarif aligné sur celui du Pack Adventure de DJI (450€).

Cette nouvelle Osmo - qui retrouve en partie son nom commercial, perdu avec l'Action 2 - repose sur un design plus "sage" et solide, comparable à celui de la première Osmo et que'elle avait un peu perdu avec la deuxième version.

Elle reprend un capteur 1/1,7 pouce de 12 Mpx qui capture des vidéos jusqu'en 4K/120 ips. Elle est munie, chose rare, de 2 écrans tactiles et peut descendre à 16 mètres sans caisson.

Comme ses prédécesseuses, la caméra sait enregistrer des vidéos, des photos, des ralentis (sans audio) ou encore des time-lapses / hyperlapses.

Elle pèse 145 grammes au complet, soit un poids quasi identique à celui de la Hero 11 de GoPro (154 grammes) et aux dimensions à peine plus grandes que la GoPro californienne (70 × 44 × 31.8 mm contre 71.8 x 50.8 x 33.6 mm).

Cette DJI est capable en natif de prendre des vues en prise de vue verticale.

Signalons aussi que la caméra résiste aussi aux chutes d'une hauteur de 1,5 m grâce à la présence d'un verre Gorilla Glass de Corning conçu pour les écrans tactiles et la protection d’objectif en caoutchouc.

L'utilisateur peut choisir entre 2 packs :

Ce qui frappe d'emblée, c'est la présence de deux écrans, tous les deux tactiles. Une première dans la catégorie "caméra d'action". Pratique car on accède aux mêmes paramétrages qu'on soit devant ou derrière la caméra. L'écran avant est au format carré. C'est un petit 1,4'' de 102.400 pixels, mais, fait notable, il est tactile.

L'écran arrière est lui, en 16:9. il est aussi tactile, et lumineux. Ses dimensions de 2,25 pouces sont classiques pour une résolution de 230.400 pixels.

Une précision : les deux écrans sont activables en même temps mais quand on se sert de l'écran avant, l'écran arrière est verrouillé, et vice versa.

Depuis l'écran, d'un mouvement de glissement du doigt vers un des 4 points cardinaux, on accède aux modes, paramètres image, paramètres généraux. En cliquant sur l’icône qui lui correspond, on accède aussi aux réglages, au mode Lecture ou encore au Zoom (pression longue pas évidente).

L'étanchéité est un de ses points forts puisque l'Osmo Action 3 peut descendre à une profondeur jusqu’à 16 mètres, sans caisson. C'est davantage que la concurrence (10 mètres) même si pour un vrai plongeur, ça ne va pas changer grand chose.

C'est pourquoi les plongeurs peuvent compter sur le boîtier étanche (en option, environ 69 euros), et se la couler douce jusqu'à 60 mères ! Il suffit de retirer la lentille de protection de la caméra pour la loger dans le caisson. Les grosses commandes extérieures permettent d'enregistrer ou d'activer le On / Off / Modes.

Ce genre de caméra d'action reste très "dépouillée" avec un simple bouton d'enregistrement sur le dessus et un bouton On / Off / (changement de Modes) sur le côté. Il est peu souple et nécessite un appui prolongé pour allumer ou éteindre, sans doute pour éviter des allumages intempestifs. Mais parfois, caméra éteinte, on croit avoir épuisé la batterie tellement ce bouton est peu réactif.

C'est pourquoi il peut s'avérer judicieux de passer plutôt par le bouton rouge Enregistrement qui, comme chez GoPro, permet dans un 2-en-1 d'allumer et de lancer l'enregistrement en fonction du dernier mode choisi.

La trappe sur le côté permet de changer de batterie (et de carte). Le couvercle peut être simplement ouvert ou détaché. Attention si vous le détachez, je trouve le système d'accroche DJI absolument pas pratique, je me suis pas mal énervé dessus. :)

Déjà inventé sur l'Action2, la base de la caméra accueille un dispositif magnétique qui permet d'y fixer un système de démontage rapide lui-même aimanté puis qui se clipse. Ainsi l'ensemble est très solide et permet de placer la caméra sur tout accessoire tel qu'un guidon de vélo, un casque, etc. On le retire tout aussi facilement en le déclipsant.

C'est suffisamment solide pour supporter des pressions importantes. Bien sûr, comme c'est un système en partie basée sur une aimantation, ça ne sera pas infaillible. Mais il faudrait vraiment un très gros choc pour que la caméra soit éjectée.

Ce système peut être amélioré avec le nouveau "cadre de protection". Ce cadre pèse une trentaine de grammes, mais si chaque dizaine de grammes compte, voyez s'il vous est vraiment utile.

La caméra se loge très rapidement dans ce cadre pour lui adjoindre ensuite la fixation aimantée. L'ensemble permet de fixer rapidement la caméra pour filmer en vertical. Car la caméra peut effectivement filmer en vertical grâce à une détection automatique de l'orientation ! Et même en vertical, on peut continuer à profiter de toutes les fonctionnalités de l'Osmo comme la stabilisation par exemple.

