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Test Sony FDR-AX1

L'UltraHD semi-pro

 

08 novembre 2013 par Antoine Desir

 

Sony FDR-AX1

Sony veut pousser l'UltraHD chez les amateurs et les professionnels. C'est un des axes de la société pour relancer les ventes par l'innovation. Sony propose donc des téléviseurs, des caméras professionnelles et des équipements vidéos à ce nouveau standard. Il manquait dans la gamme UltraHD un caméscope de poing apte au reportage. Comme il l'avait fait en HD, le leader de la vidéo propose en fait deux caméscopes cousins. L'un, plutôt orienté amateur ou "prosumer" est le caméscope UltraHD FDR-AX1, l'autre destiné aux professionnels est le caméscope 4K PXW-Z100. Les différences portent principalement sur le codec d'enregistrement et la connectique. Cela nous rappelle le couple AX2000 / NX5 sorti lors de l’avènement de l'AVCHD en semi-pro, sous le nom de NXCAM.


Le FDR-AX1 est d'ailleurs naturellement destiné à remplacer le AX2000, même si ses capacités le rendent actuellement plus coûteux. De même, le NX5 a trouvé un successeur évident avec le PXW-Z100.


Reste à savoir quel est le public visé par un appareil capable de capter des images d'une définition aussi importante. Tout d'abord, ceux qui veulent prendre un peu d'avance. Enregistrer en 2014 des images UltraHD, c'est l'assurance de pouvoir les diffuser pendant longtemps, en pleine qualité. Cela peut aussi intéresser ceux qui estiment qu'une image FullHD, ce n'est que 2 Mp, valeur somme toute bien faible de nos jours. Passer à 8 Mp par image ajoute un niveau de détail qui est évident à l'oeil et plus en rapport avec les définitions photos modernes. Alors bien sûr, le reste de la chaîne doit suivre, mais la captation est le premier maillon.


Mais est-ce que ce caméscope propose un passage à l'ultraHD convaincant ?



> LIRE LA SUITE : Concept du FDR-AX1

Concept du FDR-AX1

Encore un caméscope au design et l'ergonomie habituelle pour Sony qui ne bouscule toujours pas ses habitués. On y retrouve un peu de l'AX2000, un peu des derniers PMW-150 et PMW-200 avec cependant quelques modifications, la plupart bienvenues.


Le FDR-AX1 est un caméscope de poing de taille moyenne pour cette gamme, doté d'un objectif non interchangeable et de nombreux contrôles manuels directement accessibles, enregistrant sur carte XQD au format XAVC-S, et en ACVHD après une évolution logicielle en cours de développement. Surprise : au lieu de l'habituel triCMOS, Sony a choisi un seul capteur CMOS 1/2,3".


Tirons tout de suite au clair un sujet qui fâche : il y a marqué 4K sur le flanc de l'appareil et sur l'écran. Pourtant le FDR-AX1 n'est PAS un caméscope 4K. C'est un caméscope UltraHD, qui enregistre donc 3840 points de large, et non 4096. Son cousin le PXW-Z100 se réserve la définition 4K et peut donc être appelé un caméscope 4K sans abuser. Dans le cas du FDR-AX1, Sony abuse de l’appellation 4K pour des raisons marketing : ne vous laissez pas piéger !


Sony FDR-AX1

Le FDR-AX1 s'appuie sur les caractéristiques habituelles des caméscopes professionnels :


  • -commande de zoom à bascule, large et confortable,
  • -vitesse de zoom vraiment variable, de 2 à 50 secondes pour balayer la page du zoom 20X !
  • -vitesse de zoom réglable et fixe sur la poignée,
  • -double déclencheur d'enregistrement,
  • -bague de zoom,
  • -bague de focus,
  • -bague d'iris,
  • -filtres ND 1/4, 1/16 et 1/64,
  • -7 boutons personnalisables,
  • -menus complets,
  • -personnalisation de la colorimétrie, dont le gamma,
  • -peaking, zebra réglable,
  • -boutons directs pour les fonctions principales,
  • -batterie de haute capacité,
  • -2 entrées XLR avec alimentation 48V,
  • -réglage niveaux audio par molette,
  • -griffe standard et porte micro
  • -sortie HDMI et composite,
  • -viseur relevable et œilleton (pour oeil droit ou gauche),
  • -triple emplacement pour carte mémoire.

