Magazinevideo > Apprendre > Technique vidéo

Article en PDF
Pour lire ce PDF, abonnez-vous Premium !

Cloner avec Premiere

et autres softs de montage...

 

20 juin 2003 par Philippe Masson - Mis à jour le 26 juin 2003

 

Comment cloner un personnage avec le logiciel Premiere ? Du clonage basique avec un seul personnage dupliqué à la mise en place de 3 personnages et plus en passant par la transmission interactive d'un objet, voici tous les secrets du clonage sous Premiere.



> LIRE LA SUITE : Clonage : basique

Clonage : basique

Pour faire jouer un personnage face à lui-même, on prend soin, lors du tournage de fixer le camescope sur son pied. Le moindre mouvement de la caméra à la prise de vues empêcherait la réussite de l’effet. De même, serait fatale toute variation dans le champ, hors les déplacements contrôlés des deux protagonistes : éclairage, vent, nuages… Ces conditions réunies, reste à filmer dans le même cadre, la scène du personnage situé à gauche d’une ligne imaginaire verticale, puis celle du personnage à droite de cette même ligne, ceci en laissant tourner la caméra pour ne pas lui faire subir le moindre micromouvement. La séquence est ensuite capturée, puis positionnée sur la time line. Dans notre exemple, comme suit : le plan du personnage de gauche sur la piste des Transparences (dans Premiere : Vidéo 2), et le plan du personnage à droite sur une piste standard (dans Premiere : Vidéo 1A).

Tournage et importation sur la time line


           

Synchroniser les actions


C’est la fusion de ces 2 plans placés parallèlement en un seul qui permet l’effet « clone ». Mais il est impératif de coordonner les actions entre les 2 protagonistes, en fonction de l’éventuel synopsis, de synchroniser les pistes. Ainsi, est-il possible de chercher dans chacun des deux plans, l’instant T très précis liant les 2 actions. Dans notre exemple dans lequel le garçon frappe le menton de son clone avec son pied, on applique une marque (repère) sur l’image de la jambe au moment de l’impact supposé dans le plan de gauche et de même une marque dans le plan de droite, sur l’image exacte de la réception du coup avant la chute. Il ne reste plus qu’à aligner les pistes, les marques étant synchronisées (elles se calent l’une sous l’autre magnétiquement lorsqu’on fait glisser les pistes).
 
Découpage virtuel de l’image
        Pour révéler l’effet « clone », on va découper « virtuellement » le plan « gauche » pour laisser apparaître le plan « droit » par transparence. Pour cela, on clique à droite sur la piste « Vidéo 2 », puis « Options vidéo » / « Transparence », ce qui ouvre l’interface des incrustations. Dans celle-ci, on n’assigne aucun type de transparence, laissant donc le mode « aucun » paramétré par défaut. Le travail s’effectue uniquement dans le petit écran situé en haut à droite. Il s’agit, à l’aide de la souris, de tirer délicatement 2 des 4 petits carrés blancs situés à chacun des angles de l’écran (ici ceux des bords à droite), ce qui a pour effet de remplacer au fur et à mesure, latéralement et par la gauche du cadre, une partie du plan traité (personnage de gauche) par celui situé en dessous (personnage de droite). Veiller surtout à ne jamais déborder sur l’action de gauche.
Effacer une piste son
  Il peut être nécessaire d’effacer une piste son (ou les deux) parce qu’elles parasitent la séquence. Ainsi, dans notre exemple, sur l’une des pistes audio, on entend en permanence les directives du vidéaste au petit garçon. Dans Premiere, pour effacer une piste son, il faut préalablement impérativement activer la fonction « Rompre le lien audio et vidéo » (clic à droite sur la piste concernée), sous peine d’effacer l’image en même temps. Plus simple, on peut tout simplement baisser complètement le volume de la piste (clic à droite sur la piste, puis « Options audio » / « Gain audio», puis paramétrer à 1%, valeur la plus faible proposée
Dans la piste son qui subsiste, un son très court (une seconde) pose un problème : c’est le « boum ! » lancé par le vidéaste au garçon, lui servant d’indication pour jouer le coup de pied reçu. Il s’agit donc d’effacer ce son. Pour ce faire on le repère sur la piste, directement avec la souris sur la time line pour les habitués, ou en faisant défiler l’audio, puis le marquant de deux repères (juste avant, juste après), avant de découper le petit segment concerné à l’aide du « cutter » virtuel, situé dans le bloc des outils en haut à gauche de l’interface. Bien sûr, rien n’empêche de combler ce court vide sonore par un copier/coller d’une autre seconde de son d’ambiance récupérée ailleurs dans le plan, voire de rajouter une musique appropriée sur toute la longueur du plan, sur une autre piste. Cerise sur le gâteau : à l’instant précis de l’impact du pied (marque 1), on peut placer sur la time line, un bruitage de coup « cartoon » pour crédibiliser l’action. Ne reste plus qu’à exporter la séquence dans le format souhaité.


