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Les trucs pour réussir ses panoramiques

pour filmer gagnant !

 

20 septembre 2010 par Thierry Philippon - Mis à jour le 20 septembre 2010

 

panoramique

Le panoramique est un mouvement que pratiquent nombre d'amateurs pour filmer avec un champ le plus large possible des paysages, des monuments, un rassemblement de personnes et bien d'autres thèmes encore... C'est un mouvement à la fois très simple et truffé de pièges. Il se définit comme un mouvement de la caméra allant d'un point A vers un point B de façon relativement lente pour que l'oeil du spectateur ait le temps de décortiquer la scène. Le panoramique est réalisé le plus souvent à main levée. Pourtant il vaut mieux réaliser ce mouvement avec un trépied lorsque la situation le permet.


Précision, les pros utilisent souvent l'abréviation "pano".


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> LIRE LA SUITE : Donner de l'intérêt au panoramique

Donner de l'intérêt au panoramique

Panoramique en vidéo Panoramique en vidéo
Bien souvent, les amateurs « balayent » l’horizon ou le décor dans lequel ils se trouvent, au moyen d’un panoramique, sans se soucier du point de départ et du point d’arrivée. Au mieux, le début et la fin du mouvement sont à peu près similaires en intérêt, mais du coup, la séquence est assez monotone. Au pire, et le piège est TRÈS fréquent, le point d’arrivée est moins intéressant que le point de départ et la scène a tout l’air de s'achever en queue de poisson!
Panoramique en vidéo Panoramique en vidéo
Le bon réflexe consiste donc - si l’on discerne un point de départ intéressant (appelons-le A) - de rechercher un second sujet attractif (appelons-le B) puis de terminer le panoramique par le sujet qui présente le plus d’intérêt entre A et B. Si vous avez un doute entre les deux ou si le choix devient très subjectif, privilégiez un mouvement gauche-droite, correspondant à la convention occidentale de sens de lecture.
Panoramique en vidéo
Il importe également que le panoramique commence par une pause d’une seconde ou deux avant d'opérer le mouvement, et qu’il se termine par une pause de même durée. A défaut, le mouvement panoramique sera très difficile à monter car le mouvement sera à la fois déjà amorcé et de plus, il risquera de se finir brutalement.


(Les trucs pour réussir ses panoramiques)

Produire un effet de surprise

Panoramique en vidéo   Panoramique en vidéo

Comme on l’a vu précédemment, il convient d’achever le panoramique sur un élément visuel plus intéressant qu’au départ du mouvement. Mais les professionnels, toujours en recherche d’un impact plus fort sur le spectateur, s’arrangent parfois pour créer un effet de surprise à la fin d’un panoramique. Les occasions de réaliser des plans vraiment surprenants sont tout de même assez rares mais avec un bon sens de l’observation, on se fabrique des effets de surprise qui maintiennent l’attention du spectateur.


Ainsi caméra au poing, je randonnais dans les célèbres Calanques de Marseille, face à la mer. La vue sur l’eau bleu turquoise et sur les îles lointaines du Frioul, était magnifique et j’aurais pu m’en contenter pour quelques séquences vidéogéniques. Mais l’intérêt vidéo était redoublé grâce à un panoramique vers la gauche qui a permis de dévoiler un décor inattendu : une voie de chemin de fer longeant la mer ! L’effet dramatique est accentué par le fait que je suis placé en bordure de voie. Il y a peu de chances que votre spectateur s’attende à ce type de plan. Alors profitez-en !


Panoramique en vidéo

De gauche à droite ou de droite à gauche ?
Les panoramiques de gauche à droite respectent le sens de lecture occidental. Ils produisent en règle générale une impression plus positive qu’un panoramique droite-gauche, vécu comme «contraire» ou «négatif». Mais toute règle a ses exceptions et de plus, un spectateur arabe ou chinois n’aura pas du tout les mêmes références culturelles. D’ailleurs pensez-y, les vidéos sont de plus en plus mondialisées grâce aux sites de partage, évitez de faire un film franco-français !



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Réussir un pano à main levée

Panoramique en vidéo

On ne dispose pas toujours d’un trépied avec soi ou on le juge insuffisamment stable ou trop encombrant. Conséquence, on se rabat sur le pano dit «à main levée». Facile ? Détrompez-vous, c’est presque plus difficile que sur pied ! En effet, il est ardu d'effectuer un mouvement régulier sans s’aider d’un élément mécanique (de type rotule), d’autre part, à main levée, le débutant tient généralement mal son camescope et improvise. La faute la plus courante est de tenir le camescope au bout d’un seul bras en contrôlant vaguement l’image sur écran, et surtout de bouger un peu trop le corps et les pieds qui ont tendance à accompagner le mouvement. Tous ces paramètres approximatifs finissent par produire un panoramique pas ou peu régulier, avec une fin de mouvement souvent hésitante.


Panoramique en vidéo
La solution conseillée est de préparer son panoramique en repérant où il se termine. Sans filmer, on oriente alors ses pieds (voire un seul) et son corps vers cette direction (qui correspond à la fin du panoramique). Dans l’idéal, placer ses pieds «pointes vers l’extérieur». Puis sans bouger ses pieds, pivoter le corps de manière à diriger le camescope vers le point de départ du panoramique. C’est bon, on est enfin prêt à filmer ! :-) En cours de panoramique, le corps va donc se "déplier" : la position de départ sera relativement inconfortable mais elle deviendra de plus en plus facile au fur et à mesure que le mouvement progressera. Au final, l’équilibre général sera bien meilleur, et le mouvement, bien plus régulier et maîtrisé.