 


 


Avec ses 2,8 kg en ordre de marche sans accessoire, le caméscope n'est pas dans la catégorie des poids légers. C'est aussi lourd qu'un PMW-200, et sensiblement plus lourd qu'un AX2000 (300 g de plus, ce n'est pas rien). Il faudra le tenir à deux mains, ou le poser rapidement sur un pied pour ne pas fatiguer le poignet. On est loin de la mobilité des compacts ! En plus, le choix d'un gros pare-soleil rend l'appareil plutôt encombrant. Il suffit d'enlever cet énorme appendice pour retrouver une taille plus svelte et un poids plus raisonnable (le pare soleil pèse de 200 g à lui tout seul), mais sans protection de l'objectif.



(Test Sony FDR-AX1)

Capteur, objectif-zoom

Le capteur monoCMOS 1/2,3" de 18,9 Mp est proche de ceux que l'on retrouve dans d'autres appareils de la marque, en particulier des APN compacts de la série DSC-WX qui reposent sur des capteurs 1/2,3" de 18 Mp. Dans le AX1, seuls 8,3 Mp sont utilisés. Le PXW-Z100 en utilise un peu plus pour pousser la définition jusqu'au 4K.


Ce capteur donne un image HD très précise. Avec 8Mp, c'est ce qu'on pouvait attendre (cela équivaut approximativement à un triCMOS de 2 Mp). Pour la UltraHD, c'est plus problématique. Il en faudrait en théorie au moins 3 fois plus... Car comment générer 8 millions de pixels en trois couleurs avec 8 millions de photosites qui ne captent qu'une couleur ? En interpolant. Cela peut paraître décevant, mais c'est habituel pour des caméscopes de ce prix. Il faudrait des capteurs bien plus coûteux pour atteindre la définition nécessaire à la captation de l'UltraHD complète.


Sony FDR-AX1

En voyant ce zoom 20X, j'avoue avoir eu une inquiétude : est-il de la même trempe que celui, décevant, du PMW-150, vu qu'il partage les mêmes caractéristiques optiques ? La lettre "G", présente sur le AX1 et absente sur le PMW-150, indique-t-elle une différence ? Ouf, il semble que oui. Les défauts constatés sur le PMW-150 n'ont pas été détectés sur les images issues du AX1. L'image ne manque pas de piqué et les aberrations chromatiques ne sont pas évidentes à détecter. Comme la plupart des capteurs CMOS sans compensation, le FDR-AX1 est sujet au rolling shutter (pas autant qu'avec les gros capteurs, mais il est possible de l'apercevoir), mais pas au smear.


La focale mini est équivalent à du 31,5 mm (angle de vue de 70°), ce qui est une bonne valeur sans convertisseur. C'est un peu moins large que la PMW-150 et nettement moins que certains caméscopes grand public dont la focale minimale descend à 24 mm (en équivalent plein format). La plage du zoom est de 20X pour une focale maximale équivalente de 630 mm (angle de vue de 4°). Cette plage de zoom est standard, c'est aussi exactement celle du AX2000... Et le double de celle du HMQ10 de JVC.


L'objectif ouvre à f/1,6 au grand angle et à f/3,4 au télé, ce qui est très convenable pour bien capter la lumière.


La commande de zoom à bascule est agréable d'utilisation, large et confortable. Bien située, elle permet des zooms rapides ou lents, à volonté. Nous avons balayé la plage de zoom (20X) en 3 secondes au plus vite. A la vitesse la plus lente (à la main), on peut balayer toute la plage en plus de 50 secondes, le zoom est donc suffisamment lent, mais on a vu mieux en rapidité et lenteur. Côté bruit, pas de mauvaise surprise : le zoom est silencieux, le moteur ne sera audible qu'en environnement silencieux.