Autre intérêt de la DJI, si l'on opte pour le Pack Adventure, outre les 3 batteries et le chargeur qui va avec, on dispose d'une perche télescopique étonnamment longue pour un accessoire fourni d'office (1,5 mètre) qui permet différentes configuration de tournage (selfie, randonnée, dans l'eau sans se mouiller, etc.) tout en restant légère et qui se plie / déplie très facilement. Repliée, elle ne fait que 23 cm, c'est vraiment très peu...

La commande vocale, une nouveauté chez DJI, est dans la droite lignée des GoPro. C'est toutefois une version minimaliste avec 4 commandes vocales seulement : "start recording", "stop recording", "take photo" et "shutdown". Singularité, on n'est pas contraint d'ânonner "DJI" à chaque commande (cas chez GoPro). La reconnaissance est globalement bonne à condition de ne pas trop prononcer à la française.

Autre petit reproche : la commande n'est disponible qu'en anglais ou mandarin...

Via le bouton gauche (Mode et On / Off) ou via l'écran, on bascule entre les modes Photo, Vidéo, Ralenti, et Hyperlapse. On peut aussi ajouter des modes personnalisés (voir ci-après).

On peut créer jusqu'à 5 modes personnalisés qui permettent d’accéder à des configurations que l'on emploie souvent qui combinent résolution, angle, ratio, fréquence, et stabilisation, créées par l’utilisateur. Ces personnalisations évitent ainsi de se "prendre la tête" à chaque fois à trouver les bons paramétrages. Une fois enregistrés, ces modes personnalisés sont tout aussi faciles à appeler car ils s'ajoutent en premier à la liste de base des modes (C1, C2, C3, C4, C5, Photo, Vidéo, HDR, Ralenti, Timelapse / Hyperlapse).

La qualité d'image de l'Osmo Action 3 est belle, très proche de celle de la GoPro Hero11, et tout à fait satisfaisante pour des besoins courants ou sportifs, du moins quand la quantité de lumière est suffisante. Le piqué n'est pas trop accentué mais il faut savoir qu'on ne peut pas régler la netteté comme sur les GoPro.

Par ailleurs, l'automatisme a tendance à surexposer par temps trop ensoleillé ou par temps gris.

En revanche, dès qu'il s'agit de vues nocturnes, ou intérieures nuit, l’Osmo Action 3 détériore l'image très nettement... Que ce soit en Iso Auto ou en Iso manuel, impossible de trouver un compromis vraiment satisfaisant. L'Osmo Pocket 2 (que je ne peux pas comparer en même temps) me semble bien plus sensible, probablement en raison de son ouverture à f/1.8.

Il est à noter qu'on dispose d'un réglage nommé "Priorité EIS par faible luminosité" qui a pour effet de supprimer le flou de mouvement et désactive la fonction anti-scintillement.

Côté stabilisation, l’Osmo Action 3 s’appuie sur 4 options de stabilisation électronique :

1) -RockSteady 3.0 élimine efficacement le bougé caméra mais sans corriger la caméra si elle penche vers la gauche ou vers la droite. Cela convient à de nombreuses situations et je parie que ce mode restera le plus utilisé. Le RockSteady prend en charge l’utilisation jusqu’à 4K/120 ips pendant l’enregistrement. C'est le mode de stabilisation que j'ai testé le plus, et il est redoutablement efficace. En revanche, il ne fonctionne pas au Ralenti et cette perte se sent ! En 16/9, on perd environ 15% d'image. En tenir compte.

2) -HorizonBalancing est une sorte de RockSteady qui en 4K comme en 2,7K, corrige en plus l’inclinaison horizontalement à ± 45° et prend ainsi en charge l’enregistrement de vidéos HD 4K/60 ips stables.

3) -Enfin, en 2,7K seulement, HorizonSteady corrige à 360° (chez GoPro c'est en 4K au prix d'un recadrage) et aide ainsi à éliminer le bougé caméra dans toutes les directions et quel que soit l’angle. HorizonSteady implique donc un fort recadrage.

4 )-Enfin, la mise à jour v01.02.10.10 offre une option "RockSteady+". Pas de secret, cette option augmente considérablement la stabilité au prix d'un recadrage très prononcé (% non communiqué).

Un zoom numérique jusqu’à 4x est activable pendant l'enregistrement, muni d'une jolie échelle graduée qui rappelle ce qu'on trouve sur certains smartphones. Sa qualité est malheureusement sans (bonne) surprise, à savoir très mauvaise à x3 ou x4 (le maximum). Vous pouvez tentez un x2, sans le dépasser, que ce soit en vidéo ou en photo.

On note aussi un enregistrement en boucle pour réaliser un enregistrement continu. On peut le régler sur Max, 5 minutes, 20 minutes, ou une heure. De quoi donner du choix...

Pour enregistrer, DJI exploite une classique carte micro-SD toujours aussi difficile à insérer / extraire. L'enregistrement s'effectue en 4K 16:9, 4K 4:3, 2,7K, ou 1080p (le 720p disparaît), des résolutions très similaires à GoPro. Le 50 / 60p sont possibles en 4K, tout comme le 100 / 120p.

