On y découvre entre autres un collage impressionnant de photos sur une femme-statue, et les couvertures des journaux du monde entier parues le lendemain du 11 septembre.
(cliquez pour agrandir)
On dénombre beaucoup de similitudes dans les choix des photos ou d'accroches - les mots "guerre", "attaque" reviennent souvent - mais on trouve aussi des titres "originaux" comme ceux du Times et de Libération qui ont tous deux titrés "11 septembre 2001", sans aucun texte supplémentaire.
Vous y découvrirez aussi un dispositif télévisuel aussi angoissant que réussi, où vous êtes cerné par des téléviseurs diffusant l'événement simultanément. Difficile de tenir plus de 3 minutes sans sentir monter l'angoisse...
Mais si vous n'avez pas la possibilité ou le courage de voir l'expo, je vous recommande Just like the movies qui est le titre d’une fiction-documentaire, on ne sait comment la nommer, réalisé par Michal Kowakovski. Ce réalisateur, scénariste et producteur hors norme a compilé des extraits de films-catastrophes ou d’action, antérieurs au 11 septembre 2001 et qui se déroulent pour la plupart à Manhattan.
JUST LIKE THE MOVIES from Michal Kosakowski on Vimeo.
Cette compilation de 21 minutes environ, présentée également à Arles, a permis au réalisateur de retracer la chronologie des heures qui ont précédé le 11 septembre 2001, jusqu'au petit matin où l’on voit les travailleurs rejoindre leurs bureaux, et l'instant où la 1re tour est percutée puis s’écroule peu après. Tout est faux puisqu’il s’agit de fictions, et que les oeuvres ont été réalisées avant le 11 septembre 2001, et pourtant, on est plongé dans l’événement à s’y méprendre !
Ce qu’il y a de fascinant dans l’oeuvre de Michal Kowakovski, c’est ce travail de montage qui crée une intensité dramatique où l’on sent « l’ennemi » progresser, et qui lui permet de faire croire au spectateur que ce qu’il découvre est « documentaire », alors qu'il est bombardé de stimuli factices nés de l’imagination de réalisateurs de cinéma.
L’autre fascination que ressent le spectateur, c’est de s’interroger sur cette Amérique un peu puérile qui - à travers ses films-catastrophes et ses fictions - imagine des scénarios manichéens qui sont un jour rejoints par la réalité. Certes, l'intrusion d'un Godzilla de 500 mètres de haut dévastant Manhattan - l’un des films de Roland Emmerich dont s’est servi Michal Kowakovski - est hautement improbable, mais qu’importe. Le cinéma d’anticipation qui excite tant l'imaginaire des descendants de l’Oncle Sam, n’aura jamais aussi bien porté son nom…
Expo à Arles :
Chapelle Saint-Laurent - Le capitole (rez-de-chaussée)
Entrée : 12 € (ou Pass complet : 40 expos pour 37€).
accessible handicapés
Jusqu’au 11 Septembre 2016