Sony FDR-AX1
Pour mieux maîtriser la vitesse de zoom, il faut utiliser le bouton de zoom sur la poignée associé au réglage dans le menu. Un commutateur sur le bord de la poignée permet de spécifier deux vitesses de zoom : une fixe, réglable sur 8 niveaux dans le menu, une variable et une nulle (pour éviter les zooms intempestifs).
Sony FDR-AX1

La partie optique du FDR-AX1 est reprise du AX2000 (ou de son cousin NX5) , elle possède donc les mêmes caractéristiques : trois bagues (focus, zoom et iris), toutes électriques, aucune avec butée. Ce n'est pas aussi évolué que d'autres. Les bagues de focus et d'iris sont inopérantes lorsque le mode autofocus ou auto iris sont activés. Seule la bague de zoom reste active en permanence.


La bague de focus est large et pas trop rapide : la mise au point fine est plutôt facile. La touche "Expanded focus" a souvent été utilisée, ni l'écran ni le viseur n'étant pas assez défini pour faire un réglage très fin : il faut tenir compte qu'un UltraHD, la mise au point doit être plus fine qu'en HD, comme la mise au point en HD doit être plus fine qu'en SD. C'est bien d'augmenter le niveau de détail de l'image, mais le moindre flou est encore plus visible !


La bague de zoom est "longue", il plus d'un demi tour pour balayer la plage complète du zoom. Si on la tourne vite, le moteur du zoom se fait entendre.


Une fine bague d'iris (diaphragme pour les photographes) complète utilement les deux autres bagues. Le contrôle de la profondeur de champ en est facilité. Le bouton "Push Iris" a fait son retour sur le caméscope, pas besoin d'assigner un bouton personnalisable pour ça.
Le zoom est bon, mais il ne possède pas de mode macro. Aïe ! La distance minimale de mise au point est de 85 cm à fond de zoom (1 cm en grand angle), ce qui est élevé pour certains plans rapprochés.


Le stabilisateur du NX5 était particulièrement réussi avec son mode actif. Celui du FDR-AX1 redevient classique (optique stabilisée) et paraît bien faible comparé aux prouesses des caméscopes grand public de la marque. Il est cependant réglable sur trois niveaux (dur, standard et doux). Un mode de stabilisation a été ajouté en cas d'ajout d'un convertisseur grand angle. C'est en soi une innovation puisque, avec la plupart des caméscopes, il faut désactiver la stabilisation avec un convertisseur grand-angle.



(Test Sony FDR-AX1)

Micro, audio

Sony FDr-AX1

En série, le caméscope est pourvu de son micro interne stéréo, placé au bout de la poignée, c'est très classique. Juste à côté, se trouvent les deux entrées XLR d'usage, avec niveaux ligne ou micro et l'alimentation 48V éventuelle. A noter que les prises XLR sont pourvues de caches protecteurs, ce n'est pas courant. En plus de la griffe standard, un support pour micro externe est prévu. Le bloc est exactement le même que celui des AX2000/NX5. Il faut dire que le passage à l'UltraHD ne change rien du côté audio. Comme sur le AX2000/NX5, les réglages de canaux et de niveaux sont regroupés sur le flanc gauche du caméscope, protégé par le même capot transparent.


Sony FDR-AX1

Les réglages des entrées (niveaux de référence, filtres) se font dans le menu, et les commandes sont toujours dispersées entre l'avant (prises XLR), l'arrière (niveau et sélection) et le menu (affectation de canaux), ce qui n'est pas toujours pas des plus ergonomiques. Sony est très conservatrice...


Toujours dommage de ne pas avoir une petite entrée stéréo de type jack, souvent utile pour de petits micros. En cas de besoin, il faudra un adaptateur sur les prises XLR. C'est là qu'on voit que le AX1 n'est pas vraiment un caméscope grand public...



(Test Sony FDR-AX1)

Viseur, écran

viseur

L'écran du viseur, c'est le même depuis 3 ans ! Les améliorations des viseurs photos ont été ignorées par Sony. L'idée que l'UltraHD nécessite un viseur mieux défini n'a semble-t-il pas fait son chemin. Le viseur a 16 fois moins de pixels que l'image à capter : c'est une grave erreur. Comment juger de la netteté, de la finesse avec un composant aussi limité ?


A noter que la loupe est démontable s'il faut récupérer l'image du viseur autrement. L'oeilleton peut se tourner pour viser de l'oeil gauche, enfin...