(Cloner avec Premiere)

Clonage : transmission interactive d'un objet

Timing précis et nouvelle technique
Cette nouvelle séquence, si elle peut sembler plus complexe que la précédente est néanmoins parfaitement à la portée de tous, à condition de respecter quelques règles simples. Il s’agit donc ici du petit garçon qui joue au ballon avec son clone (passes exécutées avec les mains). L’aspect spectaculaire du résultat est pourtant proportionnelle à la simplicité de la mise en œuvre de l’effet. Lors de la prise de vues, en plus des règles de base imposées, on ajoute deux paramètres indispensables :
Ici, pour la synchronisation parfaite du mouvement de la balle dans les deux parties du cadre, on se place successivement à droite, puis à gauche du jeune interprète pour lui envoyer le ballon, veillant à ce que chacun garde le ballon une seconde précisément avant de le renvoyer, avec une force semblable à chaque échange (des « tops » peuvent être lancés à l’aide d’un chronomètre).
Chacune des passes du ballon doit dessiner une trajectoire elliptique sensiblement identique à chaque fois (indispensable, afin qu’au montage la balle sortant du cadre gauche entre instantanément dans le cadre droit à la même hauteur, et vice versa. Il faut donc veiller à contrôler l’ensemble des passes, par exemple en précisant à l’avance qu’on envoie le ballon à hauteur des yeux. Tout cela est parfaitement simple et réalisable, à condition de s’entraîner, répéter jusqu’à maîtriser la scène.
Après acquisition et importation des deux plans dans l’interface, et indépendamment de la petite difficulté supplémentaire apportée dans cette séquence, on va utiliser une autre méthode que la « transparence » pour révéler l’effet « clone » de ce nouvel exemple. Ainsi, on laisse vide la piste dédiée aux incrustations, et l’on place les deux plans sur deux pistes vidéos standards successives (dans Premiere : pistes « Vidéo 1A et 1B). Sur la piste des transitions située entre les deux plans, on place alors, sur toute la longueur de la séquence, la transition « Balayage ». Bien sûr, comme il se doit, les deux plans doivent être parfaitement alignés, grâce à la pose de marques, pour une parfaite synchronisation de l’action.
 
 
Transition sans transition
La transition est paramétrée ici pour s’exercer du plan situé sur la piste inférieure (petit garçon à droite dans le cadre) vers celui de la piste supérieure (petit garçon à gauche dans le cadre). Le sens est indiqué par la flèche bleu à gauche de l’icône de la transition, et pointant vers le haut. Double cliquant sur la piste contenant la transition, on ouvre l’interface de celle-ci, dans laquelle deux écrans sont visibles. Celui de gauche montre la première image de la séquence et celle de droite la toute dernière. La vocation initiale d’une transition, comme son nom l’indique, est de passer d’un plan à un autre de manière fluide et créative. Ainsi, normalement, on paramètre toujours une transition de 0% au départ à 100% à l’arrivée (plan A laissant harmonieusement place au plan B le temps de la transition en question). Dans notre exemple, afin de découper le cadre en deux parties égales, et obtenir le même résultat qu’avec la transparence de l’exemple précédent du coup de pied, on détourne donc cette fonction basique de la transition en réglant 50% à gauche comme à droite. Le résultat est criant de vérité !
 
 
Dans les deux sens
Détail amusant : si l’on inverse le sens de la transition (flèche bleu vers le bas), en maintenant les mêmes paramètres, on obtient un résultat tout aussi spectaculaire, à savoir les deux autres moitiés d’écran mises de côté précédemment. Dans notre exemple, le petit garçon et son clone ont disparu, laissant place instantanément au vidéaste (et son clone), qui lors de la prise de vues n’était présent que pour recevoir et renvoyer le ballon à l’enfant, dans le rythme prévu. De plus, la synchronisation des mouvements d’envoi et réception du ballon est toute aussi parfaite, et pour cause (les deux pistes n’ont pas bougé et sont donc toujours parfaitement synchronisées par les marques alignées).
 
 
Découpe variable et mobile
Dans le cas d’une scène dans laquelle les deux clones ne seraient pas forcément placés dans une moitié parfaite du cadre (l’un occupant 80% de l’espace à gauche et l’autre seulement 20% à droite), ou encore dans le cas plus complexe de déplacements latéraux désordonnées des clones l’un vers l’autre dans le cadre (mais sans jamais se croiser), il est possible de varier le réglage de la transition au cours du plan, afin de lui faire suivre la trajectoire des personnages. C’est plus délicat encore, mais rien n’empêche de coller les unes à côté des autres, plusieurs transitions réglées différemment, en parfaite corrélation avec les déplacements dans le cadre dans les images correspondantes.
 
