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Interview Sony : le marché du camescope, l'ActionCam, le picoprojecteur

23 janvier 2013 par Thierry Philippon


Marie Tranchimand , chef de produits camescopes chez Sony France, a bien voulu répondre à nos questions portant sur le marché du camescope et sur la nouvelle gamme 2013 qui nous a présentée le 8 Janvier 2013. Nous nous sommes plus particulièrement inéressés au picoprojecteur intégré et à l'ActionCam, le nouveau concept de caméra sportive que lance Sony...

entretien réalisé par Thierry Philippon

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LE MARCHÉ

Magazinevideo.com : En France, comment se place Sony sur le marché du camescope par rapport à ses concurrents ?

M.T. : Nous sommes leaders. Notre part de marché en 2012 est de 45% en quantité, 55% en valeur (source GFK). Nous avons 20 points d'écart avec le second (JVC).

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Magazinevideo : La situation est-elle identique pour Sony sur le marché européen dans son ensemble ?


M.T. : Il y a des disparités selon les pays mais si l'on prend l'Europe des 6, Sony occupe également une position de leader avec 40% en volume, et 44% en valeur. Nous avons donc en France une avance en termes de leadership.
NDLR : Sony est également leader au niveau mondial.

 

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Magazinevideo.com : Est-ce qu'en 2010 et 2011, en France, vous occupiez cette place de leader de façon aussi nette ?


M.T. : Oui Sony était déjà leader, mais notre position s'est améliorée, puisqu'en 2010, on était plutôt vers les 40% de PDM en volume et 47% en valeur.

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Magazinevideo : Comment expliquer ces prises de parts de marché ?


M.T. : Nous prenons des PDM car nous apportons des innovations sur ce marché , notamment la pico-projection, et un nouveau système de stabilisation (NDLR, + le vrai grand-angle sur toute la gamme…)

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Magazinevideo : Malgré la bonne position de Sony, les chiffres GFK de 2012 pour la France attestent d'une baisse assez significative en nombre de pièces vendues, de 600.000 pièces en 2011 à 420.000 en 2012. En plus, GFK estime que le marché du camescope risque de reculer en volume de -8% en 2013. Est-ce que la situation des ventes en France est comparable à celle en Europe et dans le reste du monde ?


M.T. : Globalement on observe bien une décroissance pour le "Vieux Continent" avec là encore des disparités selon les pays. Mais en Asie par exemple, le camescope n'est pas du tout dans ce niveau de décroissance. On observe un taux de renouvellement du camescope beaucoup plus important qu'en Europe.

 

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Magazinevideo : On a le sentiment que le problème dont souffre le camescope est moins une crise économique qu'une crise technologique ? Comment lutte-t-on contre des smartphones ou des APN qui font de la vidéo, et même des réflex qui, aujourd'hui enregistrent en 1080p ?

M.T. : On ne conteste pas la concurrence exercée par les autres types de produits, mais on reste optimistes, en tout cas chez Sony, car on a une base de consommateurs fidèles suffisamment large qui recherchent à la fois une meilleure qualité d'image et une meilleure qualité sonore. Le camescope conserve des avantages indéniables par rapport à un smartphone, un compact et aussi par rapport à un reflex. Et grâce aux innovations technologiques qu'on propose, on apporte encore plus de valeur ajoutée au camescope.

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Magazinevideo : On vous accorde que le camescope n'a pas encore dit son dernier mot. En revanche, la 3D temporise. Le marché n'est toujours pas prêt ? Il le sera prochainement ?


M.T. : C'est un segment étroit, qui représente moins de 5% du marché car cela reste un secteur encore très segmentant qui n'a pas touché tous les consommateurs. Disons que ce sont plutôt les "Geeks" qui achètent un camescope 3D. Mais ce n'est pas un segment qu'on laisse tomber chez Sony parce qu'il nous semble très important pour le consommateur de pouvoir créer son propre contenu en 3D. Et de plus, en tant que n°1, on a un rôle sur ce marché d'être leader en termes d'innovations.

 

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Magazinevideo : Cela dit, en 3D, pour 2013, vous ne proposez qu'un seul modèle ?


M.T. : Oui le HDR-TD30 à 1000 euros (NDLR : soit une baisse par rapport au HDR-TD20 qui était proposé à 1400 euros). Il est vrai que notre coeur de marché pour le moment, c'est plus l'acheteur familial de 35-49 ans qui achète un camescope standard.

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Magazinevideo : Quel est le prix moyen d'un camescope conventionnel aujourd'hui, toutes marques confondues ?


M.T. : 330 euros.

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Magazinevideo : Donc 1400 euros pour votre modèle haut de gamme, c'est un prix élevé par rapport au prix moyen, non ? Même en période crise, on peut se le permettre ?

