Magazinevideo > Actus > Actus vidéo

Drones : GoPro tombe de haut

08 janvier 2018 par Thierry Philippon


Certains vont glousser, d'autres trouver cela normal. Mais la grande majorité (le grand-public) risque de s'en étonner. A peine lancé sur ce marché (automne 2016), GoPro abandonne le terrain des drones, malgré une forte convergence entre la prise de vues et l'aéronef.

Cela dit, évoquer les drones de GoPro revient surtout à souligner l'existence d'un seul modèle et un seul échec, celui du Karma qui décidément, a bien du mal à porter son nom après les déboires de sa sortie (le rappel de tous les modèles vendus) et sa tentative de résurrection infructueuse. 

La claque industrielle sur fond de vexation, est-elle le motif de la firme californienne pour ne pas tenter de sortir d'autres modèles ? Oui et non. GoPro évoque surtout un secteur jugé trop concurrentiel et évoluant dans un contexte juridique défavorable en Europe et aux USA. Sur ce double point, il est difficile de donner complètement tort à GoPro. 

La réussite insolente du géant californien jusqu'en 2014-2015, son agressivité marketing, et sa suffisance commerciale (on est les meilleurs, les plus forts, nos produits sont chers mais on s'en fiche, on vend) aura donc vécu au rythme de la chute vertigineuse du cours de Nasdaq et des plans sociaux. Certes, ce n'est pas la caméra GoPro en tant que telle qui est en cause aujourd'hui (les modèles Hero5 et Hero6 Black sont d'ailleurs objectivement parmi les meilleures actioncams du moment, voir test), mais l'image de la marque, symbole de réussite, est définitivement écornée. Et c'est aussi un aveu implicite d'un combat perdu contre DJI, voire vis-à-vis de concurrents comme Parrott, PNJ, Yuneec et d'autres, qui ont désormais le champ libre ou quasiment.

Cette sage décision vise aussi sûrement à rassurer les investisseurs avant d'annoncer les résultats définitifs de 2017 qui devraient être plus que mitigés. Parmi les "effets de bord" déjà visibles, l'annonce d'une réduction d'effectifs (on évoque de nouveau quelques centaines de licenciements sur les 1300 personnes que compte la société). 

Morale de l'histoire : on ne se lance pas n'importe comment sur un marché, fusse-t-il prometteur. Pour être "dans le vent", il faut aussi qu'un produit ne soit pas trop grand ni trop lourd et que sa technologie soit inventive. Pour Nick Woodman, le surfeur devenu pdg, qui avait sorti la première actioncam, petite, légère, et incontestablement ingénieuse, le retour de bâton doit être cruel. Comme une vague qui aurait repoussé sa planche sur la rive....

Bénéficiez des tests Premium et téléchargez les fichiers natifs
Créez un compte Premium et abonnez-vous à l'indépendance

Je publie un avis

Écrivez votre commentaire sur le forum >>

 

Articles correspondants