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Test Nikon D7000

La progression de Nikon en vidéo

 

11 mars 2011 par Antoine Désir

 

Test Nikon D7000

Après les premiers pas avec le D90 et D5000, puis les premières évolutions avec le D300s et le D3s, Nikon continue d'implémenter la vidéo dans ses reflex, sur toute la gamme, à l'image du nouveau D7000. C'est la même technologie qui permet les mêmes fonctions : l'arrivée de capteurs CMOS en remplacement des capteurs CCD - avec leur faible consommation et leur électronique intégrée - permet de profiter de ce nouveau mode, plein d'avenir. Surtout pour Nikon qui ne fabrique ni ne commercialise de caméscopes. Voyons comment se débrouille cet appareil en mode vidéo, malgré le manque d'expérience de la marque et une orientation photo évidente. Pour ce test, Nikon a fourni le boîtier avec l'objectif 18-105 mm du kit (ouvertures entre f/3,5 et f/5,6).



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La Photo

Nous ne tenterons pas de décrire les possibilités photos du D7000. C'est un appareil reflex intermédiaire, entre la gamme "expert" représentée par le D300s et le grand public représenté par le D3100. L'écran est excellent, mais il n'est pas orientable. La construction est conforme à la gamme, c'est-à-dire un peu légère pour un professionnel, mais plus robuste qu'en grand-public. A environ 1000 euros le boîtier et 1200 le kit standard testé ici, la fabrication correspond à la gamme, même s'il "sonne" un peu léger pour les habitués des gammes supérieures. Le kit est assez compact pour être emmené souvent, même s'il n'est pas vraiment léger (1,3 kg en ordre de marche, tout de même) !


Le mode LiveView (visée et mise au point à l'écran) a été simplifié par rapport à son grand frère le D300s, puisqu'il n'y a plus que le mode direct. Plus de mode hybride "main levée" qui conjugue autofocus rapide et cadrage à l'écran. Seul la détection de contraste subsiste, et c'est une simplification plutôt bienvenue. Cette simplification a cependant son revers : l'autofocus en mode visée écran est lent et il n'arrive pas toujours à faire le point, surtout lorsque la lumière est faible. Les Sony Alpha font beaucoup mieux et les Panasonic équivalents sont plus rapides et fiables dans cet exercice. Dans la pénombre, il est souvent impossible de faire le point en automatique, alors que l'écran montre encore une image correcte.


Pris en main, le D7000 est un reflex plus imposant par son poids et sa taille que les modèles grand public, un peu moins que les reflex experts et nettement moins que les reflex plein format professionnel. Pas vraiment léger, sans être trop lourd. Le zoom du kit, plutôt limité en plage de focale et en ouverture, participe à ce positionnement "intermédiaire" : l'appareil prendra un poids certain dès qu'il sera équipé d'un objectif de meilleure qualité. En particulier en vidéo, on pourra préférer le 18-200, qui propose des focales plus étendues et donc plus en accord avec les habitudes "vidéo". L'ergonomie est bonne, avec de nombreux boutons pour accéder directement aux réglages les plus fréquents et les traditionnelles personnalisations des boîtiers Nikon.


Test Nikon D7000

Sans évoquer encore la vidéo (ça vient, ça vient !), on remarque quand même d'excellentes aptitudes en photo pour ce prix : double carte mémoire (SD, SDHC, SDXC), mode rafale rapide (6 images par seconde), déclenchement calme (pas silencieux, mais moins bruyant) en déclenchement "Q" et des fonctions basiques de modifications des photos directement dans l'appareil.


L'objectif fourni dans le kit "standard" est un 18-105 (équivalent 28-160 en plein format). C'est un bon objectif photo, qui arrive à bien suivre l'autofocus (en mode viseur) et stabilise efficacement les prises de vues. En vidéo, on préférera le 18-200 stabilisé, corrigé, qui ouvre entre f/3,5 et f/5,6, des valeurs classiques. Nikon a choisi de stabiliser l'objectif et non pas le capteur. Chaque objectif doit donc faire l'objet d'une stabilisation (sauf les objectifs grands-angles pour lesquels ce n'est pas vraiment utile), mais la visée est stabilisée. Pour la vidéo, c'est plutôt un bon choix car l'image est stabilisée en permanence (ce que l'on appelle la stabilisation optique sur les caméscopes) alors que la stabilisation du capteur est compliquée à 24 images par seconde. L'objectif du test a bien rempli son rôle, malgré sa limite en longue focale et son inaptitude à suivre l'autofocus permanent.


