01 janvier 2012 par Bricol'art (alias Gérard Galès)
Lorsqu'on tourne dans un petit espace intérieur à éclairer, le classique trépied de projecteur s'avère souvent encombrant, gênant pour les déplacements et peut même parfois « polluer » le cadre en se rendant visible dans les coins de l'image. En lieu exigu, la meilleure méthode pour pallier ce problème est de fixer en hauteur tous les projecteurs, supports de microphones et autres accessoires utiles, comme cela se pratique en studio pro. Mais en décor naturel (par exemple chez le beau-frère qui a gentiment prêté son studio pour les besoins du tournage), il n'est évidemment pas question de trouer murs et plafonds pour fixer tout ce matériel ! Pour ma part, j'ai trouvé une solution alternative qui fait appel à de simples étais de bricolage.
Je n’ai pas utilisé de classiques étais de maçonnerie, trop lourds et trop peu maniables pour cet usage particulier. J’ai plutôt recherché des modèles télescopiques légers et peu onéreux capables de constituer des supports véritablement multi-usage. Ceux que j’ai trouvés en magasin de bricolage sont originellement destinés à soutenir des panneaux de plâtre. Certains offrent une mise en tension par système à gâchette, identique à celui utilisé pour les pistolets à mastic. D'autres usent d'un système à crémaillère avec serrage par rotation du tube. J’ai opté pour ce dernier, qui s'avère beaucoup plus robuste, résistant et sûr grâce à un blocage de la crémaillère. Celui-ci peut supporter jusqu’à 60 kg de charge et existe en diverses dimensions. J’ai en privilégiés deux : un modèle long, idéal pour un serrage vertical sol-plafond, extensible de 160 à 280 cm, vendu par exemple chez Bricoachat où chez Outillage-btp à 30 euros.
Et ensuite un modèle court pour un serrage horizontal, extensible de 75 à 125 cm, à placer en travers de l’ouverture d’une porte ou d’une fenêtre. Proposé par exemple chez Debonix.fr à 28,26 euros et en 65-115 cm chez Outillage-de-jardin.com à 28,34 euros. Il ne faut pas se priver d’en acquérir plusieurs exemplaires afin de pouvoir faire face à diverses situations et aussi s’assurer ainsi une plus grande sécurité de fixation.
L’étai télescopique s’avère peu encombrant, aussi bien au niveau du sol que plaqué contre un mur et peut s'installer partout sans clou ni vis, pour autant bien sûr que l’on puisse disposer de deux surfaces parallèles : plancher, carrelage, marche d’escalier faisant face à un plafond ou une poutre, un montant de porte, de fenêtre, d’ascenseur, etc. La bonne petite précaution à prendre avant de le placer est de fourrer ses patins en caoutchouc noir avec du tissu (ou de glisser par dessus de petits carrés de moquette) afin d'éviter de laisser des traces noires, particulièrement visibles sur un plafond blanc (ce qui ne plairait sûrement pas au beau-frère…). Pour le caler, il suffit d’étirer au maximum sa partie avec crémaillère jusqu’au plus proche de l’autre surface.
Il est très important ensuite de vérifier soigneusement sa bonne verticalité (garante de non-glissement), par exemple avec un petit niveau à bulle magnétique, tel ce mini modèle vendu 4,20 euros chez Leader-loisirs.com ou celui-ci chez Conrad.fr à 7,95 euros. Ensuite seulement on le serre vigoureusement par rotation du tube (les deux patins, eux, ne tournent plus à ce stade-là).
De manière à pouvoir y fixer dessus un peu de tout, j’ai souvent utilisé une bride à visser (modérément) pour mât d'antenne TV (vendue 5 à 8 euros en moyenne en magasin de bricolage), en y ajoutant une plaque métallique perforée capable de supporter les divers accessoires. Mais rien ne vaut une bonne vraie pince dédiée, que les pros connaissent bien sous la dénomination de « clamp », par exemple la célèbre Manfrotto Super Clamp 035 que l’on peut acquérir chez Thomann.de à 15,60 euros seulement. Celle-ci n'abîme pas le tube, se serre sans outil via un levier ergonomique et sa construction robuste lui permet d'assurer le maintien d'une assez lourde charge (15 kg).
Le grand danger de ce type de montage, c'est évidemment la chute. Afin de la prévenir, et lorsque je dispose d’un étai inutilisé, je le place à côté de celui supportant un élément lourd tel qu’un projecteur, afin qu’il fasse office de retenue en cas de chute du premier. Pour cela, je les relie l'un à l'autre de manière souple, en haut et en bas, avec une chaînette ou une cordelette bien visible (pour ne pas se prendre les pieds dedans) et des mousquetons rapides. Si l’étai chargé vient à lâcher, il sera alors automatiquement retenu par l’autre étai de sécurité via les chaînettes.
Ce type de colonne télescopique est plus connu par les pros sous la dénomination d'autopole. Le fabricant italien Manfrotto (racheté par l'anglais Vitec) en propose de très robustes modèles dans diverses longueurs. Un des plus connus est le Manfrotto 032B, extensible de 210 à 370 cm, vendu 119 euros, par exemple chez Digit-photo.com ou chez Digixo.com. Le serrage est assuré par un unique levier central qui agit en pression sur les deux ventouses situées aux extrémités. Montage et démontage sont donc extrêmement aisés et rapides. Par ailleurs, la marque taiwanaise Kupo, spécialisée dans le matériel d'éclairage, présente dans son catalogue plusieurs autopoles utilisant un système peu ou prou équivalent. Son modèle court, extensible de 100 à 170 cm, est disponible sur le site Cineboutique.com ou sur le site Creativegroupe.fr à 106 euros. Mon système à base d’étai de bricolage, même s’il est un peu moins rapide à mettre en place que ces modèles pros, conserve cependant l’avantage par son prix de revient très réduit, inférieur à 50 euros !
(L'étai de tous les branchés )
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