Holi soit qui mal y pense

 

Holi from Variable on Vimeo.

 

Vimeo a récemment présenté les 12 films de l'année 2012 considérés comme les plus représentatifs du moment. Il y a de très belles oeuvres comme le film d'animation Le taxidermiste  réalisé par Supinfocom… mais aussi de piètres vidéos comme Holi qui cristallise toute une tendance actuelle bêtifiante et crétine : celle de laisser croire que les effets spéciaux maîtrisés à la perfection signent les grandes oeuvres. Holi utilise ainsi l'artifice du ralenti extrême pour exprimer - du moins les auteurs le croient-ils probablement - le sens profond des choses. La seule profondeur qu'on peut reconnaître au film est celle d'être au fond d'un vide culturel abyssal, sur fond d'effets à deux milles balles venus d'Outre-Atlantique. Car que reste-t-il de ce film une fois la musique et les effets retirés ? Il ne reste rien ou pas grand chose, sinon la fête en elle-même, seule rescapée de ce manifeste juvénile..

 

Les commentaires mièvres des auteurs de Holi sont d'ailleurs à l'image du film : "Le monde est fascinant, les gens et les cultures nous inspirent. Notre but avec ce film est d'aider les spectateurs à apprécier davantage la beauté dans la vie et la culture qui se trouvent dans notre monde." 

 

 

Visualtraveling - 'Holy Cow' from Patrik Wallner on Vimeo.

 

Pour ne pas rester sur ce film pitoyable, je ne résiste pas à vous présenter un autre film, hors sélection 2012 : il se déroule également en Inde (et au Bengladesh voisin), il comporte aussi le mot "Holy" dans son titre (holy cow) il est basé sur une culture venue d'Occident (le skate) mais l'approche est ici radicalement différente : du second degré, de l'humour, le regard tantôt amusé, tantôt médusé des passants indiens, par petites touches, sur fond de montage endiablé. Pas ou peu d'effets, de la vidéo brute, de l'habileté et de l'art de la prise de vues, une chorégraphie joyeuse, et une jouissance à l'image qui ravit les yeux. A regarder absolument.