L'écran est de bonne qualité, comme il est d'usage maintenant, mais il n'est pas orientable. C'est un vrai handicap lorsque la visée écran est utilisée, donc forcément en mode vidéo. Cependant, certains caméscopes (notamment chez Canon) ont rattrapé, voire dépassé cette qualité d'écran. A images HD, écrans HD, il reste donc des progrès à faire.



(Test Nikon D7000)

La mise au point

Test Nikon D7000
Contrairement aux gammes précédentes de Nikon, il est enfin facile de faire de la vidéo avec ce reflex. Plus besoin de chercher comment passer en mode visée écran et comment déclencher un enregistrement vidéo. La fonction vidéo est maintenant bien intégrée, et c'est un gros progrès ! Plus important : si votre appareil est bien réglé, vous obtiendrez une vidéo nette lorsque vous lancez l'enregistrement. Encore une évolution bienvenue, qui nous faire revenir "à la normale" en vidéo.
Test Nikon D7000

La mise au point n'est donc plus un obstacle comme sur les modèles précédents. Le point en mode vidéo est fait automatiquement et peut même être ajusté en continu ! Lorsqu'on vous dit que Nikon progresse vite. Sur cet appareil, vous pouvez choisir plusieurs modes pour l'autofocus :


- mode AF-S : l'autofocus fait le point puis maintient la même valeur pendant l'enregistrement. Si la luminosité est suffisante, c'est assez rapide et permet de filmer facilement.
- mode AF-F : l'autofocus est actif en continu et refait le point dès qu'il détecte un changement. Comme les caméscopes en mode normal. Nikon aurait-il trouvé la solution miracle ?
- mode manuel si l'autofocus est débrayé, ce qui arrive plus souvent que sur un caméscope standard.


Le mode AF-F est donc prometteur, mais, dans les faits, il ne donne pas le résultat escompté. Bruyant, il ne peut pas décemment être utilisé avec le micro interne, mais ce n'est pas un problème si la bande son est prise à part, comme pour un clip ou un film musical. La détection de phase n'est pas toujours fiable et il arrive donc que l'autofocus permanent n'arrive pas à faire le point. Lorsqu'il y parvient, le pompage de l'objectif pour aboutir au point donne des images inexploitables. Ce mode donne l'impression que le boîtier possède la fonction autofocus continu mais que l'objectif ne suit pas. Et ce n'est pas une surprise, demandez à Panasonic ce que ça veut dire : des objectifs spécifiques, qui communiquent autrement avec le boîtier ! Car, pour faire une mise au point progressive, l'objectif doit savoir où faire le point AVANT de commencer, sans trop chercher ni pomper. Or l'objectif purement photo du Nikon n'est pas du tout progressif. Il est rapide, mais ne permet pas un autofocus permanent comme les vidéastes le souhaitent. La faible luminosité ne plaît pas non plus à l'autofocus par détection de contraste (donc en mode écran) qui se retrouve vite incapable de faire le point. Il reste donc une grande marge de progression de cet autofocus, tant dans sa rapidité que dans son efficacité en condition difficile. Il ne faut pas sous-estimer l'avancée que représente l'autofocus permanent dans un reflex, mais il faudra encore une amélioration pour que ce soit à la hauteur d'un caméscope standard.


Test Nikon D7000

Si vous voulez faire un changement de plan de netteté correct, il faut donc passer en manuel et maîtriser la bague de mise au point. La manipulation est toujours bruyante, n'oubliez pas de brancher un micro externe dans ce cas. Même si c'est assez éloigné des habitudes des vidéastes débutants, la maîtrise de la bague de mise au point devient indispensable. Heureusement que celle de l'objectif est précise et facile à manipuler, comme on peut s'y attendre sur un objectif Nikon.



(Test Nikon D7000)

Le zoom

Le zoom fourni n'est pas adapté à la vidéo, malgré ses deux bagues bien agréables. En cause : la plage focale limitée. Le 24 mm est inhabituel, avec ses déformations caractéristiques qui rend son utilisation en vidéo peu évidente. Le 105 mm est bien trop court. Les vidéastes sont habitués à des focales longues. Le 28-300 sera bien plus adapté à des captations, mais il coûte plus cher que le boîtier (on le trouve à 2600 euros alors que le boîtier nu s'achète à 2000 euros)...