 
Réparer un « coup de soleil »
Il faut vraiment veiller à ce que l’éclairage demeure invariable tout au long de la prise de vues d’une séquence “clone”, en particulier à l’extérieur où un rayon de soleil, une ombre provoquée par le simple passage d’un nuage, peuvent survenir à tout instant sans pour autant que l’on s’en aperçoive à l’œil nu. Ainsi, dans notre exemple, un rayon de soleil illumine soudain le cadre lors du tournage du petit garçon à droite. Si l’anomalie n’est pas remarquée au filmage, l’effet clone ne serait pas crédible, rendant le décor non homogène. Mais tout n’est pas perdu. On peut parfois récupérer au montage ce type de défaut. Dans le cas présent, on va appliquer à la partie du plan concerné trop lumineuse, le filtre « Luminosité / Contraste » en jouant subtilement avec ces deux paramètres jusqu’à obtenir une correction satisfaisante permettant la jointure parfaite et invisible des deux moitiés de cadre.
 
 
Petits défauts invisibles
Bien sûr, à moins de répéter la scène du clone durant des heures, ce qui est possible, mais peu adapté au cas présent mettant en scène un très jeune enfant, on n’obtiendra jamais un résultat absolument parfait, s’agissant d’un échange de ballon. Mais le défaut éventuel restera souvent invisible à l’œil nu, la vidéo finalisée défilant à 25 images par secondes. Par exemple, ici, on aperçoit nettement deux ballons dans le cadre, mais seulement parce qu’il s’agit d’un arrêt très précis sur l’image concernée.


(Cloner avec Premiere)

Clonage : 3 fois le même personnage ou plus

Génération spontanée
Maîtrisant maintenant les méthodes de fabrication d’un clone virtuel en vidéo, il s’agit maintenant d’aller un peu plus loin, en ajoutant un troisième clone. On va ainsi filmer puis intégrer un clone spectateur de l’action. Le principe reste le même : pied fixe, éclairage invariable et que sa position dans le cadre ne vienne jamais « mordre » dans l’espace des deux autres. Dans notre exemple, le petit garçon se tient assis, au centre du cadre (entre les deux autres) et fait mine de suivre l’échange de balles du regard, suivant le rythme indiqué par le vidéaste. Peu importe que d’autres personnes apparaissent dans le champs (à gauche : son papa vidéaste, à droite : son grand père), puisque ils seront ensuite proprement « éliminés » au montage.
 
 
1ère méthode possible
Intégrer un troisième clone dans l’éditeur de montage implique que la mise en place des deux premiers soit déjà réalisée. On peut d’abord tout simplement fabriquer le fichier final des deux clones en action, puis placer ensuite la vidéo résultante sur une piste standard dans Premiere, la piste 1A). Ensuite, on aligne sur elle, dans la piste des transparences (dans Premiere, la piste 2), le plan du troisième clone pour amorcer le travail d’intégration.
 
 
2e méthode possible
On peut aussi éviter de fabriquer un fichier intermédiaire et gagner en temps (et un peu en qualité), en utilisant l’outil de bloc virtuel (à fortiori, si l’on intègre d’autres clones par la suite). Dans le bloc des Outils, situé à gauche de l’interface de Premiere, on clique sur l’icône « Sélection de blocs », ce qui a pour effet de révéler 4 nouveaux instruments. On sélectionne le « bloc virtuel » (le 2e en partant de la gauche), qui permet, par le biais de la souris, d’entourer l’ensemble des éléments des « clones » (les 2 pistes vidéos et les pistes audio correspondantes), et par un simple glisser/déposer, de créer instantanément à côté une piste virtuelle (verte), qui n’est rien moins que le fichier final « potentiel » sans que celui-ci n’ait encore été fabriqué. Ainsi, même pour une configuration très complexe mettant en jeu de nombreuses pistes (jusqu’à 99) et effets variés (filtres, trajectoires, transitions), pour simplifier avant de poursuivre d’autres éventuelles opérations, le bloc virtuel permet de tout synthétiser en une seule piste vidéo-audio. Dans le cas présent, cette piste virtuelle est naturellement placée sur la piste vidéo standard, et au-dessus, alignée et synchronisée sur la piste des Transparences, le nouveau plan du 3e clone. C’est sur ce nouveau segment que s’effectue la finalisation du projet.
 
 
Révélation d’un clone supplémentaire
On ouvre maintenant l’interface des transparences dans la vidéo du troisième clone. On ne sélectionne aucun mode d’incrustation et dans l’écran situé en haut à droite, on va procéder au découpage virtuelle de l’image en cours (troisième clone) pour révéler celle à incruster (les deux premiers clones). La petite difficulté supplémentaire par rapport au modus operandi de la scène du coup de pied réside dans le fait que dans le cas présent, il faut agir sur les quatre petits icônes carrés blancs situés aux quatre coins de l’écran, à l’aide de la souris, pour entourer progressivement, délicatement et surtout très précisément, le personnage situé au centre du cadre, laissant apparaître ainsi les autres protagonistes de la scène. Lorsque l’incrustation est réussie, il ne reste plus qu’à fabriquer le fichier final…, sauf s’il est question d‘intégrer un quatrième clone ou plus encore (à nouveau bloc virtuel, transparence, découpage etc…).


(Cloner avec Premiere)

Cet article vous a plu ?
Vous souhaitez télécharger le PDF ?
Bénéficiez du Premium
Des tests objectifs, des articles pointus,
des pubs non-intrusives,
dépendent de vous !
Voir les 1 avis d'internautes et donner le vôtre