Sony FDR-AX1

L'écran est trop standard, d'une taille moyenne (3,5") et d'une définition standard (852 x 480 pixels, exactement la même que celle du viseur). Toujours le même composant que celui du AX2000/NX5, sorti il y a 3 ans. Nous trouvons déjà cet écran franchement moyen sur un caméscope HD, alors que dire pour un caméscope UltraHD ? C'est très insuffisant, et cela "crève les yeux" pour un caméscope d'une si haute définition. Le minimum attendu était un écran FullHD, comme celui des téléphones XPeria Z de la marque.


Vu que Sony a replacé un vieil écran, vous avez deviné qu'il n'est toujours pas tactile, c'est à désespérer quand on se souvient que le NX5 avait montré la voie... Une bonne régression de ce côté. Bref, côté écran et viseur, c'est la médiocrité qui prévaut !



(Test Sony FDR-AX1)

Batterie et connectique

Sony FDR-AX1

La connectique est assez complète :


sortie HDMI (câble fourni),
sortie composite standard (oui, vous avez bien lu : un caméscope UltraHD doté d'une sortie composite, donc SD),
sortie casque (jack stéréo 3,5 mm),
entrée télécommande objectif (prise spécifique sur le bord de la poignée),
connexion USB (mini A, câble fourni),
connexion USB host (pour les futures options)
entrées micro XLR,


Pour les batteries, on reste dans le standard : une grosse NP-F970 de 47,5 Wh. Il faut bien ça pour alimenter le processeur qui va traiter les images UltraHD jusqu'à 60 ips et les encoder en H.264. Sony a prévu un "gros" ventilateur (30 mm) pour éviter que le caméscope ne chauffe trop. En tournage réel, la batterie fournie ne tient pas les 2,5 heures indiquées par Sony. Il faudra donc d'autres NP-F970 si vous prévoyez de dépasser l'heure de tournage. Le caméscope se met à biper en fin de batterie (sauf en cours d'enregistrement) puis s'arrête rapidement lorsque la charge minimale arrive.


Sony FDR-AX1

Le chargeur livré (AC-VL1) ne permet de charger qu'une seule batterie ou de servir d'alimentation externe.


Il a fallu du temps, mais ça y est ! Le connecteur d'alimentation est enfin sorti de l'emplacement batterie. Vous pouvez enfin avoir un caméscope avec une batterie insérée ET une alimentation externe. Le PMW-300 avait inauguré ce retour au bon sens, suite aux critiques récurrentes sur ce mauvais choix fait il y a plusieurs années. Espérons que le retour en arrière ne traverse plus la tête des ingénieurs de Sony ! Par manque d'un câble pendant le test, nous n'avons pas pu tester le passage d'une source de courant à l'autre.


Sony FDR-AX1

La sortie HDMI est en version 1.4. Elle permet donc de sortir de l'UltraHD jusqu'à 30 images par seconde, mais pas plus. Il faudra attendre une évolution promise du firmware pour passer la prise en HDMI 2.0 et pouvoir ainsi afficher via la prise HDMI tous les clips enregistrés, même ceux en 50p.


La prise composite semble franchement anachronique pour un caméscope UltraHD, alors qu'aucun mode SD n'est possible à l'enregistrement.


On pourra regretter le positionnement GPS qui était intégré dans le NX5. La gamme grand public y a droit chez Sony, pas les professionnels ?



(Test Sony FDR-AX1)

Prise en mains

Les deux commandes de menu (la molette sur le flanc gauche et les touches sur la poignée) sont moyennement pratiques. La molette est plus rapide d'usage, les touches sont un peu trop enfoncées dans la poignée pour être ergonomiques ! Si vous utilisez un AX2000, un NX5 ou un PMW-150, c'est presque le même composant, vous ne serez ni perdu ni surpris.


Sony FDR-AX1

Après la série des PMW-100, PMW-150 et PMW-2000, dont le bouton d'enregistrement principal est discutable, Sony reprend celui du AX2000/NX5. Et c'est tant mieux, il est bien plus fiable, plus "franc". Peu de ratés d'enclenchement avec ce bouton. Le bouton sur la poignée est du même type, juste plus petit et verrouillable.