Notez qu'une alerte vocale informe les utilisateurs des modes actuels sans avoir à démonter la caméra. Attention, le volume sonore (réglable) est très fort par défaut !

DJI reprend le principe qu'on connaissait déjà sur la première Osmo : un mode D-Cinelike (remplacé par le mode D-Cinelike+ depuis la mise à jour du 30/11/2022). Ce mode est un précalibrage, donnant un peu de "chaleur" à la vidéo, il n'est pas vraiment destiné à de l'étalonnage colorimétrique. Il est disponible dans les modes Vidéo, Ralenti et Timelapse et on l'aime vraiment bien car l'image est d'une certaine manière plus naturelle qu'en mode "Normal". Cela concurrence GoPro sur ce point.

La mise à jour du 30 Novembre 2022 a ajouté le mode HDR qui avait été évincé car il existait sur la première Osmo Action. Il n’était compatible ni avec la stabilisation (il était donc impossible de concilier une image HDR et l'activation de la stabilisation) ni avec le format 4:3, c'est peut-être pour ces raisons qu'il avait été évincé. Désormais il est en tout cas compatible avec le RockSteady et même le RockSteady+. Chouette !

La mise à jour du 30 novembre 2022 remplace le mode classique D-Cinelike par un mode Cinelike en 10 bits. Comprenez par là un enrichissement de l'approfondissement des couleurs. La différence reste subtile.

On apprécie l'attention de DJI qui a préréglé son Timelapse pour les foules, nuages, coucher de soleil... En mode Timelapse ou Hyperlapse, seules les angles Standard (Dewarp) et large sont disponibles, l'Ultralarge ne l'est pas.

Côté compression vidéo, la caméra enregistre désormais en H264 (ce que DJI nomme mode Compatibilité) ou HEVC / H265 (ce que DJI nommé mode Efficacité). Mais DJI a un peu compliqué la chose, réservant le HEVC aux modes "gourmands" comme le 4K 4:3 (au 60fps), 4K 16:9 (u 120p), FullHD (240fps) ou encore Ralenti 4x en 4K / 2,7K ou 8x en 1080p. Par exemple, si vous filmez en 4K 16:9 50p, seul le H.264 vous sera proposé.

Le Ralenti reste d'une qualité tout à fait exceptionnelle pour une si petite caméra. Bravo ! Malheureusement il y a tout de même un point noir : l'absence de stabilisation durant le Ralenti. Pour une Osmo Action 4 ?

Un point reste inchangé et c'est un peu dommage : le débit unique est relativement élevé évoluant entre 100 et 130 Mbps. Cela génère des fichiers plus lourds que chez GoPro dont le débit démarre à 60 Mbps. En effet, si la scène à filmer n'est pas très mouvante, un débit de 60 Mbps suffit normalement.

Côté audio, trois micros sont répartis à la fois sur le dessus et en bas, au niveau du logo "Action 3". Ce dernier permet, en cas de Vlog, d'avoir un audio directionnel "avant", plutôt que arrière. Avec le micro arrière, de mon point de vue, à l'oreille, le son reste bien timoré, impliquant l'adjonction d'un micro supplémentaire, chose pas forcément très pratique sur une actioncam. C'est donc un désavantage de l'Osmo Action 3 car un niveau sonore moins fort nécessite d'augmenter le son au montage et donc, le souffle.

On note la compatibilité des micros DJI (comme le DJI Mic en HF) via le connecteur Type-C et des micros externes via un câble de 3,5 mm vers Type-C. GoPro implique pour sa part l'achat supplémentaire du MediaMod, donc un léger avantage à GoPro dans ce cadre.

Enfin, deux types de connexion intéressants :

1) on peut connecter l’Osmo Action 3 par liaison OTG via le câble USB-C, ce qui facilite beaucoup le transfert vers un appareil Android.

2) on peut utiliser l'Osmo Action 3 comme une Webcam en branchant simplement le port USB-C de la caméra à un ordinateur. Cette fonction Webcam est compatible Windows ou Mac et fonctionne très bien.

L’Osmo Action 3 se connecte à l’application DJI Mimo sur votre smartphone via Wi-Fi ou Bluetooth.

Enfin, signalons l'existence de l’application LightCut qui peut sélectionner automatiquement des clips et les associer intelligemment à des modèles exclusifs pour générer des montages vidéo prêts à être partagés.

Hé oui, une actioncam, ça sait faire aussi des photos ! Pour son Osmo Action 3, DJI propose du JPEG ou du RAW DNG, du 16:9 (en 4000 x 2250) ou du 4:3 (en 4000 x 3000), et une fonction Retardateur. On a aussi le choix entre Angle Standard ou Large (pas d'UltraLarge). Exposition Auto ou manuelle, Balance des blancs auto ou manuelle, retardateur, Timelapse. Pas de mode Rafale ni de HDR (vidéo seulement). Conclusion : le choix est (relativement) restreint, manière de dire que l'Osmo Action3 est vraiment une caméra vidéo avant tout.