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Un réalisateur plein d'émotions

Vincent Zorzi

 

19 mars 2003 par Thierry Philippon - Mis à jour le 19 mars 2003

 

Vincent Zorzi a 26 ans, il est cadreur, monteur et réalisateur indépendant. Il conçoit par ailleurs l'interface graphique de sites Internet. Il a également été (notamment) projectionniste.


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L'entretien express

vincent zorzi  

Vincent Zorzi



 

Magazinevideo.com : La vidéo : un hobby ? Une passion ? Un travail ?

Vincent Zorzi : Plutôt une passion et un travail. Je n’y consacre pas 100% du temps car je m’autoforme énormément.



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MV : Ton matériel ?



V.Z. : Côté tournage : une Sony VX 2000, un grand-angle Canon WD58, un Steadycam à main bricolé, un trépied Manfrotto.
Pour le montage : Final Cut Pro3, Photoshop 7, le tout sur un PowerMac G4 bi867 Mhz avec 300 Ghz d’espace disque.




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MV : Tu as remporté 2 prix en 1997 dont un Prix de la Créativité avec le même film (« Quel Temps fait-il » visible sur ton site) puis une interruption de 2 ans. C’est paradoxal, ça aurait dû te motiver à embrayer immédiatement…



V.Z. : En fait, je prends le temps !



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MV : L’opération que tu mènes chaque année avec des ados – Val d’Oule film Studio - et dont on peut voir un extrait sur ton site, semble aussi belle qu’excitante. Tu y supervises les effets spéciaux et le montage. Tu peux nous en dire un peu plus ?



V.Z. : C’est un séjour qui existe depuis 8 ans sur 3 semaines avec 30 gamins (il se déroule en août) et dans lequel je suis intervenant vidéo. Des animateurs m’accompagnent. Le but, c’est de réaliser un court métrage de 15 minutes dans lequel les gamins participent à toutes les étapes, y compris le scénario (mais ça va évoluer l’année prochaine). Ils créent même une affiche, distribuent des tracts sur le marché… 2 jours avant qu’ils partent, il y a une projection publique (avec la population), donc c’est un peu un pari pour que tout soit terminé à temps ! Y’a un début d’histoire de 4 lignes qu’on choisit très précisément : pas de héros, film à costumes, des décors différents. Après, c’est comme un vrai court métrage. Pour les plans fixes, ce sont les gamins qui tournent avec une D8. Pour les plans plus complexes (au Steadicam notamment), je tiens la caméra (une Sony VX2000).



 



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MV : Tu utilises fréquemment un Steadycam ?



V.Z. : Le Steadi est le résultat d’un bricolage perso après 3 ou 4 prototypes. Sa particularité, c’est qu’on peut le tenir à une main. Je ne peux faire de mouvements complexes comme une rotation à 180° ou la tête en bas. Mais il est très pratique (NDLR : voir l’extrait spectaculaire sur le site). Je tiens maximum 2H avec.




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MV : Dans ce même film du Val d’Oule, tu as un plan final en plongée, très spectaculaire où on voit les gamins danser. Tu as loué une grue ?



V.Z. : Oh non pas du tout ! J’ai utilisé un immense tronc d’arbre qui fait 12 mètres de long (qu’on a été cherché en forêt avec un tracteur !) et qu’on a rallongé d’un pied caméra qui est scotché dessus. Le tout est fixé à un autre arbre par une corde avec un contrepoids et ça fait balancier. A l’extrémité, y’a donc la caméra (avec un drap blanc pour pas qu’elle crame au soleil !) et je fais monter l’ensemble. Le principe de ces courts métrages, c’est qu’il faut que ça coûte 0 euros ! C’est de la pure bidouille. Y’a un budget « animation » de 2500 F et c’est tout. Les 3/4 sont dépensés dans l’achat de peinture, de scotch, etc.



 



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MV : Ca a nécessité une grosse préparation ?



V.Z. : Environ 3H d’installation le matin pour la caméra pure, 2H pour les repères (le cercle était trop grand, donc il a fallu réduire). Au total, en comptant les plans au ras du sol qu’on ne voit pas dans l’extrait, il a fallu une journée de tournage.




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MV : Les gamins sont bluffés quand ils voient le film ?



V.Z. : Oui les gamins sont très contents les 2 derniers jours et pendant le séjour, c’est très difficile. C’est tout le pb d’un film : c’est beau à la fin, le reste du temps, il faut le reconnaître, c’est un peu laborieux !



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MV : Tu envisages même un DVD de cette expérience ?



V.Z. : Oui et j’ai un logiciel très bien pour cela, même si ça peut faire sourire, c’est le petit iDVD ! D’autant qu’il y a une bidouille connue possible : normalement, les SuperDrive Apple n’acceptent officiellement que des DVD-R mais on peut utiliser des DVD-RW en insérant un DVD-R, en l’éjectant puis en introduisant un DVD-RW. J’utilise des medias Verbatim. J’ai fait pal mal d’essais. Pour optimiser la gravure, je reprends mon fichier, et je regrave avec Toast de Roxio. Pour la dupli, c’est plus pratique.



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MV : Tu parviens souvent à dégager dans tes films un mélange d’émotion et de poésie. « Le secret » ?



V.Z. : C’est vrai qu’il y a une intention, j’arrive à décrocher quelques larmes chez les gamins, mais ce n’est pas un objectif, ce n’est pas précalculé, je trouve ça simplement important. Je cherche quand même à distiller des moments forts, un peu frissonnants, parfois je les trouve c’est au montage. Pour moi, l’important, c’est d’aller toucher les « fibres universelles ».



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MV : Les enfants, les ados, semblent très présents dans tes films. Un hasard ?



V.Z. : Je n’imagine pas le monde sans eux, c’est vrai. Mon prochain film, y’a encore un gamin !


 


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MV : Tu as aussi tourné seul un spectacle (« Pas de panique », visible sur ton site) à deux caméras. Comment t’es-tu débrouillé ?


V.Z. : C’était un gros travail de post-prod mais je trouve que ce type d’expérience est intéressante. J’avais 1H1/2 de rushes par caméra sur 2 jours en étant tout seul. Y’a même des images que j’ai ralenties ou accélérées pour faire coller les tempos.


 


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MV : Tu es par ailleurs webmaster de site. Pourquoi cette voie, à priori distincte du cinéma ?


V.Z. : Pour moi, un site, ce n’est pas éloigné de la vidéo car c’est à la fois du graphisme et une mise en scène de l’information. On est dans une espèce de prolongement. Les sites me font vivre en partie.


 


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MV : Quels sont les sites que tu visites le plus souvent ?


V.Z. : Surtout les forums sur la vidéo et le Mac comme celui de Macbidouille, Macgeneration, Creativemac (regroupement de revues) ou encore celui du Repaire, Laifcp.org (pour ses articles)…


 


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MV : Ton plus gros défaut ?


V.Z. : Mon perfectionnisme quand je le pousse trop loin…


 


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MV : Ta qualité première ?


V.Z. : Mon perfectionnisme quand je ne le pousse pas assez loin ! Moi je trouve ça bien d’être perfectionniste, ça permet de se dépasser, d’apprendre en permanence. Ca peut consister à recommencer 30 fois le même plan ou de fignoler au montage. Je veux avoir l’impression d’avoir pétri la pâte le plus possible.



 


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MV : Tes projets en ce moment…


V.Z. : Le film « Ma couleur préférée » que je m’apprête à mixer. Je tenterai de le présenter à des festivals.



(Un réalisateur plein d'émotions)

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