M.T. : Nous pensons que oui car nos modèles hauts de gamme ont de nombreux atouts technologiques.

LA PICOPROJECTION

Magazinevideo : La picoprojection est l'une des technologies que vous mettez en avant sur votre gamme 2013. Votre gamme se compose ainsi de 5 modèles avec picoprojecteur, modèles qui ne se contentent pas de projeter les images du camescope mais qui proposent presque tous une entrée HDMI pour projeter tout type de document. Leur luminosité est aussi améliorée. Comment expliquer votre motivation à perfectionner cette technologie à ce point ?


M.T. : On a commencé à intégrer la picoprojection en 2011 avec le modèle HDR-PJ10. Quand on a constaté le succès de ce modèle, on s'est engouffré dans la brèche. On a proposé 4 modèles l'année suivante et 5 cette année.

On a suivi les réactions des consommateurs notamment en magasin pour comprendre vraiment l'usage qui était fait de nos produits, et on s'est aperçu que la picoprojection était devenue clairement un critère d'achat. La seule réserve des consommateurs testés concernait l'impossibilité de projeter d'autres documents. C'est revenu à plusieurs reprises. Cette réaction est finalement assez logique car quand on emploie le terme de "projeter", le consommateur ne peut pas deviner qu'il y'a une limitation technique (NDLR : c'est à dire une projection réservée aux seules images filmées par la caméra). C'est pour cette raison qu'on a amélioré ce point sur la gamme 2013.

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Magazinevideo : Malgré tout, on constate un certain scepticisme surtout en haut de gamme, chez certains utilisateurs qui estiment qu'ils n'utiliseront pas la picoprojection parce qu'ils préfèrent la restitution sur un écran télé. Constatez-vous ce scepticisme ?


M.T. : Honnêtement, non. D'abord parce que nous avons obtenu de très bonne ventes sur nos modèles avec picoprojecteur (dont la 2e meilleure vente sur le PJ200 en 2012). Ensuite, quand on mène des enquêtes après achat, on s'aperçoit qu'il s'agit d'une utilisation régulière car elle apporte la simplicité et la convivialité qu'on n'obtenait pas auparavant, et qui pouvait correspondre à un frein dans l'utilisation. Donc on ne ressent pas ce scepticisme, au contraire.

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Magazinevideo : En haut de gamme, les modèles proposés (PJ780 et PJ650) intègrent d'office un picoprojecteur alors qu'en 2012, une alternative était proposée sans picoprojecteur (CX740, à 100 euros de moins). Cette absence d'alternative PJ / CX en 2013 est-elle spécifique à la France ou à l'Europe ? Quel a été l'équilibre des ventes des PJ740 et CX740 en 2012 ?


M.T. : En Europe en tout cas, nous proposons partout ces 2 références avec picorpojecteur. Il est normal qu'il y ait une certaine logique industrielle dans un contexte de crise mondiale. Et peut-être que les consommateurs rétifs se familiariseront peu à à peu avec cette technologie. En 2012, les HDR-CX740 et PJ740 se sont vendus d'une manière presque équivalente.

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L'ACTIONCAM

Magazinevideo : Est-ce que l'ActionCam cible une clientèle qui possède déjà une caméra ou est-ce que vous cherchez à conquérir une nouvelle clientèle ?


M.T. : C'est une nouvelle clientèle additionnelle que l'on vise. Des consommateurs plus jeunes, qui pratiquent des activités sportives et qui souhaitent emmener leur caméra partout et tout en cherchant à partager leurs exploits sur les réseaux sociaux.

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Magazinevideo : Sony peut donner l'impression qu'il arrive tardivement sur ce marché qui existe depuis 1 à 2 ans ?


M.T. : Nous attendions de voir l'évolution du marché. On reste la première marque de camescopes à arriver sur ce marché avec toute notre avance technologique et un produit de qualité.

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Magazinevideo : Oui mais la GoPro est solidement implantée sur le marché des caméras sportives, certains autres caméras (Contour, etc.) ont aussi une bonne cote. Est-ce que vous pensez qu'il y a de la place pour tout le monde ?


M.T. : En tout cas il y en a pour Sony… :)

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Magazinevideo : Vous pensez prendre des parts de marché à la GoPro ? Voire même devancer GoPro ?


M.T. : Notre ambition est clairement d'avoir une position forte sur ce marché, et de prendre des parts de marché à GoPro. Mais pour l'instant nous restons réalistes, je n'ai pas dit qu'en 2013, on va dépasser GoPro.

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Magazinevideo : Est-ce qu'il est prévu d'autres modèles ActionCam pour 2013 ou 2014 ?


M.T. : Je ne peux pas répondre à cette question, je suis désolée.

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