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Effectuer un pano sur pied

Panoramique en vidéo

Pour éviter des panos trop saccadés ou trop lents, il faut parfois répéter le mouvement plusieurs fois mais surtout disposer d’une tête à friction qui revendique une certaine fluidité ou carrément, une tête fluide. Dans les deux cas, le matériel est à tester avant usage, n’achetez pas sur catalogue !


Les têtes dites «à friction» sont plus basiques et à prix plus modéré mais contrairement à ce que leur appellation pourrait laisser penser, elles peuvent faire preuve de fluidité. La fluidité des mouvements dépend d'une vis de serrage qui frotte avec plus ou moins de friction (d'où le nom) entre deux disques (souvent en Téflon). Un équilibre avant-arrière et latéral doit alors être trouvé pour que les mouvements de la rotule ne soient pas saccadés ou trop "lâches". Généralement, un bouton de réglage de la friction se charge de la bascule (haut-bas) tandis qu'une molette de réglage de la friction gouverne les mouvements panoramiques, avec un verrouillage panoramique. Un niveau à bulle (souvent précieux) complète ce dispositif, permettant d'être bien "plan". Les têtes à friction peuvent être toutefois d'un niveau de prix élevé selon leur degré de sophistication ou la réputation de la marque.




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Seconde catégorie, les modèles dits «à tête fluide» se destinent à des applications pros et semi-pros, avec peu de contraintes au niveau des mouvements. Les tarifs sont assez variables selon les marques et les caractéristiques mais le prix d'une bonne tête (la tête seule donc, il faut le pied qui va avec !) démarre à 200-300 euros. Le prix à payer pour n’avoir aucun souci de fluidité !


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Les panoramiques "imaginatifs"

Panoramique en vidéo Panoramique en vidéo

Panoramique en vidéo


Il existe de nombreuses variantes aux panoramiques classiques horizontaux :

a) Le pano vertical (ci-dessus) : un peu moins usité que son homologue horizontal, il est pourtant très utile pour les séquences de monuments mais aussi, pour créer un effet d’apparition progressive d’un sujet tels que ces panneaux de signalisation que l’on découvre au fur et à mesure. Le pano vertical peut être ascendant ou descendant.


b) Le panoramique-zoom : comme son nom l'indique, il s’efforce de combiner un panoramique avec un zoom, avant ou arrière. Cette technique présente un très gros avantage puisqu’elle permet de ne pas trop «sentir» le mouvement du zoom (qui fait très amateur) ni celui du panoramique qui peut devenir gênant s’il est trop long. Cette technique est très utilisée par exemple dans les compétitions sportives mobiles (vélo…) pour à la fois suivre un compétiteur et resserrer le cadre afin d’obtenir tous les détails de l’effort en gros plan. Inconvénient redoutable de cette technique : le mouvement est assez difficile à réaliser, il oblige à s’y reprendre à plusieurs fois !


c) Autre : enfin, il est possible de casser le mouvement habituel horizontal ou vertical du panoramique. Pour cela, on peut faire appel au panoramique oblique qui est une variante intéressante à expérimenter. Il se prête à toutes sortes de sujets. Le mouvement oblique parcourt généralement une très courte distance.



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Le pano pour leurrer le spectateur

Panoramique en vidéo Panoramique en vidéo

Procédé très utilisé au cinéma, un panoramique peut aussi vous aider à leurrer le spectateur. Le procédé consiste à suivre un 1er sujet mobile comme s’il était au coeur de l'action que vous allez montrer sauf qu’au bout d’un moment, il disparaît (en sortant du champ) et vous en profitez pour vous attarder sur un 2e sujet qui s’avère être votre vrai sujet principal sur lequel vous vous attarderez par la suite au moyen d’autres plans.


Ce procédé nommé panaramique-leurre, est une astuce créative, redoutablement intéressante. Attention, il convient que le 1er sujet soit véritablement attractif pour tromper le spectateur. Vous devez aussi rester suffisamment longtemps sur le 1er sujet pour que le spectateur soit vraiment persuadé que c'est lui l'objet central de votre plan ! Dans notre exemple ci-dessus, le tracteur était un leurre idéal car sa vitesse n'est pas excessive, permettant d'entretenir la tromperie suffisamment longtemps.



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Le panoramique d'accompagnement

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L’un des panoramiques parmi les plus difficiles à réaliser reste le pano d'accompagnement, nommé aussi «recadrage de plan». Dans l’absolu, il est préférable de le réaliser sur pied. Il s’agit d’un mouvement panoramique dans lequel on suit au téléobjectif un sujet lui-même en mouvement. La beauté du plan est de conserver correctement le sujet dans le cadre. Mais c'est aussi la difficulté première, accrue par la rapidité du sujet : ainsi un hors bord lancé à toute vitesse sera plus difficile à suivre a priori qu’un petit chalutier de pêcheurs. Mais si l’on dispose d’un excellent trépied dans le premier cas et qu’on opère «à main levée» dans le second, la course du hors bord deviendra plus facile à maîtriser...


Pour bien maintenir un sujet mobile dans un cadre, il faut centrer le sujet et penser à laisser toujours de «l’air» (de l’espace) devant le sujet. Il faut aussi anticiper constamment le déplacement du sujet en mouvement en devinant le chemin qu’il va emprunter. C’est un véritable exercice de maîtrise. Entraînez-vous dans un premier temps avec des sujets se déplaçant lentement (comme une péniche). Puis augmentez la difficulté avec des sujets mobiles se déplaçant plus rapidement (voiture…).





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