Sony FDR-AX1

Pas de bouton "Rec Review" pour relire instantanément les dernières secondes enregistrées, même via les touches personnalisables. Par contre, un bouton Focus Magnifier (habituellement appelé Expanded Focus) qui zoom dans le centre de l'image pour régler le focus finement est bien présent et heureusement, car il ne faut pas compter sur le viseur ou l'écran pour voir le détail en plein cadre.


Les caméscopes modernes ne sont souvent pas rapides au démarrage. Mais le FDR-AX1 est dans la catégorie "escargot" : il lui faut 9 secondes pour être fin prêt à enregistrer ! Quand on vous dit que l'UltraHD, c'est lourd... Il faudrait un bon coup de turbo au processeur pour supporter cette charge. Il met aussi du temps à s'éteindre. Si vous l'éteignez par erreur, il faudra patienter plus d'une dizaine de secondes pour se retrouver opérationnel.


Comme sur le AX2000/NX5 et les "petits" PMW, il n'y a plus de passage en mode media : il suffit de demander l'affichage des clips pour que le mode arrive automatiquement. C'est bien, mais ce passage est loin d'être instantané : il faut entre 2 et 12 secondes pour y arriver et afficher les vignettes. Encore une lourdeur du UltraHD non assumée par le processeur : il faut 1 seconde pour afficher chaque vignette UltraHD. Il y a encore des progrès à faire dans ce domaine... L'appui sur la touche Thumbnail suffit à basculer en mode enregistrement, après 2 secondes de patience.


Sony FDR-AX1
Le AX1 se tient bien en main, même si on constate un léger manque de "grip" du à une surface lisse dans la paume et un manque de relief au bout des doigts de la main droite. L'équilibre avant/arrière est bon avec les équipements par défaut. La grosse batterie l'empêche de piquer du nez lorsqu'on tient l'appareil par sa poignée supérieure.
Sony FDR-AX1

La plupart des réglages sont directement accessibles, facilement avec le pouce gauche. Par rapport au AX2000/NX5, il y a peu d'évolution, quelques déplacements de boutons et ce n'est pas plus mal. Par exemple, le bouton de balance des blancs est bien placé et le réglage de la vitesse d'obturation facilement accessible. Le PMW-150 devrait s'en inspirer.


Le AX1 a gardé 7 boutons personnalisables. En théorie c'est bien, mais inutile en pratique car il n'y a que 10 fonctions à affecter à 7 boutons. Espérons que les évolutions futures apporteront plus de souplesse dans la configuration.


Sony FDR-AX1

Le AX1 montre ses menus en 7 langues, c'est bien. Comme d'habitude, il y a quelques erreurs de traduction. Savez-vous ce qu'est le "blanc de décalage" ? Il semble que les traductions soient faites au Japon, sans intervention de la branche française de Sony...



(Test Sony FDR-AX1)

Qualité d'image et réglages, sensibilité

C'est ici que l'histoire se fait vraiment ! 3840 x 2160 points, 4 fois la haute définition complète (FullHD). Des pixels en pagaille pour remplir de très grands écrans. Ce n'est pas encore une caméra de cinéma (le capteur est trop petit, la vidéo trop compressée), mais "ça crache" sur un grand écran informatique ou sur une TV UltraHD. Et c'est excellent sur une TV HD classique à cause du piqué initial de l'image.


Les réglages d'images sont assez nombreux : détail, gamma, matrice, grain, colorimétrie, etc. Mais pas de profils d'images comme sur les caméscopes professionnels, il faut en laisser au PXW-Z100.


Les fréquences d'image sont nombreuses, de 24p à 60p, en passant par les habituels 25p, 30p et 50p. Les zones PAL et NTSC sont donc couvertes. Surprise : le AX1 n'enregistre jamais en entrelacé. Il faut dire que ce n'est plus prévu dans les formats modernes comme l'UltraHD : cherchez donc un diffuseur UltraHD entrelacé ! Nous ne savons pas si l'entrelacé reviendra dans l'évolution AVCHD de 2014, mais il ne nous manque pas.


La fréquence maximale est de 60 ips, ce qui est suffisant pour faire de légers ralentis de qualité. Sony n'a pas daigné pousser la fréquence, alors qu'on aurait pu imaginer du 100 ips en HD.


