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Composer pour le cinéma

13 mars 2017 par Thierry Philippon


La fameuse revue des Cahiers du Cinéma consacre un numéro spécial à la composition musicale. La composition ? Un drôle de nom finalement si l’on prend le terme Composer dans son sens dérivé de « s’en accommoder » ("composer avec..."). Comme si la musique devait s’accommoder avec un film. Comme si la composition musicale, c’était la rencontre contre nature entre deux artistes, un musicien et un cinéaste qui sont amenés à partager leur vision d’un même film. Un drôle de mélange finalement ! 
 
Les Cahiers du Cinéma nous plongent dans cet univers musical passionnant, trois ans après avoir publié un numéro un peu similaire consacré aux chefs opérateurs et à la lumière. Mais cette fois, l’analyse est bien plus difficile. Car en 50 ans, le cinéma essentiellement américain, est passé de musiques limpides (celles des films d’Ennio Morricone, de Michel Legrand ou de Lalo Schifrin) à des musiques orchestrales (John Williams) ou électroniques minimales (John Carpenter) puis a emprunté des courants influencés par le rock, le jazz, et la musique électronique. Mais la composition musicale a aussi exploité des musiques préexistantes comme ce que pratique Xavier Dolan dans tous ses films. 
 
 
Les Cahiers tentent de nous faire comprendre en quoi la musique de films actuelle est multiforme, mais aussi un peu « coincée » par une post-production aux couches sonores de plus en plus sophistiquées. Du coup, la musique en devient presque inaudible comme « une basse continue qui soutient l'attention du spectateur (et) qui l'informe sans qu’il en ait une conscience nette". Bref, les compositeurs de musiques relèvent à chaque film un vrai défi !  La revue nous explique comment les compositeurs y répondent.
 
Passé cet exposé de la situation, les Cahiers du Cinéma interrogent le compositeur Cliff Martinez qui est notamment l’auteur de la bande originale du film d’anticipation Solaris de Steve Soderbergh avec George Clooney. En 16 questions fort instructives, on en apprend beaucoup sur les secrets de la composition musicale et sur la défiance de certains compositeurs vis-à-vis du concept de mélodie. 
 
Les Cahiers décortiquent ensuite avec délectation le travail de Mica Levi sur le film Jackie (Kennedy) avec Natalie Portman sorti en cette année 2017. La revue poursuit avec le compositeur Sakamato qui a conçu la musique du film the Revenant, ou celle de Snake Eyes mais le compositeur est sans doute plus connu pour avoir travaillé autrefois sur la musique de Furyo de Nagisa Oshima, avec David Bowie, compositeur lui-même !  Une fois encore, à travers 17 questions, on en apprend beaucoup sur l’univers mental des compositeurs de musiques de films.
 
 
Enfin, les Cahiers s‘attardent sur trois réalisateurs français dont le très contemporain Jean-Benoît Duncker, plus connu pour être l’un des deux membres du groupe Air et qui a notamment travaillé avec Sofia Coppola sur Virgin Suicides ou le génialissime Marie-Antoinetteou encore dans un film plus récent sorti en 2015, Summer
 
Les cinéphiles pourront aussi se régaler à travers la rencontre à Séoul avec le réalisateur Hong Sang Soi et son compositeur fétiche Hong-Yong Jin avec lequel il a travaillé pendant 10 ans. Hong-Yong Jin s’est notamment illustré par la composition musicale du film « Un jour avec, Un jour sans ». Hong-Yong Jin a la particularité d’exploiter de la musique classique, omniprésente dans ses films. 
 
Enfin, la célèbre revue de cinéma brosse un portrait passionnant de John Williams, « compositeur d’émotions » qui est peut-être l'un des compositeurs les plus connus grâce à la saga Star Wars dont il a créé la célèbre musique de la trilogie ! 
 
Bref, un dossier de plus de 30 pages absolument passionnant et unique sur les compositeurs, ces magiciens qui nous donnent si souvent la chair de poule…
 
Cahiers du cinéma
Mars 2017
n°731
Prix : 5,90€
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