Chronique Livre : 52 Défis photo au smartphone

Commentez

21 février 2024 par Thierry Philippon

Sur un rythme de 2 pages par "Défi", accompagnées à chaque fois d'un petit encadré "Astuces", ce livre regroupe 52 idées audacieuses à faire au smartphone. Du moins le lecteur peut-il penser "audace" lorsqu'il s'agit de se lancer un défi. A la vérité, il s'agit plutôt d'idées créatives et artistiques comme celles de prendre la route façon Kerouac (pages 58/59), celle de simuler l'effet film (pages 50/51). ou en plus ardu, de relever le défi de l'abstraction (pages 78/79) ou celui de raconter des histoires (pages 24/25).

De plus, certains défis sont innovants comme celui de "Trouver votre truc" (pages 70/71), ou celui "des petites choses de la vie" (pages 38/39) ou encore le fait de proposer au photographe de pointer "L'extraordinaire ordinaire" (pages 104/105). Ce faisant, l'ouvrage distille souvent un brin de poésie stimulante à l'image du Défi "Il est 5 heures quelque part" qui consiste à photographier de manière artistique la même chaise dans des environnements familiers accompagnée de la phrase précitée. Pourquoi pas...

En dehors de ces belles idées, l'ouvrage tombe malheureusement dans quelques poncifs comme la sempiternelle "Règle des Tiers" (pages 26/27), le Défi de "l'Instant décisif" (cher à Henri Cartier-Bresson), l'idée de photographier à "l'Heure dorée" (pages 46/47) ou la ritournelle de "Jouer avec le soleil" (pages 114/115). C'est un peu dommage de consacrer ainsi de nombreuses pages à des thèmes qui ont déjà été abondamment décortiqués dans d'autres ouvrages.

Les 52 Défis, vous l'aurez compris, sont inégaux mais s'adresse du coup à des niveaux d'utilisateurs disparates, cherchant des idées pour s'améliorer ou s'amuser avec la photographie.

Le point où l'ouvrage est le plus contestable, est dans son adéquation au smartphone. Quand j'ai commandé ce livre des éditions Eyrolles pour le chroniquer, je m'attendais peut-être naïvement à des idées plus spécifiquement axées sur le mobile, comme le le titre le laissait entendre. Or l'ouvrage de Jack Hollingsworth (excellemment traduit au passage) présente des défis qui certes, conviennent au smartphone mais qui auraient pu être captées avec toutes sortes de boîtiers photo. Le mobile est un prétexte. Une preuve de plus sans doute que le smartphone coexiste définitivement à côté du boîtier photo conventionnel... :)