Canon Eos 5D Mark II
 

En vidéo, l'utilisation d'un objectif de type photo a plusieurs conséquences :


  • -pas de zoom progressif ou lent, comme avec les zooms électriques.
  • -zoomer fait du bruit et ça s'entend vraiment,
  • -le zoom peut être ultra-rapide. Si vous aimez les zooms "coup de poing", vous pouvez balayer la plage de zoom en une 1/2s
  • -avec le zoom fourni, la plage est faible (zoom 4X, soit 24-105 plein format),
  • -avec le zoom fourni, la focale mini est de 24 mm. Les caméscopes, même pros, sont incapables d'offrir cette focale, mais pas facile à utiliser pour des vidéos, du fait d'une déformation caractéristique qui va engendrer des oscillations sur les bords lors des mouvements de caméra.


(Test Nikon D7000)

Réglages manuels

L'appareil dans la main, on pense immédiatement aux nombreux réglages manuels possibles sur un reflex. A nous la maîtrise de la profondeur de champ via l'ouverture, le réglage du gain manuel (ISO), les hautes vitesses d'obturation ! Eh oui, ça marche ! Contrairement à ses prédécesseurs dont le mode vidéo activait des automatismes malvenus, le D7000 est complètement pilotable, à une erreur près. Dans les menus, il est possible de retrouver la bascule en mode auto dès que l'on passe en vidéo. Mais nous nous sommes bien sûr empressés de désactiver cette option inutile : la position Auto du sélecteur de mode est bien plus évidente si l'on souhaite un mode automatique.


Le D7000 est donc entièrement réglable, que ce soit pour la vitesse d'obturation, l'ouverture, la sensibilité (le gain) et même le niveau audio. Plus de bridage de ce côté, encore un grand progrès chez Nikon qui démarque ainsi ses reflex des compacts. Dans cette belle panoplie de réglages manuels, une erreur s'est glissée dans le logiciel interne du D7000 : en mode Live View (visée écran), il n'est pas possible de changer l'ouverture avec la molette dédiée lorsqu'on est en réglage manuel (M). Il faut repasser en mode viseur, régler l'ouverture, puis revenir en mode écran. C'est juste un gros bug, et nous espérons que Nikon apportera un correctif logiciel pour réparer cette bévue (qui touche aussi la photo).


Test Nikon D7000

Comme les réglages manuels sont maintenant complets, il manque un outil de mesure de l'exposition. Pas d'histogramme en mode écran, comme cela existe chez d'autres fabricants. Le réglage correct de l'exposition en manuel est donc vraiment délicat.


Avec un reflex, on privilégie les grandes ouvertures. Cela donne des images très lumineuses, une faible profondeur de champ et pas de flou de bougé. Par contre, il est difficile d'obtenir de belles images avec une forte profondeur de champ, puisque cela oblige à fermer fortement l'objectif, souvent au prix d'une perte de piqué. Mais sur un capteur APS-C (DX) comme celui du D7000, c'est tout de même moins un problème que sur un capteur plein format (FX), comme celui du D3s.


Le gros capteur donne une image bien différente des vidéos habituelles, dont la profondeur de champ est souvent importante. A la fréquence de 24 images progressives par seconde, l'image est typée reflex vidéo, plus proche du cinéma que de la vidéo traditionnelle.


Sans surprise, le bruit vidéo est faible, souvent inexistant lorsque la lumière est abondante. Avec un capteur 10 fois plus gros que ceux des caméscopes grand public (la sensibilité native du capteur est de 200 ISO), la qualité brute est très bonne. Par contre, la gestion du bruit est moyenne. Dès que les conditions lumineuses se dégradent, le bruit apparaît et reste peu traité. Même si la sensibilité est bonne, le bruit peut devenir envahissant dans la pénombre.


La faible luminosité ne plaît pas non plus à l'autofocus par détection de contraste (donc en mode écran) qui se retrouve vite incapable de faire le point. Il reste donc une grand marge d'amélioration de cet autofocus, tant dans sa rapidité que dans son efficacité en condition difficile.


Test Nikon D7000
Test Nikon D7000


(Test Nikon D7000)

Audio

Test Nikon D7000
Un petit micro ne se trouve pas trop mal placé sur la face avant (en haut à droite). Il enregistre tout, des bruits d'ambiance à la manipulation de l'appareil, sans oublier les bruits et les commentaires de l'utilisateur. Bref, il y a un micro, vous aurez du son en mono, moins pire que celui de certains compacts, mais pas à la hauteur des bons caméscopes.
Test Nikon D7000
Comme sur le D300s, on bénéficie d'une prise micro et la possibilité de régler le volume audio. La connexion d'un micro externe change complètement la perception audio. Un micro vidéo standard pourvu d'une sortie jack 3,5 mm stéréo fera l'affaire. D'autant qu'il peut être monté sur la griffe flash de l'appareil, qui est standard (merci Nikon).