Sony FDR-AX1

Le caméscope permet de tourner en UltraHD et en HD, pas en SD. Sony n'a pas cherché à assurer la compatibilité avec les anciens formats SD, ce n'est pas le rôle du AX1. Le Z100 se réserve le support du XAVC complet et donc de l'enregistrement 4:2:2, le AX1 est cantonné au 4:2:0 grand public.


En 2013, le AX1 est un caméscope XAVC-S, un format qui sous des dehors pros (avec le nom XAVC) n'est qu'un MPEG-4 encodé en H.264. C'est donc le début de la fin pour le vieillissant MPEG-2, il était temps.


En 2014, la AX1 deviendra aussi un caméscope AVCHD pour une compatibilité avec les logiciels actuels, ceux qui ne pourront pas supporter le XAVC. Et il ne faudrait pas négliger le AX1 dans la catégorie des caméscopes HD : même s'il est plus cher que ses concurrents, c'est un modèle très capable dans cet exercice. Les 8 Mp utilisés, c'est la bonne quantité pour un monocapteur FullHD, il n'y pas de gâchis. Il faudra donc attendre quelques mois pour utiliser le AX1 pour enregistrer à faible débit. Actuellement, le minimum est de 50 Mbps, ce qui peut paraître trop pour des spectacles plutôt statiques ou des conférences.


Les automatismes ne sont pas toujours satisfaisants. Par exemple, la balance des blancs automatique n'est pas rapide. En plus, elle a bien du mal, quand elle y arrive, à trouver une bonne température de couleur. De même l'autofocus parvient rarement à ses fins à fond de zoom. En plus, il n'y a plus de raccourci vers la focale "infinie", pourtant pratique dans certains cas.


Toujours pas de presets rapides de balance des blancs de type "photo" dans ce caméscope, c'est dommage.


Les automatismes d'exposition sont à la hauteur, mais pas il n'y a pas d'histogramme pour le vérifier. Une aide indique quelle position de filtre neutre adopter ou si la lumière manque.


Bénéficiant d'un petit capteur simple, remplit de petits photosites, le FDR-AX1 est peu sensible. On peut forcer la sensibilité jusqu'à un gain de 27 dB par pas de 3dB dans le menu, mais le bruit arrive bien avant ! Le niveau maximal du gain en automatique est réglable, il est mis à 15 dB par défaut, valeur qu'il ne faudra pas augmenter sauf circonstances particulières ou la qualité d'image est secondaire.


Sony FDR-AX1

Gain à 0 dB


 


Sony FDR-AX1

Gain à 9 dB


 


Sony FDR-AX1

Gain à 18 dB


 


La griffe standard accueillera sans problème une torche optionnelle, au prix d'un éventuel déséquilibre. En passant en mode Shutter Off, la lumière s'accumule en diminuant la vitesse d'obturation. La vidéo perd par contre en fluidité.



(Test Sony FDR-AX1)

Support d'enregistrement

Le FDR-AX1 est un caméscope XAVC-S, qui enregistre sur carte XQD. Et c'est une très bonne nouvelle. Sony n'a pas imposé ses inutilement coûteuses cartes SxS. Le débit étant limité à 150 Mbps (20 Mo/s), toutes les cartes XQD devraient convenir. Le PXW-Z100 sera plus exigeant sur les cartes, avec un débit qui quadruple. La concurrence sur ces cartes est encore faible, ce qui explique un tarif d'environ 10 € le Go en 2013, trois fois plus cher que les CompactFlash ultra-rapides. A noter qu'une carte XQD est livrée avec le caméscope, Sony reconnaissant son coût et sa faible diffusion.


On trouve aussi deux ports SD. Le premier, à côté de la prise HDMI est destiné à la maintenance, par exemple pour les futures mises à jour. Le second, à côté des slots XQD, servira pour enregistrer les vidéos en AVCHD lorsque la mise à jour sera sortie.


Sony FDR-AX1

Le FDR-AX1 contient donc deux slots XQD. Il suffit d'appuyer sur le bouton correspondant pour basculer de media. Comme souvent pour les caméscopes, le FDR-AX1 est un lecteur USB lent : toujours en USB 2 (alors que nous sommes en 2013), le débit il oscille entre 20 et 25 Mo/s en lisant une carte XQD de 32 Go pourtant rapide. Un petit lecteur USB de carte SDHC fait mieux !