(Test Nikon D7000)

Format

Là encore, Nikon progresse. Si les modèles précédents étaient limités au 1280x720x24p, le D7000 donne accès au Full HD cinéma, soit 1920x1080x24p. Nous n'avons testé que cette définition, maintenant standard pour les vidéastes. Nous aurions pu croire que Nikon aurait rattrapé Canon sur ce point, mais Canon a repris un peu d'avance en proposant plus de fréquences d'images sur ses derniers modèles.
Test Nikon D7000

La vidéo est enregistrée sur une ou deux cartes SD (de préférence SDHC, mais aussi SDXC), dans des fichiers MOV encodés en H.264, avec un débit d'environ 20 Mbits/s. Par rapport au MJPEG des anciens modèles, c'est encore un net progrès. La qualité s'approche du AVCHD des caméscopes standards. Au moins, le format d'enregistrement n'est plus responsable de la dégradation des images. Nous n'avons eu aucun souci pour ouvrir directement les clips avec un PC ou un Mac, à la condition qu'il soit assez puissant pour décoder le H.264 avec fluidité. C'est le cas de la plupart des ordinateurs récents. A noter que le débit est plus faible que chez Canon. La qualité peut s'en ressentir, mais la carte se remplit moins vite. Nous n'avons pas eu de souci de ce côté, ayant utilisé une carte SDXC de 64 Go ! C'est la batterie qui a flanché la première.


La limite des 5 minutes d'enregistrement continu a évolué pour passer à 20 minutes. Elle est encore inférieure à celle "fiscale" de 30 minutes (pour ne pas être assujetti aux taxes sur les magnétoscopes), mais nettement moins pénalisante que la précédente. Si l'appareil chauffe trop, il est susceptible d'arrêter l'enregistrement en quelques secondes, sans atteindre la durée maximale.


Les deux cartes mémoires sont un atout indéniable pour la fonction vidéo. Il est possible de varier le rôle des deux cartes, en photo ou en vidéo, pour assurer ainsi une bonne flexibilité. Nous n'avons pas eu le temps de tester le comportement du D7000 lorsqu'une carte déborde, mais c'est un cas improbable lors de l'utilisation d'un reflex en vidéo. Comme le débit est comparable à celui du AVCHD, les mêmes cartes mémoire sont recommandées : carte SDHC Class 4. A noter que le mode rafale en photo est plus exigeant pour la carte mémoire que la vidéo.


Pour l'audio, c'est à la hauteur de l'équipement : c'est du brut, échantillonné sur 16 bits. Que ce soit le micro interne mono qui enregistre, ou un micro externe stéréo qui est branché, l'audio est enregistré en stéréo en haute qualité à 48 Khz (qualité du DV). La subtilité du format audio des précédents modèles, qui faisaient varier la qualité d'enregistrement selon que l'audio venait du micro mono interne ou d'un micro stéréo externe, a été supprimée dans la modernisation de l'enregistrement.



(Test Nikon D7000)

Sortie

Test Nikon D7000
Nikon a doté son D7000 de sorties vidéos correctes pour le relier à un téléviseur : HDMI et composite. Un câble composite est d'ailleurs livré pour liaison (non HD) avec un téléviseur, mais pas le câble mini-HDMI. Une connexion USB (câble livré) est aussi possible, si vous aviez la drôle d'idée d'utiliser un APN comme lecteur de carte. A noter la prise micro stéréo et la prise pour le module GPS. Il est possible de bricoler un adaptateur pour relier la sortie audio AV à un casque, mais il n'y a pas de prise casque directe.


(Test Nikon D7000)

Dimensions mesurées

Hauteur : 109 mm
Largeur : 138 mm
Epaisseur : 79 mm pour le boîtier, de 155 mm à 198 mm avec l'objectif fourni
Poids du boîtier nu : 711 g
Poids de l'objectif 18-105VR fourni : 425 g
Poids de la batterie EN-EL15 : 88 g (1900 mAh, 7,0 V)
Poids de l'appareil en ordre de marche (boîtier, objectif, protection écran, carte SD, batterie) : 1256 g



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