Sony FDr-AX1

Pour accélérer les transferts, on pourra avoir recours au lecteur XQD USB 3 Sony MRW-E80, qui lui est capable de lire la même carte XQD à 80 Mo/s, mais visiblement pas d'y écrire nettement moins vite.


Sony FDR-AX1


(Test Sony FDR-AX1)

Montage

Dans sa première version, le FDR-AX1 n'enregistre qu'en XAVC-S. Ce format est basé sur des fichiers MPEG-4 (extension .MP4) et le codec H.264 dans une variante évoluée (de High@L4.1 à High@L5.2 selon le débit) à des débits variant de 50 à 150 Mbps. L'audio est en PCM à 1,5 Mbps, ce qui est très standard (pas de changement par rapport au DV).


Ces fichiers sont directement lisibles par la plupart des ordinateurs avec VLC. Il peut aussi être monté directement par quelques logiciels. Les deux les plus aptes sont Sony Vegas Pro 12, dont un exemplaire est livré avec le caméscope (!), et Final Cut Pro X, compatible XAVC dans ses dernières évolutions. A noter que le débit de 150 Mbps (H.264 High@L5.2), après deux essais sur 2 configurations Mac différentes, ne semble pas correctement géré par FCP X (version 10.0.9). Et l'exportation peut s'avérer compliquée, excepté avec Compressor.


Apple a rapidement et gratuitement mis à jour sa dernière application de montage professionnelle, mais ce n'est pas le cas de nombreux autres. Pour les adeptes de Premiere, il faudra passer à la version CC et son abonnement perpétuel. Sony apporte une solution et en profite pour pousser son logiciel en livrant une licence de Vegas Pro 12 avec chaque FDR-AX1.


FCPX XAVC
Attention cependant : si votre ordinateur est à l'aise en HD, il ne l'est peut être pas en UltraHD ! 4 fois plus de points, c'est quatre fois plus de puissance de traitement nécessaire. Le stockage est aussi à redéfinir : pour le débit "standard" de 100 Mbits/s, c'est 4 fois l'AVCHD (45 Go/heure). Dans le cas du Z100, le XAVC monte jusqu'à 600 Mbits/s, soit 270 Go/heure ! Les fabricants de disques durs et d'interfaces ultra-rapides vont se réjouir.


(Test Sony FDR-AX1)

Spécifications mesurées

Hauteur : 188 mm
Largeur : 190 mm
Longueur : 357 mm au complet avec le pare-soleil mais sans l’œilleton
Diamètre du filetage : 72 mm
Taille du pare-soleil : 172 x 80 x 116
Diagonale de l'écran : 88 mm (3,5"), soit 77 x 44 mm
Diagonale du viseur : 11 mm (0,45"), soit 9 x 5,5 mm
Poids du caméscope nu (sans batterie, carte, pare-soleil, oeilleton) : 2265 g
Poids de la batterie NP-F970 : 303 g (pour une taille de 71 x 38 x 60 mm)
Poids du pare-soleil : 212 g
Carte XQD 32 Go : 8 g
Oeilleton souple : 15 g
Poids de l'appareil en ordre de marche (avec la batterie standard, le pare-soleil, la carte SxS) : 2805 g
Démarrage mode caméra : 9 s


Passage du mode caméra (enregistrement) au mode media (lecture) : de 2 à 12 s


Passage du mode media (lecture) au mode caméra (enregistrement) : 2 s


Sony FDR-AX1



(Test Sony FDR-AX1)

La concurrence

Si on prend en compte les caméscopes UltraHD ou 4K, la concurrence est très faible : seul le JVC GY-HMQ10 peut être comparé au FDR-AX1, notamment par un tarif proche. Mais les compromis trouvés par JVC pour commercialiser il y a un an un caméscope UltraHD compact ne lui laisse que peu de chance : le FDR-AX1 est nettement plus complet. Son zoom 20X à 3 bagues, les cartes XQD, la prise HDMI 1.4 et l'ergonomie plus "pro" démarquent nettement le Sony.


JVC HMQ10
Mais Sony ne devrait pas rester longtemps seul sur le créneau de l'UltraHD de poing : Canon et Panasonic n'ont pas encore montré leurs modèles.


(Test Sony FDR-AX1)

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